Refuser de le dire, c’est donner à penser. […] D’ailleurs, elles n’en diront jamais sur moi-même plus que je n’en pense.
Mes danses, du fait de l’aspect immatériel que leur communiquent la lumière et les couleurs mélangées, devaient donc frapper plus particulièrement les jeunes esprits et leur donner à penser que l’être, qui évoluait là, devant eux, parmi des nuées et des fulgurations, appartenait à ce monde irréel qui les avait subjugués. […] Au bout de quelque temps, elle put croire qu’il ne pensait plus à moi.
Tout d’un coup, elle fit son entrée, calme, indifférente, n’ayant pas l’air de s’occuper le moins du monde de ce que nos invités pouvaient penser d’elle. […] J’étais, je l’avoue, un peu surprise de la façon brusque dont elles étaient parties et n’y pensai plus jusqu’au retour du chef d’orchestre.
Sans oublier les principaux personnages de la représentation, il doit penser au plus grand nombre ; fixe-t-il toute son attention sur les premiers danseurs, et les premières danseuses, l’action devient froide, la marche des scènes se ralentit, et l’exécution est sans effet. […] J’ai dit que les principaux personnages d’un ballet ne devoient pas faire oublier les subalternes ; je pense même, qu’il est moins difficile de faire jouer des rôles transcendans à Hercule et Omphale, à Ariane et Bacchus, à Ajax et Ulisse, etc. qu’à vingt quatre personnes qui seront de leur suite.
« La vocation sans talent », dit Théophile Gautier dans un feuilleton de 1837, « chose plus commune que l’on ne pense, l’amour insensé pour une muse qui ne vous le rend pas… quoi de plus triste, de plus humain » !
Illec, quatre antiques Monarques, Dès longtemps le jouet des Parques, Et doués de rares vertus, Cyrus, Philipus, Augustus, Et Hannibal, au grand courage, Jadis, Citoyen de Carthage, Sur de hautes chaises montés, Etaient en triomphe portés : Ce qui formait si beau spectacle, Que j’en pensai crier, miracle : Et cette Entrée, en vérité, Par sa splendeur et majesté, Multitude, éclat, harmonie, Ravit toute la Compagnie.
Après quoi ce cardinal ajoute : « Rougissez ; un païen a pensé plus sainement que vous, et un païen vous condamnera au jour du jugement : la seule lumière naturelle a mis ce païen en état d’enseigner que la danse ne convient qu’à des personnes ivres ou insensées ; et vous qui êtes un enfant de Dieu, et qui êtes éclairé de la lumière céleste de l’Evangile ; vous chez qui on ne devroit pas seulement nommer de telles inepties, vous avez la folie de vous livrer aux danses, même dans les jours les plus sacrés et les plus solennels. » Le même Bellarmin, dans son dix-neuvième sermon, qui est sur le dimanche de la quinquagésime, s’élève en ces termes contre ceux qui donnent ou reçoivent des leçons pour apprendre, non à marcher décemment, mais à danser : « Faut-il donc acheter à prix d’argent l’art de périr pour l’éternité ? Je dirai sans hésiter ce que je pense à ce sujet : Si l’adultère et la fornication sont un mal, je ne vois pas comment ce n’en est pas un que des hommes dansent avec des femmes, la danse pouvant facilement porter à ces crimes. » Enfin, dans le troisième sermon du même cardinal, sur ces paroles de saint Luc : (c. 1, v. 26.) […] En dansant en pense moins au plaisir présent, qu’à celui qu’on se promet ensuite. […] D’ailleurs, cette réunion des théologiens des différentes communions, si opposés d’ailleurs entre eux, démontre la certitude d’un point de doctrine sur lequel ils sont d’accord, et il semble même qu’étant enseigné par des docteurs étrangers à l’Eglise, des enfans de l’Eglise doivent rougir de penser moins sainement qu’eux.
Je ne pensais nullement à une anecdote romanesque et je dégustais en égoïste le thé que l’on venait de me servir, lorsque je fus pris de remords et engageai mon hôte à en offrir au voyageur enfoui dans sa voiture. […] On l’attend d’un moment à l’autre, et même je l’attends ici, où l’on pense qu’il s’arrêtera pour laisser souffler ses chevaux avant de gravir la route très escarpée qui mène à son manoir. […] Une danseuse ne doit rien savoir et ne penser à rien qu’à son art. » A force de m’entendre parler de cette chose sacrée, je l’avais prise au sérieux, et je dois dire que le père Fiori était bien véritablement un artiste. […] J’avoue que je n’y pensais pas, sauf quand mon danseur, en feignant de me retenir, passait dans ma ceinture l’anneau qui devait me servir à m’envoler.
