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95. (1845) Notice sur Le Diable boiteux pp. 3-31

et sans doute pour ne plus revenir, nous autres qui l’avons vue, nous tâcherons de fixer quelques traits fugitifs de cette charmante physionomie, de ce talent si fin et si vrai. […] Des cheveux châtains très doux, très soyeux et très brillants, ordinairement séparés en bandeaux, entourent ce front aussi bien fait pour porter le cercle d’or de la déesse que la couronne de fleurs de la courtisane. — Bien qu’elle soit femme dans toute l’acception du mot, l’élégante sveltesse de ses formes lui permet de revêtir le costume d’homme avec beaucoup de succès. — Tout à l’heure c’était la plus jolie fille, maintenant c’est le plus charmant garçon du monde ; c’est Hermaphrodite, pouvant séparer à volonté les deux beautés fondues en lui. […] Le sceptique hidalgo, afin d’éprouver jusqu’où va ce pouvoir dont il doute, prie le mystérieux personnage de lui montrer les trois charmantes inconnues qu’il a rencontrées au bal. […] Qu’elle est charmante avec son grand peigne, sa rose sur l’oreille, son œil de flamme et son sourire étincelant ! […] Quel geste charmant !

96. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « X, les étoiles d’aujourd’hui. » pp. 204-

La charmante ballerine était très modeste et très recueillie, à l’autel. […] Ceux à qui la charmante danseuse met le diable au corps avec les sauteries espagnoles du Cid n’auraient qu’à venir sous ses fenêtres plumer la dinde ou racler le jambon, — comme l’on dit là-bas, à Burgos ou à Séville, — et voyez-vous tout un quartier de Paris encombré d’amoureux, de guitares et de sérénades ? […] Je sais encore qu’elle a ses historiographes pour nous apprendre que sa loge est une cage charmante, bien digne de l’oiseau qui l’habite, avec un papier doré de couleurs éteintes, de bons meubles capitonnés, des fleurs rares et des bibelots précieux ; qu’elle a un peu engraissé, depuis ses débuts, ce qui la complète d’une façon fort agréable pour les yeux ; qu’elle travaille la musique, qu’elle aime la littérature ; que, chez elle, on vient lui faire des conférences sur les œuvres anciennes et modernes des maîtres en tous genres ; qu’elle étudie les langues étrangères, — y compris le flamand et le wallon, — et que sa vie est remplie par les occupations d’une femme de goût et d’une femme d’esprit.

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