Serait-ce donc là un tableau des mœurs du Grand Siècle, l’évocation d’un milieu précis ?
Je le crois excellent et aussi pur que le permet la vie du siècle ; mais c’est un ouvrier qui bâtit des églises et des chapelles sans se soucier beaucoup, je le crains, de l’idée qu’on y vénère.
D’abord, dans l’épître dédicatoire au roi de Navarre, les ministres, après s’être plaints des efforts que beaucoup de gens font pour justifier les danses, disent : « Nous sommes dans un siècle si débordé, qu’il n’y a rien de si louable qui ne soit condamné, ni si détestable qui ne soit approuvé ; mais pour tout cela jamais mensonge ne deviendra vérité, et ne doivent les vrais ministres et pasteurs être moins courageux à maintenir la vérité de l’Eglise, que ceux-là sont effrontés à l’assaillir. » En conséquence, ils déclarent qu’il a été avisé entre eux, « être très-nécessaire de mettre ce traité au jour, pour affermir dans le bien ceux qui ne sont pas encore adonnés au mal ; pour ramener au bon chemin ceux qui, s’étant égarés, se rendent toutefois dociles et capables de raison, et pour convaincre les plus incorrigibles et opiniâtres, afin de les retrancher du troupeau et les tenir pour tels, non pas qu’ils se disent, mais qu’ils sont à la vérité, faisant profession de connoître Dieu, dit l’Apôtre, mais le reniant par leurs œuvres. » chapitre II. […] Mais tout ce qui flatte l’orgueil et l’ambition, tout ce qui contribue à la douceur et aux délices de la vie, tout ce qui favorise l’amour des richesses et l’inclination à la dépense, trouve des approbateurs, et souvent même parmi ceux qui paroissent avoir renoncé à la vie des hommes du siècle. Ceux qui conservent une lumière plus pure, sont en si petit nombre et ont si peu d’autorité, qu’ils ne peuvent s’opposer à la chute générale des mœurs ; et qu’ils s’estiment heureux s’il leur est permis de vivre en particulier selon les maximes dont le siècle est ennemi : encore leur échappe-t-il souvent, ou par surprise ou par une lâche complaisance pour l’opinion des autres, qui a de secrètes racines dans le cœur, de louer ce qui ne mérite que des larmes, et d’approuver ce que Dieu condamne. » Cette réflexion si lumineuse ne peut-elle pas s’appliquer fort naturellement aux danses, qui paroissent à beaucoup de gens un divertissement permis, et dont en conséquence ils prennent la défense, parce que, pour me servir des paroles de ce savant auteur, elles contribuent à la douceur et aux délices de la vie , et que volontiers on appelle bon tout ce qui plaît, pourvu qu’il n’ait rien de grossièrement mauvais, quoiqu’il soit réellement condamnable selon les principes de la bonne morale, et au jugement de la vérité éternelle ?
Elle introduit un facteur fortuit dans une formule ratifiée par un siècle d’expérience.
A la fête de saint Martial, apôtre du Limousin, le peuple dansait encore vers le milieu du dernier siècle dans le chœur de l’église, dont ce saint est le patron. […] Deruel danseur de l’opéra du dernier siècle, faisait la cabriole en montant, et l’entrechat en tombant.
On est indigne du nom de père et de mère, lorsqu’après avoir enfanté des fils et des filles pour le siècle présent, on les laisse, par une molle et excessive indulgence, périr pour le siècle futur.
Je ne puis m’empêcher de rendre ici un pur hommage à ce grand sculpteur, le Praxitèle, et peut-être le Phidias de notre siècle.
[Voir Ballet, Fêtes de la Cour de France] Les Poètes, les gens de Lettres, les Artistes ne seront-ils jamais persuadés, par les exemples éclatants qui frappent leurs yeux, par l’expérience de tous les siècles, par la voix intérieure qui crie sans cesse dans le fond de leur cœur, que l’envie, la malignité, les fureurs de la jalousie dégradent, avilissent, déshonorent ?