Je pensais à toi, à moi, à mon hôte et à Champorel. Comme l’homme est, malgré qu’il en ait, un profond égoïste, je pensais à nous deux d’abord. […] Quand le thé fut prêt, je pensai encore à ce jeune voyageur qui se morfondait dans sa voiture, et je résolus d’aller lui en offrir une tasse.
Quant à leurs propriétaires, écoutez ce qu’en pensait, — voici déjà tantôt trente ans, — un de leurs plus spirituels historiographes : « La plus belle intelligence ne résiste pas à deux années de cabriolet. […] Cependant, elle regrette la Restauration, à cause des pensions de retraite que celle-ci avait créées. […] Que dirions-nous tous les deux si, dans un nombre égal d’années, nous ne pouvions, en nous regardant, penser à, ne fût-ce qu’une seconde, de fièvre amoureuse ?
Il Cavalier Planelli, valente Critico dell’ Opera in Musica , di ciò dà bastante saggio che, sebbene non sia egli un Danzatore, ma su di ciò pensa così bene che piacemi, e sia lecito il rapportarlo.
En effet la Poésie, la Peinture, la Danse, la Mécanique n’y sont jamais que dans les lieux où elles doivent être, tout ce qu’elles y sont devait se faire ; il était indispensable qu’elles peignissent tout ce que Quinault a pensé qu’elles devaient exprimer. […] On le regarde comme très indigne des quatre autres, et je pense que c’est sur l’effet seul qu’on l’a jugé.
Ces Messieurs ne pensent pas comme le Public, & devraient bien avoir pour les Auteurs l’indulgence qu’ils desirent qu’on ait pour eux-mêmes.
Mais, pour de ce noble Spectacle Concevoir bien mieux la beauté, Je leur conseille, en vérité, D’aller, pour livre ou demi-livre, En acheter le galant LIVRE,70 Que le SUBSTITUT d’APOLLON, Et, je pense, autant que lui blond71 En a fait à son ordinaire, Peignant des mieux le CARACTÈRE Des BALADINS les Principaux, Dont il a fait tant de Tableaux.
Robinet, lettre du samedi 18 avril 1671 Je l’ai vu cet Opéra là, Et je pensais n’avoir pas là Suffisamment, d’yeux, & d’oreilles, Pour toutes les rares Merveilles Que l’on y peut ouïr, & voir, Et qu’à peine, on peut concevoir.
Il éprouve le besoin de savoir ce que ses amis pensent de son cas. […] Adieu, ange, pense à moi ! […] Si cette éventualité ne se produit pas, il pense qu’il la reverra dans les premiers jours de décembre. […] Son assurance se fonde uniquement sur les mérites de son amour dont la profondeur et le désintéressement ont plus de prix, pense-t-il, que les turbulentes ardeurs de la jeunesse. […] Elle est aujourd’hui (et ce n’est pas moi seul qui pense ainsi) la première danseuse d’Europe.
La danse proprement dite, n’étoit dans son origine que l’expression naïve de la joye ; mais lorsque l’on a voulu étendre les effets de cette expression primitive, on lui a assigné des règles, des principes et une marche légulière ; j’ai pensé qu’il étoit possible de lui donner plus d’extension en lui faisant peindre des différens sentimens qui agitent l’âme. […] Je pense qu’un plus grand nombre de danseurs produiroit de la confusion, et entraverait les idées du compositeur, au lieu de les étendre.
Quand on aura découvert que la raison est le premier moteur des opérations de leur âme, et non l’imagination, qu’on en a cru chargée jusqu’à présent, pense-t-on qu’on donnera du génie ou du talent à ceux à qui la nature aura refusé un don si rare ? […] On ne regardera plus les hommes les plus rares comme des individus presqu’inutiles, peut-être même s’imaginera-t-on un jour qu’ils peuvent penser, vivre, agir comme le reste des hommes. […] Pense-t-on que ce soit là un des moindres ouvrages de la raison ?
Les réflexions sensées dont j’accompagne cette Epître, ne pourront manquer de vous convaincre que j’ai beaucoup lu, beaucoup pensé, que je possède les règles d’un art dégradé de nos jours ; & que tous ceux qui ôsent courir la même carrière que j’entreprends de franchir, ne sont que des mirmidons. […] J’ai pensé mettre ici une phrase pompeuse ; je l’aurais fait, si je ne savais que le style épistolaire doit être simple & sans ornement. […] « J’ai pensé » que les événemens multipliés, que les changemens de décorations, ne pouvoient que satisfaire les yeux & l’esprit, « sans émouvoir la sensibilité de l’âme » ; que pour faire de véritables Pantomimes , il falloit choisir une action théâtrale, joindre les choses aux gestes ; que la Pantomime n’était pas le talent « de faire agir des hommes sur la Scène », & d’imaginer des changemens singuliers ; mais d’avoir quelqu’objet en vue, quelque ridicule à relever.