Un ballet en action doit être une pièce de ce genre ; il doit être divisé par scènes et par actes ; chaque scène en particulier doit avoir, ainsi que l’acte, un commencement, un milieu, et une fin ; c’est-à-dire, son exposition, son nœud et son dénouement. […] Ce qui me choqua il y a quelques années dans le ballet de Diane et Endimion que je vis exécuter à Paris, est moins l’exécution mécanique que la mauvaise distribution du plan. […] Le ballet, comme je le sens, et tel qu’il doit être, se nomme à juste titre ballet ; ceux, au contraire, qui sont monotônes et sans expression, qui ne présentent que des copies tiédes et imparfaites de la nature, ne doivent s’appeller que des divertissemens fastidieux et inanimés. Le ballet est l’image d’un tableau bien composé s’il n’en est l’original. Vous me direz, peut-être, qu’il ne faut qu’un seul trait au peintre, et qu’un seul instant pour caractériser le sujet de son tableau ; mais que le ballet est une continuité d’actions, un enchainement de circonstances, qui doit en offrir une multitude.
Ils en ont fait bal, ballet, ballon, ballade, baladin et baladoire. […] Le mot pantomime même sera employé quelquefois à leur place, parce que le ballet n’est autre chose qu’une grande composition de danse, qu’un ballet sans danse ne peut exister, et que la pantomime qui est l’ame de la danse et qui vivifie le ballet, appartient à ces deux arts. […] Ces ballets naissent, ordinairement de l’imagination. […] Ce ballet offroit des instans qui peuvent donner un apperçu de l’allégorie. […] Le dernier moment du ballet traçoit un autre tableau de ce genre.