[…] Grande HÉROÏNE à qui j’écris, Vous savez tout ce que je dis, Car, en qualité de Bergère, Vous avez, dedans le Ballet, Votre Entrée et votre Rôlet, Où vous semblez une Déesse Bien plutôt qu’une humaine ALTESSE ; Mais, sous votre Permission, Je fais cette Narration.
J’ai même des témoignages écrits puisque je retrouve dans mes papiers ce billet signé d’un de mes amis, M. […] Mais son frère et sa sœur lui ont tellement farci la tête du nom de Loïe Fuller que lorsqu’il vous verra, ce qu’il dira vaudra la peine d’être noté… » Si je cite ce fait c’est parce que, je le répète, il s’agit d’un témoignage écrit et qui, en outre, prouve bien l’impression profonde que mes danses produisent sur les enfants. […] Le père prit des informations à mon sujet, et m’écrivit pour me demander s’il pouvait m’amener sa fille, jeune personne de six ans.
Julien Pollux, qui écrivit sous l’Empereur Adrien, dit affirmativement que l’on fit sculpter à Athènes des masques parfaitement ressemblans au citoyen que l’on vouloit jouer sur la scène : il ajoute que Socrate eût le désagrément de s’y voir tourner en ridicule. L’acteur qui le représentoit prit son nom, et à l’aide de son masque, sa ressemblance ; ce fut dans la comédie des nuées, écrite par Aristophane, que l’homme le plus instruit et le plus sage de la Grèce se vit impunément jouer sur le théatre. […] Ovide, en répondant à un ami qui lui annonce le succès de sa Médée, s’éxprime ainsi : « Lorsque vous m’écrivez que le théâtre est plein, qu’on y danse ma pièce, et qu’on applaudit à mes vers etc. » Voilà donc le mot danser mis à la place de déclamer.
La mère de Gab avait dû écrire ce livre pendant son voyage là-bas, car peu de temps avant sa mort elle avait visité cet intéressant pays et avait pénétré dans les maisons et aussi dans les cœurs où aucun Européen ne trouve accès. […] Tout cela bouge trop tout le temps. » Mon directeur tira alors le journal de sa poche et lut ce passage de mes déclarations : « Il faut de l’ordre dans la pensée pour écrire, et on ne peut que sentir des rayons de lumière en décomposition ou en transition, comme on sent le chaud et le froid. […] Cette matinée devait impressionner Gab à un point tel que, rentrée chez elle, cette gamine de quatorze ans écrivit, en mon honneur, les lignes suivantes : « Une ombre lumineuse et légère. […] Pour calmer nos âmes meurtries et nos cauchemars d’enfants une icône fragile danse dans une robe de ciel. » Et maintenant, après quinze années, Gab me dit encore, quand nous parlons de l’impression que je lui produisis, alors qu’elle écrivit ces pages ingénument passionnées : — Je ne vous vois jamais telle que vous êtes, mais telle que vous m’apparûtes ce jour-là.
L’estimable antipathie que j’ai pour les Drames mal écrits, & qui m’a fait desirer qu’on ressuscitât la Pantomime, me porte encore à souhaiter vivement, qu’en attendant cette utile résurrection, les Acteurs en tout genre soient tenus de ne jouer leurs rôles que par signes ou par le moyen des gestes. […] J’avoue d’abord qu’il serait à souhaiter qu’on ne représentât par gestes que les Pièces nouvelles, attendu que, pour l’ordinaire, elles ne font pas aussi-bien écrites que celles de Corneille, Molière, Racine, Voltaire, &c. […] viendraient ici aussi-bien que dans un écrit qui a tant fait de bruit. […] Rappellez-vous encore ce que les Anciens ont écrit de Pylade & de Bathilde, les plus fameux Pantomimistes qui aient jamais parus.
Demonstration de l’ouverture de jambe Ainsi, si vous devez faire l’ouverture de jambe du pied gauche, il faut avoir le corps posé sur le droit à la quatriéme position, pour que la jambe qui est derriere se leve de sa position, & marche lentement en passant près de la droite, & se croisant devant en forme de demi cercle qui se finit à côté ; & cette jambe reste en l’air pour faire tel pas que votre danse le demande ; mais afin de vous en donner la démonstration dans toutes ses circonstances, je dis que lorsque la jambe gauche vient pour se croiser devant qu’elle s’étende en s’aprochant, & lorsqu’elle se croise, son genou se plie, & qu’il s’étend en terminant le demi cercle : ainsi qu’il est exprimé par cette Figure où sont écrits ces mots, demi cercle que la jambe fait.
Une bonne Pièce de Théâtre en Danse doit être un Extrait serré d’une excellente Pièce Dramatique écrite.
Ne faut-il plus rien afin que les vérités exposées dans ce petit écrit, soient favorablement reçues et suivies ?
