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61. (1921) L’âme et la danse pp. 99-128

Ici, la certitude est un jeu ; on dirait que la connaissance a trouvé son acte, et que l’intelligence tout à coup consent aux grâces spontanées… Regardez celle-ci ! […] … SOCRATE Mais que font-elles tout à coup ? […] … SOCRATE On dirait maintenant que tout n’est que spectre autour d’elle… Elle les enfante en les fuyant ; mais si, tout à coup, elle se retourne, il nous semble qu’elle apparaisse aux immortels ! […] SOCRATE Nous ne la voyons jamais que devant tomber… ÉRYXIMAQUE Elle a fait tout son corps aussi délié, aussi bien lié qu’une main agile… Ma main seule peut imiter cette possession et cette facilité de tout son corps… SOCRATE Ô mes amis, ne vous sentez-vous pas enivrés par saccades, et comme par des coups répétés de plus en plus fort, peu à peu rendus semblables à tous ces convives qui trépignent, et qui ne peuvent plus tenir silencieux et cachés leurs démons ? […] Mais la joie croissante et rebondissante tend à déborder toute mesure, ébranle à coups de bélier les murs qui sont entre les êtres.

62. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XVII. » pp. 173-184

Nous sommes en général accoutumés à priser ce qui est ancien et ce qui nous vient de loin ; nous aimons à admirer dans une perspéctive immense tout ce qu’il nous est impossible de distinguer : plus les objets s’éloignent, plus ils s’agrandissent au miroir de notre imagination ; delà bien des succès éphémères, qui réellement n’ont eu d’autre mérite qu’un costume imposant, beaucoup de pompe, et quelques coups de théatre gigantesques. […] Si la scène est chez les Péruviens, et qu’il doive tracer le temple du soleil ; il choisira à coup sur l’ordre Corinthien.

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