/ 144
94. (1921) L’âme et la danse pp. 99-128

— Elles entrent comme des âmes ! […] … Les méprises, les apparences, les jeux de la dioptrique de l’esprit, approfondissent et animent la misérable masse du monde… L’idée fait entrer dans ce qui est, le levain de ce qui n’est pas… Mais enfin la vérité quelquefois se déclare, et détonne dans l’harmonieux système des fantasmagories et des erreurs… Tout menace aussitôt de périr, et Socrate en personne me vient demander un remède, pour ce cas désespéré de clairvoyance et d’ennui ! […] Nos actes, et singulièrement ceux de nos actes qui mettent notre corps en branle, peuvent nous faire entrer dans un état étrange et admirable… C’est l’état le plus éloigné de ce triste état où nous avons laissé l’observateur immobile et lucide que nous imaginâmes tout à l’heure.

95. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « VI. Ballade des dames du temps jadis. » pp. 88-

Deux rivaux séduits par l’aimable élève de Terpsychore se disputèrent la conquête de son cœur ; ils entrèrent en lice : la nymphe consentit à devenir le prix de celui qui posséderait le talent le plus enchanteur. […] Emerveillée de ses progrès, madame Dupont lui disait souvent : — Quel succès vous obtiendriez, si vous entriez au théâtre ! […] Puis, sitôt que l’une d’elles entrait en scène, il s’écriait, en s’adressant à son voisin : — Pardon, monsieur, quelle est donc cette charmante personne ?

/ 144