La société la plus brillante de Paris, réunie ce soir-là à la salle de la rue Le Peletier, accueillit, avec des transports d’enthousiasme, l’œuvre nouvelle qui formait, semblait-il, un digne pendant à Robert le Diable. […] Asmodée détruit aussi l’auréole de Florinde ; un soir de représentation, l’étoile a beau se surpasser ; grâce aux artifices du diable, la salle reste de glace. […] Les créations poétiques et merveilleuses sont donc enfin rentrées au théâtre l’autre soir avec Mlle Taglioni115. » L’opposition des deux principes que représentent Fanny Elssler et Marie Taglioni apparaît de plus en plus clairement. […] Par suite de cette peur que l’on a souvent en province de paraître accepter aveuglément les réputations faites à Paris, ils se tinrent sur la réserve les premiers soirs. […] … A toi, mon Andalouse, et les sérénades le soir, et les fêtes le jour, à toi les parfums enivrants, les agrafes de diamants pour attacher ta ceinture, à toi les applaudissements convulsifs du peuple, les couronnes de reine et les amours de prince !
Le soir de ce même jour, Mortier mit ses souliers devant sa porte afin qu’on les lui cirât le lendemain matin, comme cela se fait partout en France. […] Or, la demi-heure se prolongea jusqu’à sept heures du soir. […] Le soir, à l’hôtel, le jeune homme vint chez moi avec Mortier et je lui rendis son paquet.
Celui-ci, le soir de la répétition générale de la Révolte au Sérail, — les répétitions générales avaient lieu à huis clos et n’étaient pas, comme aujourd’hui, de vraies premières représentations, — celui-ci, disons-nous, qui n’était alors que général, se trouvait dans les coulisses, avec un de ses amis, le comte Courand. […] Un soir, à la vue de la décrépitude et de la laideur de certaines figurantes, Napoléon s’était écrié : — Quelles horreurs ! […] Les classes, les répétitions les retiennent une grande partie de la journée au théâtre, où le soir les ramène forcément.
Dans le jour on y donne à déjeuner et à dîner ; le soir on y vend des rafraîchissements. Les gandins riches et pauvres, pour avoir le plaisir de regarder les daines passer ou pour les voir de prés, viennent chaque soir y consommer des liqueurs.
… C’étaient Schlosser, Poussin, Maupérin et Mercier, que l’on avait surnommées les Quatre filles Aymon, sans doute parce qu’il devait leur être beaucoup pardonné ; Zina Richard, qui allait s’appeler madame Mérante ; Lilia Monselet, qui avait signé une brochure « à sensation » intitulée : Bluettes anti-mondaines d’une danseuse ; Fanny Génat, qui méditait de quitter le ballet pour le drame, et cette aimable Francine Cellier. qui avait l’air si comme il faut, qui écrivait des lettres si spirituelles aux journaux pour s’excuser d’être expropriée si souvent, et qui se préparait à jouer la comédie au Gymnase, où, le soir de son début, le quatrain suivant courait la salle : Du premier rang au dernier De l’orchestre, on se démène Pour voir l’effet que Cellier De plus près fait de la scène. […] Elle n’en dansa pas moins, le soir de la première ; mais, en retirant son maillot, la peau partit avec le tricot.
Lorsque j’eus un mois et demi, un soir une masse de gens s’arrêtèrent devant chez nous.
D’abord nous sommes arrivés le 22 à 9 heures du soir après une traversée terrible dont je suis sortie triomphante, car je n’ai pas été malade. […] Ce soir je vais voir la Garcia, sœur de la Malibran.
Puis ce sont des costumes qu’il faut essayer, des poses qu’il faut prendre devant la glace pour préparer l’effet de la représentation du soir ; puis viennent encore les questions d’amour-propre. […] Sans parler de la cause de leur beauté, qu’elles plaident chaque soir devant la rampe, les actrices poussent souvent l’amour de la justice jusqu’à plaider à tout propos, et signent toujours dans leur désintéressement, moins de billets doux que de papiers timbres.
« Le 31 Janvier (1610) après l’Office solennel du matin et du soir, sur les quatre heures après midi, deux cents Arquebusiers se rendirent à la porte de Notre-Dame de Lorette, où ils trouvèrent une machine de bois d’une grandeur énorme qui représentait le cheval de Troie.
C’est la prière qu’elle dit tous les soirs lorsque je la couche.
