Les Juifs célébroient entre autres trois fêtes dans l’année, où la danse Sacrée faisoit le principal de la cérémonie avant leur captivité. La premiere étoit au mois de Mai, pour rendre graces à Dieu des fruits qu’il leur avoit donnez, dont ils lui offroient les prémices dès le lendemain de la fête de Pâques. […] Après leur captivité, ils instituerent celle de Lancenie, c’est-à-dire de dédicace ou restauration, qui étoit une fête célébre chez les Juifs ; elle fut instituée par Judas Machabée l’an 3889 du Monde, en l’honneur du rétablissement du Temple de Jérusalem, suivant Joseph, Liv. 12, qui dit que cette fête fut célébrée pendant huit jours comme une réjouissance publique, qui consistoit en danses aux chants des Cantiques & des Hymnes à la louange de Dieu, avec des festins publics, & autres plaisirs honnêtes, pour l’accomplissement d’une fête si solemnelle. […] Néanmoins malgré les soins de l’Eglise pour détruire ces abus, l’on voyoit encore vers le milieu du siecle précedent à Limoges, à la fête de S. […] Cette punition a bien anéanti en France les danses qui se faisoient les Dimanches & les Fêtes devant les Eglises ; joint à l’Arrest de la Cour du Parlement du 3 Septembre 1667, que je rapporte ici pour faire voir l’attention de nos Rois pour la suppression des fêtes & des danses Baladoires en France.
Cette fête étoit allégorique, et elle fera époque dans notre histoire. […] Cette fête unique dans son espèce, ne coûta rien au trésor public, et le peuple n’eprouva pas le contre-coup douloureux de la dépense que ces spectacles entrainent après eux. […] Il n’est point, de bonne fête sans lendemain ; c’est l’antique proverbe des Parisiens. Il fut réalisé ; en effet Mars en donna un à Paris qui n’étoit que le dénouement heureux de la fête de la veille. […] Despréaux ; mais les illuminations et les artifices furent toujours en France le fond principal des fêtes que l’on y donna.