Justes idées sur les Danses contre lesquelles on écrit. […] Afin de leur ôter tout prétexte d’éluder la force de ces autorités et de ces raisons, comme si, pour avoir sujet de condamner les danses, on y supposoit un mal qui n’y est réellement pas, je vais commencer par donner la juste idée des danses contre lesquelles j’écris. […] 3.° Quelques curés ou confesseurs entre les mains desquels ce petit écrit pourra tomber, et qui ont été jusqu’à présent trop indulgens pour les danses et pour les personnes qui les aiment, parce qu’ils ne les ont point envisagées sous le vrai point de vue où il faut les considérer, pourront être plus touchés de cette multitude de preuves, que si on en avoit allégué quelques-unes en petit nombre ; et, en voyant tant de témoins déposer contre les danses, on peut espérer qu’ils se reprocheront d’avoir pensé autrement, et d’avoir trop facilement toléré ce qui dans tous les temps a été si hautement condamné ; qu’ils reviendront sur leurs pas, étant toujours honorable et utile de revenir à la vérité, quand on commence à la reconnoître, et qu’ils emploîront l’autorité de leur ministère à s’opposer à un mal dont ils sentiront mieux la grandeur et les funestes suites.
Cet art que les anciens ont peut-être ignoré était autrefois fort simple ainsi que la danse ; mais de nos jours, les pas sont compliqués, doubles, triples même ; leur mélange, leur combinaison est immense et presque incalculable ; il est donc difficile de les écrire et plus encore de les déchiffrer. […] Je finis en rappelant à mes lecteurs que je me suis déterminé à publier ce petit traité que pour répondre à l’empressement de quelques personnes qui ont désiré d’avoir par écrit les principes d’un exercice qu’ils ne connaissaient que par la pratique.
N Noverre, grand compositeur de ballets, a écrit dans l’Encyclopédie, 9, 34.
Maintenant que j’écris ceci (J’en ai, de deuil, le cœur transi) Devant le Roi, devant les Reines, Qui sont de retour de Vincennes, On s’en fait, en perfection, L’ultime répétition, Avec tous les tons harmoniques, Avec les habits magnifiques, Les Machines, et cetera.
Je ne dis rien des huit Entrées, Qui méritent d’être admirées, Où Princes et Grands de la Cour, Et nôtre Roi digne d’amour, En comblant nos cœurs d’allégresse, Font éclater leur noble adresse ; Je laisse les Concerts galants, Et les habits beaux et brillants, J’omets les deux Egyptiennes Ou, si l’on veut, Bohémiennes,30 Qui jouèrent audit Ballet Admirablement leur rolet, Et parurent assez charmantes Avec leurs atours et leurs mantes : De la Du-Parc, rien je ne dis, Qui rendait les Gens ébaudis Par ses appas, par sa prestance, Et par ses beaux pas et sa danse ; Enfin, je ne décide rien De ce Ballet qui me plût bien : Cette Pièce assez singulière Est un In-promptu de Molière ; Et comme les Bourgeois, un jour, Verront ce spectacle à leur tour, Où l’on a des plaisirs extrêmes, Ils en pourront juger eux-mêmes : Mais présentement écrivons Autres choses, si nous pouvons.
Pour éclaircir ce que je dis, En marge ici je vous écris Tous leurs noms que vous pourrez lire, Et je n’ai plus rien à vous dire, Ajoutant ceux de deux Marquis, Qui la chantèrent les Récits, Si ce n’est que la COUR de FRANCE Est la seule, comme je pense, Où Gens triés sur le Volet, Puissent ainsi faire un BALLET : NYMPHES : Madame la Princesse de Monaco, Mesdemoiselles d’Elbeuf, de la Vallière et de Longueval.
Ce n’est que longtemps après leurs premiers succès que les Philosophes en ont écrit.
Mes écrits et mes observations sur l’opéra ne vous offriront que des descriptions séches et denuées de ce charme qui excite la curiosité.
J e ne prendrois pas la liberté de vous écrire, si le motif qui m’y détermine ne me servoit d’excuse ; je sais combien vos instants sont précieux, et combien l’emploi que vous en faites est cher a tous ceux qui cultivent les lettres et les sciences, et qui chérissent les arts. […] Quelque soit, Monsieur, le succès de mon entreprise quelque singulière qu’elle puisse vous paroitre, je la tournerai toujours à mon avantage, puisqu’elle m’a autorisé à vous écrire, et à vous assurer que mon admiration pour vos sublimes talens égale le respect avec le quel je suis etc.
Le lendemain, j’écrivis à la Princesse Marie pour la remercier et lui proposai de donner une représentation au Palais, si cela pouvait lui être agréable. […] J’écris cela de mémoire, cinq ans après ma visite, mais je suis sûre de n’avoir pas oublié un seul détail. […] Tout le monde, cela va sans dire, me complimenta de la façon la plus charmante, mais la plus aimable fut la Princesse Marie qui m’apporta une grande photographie d’elle sur laquelle elle avait écrit : « Souvenir d’une soirée pendant laquelle vous avez rempli mon âme de joie. » La veille de notre départ de Bucarest, l’argent qu’on devait m’envoyer par dépêche n’était pas arrivé et je me trouvai dans un réel ombarras.