En arrêtant ainsi la main, c’est-à-dire les actions extérieures, arrêteront-ils le cœur, c’est-à-dire les mauvais désirs et les autres mauvais effets cachés, que les danses des personnes de différent sexe produisent naturellement ? […] Ce ne sera pas d’être présent à ces danses ; mais de parler souvent en chaire contre elles ; d’exhorter avec charité et avec douceur les personnes de la paroisse qui les aiment, à y renoncer ; d’être ferme et de ne point admettre aux sacremens ceux et celles qui refuseront de se rendre à ses avis ; de faire à Dieu de fréquentes et de ferventes prières pour obtenir de sa miséricorde qu’il ouvre le cœur de ses paroissiens à ses exhortations ; et, s’il ne peut, par tous les efforts et toute l’industrie de son zèle, arrêter un mal dont il sent toutes les funestes suites, il ne doit pas se décourager pour cela ; mais redoubler dans le secret ses gémissemens, espérant qu’ils ne seront pas entièrement sans fruit pour quelques-uns de ceux qui en auront été l’objet ; ou que s’ils ne leur servent pas, ils lui serviront à lui-même, en attirant sur lui, pour sa propre sanctification, les grâces qu’il n’aura pas obtenues pour la sanctification des autres.
On en pourrait bien faire assurément Deux femmes de cœur, mères de famille, Préparant la soupe et tirant l’aiguille, Et dont le mari resterait l’amant ; On leur choisirait (bientôt) un brave homme Qui, sans s’arrêter aux marchands de vin, Le soir rentrerait en disant : Enfin ! […] Alors, comme Jules, — mon amant de cœur, — est très jaloux, j’ai détourné les soupçons une bonne fois pour toutes.
Les invitées de Gruer — l’histoire nous a conservé ce détail — étaient coiffées selon la dernière mode — en pouf à l’égarement du cœur et de l’esprit, et mademoiselle de Camargo en racine droite, avec sept pointes à l’espagnole. […] M. de Voltaire, qui ne croyait à rien, croyait à la vertu de mademoiselle Sallé, — ce qui prouve qu’il faut absolument croire à quelque chose : De tous les cœurs et du sien la maîtresse, Elle alluma des feux qui lui sont inconnus. […] La seconde enflamma tellement le cœur incandescent d’un gentilhomme à qui elle résistait, que ce dernier incendia la maison qu’habitait la cruelle, pour avoir l’occasion de l’emporter dans l’hôtel somptueux qu’il voulait lui offrir. […] Mademoiselle Le Duc Celle-ci n’était encore que figurante quand elle avait supplanté la Camargo dans le cœur du comte de Clermont. […] Subissant toutefois la loi de la nature, et le cœur envahi par la passion, elle allait se retirer du théâtre, lorsque d’Auberval, à qui elle ne voulait se donner qu’en mariage, touché de son amour pour lui, l’épousa.
L’opéra n’est guéres fait que pour les yeux et les oreilles ; il est moins le spectacle du cœur et de la raison, que celui de la variété et de l’amusement. […] Tircis abandonné, Tircis méprisé peint son trouble et sa douleur : bientôt la jalousie et la fureur s’emparent de son cœur ; il s’y livre tout entier, et il m’avertit par sa retraite qu’il court à la vengeance et qu’il veut immoler son rival. […] Cette agitation est suspendue ; cette indécision cruelle cesse enfin : un instant de réflexion fait triompher dans son cœur l’amitié ; il s’arrache enfin de Thémire pour voler à Tircis. […] Les deux pas de trois, sont l’image de la scène dialoguée dans deux genres différens ; et le ballet en action qui termine ce petit Roman, intéressera toujours très-vivement tous ceux qui auront un cœur et des yeux ; si toutefois ceux qui l’exécutent ont une ame et une expression de sentiment aussi vive qu’animée. […] Le cœur et l’esprit ne sont jamais la dupe de ce spectacle ; il est rare, pour ne pas dire impossible, que l’on sorte de l’opéra avec ce trouble, cette émotion et ce désordre enchanteur que l’on éprouve à une tragédie ou à une comédie touchante.
