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122. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 2 juin. Le ballet cambodgien. »

Il faudrait un volume pour consigner le jeu seul de la main, du poignet, de chaque doigt, ou bien pour déterminer le canon de la démarche théâtrale ou des « positions » de danse.

123. (1841) Physiologie de la lorette pp. -127

Le lendemain le même crayon, conduit par une autre main, avait répondu : Au Ciel ? […] — Il n’est pas question de manger la pomme, monsieur, c’est d’un jeu qu’il s’agit : nous vous prions, au nom de la société, de tenir de la main gauche cette fourchette, les dents et par conséquent la pomme en l’air ; de l’autre main prenez ce couteau fraîchement émoulé, assenez un coup sur le fruit, enlevez un morceau sans que le tout perde équilibre et tombe, et passez à votre voisin. […] Puis la pomme passe de main en main : mais, on dirait que tous les convives, hommes et femmes, ont suivi un cours d’escrime appliquée à la pomme, chacun enlève une fraction, et le fruit reste immobile sur la fourchette. […] L’Amour et Psyché, d’après Gérard… C’est vu… entendu… vu… personne ne dit plus rien… — Allons, monsieur, vous avez la main heureuse pour votre première visite, à vous le tableau pour huit francs. […] Le nez de carton arrive à l’heure désignée ; il renvoie son cabriolet et s’élance, son nez à la main, vers le perron du restaurant.

124. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la poétique du ballet et de l’opéra »

La féerie y fait voir un pouvoir surprenant sur les créatures sans mouvement, ou sur les êtres animés : la magie par ses enchantements y amène des changements qui étonnent, et tous ces différents ressorts y produisent des beautés qui peuvent faire illusion, lorsqu’ils sont conduits par une main habile. […] [voir Traité historique, IIe partie, livre IV, chap. 2, « Division de la danse théâtrale »] Des nymphes paraissent dans Tancrède ; elles dansent autour de lui, et les armes lui tombent des mains, sans autre motif apparent aux yeux du spectateur. […] Il n’est qu’un ressort de plus dans la main du poète pour faire agir la passion, et pour lui faire créer des moyens plus forts d’étonner, d’ébranler, de séduire, de troubler le spectateur. […] Ainsi le théâtre français, dans les mains de ces deux hommes uniques, ne pouvait pas manquer d’être à jamais débarrassé d’entractes et d’intermèdes.

125. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 12 février. Pour un répertoire. »

Nous n’avons pas été seuls, mon cher Linor, à voir distinctement d’imaginaires figures de danse surgir de l’orchestre ; il y avait dans la salle une main nerveuse qui se crispait de convoitise, d’impatience ou de colère, deux yeux sombres qui dardaient : ceux de Carlotta Zambelli.

126. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre IV. le ballet a l’opéra vers 1830  » pp. 129-155

Pour cela il n’était même pas besoin de l’habile tour de main d’un Scribe, si précieux quand il s’agissait de bâtir un opéra ; des sous-Scribe suffisaient. […] « Mes études médicales, dit-il, me faisaient distinguer, plus sûrement peut-être que les autres juges, celles que leur santé, leur tempérament, les proportions de leur corps, la finesse des attaches des pieds et des mains, rendaient les plus propres à étudier l’art de la danse51. » L’important service médical que le médecin directeur fit fonctionner à l’Opéra eut en particulier pour heureux résultat de contraindre les danseuses à l’assiduité. […] Des mains hardies donnaient au décor plus de pittoresque et de variété. […] Ce dernier sans doute avait mis la main sur un joli sujet, lorsque, d’une ballade de Gœthe, il tirait Le Dieu et la Bayadère, dont Auber écrivait la musique. […] Le nom seul de cachucha faisait redresser les perruques et grincer les pochettes des maîtres de ballet. « En effet, que signifient, s’écriaient les classiques, cette démarche onduleuse et brisée, ces yeux noyés d’amour, ces bras morts de volupté, cette tête qui s’incline comme une fleur trop chargée de parfum, cette taille flexible et cambrée qui se renverse éperdument en arrière de façon à faire toucher presque la terre aux épaules, les mains agiles et fluettes qui réveillent la langueur de l’orchestre par le pétillant caquetage des castagnettes ?

127. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « V. Pastels après décès. » pp. 54-87

Elle ne portait, d’ailleurs, avec son corset et un jupon, qu’une simple robe de mousseline « tournée en draperie et ajustée suivant le modèle d’une statue grecque. » Cette innovation ne l’empêcha point d’être si vivement goûtée par nos voisins d’outre-Manche, qu’à une représentation donnée à son bénéfice, les places furent prises d’assaut, l’épée à la main, et que la bénéficiaire, au milieu des applaudissements frénétiques, reçut, sous forme de pralines et de papillotes renfermant des bank-notes et des guinées, une somme qui fit monter la recette à plus de deux cent mille livres. […] Un malheureux accident était survenu, chez elle, au duc de Mazarin qui était son protecteur et lui donnait de l’or à pleines mains. […] La danseuse et le danseur se réconcilièrent, le verre en main, pendant que le public attendait l’exécution de ses volontés. […] La « moderne Terpsychore » était fort généreuse : l’or, qui lui arrivait comme un fleuve, s’échappait de ses mains en torrents. […] Mademoiselle Renard protégée également, avant, pendant ou après, par le prince de Montbarrey, était associée avec lui pour l’exploitation d’une industrie toute spéciale : quiconque voulait, par ce ministre, arriver à une faveur du roi, était imposé d’une certaine somme, versée préalablement entre les mains de la danseuse.

128. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « I. Origines, composition, organisation. » pp. 1-13

Le Roi-Soleil poussa, du reste, la sollicitude à ce point qu’il régla lui-même et qu’il écrivit de sa main le budget du corps de ballet de l’Opéra. […] Perrin en 1862 ; que le privilège en ait été rendu plus tard à celui-ci, et qu’il soit passé, en ces derniers temps, des mains de M.

129. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 5 février. Les périls du music-hall. »

Elle tourne, bercée par la valse du Danube ; ses beaux bras accompagnent le tournoiement du corps et quand tout à coup elle laisse aller le poignet en ouvrant la main, elle n’est plus que la petite vague fraîche qui vient se briser au rivage de la rampe.

130. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XXV. Des contre-tems du Menuet, & la maniere de les faire. » pp. 104-109

De plus, c’est que les contre-tems sautez ne conviennent qu’à de jeunes personnes, ou des personnes de moyenne taille : & pour ceux qui sont d’une taille avantageuse, il les faut faire en tems de Courante & demi-jetté, comme je l’ai déja marqué dans la maniere de donner les mains : parce qu’il ne convient point à de grandes personnes de sauter, & de se tourmenter dans les danses figurées, où ce n’est que des mouvemens doux & gracieux, qui ne dérangent pas le corps de ce bon air qui est si fort estimé & usité par notre Nation : ce qui n’est pas de même de plusieurs contre-danses que l’on a introduit en France depuis quelque temps, & qui ne sont pas du goût de tous ceux qui aiment la belle danse.

131. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre VII. le diable boiteux  » pp. 220-261

Les bras et les mains ont souvent une grâce véritable. […] La voilà qui s’élance, les castagnettes font entendre leur babil sonore ; elle semble secouer de ses mains des grappes de rythmes. […] Ne diriez-vous pas qu’avec cette main qui rase l’éblouissant cordon de la rampe, elle ramasse tous les désirs et tout l’enthousiasme de la salle ? […] Et le parterre l’applaudit des mains et du cœur. […] alors la tête n’y est plus, on bat des mains, on trépigne sur les pieds des voisins, bravo, bravi, brava ! 

132. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre premier. De la Danse en général, suivant l’opinion des Anciens. » pp. 1-32

La fable de Priape nous apprend qu’il étoit un Dieu belliqueux & fameux Danseur, qui ayant reçû le Dieu Mars des mains de Junon, étant fort jeune, mais rustique, grossier, & très vigoureux, lui apprit l’art de la Danse avant l’exercice des armes, pour un prélude de la guerre ; & qu’en récompense on consacroit dans le temple de Priape la dixme des dépouilles vouées au Dieu Mars, après le gain des batailles. […] La danse des Matassins ou des Boufons est encore des plus anciennes ; les danseurs étoient vêtus avec des corcelets, des moirons dorez, des sonnettes aux jambes, avec l’épée & le bouclier à la main : ils dansoient avec des contorsions belliqueuses : on nous en a donné quelques représentations dans des Entrées à l’Opéra. […] Alors un fameux Pantomime du tems de Néron, qui avoit le corps souple & les gestes excellens, pria Démétrius de ne le point condamner sans l’avoir vu jouer son personnage ; desorte qu’ayant fait cesser les voix & les instrumens dans le spectacle, il représenta devant lui l’adultere de Venus & de Mars, où étoit exprimé le Soleil qui les découvroit, Vulcain qui leur dressoit des embuches, les Dieux qui accouroient au spectacle, Venus toute confuse, Mars étonné & suppliant, & le reste de la fable représenté avec tant d’art & d’expression, que le Philosophe s’écria qu’il croyoit voir la chose même, & non pas sa représentation, & que ce Pantomime avoit le corps & les mains parlantes, comme un Comédien qui s’exprime par la voix. […] Les Grecs appeloient les habiles Danseurs les sages des pieds & de la main, parce qu’ils exprimoient par leurs gestes les misteres de la nature.

133. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre XIV. » pp. 197-215

Celles-ci tremblantes et effrayées passent à chaque instant des mains des uns dans les mains des autres ; car ils sont tour à tour vainqueurs et vaincus. […] Un nouveau dépit s’empare d’eux ; leurs yeux étincellent de feu ; ils les attaquent, les combattent, et en triomphent à leur tour : peu contens de cette victoire s’ils n’en remportent les trophées, ils leur enlèvent et leur arrachent les couronnes de fleurs dont ils se glorifioient ; mais par un charme de l’Amour ces couronnes se partagent en deux : cet évennement rétablit parmi eux la paix et la tranquillité ; les nouveaux vainqueurs et les nouveaux vaincus reçoivent également le prix de la victoire ; les Nymphes présentent la main à ceux qui viennent de succomber, et l’Amour unit enfin les Nymphes aux Faunes. […] Galathée, par un sentiment de jalousie arrache des mains de sa rivale les dons qu’elle vient de recevoir ; elle s’en pare un instant, elle les jette de nouveau.

134. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XIV. » pp. 396-434

Celles-ci tremblantes & effrayées passent à chaque instant des mains des uns dans les mains des autres, car ils sont tour-à-tour vainqueurs & vaincus. […] A peine en jouissent-ils qu’ils apperçoivent leurs ennemis occupés de leur bonheur & folâtrant avec les Nymphes ; un nouveau dépit s’empare d’eux ; leurs yeux étincellent de feu ; ils les attaquent, les combattent & en triomphent à leur tour ; peu contents de cette victoire s’ils n’en emportent des trophées, il leur enlevent & leur arrachent les couronnes de fleurs dont ils se glorifioient ; mais par un charme de l’Amour ces couronnes se partagent en deux : cet événement rétablit parmi eux la paix & la tranquillité ; les nouveaux vainqueurs & les nouveaux vaincus reçoivent également le prix de la victoire ; les Nymphes présentent la main à ceux qui viennent de succomber, & l’Amour unit enfin les Nymphes aux Faunes. […] Galathée par un sentiment de jalousie arrache des mains de sa rivale les dons qu’elle vient de recevoir ; elle s’en pare un instant, elle les jette de nouveau.

135. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la danse moderne »

terme d’Orchestique ou de danse ; c’est un pas composé de plusieurs personnes qui dansent en rond en se tenant par la main, et en se donnant un branle continuel. […] Dupré jouait dans ce ballet le rôle principal : il recevait des mains de Naïs le prix du vainqueur, et de celles du parterre les applaudissements que mérite le plus grand talent en ce genre qu’on ait encore vu en Europe. […] Il ne reste ici qu’une observation à faire pour aider ses progrès, et pour employer utilement les moyens qu’elle a sous sa main, et que cependant elle laisse oisifs depuis qu’elle existe.

136. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre XII. Ceux qui ont quelque autorité doivent, autant qu’ils le peuvent, s’opposer aux Danses, et empêcher d’y aller ceux et celles qui dépendent d’eux. » pp. 132-147

On ne répondit à son zèle que par des injures et des outrages, et l’on ne parloit que de le massacrer, quoiqu’il ne se trouvât personne qui voulût mettre la main sur l’oint du Seigneur, à cause de la vénération générale qu’on avoit pour lui. […] » Après cette observation générale, saint Augustin commence par s’appliquer à lui-même la parabole dont il s’agit : « Nous sommes, continue-t-il, les dispensateurs des trésors du Seigneur : nous les distribuons, vous les recevez ; mais nous voulons qu’ils profitent entre vos mains. […] Rollin cite l’exemple de Sempronia, que j’ai rapporté plus haut : « C’est, dit-il, la remarque que fait Salluste en disant de Sempronia, dame de naissance, mais absolument décriée pour les mœurs, qu’elle chantoit et dansoit avec plus d’art et de grâce qu’il ne convenoit à une honnête femme. » Enfin, tous ceux qui ont quelque autorité temporelle, comme les magistrats, les Seigneurs de paroisse et leurs officiers de justice, sont obligés de s’opposer, autant qu’ils peuvent, aux danses, et d’employer, pour les déraciner des lieux où elles sont établies, tous les moyens d’autorité qu’ils ont en main, en réglant néanmoins l’usage de ces moyens par la prudence, qui doit avoir égard aux circonstances des temps, des lieux et des personnes, en imitant la conduite de Dieu dont il est dit (Sagesse, c. 8, v. 1.)

137. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre VII. Sur le même sujet. » pp. 40-55

D’après cet exemple, d’après les mouvemens effrayans d’une révolution qui brisa les pinceaux et la palette de la peinture ; qui émoussa les ciseaux de la sculpture, et arracha les plumes savantes des mains du poëte et de l’historien ; il n’est pas étonnant, que les vrais amateurs craignent la décadence des arts et appréhendent que l’empire de la mode et le triomphe du mauvais goût ne les entraînent à leur ruine. […] ici, sont des couchettes antiques, ornées de lions, de griffons ou de reptiles ; là des tentures en draperies, ornées de franges de laine, retroussées sans goût et groupées sans intelligence par la main ignorante du tapissier. […] Ceux qui les cultivent ne seront plus corrompus par le spectacle scandaleux de modèles extravagans : Combien n’en trouveront-ils pas de précieux dans toutes les jolies femmes, lorsqu’elles se délivreront des attirails monstrueux, fabriqués par la main de la sottise !

138. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 3 mai. « Artémis troublée ». »

Les danseuses se profilaient sur l’écran d’une toile de fond vaguement colorée ; des draperies figuraient économiquement les coulisses ; décor d’ombres chinoises ; les vaporeux tutus de Raoul Dufy (qui semble tendre la main à Eugène Lamy, costumier, il y a un siècle, de la première Sylphide) peuvent prétendre à un fond plus suggestif.

139. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 8 mai. Le répertoire : « La Tragédie de Salomé ». »

Et si quelque chose en a survécu, c’est le souvenir d’une Karsavina, idole mitrée, qui, lentement, descendait du cintre sur l’avant-scène, laissant traîner sur les gradins les plis de son manteau et découvrant à chaque pas un genou délicat où Soudeikine avait, de sa main, peint une rose… Cela tient avant tout au poème, à l’inanité évidente de l’action.

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