Le ballet mythologique perpétuait et ressassait les souvenirs de l’ancienne Grèce dont s’étaient saturés les seizième, dix-septième et dix-huitième siècles. […] Là Perrot prouva de nouveau qu’en un siècle où les préférences allaient aux danseuses, un danseur pouvait se tailler une part encore assez belle, et la réputation qu’il se fit le consola certainement un peu le jour où, vaincu par sa laideur, il vit sa femme le quitter pour un poète aux traits olympiens, à la crinière de lion, Théophile Gautier. […] Ces dignes personnes avaient fait leurs premiers pas aux côtés des grandes danseuses du commencement du siècle, de Fanny Bias, la célébrité de l’époque impériale, de Mlle Bigottini, chère aux diplomates du Congrès de Vienne, de Mme Anatole, qui avait brillé sous Louis XVIII.
Notre Histoire embrasse en effet toute cette étendue de siècles ; mais il doit connaître principalement les Fables les plus célèbres, comme celles de Saturne, la bataille des Titans, la naissance de Vénus, celle de Jupiter, la supposition de sa mère, la révolte des Géants56, le vol de Prométhée, et son supplice, la formation de l’homme.
D’abord un peu froid, presque raide, il devint, dès la seconde phrase, d’une affabilité exquise, d’une galanterie évocatrice des belles manières du grand siècle.
Dire qu’il y a un siècle à peine Carlo Blasis — qui pendant cinquante ans devait dominer l’enseignement de la danse — considérait le changement de position en tournant comme une difficulté suprême !
cela ne s’est jamais fait, en honneur, les talens de notre siècle sont surprenans. […] L’Orphée de notre siècle, l’ornement de la scène lyrique et le plus célèbre chanteur que l’opéra ait jamais eu.
Les artistes du siècle passé sont inférieurs à ceux des dernières années de la même époque et à tous ceux du commencement de celui-ci.
Sans doute la danse classique dure en évoluant depuis deux siècles, ou peu s’en faut.
Aussi Tchaïkovski et Petipa n’ont pas songé à arranger Lully ou à plagier Pécourt en faveur de leur libre et poétique fiction d’un « grand siècle » imaginaire.
Par malheur, les avant-scènes appartiennent les unes depuis des siècles, les autres plus récemment à des locataires peu disposés à se dessaisir de leurs droits en faveur de la Bourse33. » Véron prit les dispositions nécessaires pour satisfaire ces convoitises. […] C’est surtout à partir de 1836, année où furent fondés la Presse et le Siècle, que l’on vit apparaître une pléiade de talents à la plume vive et colorée. […] « Dans ce siècle de désillusions et de ruines, dit l’article, la musique a conservé son prestige… Cette puissance de la musique à l’époque actuelle s’explique par les circonstances où nous sommes… Dans ces découragements amers où nous plongent tant d’espérances trompées, tant de convictions déçues, l’âme éprouve un désir immense de se replier sur elle-même, d’échapper au tourment de la réflexion, à la fatigue de la pensée… C’est le champ d’asile de tous les martys de la pensée, de toutes les victimes de la foi politique ou littéraire…47 » Notre époque sera plus sévère.
Il faut un siècle pour que la vérite perce les ténébres dont l’environnent le mensonge, la flatterie et l’intérêt. […] Si l’on ajoute à tant de grandes choses l’augmentation considérable de la Bibliothèque Royale, le voyage de Tournefort au Levant, pour enrichir le jardin des plantes prèsqu’abandonné, et aujoud’hui le plus riche de l’univers, enfin le rétablissement de l’Ecole de Droit fermée alors depuis un siècle, on ne pourra se dispenser de regarder Colbert avec cette admiration qu’inspirent la vertu, les talens et le génie ; il fit tout pour la gloire du Roi, le bonheur du peuple, et l’illustration des sciences et des arts.
Après dix minutes qui me semblèrent un siècle, tant j’étais désireuse de savoir, il rouvrit les yeux et me dit en allemand : — Non, non, votre mère ne mourra pas : Je sentis ce qu’il disait et compris les mots « mère » et « non ».