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59. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1662 — 7 février : Ercole Amante — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 11 février 1662 »

Créquy, cette belle Personne, Qui quoi que Femme est si mignonne, Qu’en son visage triomphant On voit encore un teint d’enfant.

60. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE IX. » pp. 195-260

J’appuierai ensuite ce sentiment par des exemples vivants que l’on ne pourra rejetter si l’on est enfant de la nature, si la simplicité séduit, si le vrai semble préférable à cet Art grossier qui détruit l’illusion & qui affoiblit le plaisir du Spectateur. […] Tout est séduisant, tout est charmant dans les petits enfants ! […] Si ce charme diminue, si tel enfant cesse de plaire, si ses bras paroissent moins bien dessinés, si sa tête n’a plus cet agrément qui séduisoit le Spectateur, c’est qu’il grandit, que ses membres en s’allongeant perdent de leur gentillesse, & que les beautés réunies dans un petit espace frappent davantage que lorsqu’elles sont éparses. […] Je vous laisse à penser, Monsieur, s’il est possible d’imaginer que de pareils fardeaux aient été créés pour la Danse ; ajoutez encore l’attirail, le ventre, les mollets, les cuisses postiches & les échasses, & vous verrez qu’il n’est pas probable que cet accoûtrement ait été imaginé par un Art enfant de la liberté, qui craint les entraves d’une mode embarrassante, & qui cesse de se montrer dès qu’il cesse d’être libre. […] La dispute de Ciceron & de Roscius, à qui rendroit mieux la pensée, Ciceron par le tour & l’arrangement des mots, & Roscius par le mouvement des bras & l’expression de la physionomie, prouve très-clairement que nous ne sommes encore que des enfants ; que nous n’avons que des mouvements machinaux & indéterminés, sans signification, sans caractere & sans vie.

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