Mais puis-je faire trop d’efforts, et employer trop de moyens pour m’opposer à un désordre devenu si commun, et dont tant de gens osent prendre la défense, non par lumière, mais par prévention pour les coutumes et les maximes du monde, ou même, parce que, livrés à l’amour de ces dangereux plaisirs, leur cœur ne peut s’en détacher ? […] si quelqu’un pouvoit faire apercevoir avec quel empressement ils s’approchent de ceux et de celles qu’ils trouvent dans les assemblées de danses, et comme ils sont appliqués à jeter dans le cœur des hommes à l’égard des femmes, et des filles à l’égard des hommes, les étincelles ou plutôt les flammes de l’amour impur, pour faire de leurs cœurs une fournaise de concupiscence ! […] Contre le sacrement de pénitence, parce qu’elles sont un obstacle à l’esprit de gémissement et de componction qu’on doit avoir en s’approchant de ce sacrement, ou qu’elles vident le cœur de celui qu’on a eu, et qu’on a dû en rapporter. […] Ceux qui ont quelque amour pour la modestie, doivent soigneusement prendre garde à ne rien faire paroître d’efféminé dans leurs paroles ou dans leurs actions, parce que les sentimens les plus cachés, les plis et les remplis du cœur les plus secrets se manifestent souvent par de fort petits indices.
C’est un bel et utile usage que renouvelle l’Opéra en recueillant de grand cœur les étoiles étrangères.
J’ai été assez heureux pour en être quelquefois le témoin, et c’est surtout après avoir joui de ce touchant spectacle que j’ai pu m’écrier, avec toutes les personnes qui ont le bonheur de vous approcher : Le cœur d’une bonne mère est le chef-d’œuvre de la Divinité.
Le concile d’Aquilée, tenu en 1596, porte en termes formels : « Le temps des jours de fêtes doit être employé à écouter les prédications, et à assister à la sainte Messe et aux divins Offices, et non pas à des festins : beaucoup moins encore doit-on, après qu’on a dîné, employer aux danses et aux jeux un temps destiné â assister à l’office du soir, pour y louer Dieu d’un même cœur et d’une même bouche : Multò minùs peracto prandio ad saltationes et lusus déclinandum. […] Le concile de Bordeaux, tenu ensuite en 1624, parlant de la célébration des fêtes, commence par remarquer que le cœur de l’homme est si naturellement porté au mal, que ce que les saints pères ont autrefois établi pour réunir les peuples dans des assemblées de prières, ne sert plus, par un renversement étrange, qu’à les emporter dans différens excès.
Ces images douloureuses, que je suis contraint de retracer ici, doivent engager tous les cœurs sensibles à faire des vœux pour qu’on sente généralement la nécessité de ne faire monter sur la scène que des Gesticulateurs, & non des Comédiens généreux, qui abrégent leurs jours avec un courage héroïque, en cherchant à rendre trop au naturel les passions de leurs personnages, & qui s’époumonent pour mieux se faire entendre. […] Les Orateurs ou Avocats romains, dans les Causes criminelles, & lorsqu’il s’agissait de quelque malheureux opprimé, se contentaient souvent de montrer aux Magistrats un tableau qui représentait l’événement dont il était question, afin, par cette peinture muette, d’émouvoir plus sûrement le cœur des Juges. […] Pour vous, tendres épouses, souvent compagnes infortunées d’hommes brutaux ; dans des momens d’orage, témoignez par votre silence la douleur qui vous accable : si des signes extérieurs ne peuvent fléchir un mari furieux, prodigue, ivrogne, infidèle, montrez-lui sans rien dire vos enfans ; & ces innocentes créatures, en joignant leurs mains, en lui faisant de tendres caresses, toucheront son cœur, & lui feront sentir tout ce qu’il vous doit.
