L’homme bien né lui en présente au contraire une multitude ; il exprime sa passion & son trouble de cent manieres différentes, & l’exprime toujours avec autant de feu que de noblesse. […] L’attention que doit avoir le Maître de Ballets, c’est de placer sur les parties obscures de la décoration les habits les plus clairs & les plus brillants, & de distribuer sur toutes les masses de clair les habits les plus sombres & les moins éclatants ; de ce bon arrangement naîtra l’harmonie ; la décoration servira, si j’ose m’exprimer ainsi, de repoussoir au Ballet ; celui-ci à son tour augmentera le charme de la Peinture, & lui prêtera toutes les forces capables de séduire, d’émouvoir & de faire illusion au Spectateur.
Si donc un curé, qui a des lumières et du zèle, désire bien sincèrement de s’opposer aux maux sans nombre et très-grands qui naissent des danses, quel parti prendra-t-il ?
» *** Toutes les danseuses n’ont pas eu — comme mademoiselle Emma Livry — le privilège de naître des amours d’une rose de l’Opéra et d’un papillon du Jockey-Club.
Je dirai simplement que la Danse dans ce Spectacle devroit être placée dans un jour plus avantageux ; j’avancerai même que l’Opéra est son élément, que c’est là que l’Art devroit prendre de nouvelles forces, & paroître avec le plus d’avantage ; mais par un malheur qui naît de l’entêtement des Poëtes ou de leur maladresse, la Danse à ce Spectacle ne tient à rien & ne dit rien ; elle est dans mille circonstances si peu analogue au sujet, & si indépendante du Drame, que l’on pourroit la supprimer sans affoiblir l’intérêt, sans interrompre la marche des Scenes, & sans en refroidir l’action. […] Tel enfant né pour plaire, devient maussade & ennuyeux. […] que tous les Personnages du Ballet dansent, & on les fait danser : de cet abus naissent les prétentions ridicules ; Monsieur, dit le premier danseur au Maître de Ballets, « je remplace un tel, & je dois danser tel air. » Par la même raison, Mlle. une telle se réserve les Passepieds ; l’autre les Musettes ; celle-ci les Tambourins ; celui-là les Loures ; celui-ci la Chaconne ; & ce droit imaginaire, cette dispute d’emplois & de genres fournissent à chaque Opéra, vingt entrées seuls, qui sont dansées avec des habits d’un goût & d’un genre opposé, mais qui ne différent ni par le caractere, ni par l’esprit, ni par les enchaînements de pas, ni par les attitudes ; cette monotonie prend sa source de l’imitation machinale. […] d’où naîtra l’illusion ?
Les masques et les travestissemens ne pouvoient produire qu’un effet contraire, ils ne pouvoient entraîner à l’illusion ; est-il possible de voir naître les passions, et d’en saisir toutes les gradations, et toutes les transitions, lorsqu’un masque qui n’a qu’une expression permanente, dérobe toutes les images que les passions gravent sur le visage de l’acteur.
Tous deux, nous redressons les torts, Toi, de l’esprit, et moi, du corps ; Tous deux, Paris nous a vu naître, Et dans son art, chacun de nous est maître ; Tous deux, nous tenons d’Apollon Et la lyre et le violon ; Tous deux, nous réglons la cadence, Toi, pour les vers, moi, pour la danse. […] 185 La liberté française en ses vers se déploie : Cet enfant du plaisir veut naître dans la joie. […] Dauberval), née à Paris en 1759, morte en 1798. […] Gaetan Vestris, né à Florence, avait quatre frères ; et pour le distinguer des autres, souvent on le nommait le Beau Vestris. […] Maximilien-Philippe Gardel (frère aîné de Pierre Gardel, actuellement maître des ballets de l’Opéra), né à Munich, premier danseur de l’Opéra, en partage avec Vestris père.
L’effet théâtral qui est résulté des actions qu’on leur a fait faire dans l’entrée d’Osiris, des fêtes de l’Hymen et de l’Amour, doit faire sentir quelles grandes beautés naîtraient de leurs mouvements, si on les exerçait à agir conformément aux choses qu’on leur fait chanter.
Un silence profond qui en impose, et fait naître le trouble et l’espérance, ajoute à la pompe du spectacle.
Né adroit, entreprenant et audacieux, il s’est attaché à imiter Vestris dans la pirouette seulement ; et il a mérité, dit-on, le prix des tourbillons.
La sorcière n’a jamais été jeune, elle est née à soixante ans, l’âge des femmes de lettres ; elle apporte avec elle l’effroi et la vengeance ; elle se venge de celles qui sont belles, qui sont aimées, de celles qui aiment. […] Mademoiselle Taglioni est la fille éclatante de la Norwége ; mais c’est Paris qui l’a vue naître, c’est là qu’elle a rencontré ses poses, ses grâces, ses idées les plus charmantes ; c’est à Paris qu’elle a composé ses plus beaux drames : La Révolte au Sérail, la Fille du Danube, la Belle au bois dormant, la Sylphide, sont des créations parisiennes.
Le songe du Tyran est une imitation de la scène Anglaise ; cette action pantomime est frappée au coin du terrible ; elle est l’exposition complette de l’action ; ce n’est ni un hors-d’œuvre, ni un épisode étranger ; il naît naturellement du fond du sujet et y tient étroitement. […] La mort d’un Prince farouche, cruel et justement abhorré rétablit le calme et fait naître la joye et le bonheur dans tous les cœurs.
Mais celui-là est un véritable malin, qui aurait inventé l’adresse si, pour naître, elle avait attendu le jour de sa naissance.
Voilà pourtant tout ce qu’on peut alléguer d’un saint en faveur de la danse : n’en doit-on pas conclure qu’il faut que ce divertissement soit bien dangereux, pour qu’en semblant le permettre, on se croie obligé de prendre tant de précautions pour empêcher les suites funestes qui en peuvent naître ?
C’est dans son simple génie que naquit ce miracle.
Lorsque Gustave III, frappé d’un coup de poignard, se sentit mourir, il tendit sa main à l’acteur en lui disant : « Karsten, je ne vous entendrai plus chanter. » C’est à Stockholm, où Philippe Taglioni était attaché au théâtre de la cour, que naquit Marie, le 23 avril 1804. […] En les chassant de son enceinte, Rome prit la madone sainte Que toute famille adora : Aujourd’hui l’artiste nous donne Le dieu pénate ou la madone Nés dans le ciel de l’Opéra81. […] La décence de sa tenue faisait naître le respect autour d’elle.
On y voit partout l’imagination et le goût marquer la place des Arts qu’il y a réunis, et faire toujours naître du fond du sujet chacun de leurs emplois différents.
Dès lors ne faut-il pas être frappé d’aveuglement pour ne pas voir que des danses même qui passent pour les plus honnêtes, naissent mille périls pour la chasteté ; qu’il est moralement impossible d’en sortir, sans qu’elle soit pour le moins affoiblie, même dans ceux et celles en qui elle paroissoit le plus affermie ?