Mais dans toutes ces tentatives, soient-elles désespérées, s’énonce une vérité, une nécessité perçue par l’instinct du danseur moderne : le besoin d’affranchir la danse.
Nous souhaitons que la classe de rythmique reprenne sa place dans l’enseignement auxiliaire ; qu’elle se tourne vers les chanteurs et les chœurs qui ont, peut-être, besoin d’elle ; que le professeur de rythmique n’usurpe plus les droits du maître de ballet en montant des œuvres hybrides qui, n’ayant rien à voir avec la danse, ont le don d’exaspérer les musiciens à qui elles paraissent s’adresser ; qu’on abolisse les « emplois de consolation » comme celui de grand sujet de rythmique qui sapent la hiérarchie naturelle et pourraient être envisagés comme certificats d’incapacité.
— Marguerite, me dit-il solennellement, tu viens de créer un mot qui fera fortune, et dont le besoin se faisait généralement sentir. […] Être au besoin tout cela à la fois Se montrer triste et échevelé, sérieux et furibond, indifférent et passionné.
Les acteurs en sous-ordre ne paraissent guère que dans ces occasions, c’est-à-dire que ceux qui auraient le plus de besoin d’exercer leur talent pour le développer, sont précisément ceux qui sont les plus oisifs ; c’est pourtant par le travail, par l’exemple, par l’exercice, qu’il est possible de former des acteurs. […] Les difficultés à vaincre sur cette partie, doivent être bien faibles à côté de l’autorité, du désir de l’embellissement du spectacle, et du besoin qu’on a toujours de former des sujets.
On me dira, sans doute, que cette comparaison n’a rien de relatif à l’acteur pantomime, puisqu’il doit parler sans voix ; je répondrai que ses gestes, le jeu varié de sa physionomie, l’expression animée de ses yeux sont autant de langues qu’il a à sa disposition ; j’ajouterai à tous ces moyens ceux que la musique expressive offre à la pantomime ; elle en est l’organe, et lui fournit tous les accens dont elle peut avoir besoin. […] De même les facultés morales et intellectuelles ont besoin du secours de l’instruction, et elles ne se perfectionnent que par une application constante et un travail opiniâtre.
Il étoit sçavant & recherché dans sa composition, & il avoit besoin de gens habiles pour executer ce qu’il inventoit : heureusement pour lui qu’il avoit dans Paris & à la Cour les Danseurs les plus habiles, St André, Favier l’ainé, Favre, Boutteville, Dumiraille & Germain. […] Il avoit besoin de tous ses talents, pour remplacer dignement le Maître qui l’avoit précedé ; mais il en vint à bout par la varieté infinie & par les nouveaux agrémens qu’il prêta aux mêmes Ballets, que Beauchamp avoit déja fait executer.
[Voir Fête de la Cour de France] Pour qu’un bel établissement soit goûté, s’achève, se perfectionne, outre l’esprit, les talents et les vues dans le Citoyen qui le projette, on a besoin encore d’un coup d’œil juste, d’un vif amour pour le grand, d’un penchant invincible pour la gloire dans le Souverain à qui on le propose.
Un autre défaut que nous reprocherons aux musiciens ou autres personnes qui font danser, c’est de consulter leur goût pour le choix des contredanses, plutôt que le besoin pour l’exécution de la danse.
Pour cela il n’était même pas besoin de l’habile tour de main d’un Scribe, si précieux quand il s’agissait de bâtir un opéra ; des sous-Scribe suffisaient. […] Ces personnages, dépositaires d’une science compliquée en somme et peu accessible au commun des mortels, se savaient les collaborateurs nécessaires du librettiste et du musicien et abusaient du besoin qu’on avait d’eux. […] Le danseur ne parut plus désormais pour lui-même ; sa principale raison d’être fut de seconder la danseuse dans les pas et dans les poses où elle avait besoin d’un partenaire masculin. […] Un jour Mme Duvernay dit majestueusement à Véron : « Le talent de ma fille n’a besoin de la protection de personne. » Le directeur fit un signe à son fidèle Auguste, qui comprit, comme d’habitude. […] L’orgueilleuse mère dut reconnaître que Louise elle-même avait parfois besoin d’un coup de main.
On aura beau faire, il y a toujours chez la femme un fond d’honnêteté et un besoin de respect qui ne disparaîtra jamais. […] Le premier besoin de toute femme qui met une « robe donnée » est d’apprendre le piano.
Elle lui fournit, selon les besoins du service, les jupons et les maillots. […] Providence, en tablier d’indienne et en cornette de travers, de toutes ces étoiles surnuméraires qui déjeunent de privations, dînent d’espérances et soupent le plus souvent d’une taloche de famille, lorsqu’elle en voyait une pénétrer dans son antre, — embarrassée, souffreteuse, parfois même pâle et chancelante, — elle l’interpellait brusquement : — Ma fille, de quoi as-tu besoin ?
Et si elle a besoin de sa vieille garde héroïque qui défend, sans lâcher pied, les accès de l’Opéra, il lui faut aussi de ces troupes irrégulières, de ces francs-tireurs de talent qui augmentent son territoire.
Et pour cela, nous n’aurons pas besoin de nous baisser.
Je pris aussitôt la tête du cortège ; mon bouquet, que j’agitais en l’air, me donnait le droit de me présenter le premier et, au besoin, si j’en avais le courage, de porter la parole. […] Le climat artificiel où l’on est forcé de vivre à Pétersbourg est énervant, j’ai besoin de quelques semaines de repos, et je vais les passer dans les montagnes où je suis née. Pour qu’on m’y laisse tranquille, j’ai besoin de garder en route l’incognito le plus absolu. […] Je n’étais jamais malade, mais j’avais besoin de ménagements, je n’avais pas fini ma croissance et quand j’avais dansé huit ou dix fois de suite, on me prescrivait un nombre égal de jours de repos.
J’achetai les costumes dont j’avais besoin et les pris avec moi. […] Lorsque j’aurai besoin de vous pour un rôle, je viendrai vous chercher avec plaisir. […] Le lendemain je dus recommencer mes courses, car le besoin me talonnait.
L’art chez eux a suppléé à la nature, parce qu’ils ont eu le bonheur de rencontrer d’excellents maîtres, qui leur ont démontré que lorsqu’on abandonne les reins, il est impossible de se soutenir dans une ligne droite et perpendiculaire ; que l’on se dessine de mauvais goût, que la vacillation et l’instabilité de cette partie s’opposent à l’aplomb et à la fermeté ; qu’ils impriment un défaut désagréable dans la ceinture ; que l’affaissement du corps ôte aux parties inférieures la liberté dont elles ont besoin pour se mouvoir avec aisance ; que le corps dans cette situation est comme indéterminé dans sa position ; qu’il entraîne souvent les jambes ; qu’il perd à chaque instant le centre de gravité, et qu’il ne retrouve enfin son équilibre qu’après des efforts et des contorsions, qui ne peuvent s’associer aux mouvements gracieux de la danse. » [NdE J.
Au besoin, on pourrait remplacer ce rideau par un grand panneau décoratif.
Un fort honnête et galant Homme Qu’il n’est pas besoin que je nomme, Homme, envers-moi, de coeur humain, Et mon ami, de longue main, (Que Dieu gard50. de toute infortune) M’y plaça sur une Tribune, Où je fus mille fois ravi Des belles choses que je vis.