Mais notre jeune homme est résolu à tout braver, il obéit à la main qui le guide, où va la Sylphide, il ira ; il est à elle, pour la suivre il a tout oublié, tout quitté, il est son amant, il est son esclave : « Attache-moi comme ton esclave, comme ton hôte, esprit vagabond du foyer domestique, toi qui as rempli mon sommeil d’illusions si douces et si charmantes ; ou du moins, si je n’ai pas de place dans tes domaines, mon amour aérien, rends-moi le foyer d’où je pouvais t’entendre et te voir, la terre modeste de la cendre que tu agitais le soir pour éveiller une étincelle, le tissu aux mailles invisibles qui court sur les vieux lambris, et qui te prêtait son hamac flottant dans les nuits tièdes de l’été. — Reviens, reviens dans ma cabane ; s’il se peut, je ne te dirai plus que je t’aime, je n’effleurerai plus ta robe, même quand elle céderait, en courant vers moi, au courant de la flamme et de l’air. — Je te nommerai tout bas, personne ne m’entendra. — Tout ce que je veux, c’est de le savoir là et de respirer un air qui touche à l’air que tu respires, qui a passé si près de ton souffle, qui a circulé entre tes lèvres, qui ait été pénétré par tes regards ! […] Le malheur, c’est d’être obligé de raconter ces belles choses à ceux qui les ont vues, peut-être même à ceux qui les ont sous les yeux ; oui, ce soir, dans une belle loge à l’Opéra de Paris, ou à la Scala, ou bien au théâtre Saint-Charles, ou à Pétersbourg, dans la salle resplendissante de toute la puissance impériale. — Allez donc lutter avec le drame étincelant que chacun peut toucher des yeux et du cœur ! Achevons cependant le récit commencé ; c’en est fait, James reste seul sur la terre ; son beau rêve lui échappe à jamais, sa douce vision a disparu pour ne plus revenir. — Les sylphides ont emporté leur sœur expirée comme une fleur brisée avant le soir.
Kawakami changea cet état de choses, en commençant à six heures et demie ou sept heures du soir et en finissant avant minuit.
Figurez-vous donc ma surprise, en recevant un soir la carte d’un des spectateurs, avec ces mots écrits au crayon : « Eh bien, ma vieille.
A-t-elle bien fait dans Faust l’autre soir ?
Il vivait, il ne pouvait vivre qu’à l’Opéra : le jour, dans la cour, causant avec les artistes qui lui témoignaient la plus cordiale déférence ; le soir au parterre41. » Les historiens d’Auguste sont unanimes à reconnaître son habileté consommée de tacticien, l’autorité avec laquelle il dirigeait ses troupes, la sûreté de son jugement qui lui faisait saisir le moment précis où il fallait les faire donner. […] Il était froid et digne, parlant peu, tout entier à ses méditations, à ses combinaisons et à ses calculs de haute stratégie42. » C’étaient de vrais plans de bataille qu’il élaborait, les soirs de premières représentations. […] « Un soir, Auguste interrompit un air de longue haleine par ces mots : « — Voilà un morceau dangereux. […] Mon interlocuteur saisissait jusqu’aux nuances les plus fines de ce langage musical ; je constatais le soir que mes instructions avaient été comprises et fidèlement traduites45. » Ainsi, la claque, méthodiquement organisée et savamment dirigée, intimement associée aux entreprises de Véron, devint presque une institution d’Etat et contribua pour une grande part aux retentissants succès qu’eut à enregistrer l’Académie royale de Musique.
Un soir la petite ne reparut pas ; la mère pleure, le père reste stoïque, impassible, endosse son ancien uniforme, et, l’épée au côté, sort, le visage sombre, l’allure d’un héros de tragédie. […] Un soir, à l’Opéra, il remarque les disgrâces physiques des figurantes : « Quelles horreurs ! […] par une mort affreuse : le feu prit un soir (1862) à la gaze de ses jupons, et elle expira après six mois d’atroces souffrances, âgée de vingt ans à peine : « Je me suis sentie perdue, dit-elle à sa mère le lendemain de l’accident, et j’ai vite fait un bout de prière. » Quand Feydeau commença le Mari de la danseuse, roman ou l’héroïne était brûlée vive, il demanda à Emma Livry de lui expliquer le langage chorégraphique dont il n’avait que des notions assez vagues ; elle le fit, et compléta la leçon en dansant le pas du ballet de la Sylphide que le romancier voulait décrire : « En retour, dit-elle, racontez-moi votre roman. » Quand il eut fini, elle demeura pensive, puis, se retournant vers sa mère : « Mourir brûlée, observa-t-elle, cela doit faire bien souffrir.
Personne assurément ne s’avisera de citer comme une preuve de goût de notre nation pour le chant, ces insipides rapsodies dont les Troubadours modernes assourdissent tous les jours nos oreilles, et qui pourtant font les délices de la majeure partie du peuple : mais si vous aviez parcouru comme moi les principales villes d’Italie, vous auriez entendu à Vénise de simples gondoliers chanter en ramant les beaux vers du Tasse, de l’Orlande Furioso, de Métastase, avec plus de grace et de justesse que l’on ne chante à l’opéra de Paris ; vous eussiez été surpris de rencontrer le soir dans les rues des ouvriers de toutes les classes, formant entre eux des concerts plus mélodieux et plus touchans que le Sabbat musical dont retentissent nos Cafés des Boulevards et nos catacombres du Palais Royal.
Les êtres, Madame, qui brillent à l’opéra depuis sept heures jusqu’à onze heures du soir, et que le public regarde comme autant de corps célestes, n’ont pas la moindre analogie avec ceux qui composent le systême planétaire.
Puis on s’en ira : les professeurs resteront à travailler pour eux-mêmes ; on répétera pendant l’après-midi et le soir on dansera : voilà cette existence qu’on aime croire frivole et évaporée.