Ces images séduisantes frappent son imagination ; elles ouvrent son cœur à la tendresse. […] Psyché est triste ; sa contenance annonce tout à la fois son amour et son affliction : l’enfant de Cythère lui avoit apparu en songe ; elle avoit retrouvé son image sur le miroir ; il a disparu, mais il est dans son cœur : l’Amour, vivement touché s’approche, et sa physionomie réfléchie pour la seconde fois par la glace, rappelle Psyché au bonheur : il lui tend la main, elle veut s’en saisir, et ne trouvant qu’une surface polie, elle se retourne avec précipitation : mais l’Amour a disparu ; le jour baisse ; et ce dieu ordonne à la cour brillante de Psyché de s’éloigner. […] L’Amour, sensible aux larmes et aux maux de Psyché, s est rendu à ses instantes prières ; il paroît, et témoin du danger qui menace les jours de son amante, il ordonne à Tisiphone de lui rendre cet objet cher à son cœur.
Un jour vous retrouverez cette apparition dans la réalité de la vie, éteinte et cachée sous ces voiles plus épais dont s’enveloppent les mortels, et vous vous apercevrez que c’est une personne pleine d’esprit et de cœur, une âme un peu mystique, philosophique, religieuse, très haute, très riante et très noble.
La dispute avait pour objet l’accaparement fait par l’une d’elles du cœur d’un certain Guguste, amant de l’autre. […] Le cœur me bat comme s’il s’agissait d’un début solennel, et, en effet, chaque soir je débute.
Adèle, contrainte à son tour par une inclination que son cœur a combattue, mais qu’il n’a jamais pu vaincre, aime tendrement Raymond. […] Interdite, tremblante, indécise et confuse, elle ne sait quel parti prendre ; elle balance dans son cœur les loix austères de la vertu avec les égaremens de l’Amour ; elle veut reprendre sa lettre ; mais Raymond, agité par cette impatience ordinaire aux amans, s’en saisit, en fait la lecture avec empressement, et se précipite à ses genoux, pour lui témoigner son amour et sa reconnoissance.
Tandis que Fanny conquérait l’Amérique, Carlotta Grisi effaçait du cœur du bon Théo l’image de l’absente. […] Là encore elle conquit tous les cœurs par sa bonté. […] voilà ce qui résonne, ce qui vibre au fond de chaque cœur, ce qui remplit encore à présent les esprits, les yeux, les rêves, les souvenirs de Moscou tout entier. […] L’amitié de Fanny fut pour ce cœur endolori un refuge après de longs orages, sans qu’elle ait pu cependant guérir entièrement de son pessimisme ce Lenau féminin. […] La perte d’un fils qui mourut en Egypte lui brisa le cœur.
Il a trente ans aujourd’hui et qui sait si le cœur de l’homme n’est pas resté le même que le cœur du garçon de neuf ans ?
Suétone nous apprend que Néron eût la bassesse de s’associer aux mimes, et de jouer plusieurs rôles sur les théatres publics ; lorsque cet Empereur représentoit, un décurion, où un héros, il avoit soin de faire sculpter un masque qui lui ressembloit parfaitement, et lorsqu’il représentoit quelque déesse, ou quelqu’héroïne, il faisoit faire alors un masque ressemblant à la femme qui en ce moment captivoit son coeur. […] Ils commencèrent par réprésenter des pièces parfaitement connues, et que le public savoit presque par coeur.
On réservait son Apothéose et celle d’Isis pour le Temple ; et ce spectacle aussi imposant que magnifique était terminé par des Danses vives et gaies qui faisaient passer la joie et l’amour dans le cœur d’un peuple innombrable qui en avait été le spectateur.
Car ce public, soi-disant revenu de tout, sait par cœur l’adage de Tréfilova, comme l’on sait une stance de Musset ou bien une fable de La Fontaine.