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98. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 12 juin. « Shéhérazade ». — Le pas de deux de la « Belle ». »

Pour une première fois Bakst y fit triompher l’unité optique du spectacle, méconnue, perdue pendant un siècle ou presque ; Shéhérazade, instaura de même cet exotisme pittoresque, intense et sensuel, qui fit surgir de par le monde une foule d’œuvres théâtrales, qui subordonna pendant plus d’une saison à la peinture la Mode jusqu’alors incoercible, cependant que l’imagination du peintre-auteur s’évadait vers d’autres horizons.

99. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XI. Des Révérences de differentes façons. » pp. 29-34

Mais pour celles qui se font dans les promenades, comme aux Thuilleries ou autres semblables où est ordinairement l’assemblée que nous disons du beau monde, il ne faut pas les faire avec la même legereté, elles doivent être faites plus modérément, elles ont beaucoup plus de grace.

100. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre VIII. victoires et revers  » pp. 262-319

Le grand monde adopta la cachucha. […] Et cette même indécision se remarque dans le caractère du sexe : ses hanches sont peu développées, sa poitrine ne va pas au delà des rondeurs de l’hermaphrodite antique ; comme elle est une très charmante femme, elle serait le plus charmant garçon du monde. […] C’était une femme du monde, Mme de Mirbel, la miniaturiste attitrée de la famille royale. […] Lasse de se voir cantonner dans le monde du rêve, elle voulait montrer qu’elle était capable de créer autre chose que des figures impalpables et de réussir tout aussi bien dans la danse terrestre, dans les danses de caractère précises et plastiques. […] Le monde des théâtres se souvenait de la manière dont Mme Malibran avait, en 1827, à New-York, enrayé l’effondrement commercial de son mari.

101. (1921) Quelques lettres inédites de célébrités chorégraphiques pp. 222-226

ceux qui sont sans place, et ceux qui intriguent : il faut donc que le maître des Ballets au premier Théâtre du Monde, qui par son travail n’a pas une heure de repos dans toute une année, et qui pour ce même travail a besoin de la plus grande tranquillité, soit à la merci de l’homme sans place ou de l’intrigant ? […] Je vous ai parlé de tout ce monde, mon cher Courtin, parce que vous les connaissez, car du reste il n’y a pas de nouvelles à donner d’ici.

102. (1852) Tableau de Paris. Chapitre XII « [Chapitre XII. Extrait] » pp. 104-108

Parlez maintenant d’une actrice à une mère de famille : celle-ci va évoquer l’existence la plus fantastique, les séductions les plus dangereuses, si bien que toute jeune fille devant cette chaste indignation de sa mère, se prendra à rêver un monde d’amours, de coquetteries, de chants, de parfums à faire descendre un saint du ciel pour se damner dans un boudoir. […] Les seules femmes du monde qui ne peuvent pas avoir d’intrigue, ce sont les actrices.

103. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre II. De la Danse Sacrée des Hébreux, des Chrétiens dans la primitive Eglise, & des Payens, depuis son origine jusqu’à présent. » pp. 33-58

Le premier acte de Religion où les Hébreux employerent la danse Sacrée, fut après le passage de la mer Rouge, l’an 2545 du Monde. […] Depuis ce tems-là ils instituerent quantité de fêtes pieuses où la danse étoit admise, entre autres celle des Tabernacles qui se célébroit tous les ans, sous des feuillées dressées dans la campagne : cette fête étoit en grande vénération parmi eux, comme il paroît au chapitre 21 de l’Exode : ils la célébrent encore à présent ; chacun dresse sa tente dans son jardin, s’il en a, faute d’avoir un temple aujourd’hui dans nul endroit du monde. […] Après leur captivité, ils instituerent celle de Lancenie, c’est-à-dire de dédicace ou restauration, qui étoit une fête célébre chez les Juifs ; elle fut instituée par Judas Machabée l’an 3889 du Monde, en l’honneur du rétablissement du Temple de Jérusalem, suivant Joseph, Liv. 12, qui dit que cette fête fut célébrée pendant huit jours comme une réjouissance publique, qui consistoit en danses aux chants des Cantiques & des Hymnes à la louange de Dieu, avec des festins publics, & autres plaisirs honnêtes, pour l’accomplissement d’une fête si solemnelle.

104. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre V. marie taglioni  » pp. 156-187

Dans un monde qui était tantôt celui d’Ossian, tantôt celui de Macbeth, tantôt celui des héros de Walter Scott, elle passait, blanche comme un rayon de lune, avec la légèreté silencieuse d’un fantôme. […] Adam, la fit reparaître, le 21 septembre 1836, dans son monde familier de nixes et d’ondines. […] Adam t’ouvrit un nouveau monde, Un palais de cristal sous l’onde79, Sylphide de l’air et des eaux. […] Gœthe, arrivé à sa pleine maturité, était un classique, ami des formes plastiques aux contours précis, tandis que le domaine où Marie Taglioni se confinait était le monde vaporeux du romantisme. […] Le Monde dramatique, t. 

105. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1669 — 13 février : Le Ballet de Flore — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 23 février 1669 »

115 Enfin l’on aperçoit un Temple, D’une structure sans exemple, Qui se bâtit en un moment, Ainsi que par enchantement ; Et, là, les Quatre Parts du Monde, Dans une humilité profonde, Rendent ensemble leurs respects À ce divin Recueil d’Attraits, Cette belle et royale ALTESSE À qui mes Missives j’adresse.

106. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1671 — 17 janvier : Psyché — Lettres en vers à Monsieur de Robinet — Robinet, lettre du 24 janvier 1671 »

Robinet, lettre du 24 janvier 1671 Le dix-sept de ce mois, tout juste, Ce Ballet pompeux, grand, auguste, Et bien digne, veramentè, De divertir la Majesté Du premier Monarque du Monde, Tant sur la Terre, que sur l’Onde, Fut, pour le premier coup, dansé, En ce vaste Salon, dressé, Dans le Palais des Tuileries, Pour les Royales Momeries, Avec tant de grands Ornements, Si merveilleux, & si charmants, Tant de Colonnes, de Pilastres, Vallans plusieurs mille Piastres, Tant de Niches, tant de Balcons, Et, depuis son brillant Plat-fons, Jusques, en bas, tant de Peintures, D’Enrichissemens, & Dorures, Que l’on croid, sur la foi des yeux, Etre en quelque Canton des Cieux.

107. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Paralele. DE. LA PEINTURE. ET DE. LA POESIE. » pp. 213-269

Il ordonna que la Peinture tiendroit le premier rang parmi les Arts libéraux ; qu’il ne seroit permis qu’aux nobles de l’exercer, & que dès leur plus tendre jeunesse ils commenceroient leurs exercices par apprendre à dessiner : il regardoit en cela le dessein comme la chose la plus capable de disposer l’esprit au bon goût, à la connoissance des autres arts, & à juger de la beauté de tous les objets du monde ; il visitoit souvent les Peintres, & prenoit plaisir à s’entretenir avec Appellès des choses qui regardoient la Peinture. […] Ce Peintre mourut l’an du monde 3260. […] C’est un mal, dit un Auteur grave, de n’aimer pas la Peinture, & de lui refuser l’estime qui lui est due : car celui qui le fait par ignorance, est bien malheureux de ne pouvoir discerner toutes les beautez qu’il y a dans le monde ; & celui qui le fait par mépris, est bien méchant de se déclarer ennemi d’un art qui travaille à honorer les Dieux, à instruire les hommes, & à leur donner l’immortalité. […] C’est dans cet esprit-là qu’un Peinture habile m’a dit que quand il tenoit à la main sa palete chargée de couleurs, qu’il la regardoit comme le simbole du cahos, puisqu’ayant devant lui une toile préparée & son pinceau pour exprimer les effets de son imagination, il pouvoit donner une connoissance parfaite de la création du monde aux peuples les plus sauvages : c’est M. de Largiliere. […] Quintilien avoue que la Peinture pénétre si avant dans notre esprit, & qu’elle remue si vivement nos passions, qu’il paroît qu’elle a plus de force que tous les discours du monde.

108. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre II. Preuves contre les Danses, tirées des Saintes Ecritures. » pp. 11-22

Ces sortes de familiarités passent souvent dans le monde pour des choses indifférentes et sans danger ; cependant le Saint-Esprit nous dit que se les permettre, c’est cacher le feu dans son sein, et prétendre en même temps qu’on ne sera pas brûlé. […] Y pense-t-on même le moins du monde à s’en acquitter ?

109. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre troisième — Chapitre III. De la Danse théâtrale des Romains »

[Voir Ballet] Il y eut alors deux théâtres rivaux qu’une émulation utile soutint, instruisit, anima, et qui partagèrent longtemps les applaudissements de la Capitale du Monde.

110. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre quatrième — Chapitre VIII. Preuve de la perfection réelle de la Danse ancienne. »

Peut-être n’est-il point dans le monde un Public, qui se laisse tromper plus aisément par la charlatanerie que celui que l’amour du plaisir entraîne à nos Spectacles ; mais aussi n’en est-il point qui saisisse avec plus de promptitude la vérité, dès qu’elle se montre à ses yeux.

111. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — II, mes débuts sur une vraie scène a deux ans et demi » pp. 16-21

Loïe récita alors sa poésie, comme elle l’avait promis, puis retourna à sa place avec l’air d’une personne qui vient de faire la chose la plus naturelle du monde.

112. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre VII. Témoignage d’un célèbre Jurisconsulte contre les Danses. » pp. 94-98

N’est-ce pas manquer de foi, que de ne vouloir pas s’en rapporter à sa parole, et de ne penser qu’à se réjouir en ce monde, sans se mettre en peine de ce qu’on deviendra dans l’autre pour l’éternité ?

113. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 10 juillet. Le répertoire : « Sylvia » »

L’Aminta du Tasse, suave berger à houlette fleurie qui modula sa tendre et extravagante complainte d’amour devant les « femmes savantes » de la cour de Ferrare — ce petit Trianon avant la lettre — suscita tout un monde de fiction dont le maniérisme baroque et la rusticité de convention se montrèrent plus durables que mainte réalité solide.

114. (1797) Essai ou principes élémentaires de l'art de la danse, utiles aux personnes destinées à l'éducation de la jeunesse « Introduction »

En présentant au public ce traité élémentaire, je crois lui fournir des moyens d’instruction dans un art qui, sous tous les rapports et à tant d’égards, est devenu précieux à la société, et tellement essentiel à l’éducation, qu’il est comme impossible de figurer sur le théâtre du monde sans en avoir au moins quelques légères connaissances ; et n’eussé-je tracé que les vrais principes, consacrés par l’usage et pratiqués par les meilleurs artistes, je croirais avoir rendu un service aux parents et aux personnes destinées à l’éducation de la jeunesse ; elles pourront au moins, en le lisant avec attention, juger du mérite des maîtres entre les mains desquels ils mettront leurs élèves, et, je dis plus, même leur enseigner les premiers principes sans leur secours.

115. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1662 — 7 février : Ercole Amante — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 11 février 1662 »

L’Autrice de ce bel Ouvrage, Femme spirituelle et sage, S’appelle Madame Touzé, Nom digne d’être éternisé, Puisqu’elle est au Monde l’unique Capable de telle fabrique ; Et comme elle n’avait souci De travailler, jusques ici, Qu’à faire d’admirables tresses Pour Prélats, Princes et Princesses, On peut dire avec vérité Que la rare dextérité De cette Ouvrière inimitable, Part un sort assez honorable De son art plus qu’industrieux, En sait faire aussi pour les Dieux.

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