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28. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre second — Chapitre XII. Des Danses des Lacédémoniens »

« Lycurgue le Législateur, voulant réduire ses Citoyens, de leur ancienne manière de vivre en une qui fût plus honnête, et les rendre plus vertueux, (car auparavant ils étaient par trop délicats en leurs mœurs), il nourrit deux chiens nés d’un même père et d’une même mère ; et en accoutuma l’un à toutes friandises, le tenant en la maison, et l’autre le menant aux champs l’exerça à la chasse ; puis les amena tous deux en pleine assemblée de Ville où était tout le Peuple, et mit devant eux des friandises et fit lâcher un lièvre. L’un et l’autre se rua incontinent sur ce à quoi il avait été nourri ; car l’un alla à la soupe, et l’autre prit le lièvre ; et lors il leur dit : Vous voyez, Citoyens mes amis, comme ces deux chiens étant nés d’un même père et mère, sont devenus fort différents l’un de l’autre pour leur diverse éducation, et combien plus peut, à rendre les hommes vertueux la nourriture que non pas la Nature. » Plut.

29. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XX, une expérience » pp. 222-231

Entre temps, j’ai oublié de le dire, la mère de mon amie nous avait rejointes à Vienne et au lieu d’un hôte j’en avais deux. […] En revenant à l’hôtel j’appris que la danseuse et sa mère étaient reparties à Vienne pour y donner la soirée que j’avais arrangée avant notre départ. […] — Eh bien, dit-il, voilà les propres paroles de la mère dès que nous fûmes dans le train : « Maintenant qu’elle vous a lancée, vous n’avez plus besoin d’elle. » Ce à quoi l’autre répondit : « Mais je n’ai pas la moindre envie de retourner auprès de Loïe. » Quand ces dames durent revenir à Budapest elles laissèrent partir le chef d’orchestre sans le charger d’un seul mot pour moi.

30. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Hyménée et Cryséïs. Ballet anacréontique. » pp. 149-155

Cryséïs vole dans les bras de son père ; d’autres se précipitent dans ceux de leurs mères ; celle-ci retrouve son frère ; celle-là embrasse sa sœur ; le jeune Hyménée est entouré par ses amis. […] Ce vaisseau doit égaler en beauté et en magnificence, celui qui portoit Cléopatre sur le Cydnas, lorsqu’elle vint visiter Antoine, et que le peuple la prit pour la mère des Amours.

31. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « X, les étoiles d’aujourd’hui. » pp. 204-

Un pastel représentant madame Sangalli mère lui fait face. […] soupirait madame Sangalli mère. […] Et, sans avoir donné à sa mère le temps de répondre, elle s’engagea sur le fleuve, un petit ballot à la main où elle avait mis sa jupe de danse. […] — Constance, ta mère est une idiote ! […] si sa pauvre mère pouvait voir tout cela !

32. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La Rosière de Salency. Ballet pastoral. » pp. 191-203

Par les titres de la fondation, il faut non seulement que la Rosière ait une conduite irréprochable, mais que son père, sa mère, ses frères et ses sœurs soient eux-mêmes irrépréhensibles. […] La petite Javotte court chez elle pour instruire son père et sa mère du choix de la communauté. […] Javotte enchantée, vole avertir son père et sa mère ; ils accourent, ils voyent Colin, l’embrassent et le conduisent chez eux en exprimant l’excès de leur joye.

33. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Le jugement de Pâris. Ballet héroïque. » pp. 171-182

L’Amour, toujours attentif et toujours malin la ramasse ; il lit l’inscription et présente la pomme à sa mère. […] La pomme passe alternativement des mains de Pallas dans celles de Junon, et des mains de l’Amour dans celles de sa mère. […] Mais l’Amour qui veut assurer une nouvelle victoire à sa mère, engage les Graces à lui présenter le portrait d’Hélène ; Paris frappé par une image aussi belle et aussi touchante, ne peut détacher ses yeux de cet objet enchanteur.

34. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « IX. L’escadron volant de la rue Lepeletier. » pp. 190-203

. — Madame mère. — Marconnay. — Noblesse de pif. […] Fort attention, née pour sa mère, qui n’était pas drôle tous les jours. […] Mère de huit enfants, assure-t-on.

35. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre premier » pp. 6-15

J’ai la prétention d’avoir autant d’imagination que toutes ces dames, et rien ne me serait plus facile que de raconter les « malheurs » que j’aurai dû avoir dans mon enfance : De parler d’une mère marâtre qui me battait, me nourrissait au pain noir et à l’eau sale, qui me faisait travailler vingt-trois heures par jour : De faire pleurer les âmes sensibles en leur narrant le conte d’une séduction dans les régles, ou l’histoire d’un jeune homme blond — le valet de cœur — qui m’aurait abandonné après m’avoir fait maudire par ma famille ! […] J’ai toujours aimé la danse ; mon père soutenait que ma mère avait eu un regard de Markouski.

36. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La mort d’agamemnon. ballet tragique. en cinq actes.  » pp. 141-169

L’instant où Oreste lève le voile qui lui déroboit les traits de sa mère qu’il vient de poignarder involontairement ; cet instant où reculant avec horreur, il exprimeroit les regrets et le desespoir, qui peuvent déchirer une ame sensible, l’artiste ne l’eût pas manqué. Le peuple fuyant épouvanté, Iphise et Electre paroissant s’écrier : c’est ma mère ! […] Le dernier tableau offriroit le supplice d’Oreste effrayé par les Euménides, tourmenté par le Crime, le remords et le desespoir personnifiés, et déchiré enfin par le spectre ensanglanté de sa mère. […] Electre, qui connoît la cruauté de sa mère, la barbarie et l’ambition d’Egisthe, frémit d’inquiétude et de crainte. […] Electre qui s’élance pour arrêter le bras de son frère, en criant : C’est ma mère (1) ne peut arriver à tems.

37. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1664 — 29 janvier : Le Mariage forcé — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 2 février 1664 »

Jeudi, ma chance fut meilleure, Car m’y rendant d’assez bonne-heure, La sage Dame de Beauvais, Dont beaucoup d’estime je fais, Et que l’on chérit et révère Dans la Cour de la Reine Mère, M’y fit entrer, m’y fit placer, Dieu l’en veuille récompenser : Enfin, par la bonté d’icelle, Ayant pour siège une bancelle, Tantôt assis, tantôt debout, Je vis bien, et de bout-en-bout Ce plaisant Ballet qui se pique De musical et de comique, Et voici deux mots du sujet.

38. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1663 — 8 janvier : Ballet des Arts — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 24 février 1663 »

Les autres Beautés renommées, Qu’ailleurs j’ai, toutefois, nommées, C’étaient Saint-Simon, Cévigny, De mérite presque infini, La Vallière, autre Fille illustre, Digne un jour d’avoir un Balustre, Et la défunte Mortemar, Je la nomme défunte, car Depuis qu’elle n’est plus pucelle, Ce n’est plus ainsi qu’on l’appelle : Elle a toujours les mêmes traits, Autrement, les mêmes attraits, Elle est toujours jeune et brillante, Elle est, même, encore vivante : Mais cette beauté de renom, Est, du moins, morte par le nom, Qui n’est plus que pour Père et Mère, Que, de longue-main, je révère, Étant leur très humble Valet : Mais, pour revenir au Ballet, Les Voix douces et naturelles De quatre aimables Demoiselles, Les Luthistes et Violons, En leur Art, de vrais Apollons, Et, bref, toute la symphonie, Causaient une joie infinie.

39. (1921) Le Ballet de l’Opéra pp. 191-205

Un soir la petite ne reparut pas ; la mère pleure, le père reste stoïque, impassible, endosse son ancien uniforme, et, l’épée au côté, sort, le visage sombre, l’allure d’un héros de tragédie. […] La mère d’une coryphée entre en sanglotant dans la loge de sa fille au moment où celle-ci achève de se maquiller : « Mon enfant, ton père est mort !  […] Il y eut d’abord des sourires, même des rires, puis on s’y fit, et les mauvaises langues rapportent que les figurantes recrutées par cette conscription originale firent les délices des Alliés en 1814, que beaucoup devinrent des grandes dames étrangères, des mères de famille respectées. […] par une mort affreuse : le feu prit un soir (1862) à la gaze de ses jupons, et elle expira après six mois d’atroces souffrances, âgée de vingt ans à peine : « Je me suis sentie perdue, dit-elle à sa mère le lendemain de l’accident, et j’ai vite fait un bout de prière. » Quand Feydeau commença le Mari de la danseuse, roman ou l’héroïne était brûlée vive, il demanda à Emma Livry de lui expliquer le langage chorégraphique dont il n’avait que des notions assez vagues ; elle le fit, et compléta la leçon en dansant le pas du ballet de la Sylphide que le romancier voulait décrire : « En retour, dit-elle, racontez-moi votre roman. » Quand il eut fini, elle demeura pensive, puis, se retournant vers sa mère : « Mourir brûlée, observa-t-elle, cela doit faire bien souffrir.

40. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1663 — 8 janvier : Ballet des Arts — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 20 janvier 1663 »

La Pucelle de Saint-Simon, Fille d’un Duc, de grand renom, Et d’une Mère fort charmante, Fille, dont la beauté naissante, Se rend digne, de jour en jour, D’admiration et d’amour, Fille, enfin, le rare modèle D’une âme si noble et si belle, Qu’on peut nommer l’âme et le corps, Deux incomparables trésors.

41. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XVI. » pp. 160-172

foule de femmes empressées à la soutenir, s’approchoit d’elle en chancelant et soulevoit d’une main timide et tremblante le voile qui lui déroboit ses traits ; il reconnoissoit sa mère, il reculoit épouvanté de son crime. […] Electre par son action lui repondoit frère barbare, c’est ma mère ! et le choeur répétoit, monstre, c’est ta mère !

42. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Psyché et l’Amour. Ballet héroï-pantomime. » pp. 121-134

Le dieu de Cythère, satisfait d’avoir dérobé Psyché aux tourmens que lui préparoit l’implacable jalousie de sa mère, quitte la scène en exprimant l’excès de son bonheur. […] Psyché exprime sa surprise et son dépit ; mais animée par le sentiment de la curiosité, elle se retire doucement, et reparoît bientôt tenant une lampe à la main ; elle approche en tremblant, elle examine avec admiration les traits enchanteurs de l’Amour, une éteincelle de la lampe tombe sur sa cuisse, le brûle et l’éveille ; il se lève en fureur, il fuit Psyché ; c’est vainement qu’elle le presse, qu’elle le prie, qu’elle tombe à ses genoux ; l’Amour est inéxorable ; il sait dailleurs, que la curiosité de Psyché la livre à toute la vengeance de Vénus ; que dans cet instant, sa puissance est subordonnée à celle de sa mère ; il court et s’éloigne de ce qu’il adore, en exprimant tout à la fois et son courroux et l’intérêt le plus tendre. […] Il se livre à son tour à tous les emportemens de la fureur et de la vengeance ; il menace sa mère, il jette loin de lui ses flèches et son carquois.

43. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « VI. Ballade des dames du temps jadis. » pp. 88-

Camarades, directeur, mère et soupirants jetaient leur langue aux chats, lorsque M. […] Rentrée au bercail, prés de sa mère, mademoiselle Duvernay se remit avec passion à l’étude de son art. […] L’enfant s’instruisit sous les yeux, sur les genoux de sa mère. […] — Je me suis sentie perdue, dit Emma Livry à sa mère, et j’ai vite fait un bout de prière ! […] Quand il eut fini, Emma Livry demeura pensive ; puis, se tournant vers sa mère : — Mourir brûlée !

44. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XX et dernière. » pp. 213-241

C’est l’image de ma mère, c’est le chef d’oeuvre de la beauté ; Vénus enfin, pour triompher des deux Déesses, emploie tous ses charmes, tous ses attraits ; de ce buste, dis-je, qui n’est rien, mais qui devient en pantomime un épisode heureux, résulte une multitude de tableaux et d’expressions différentes qui conduisent de moment en moment à des groupes aussi pittoresques qu’intéressans. […] Le fils du Bailly tenant son enfant dans ses bras, s’élance hors d’une fenêtre dans le moment qu’on tire un coup de fusil ; appercevant ensuite des échelles il monte avec précipitation, va chercher sa femme, lui confie son entant, les embrasse l’un et l’autre et remonte en furieux pour porter du secours a son père et à sa mère. La jeune femme pâle, échevelée et mourante ne sait de quel coté porter ses pas ; elle veut fuir ; la crainte l’arrête ; elle chancelle, ses jambes fléchissent, elle tombe évanouie ; son enfant qui se jette sur elle en l’embrassant semble lui crier en versant des larmes, ma mère, ma mère ! dans cet instant les bandits victorieux sortent du château ; ils ont enchaîné le jeune homme ; ils trainent avec brutalité le vieillard et sa femme ; le jeune enfant vole à son père ; il lui montre sa mère qu’il croit morte, à ce spectacle le jeune homme comme un Lion furieux se débarrasse de ses chaînes, il vole à sa femme ; le grand père et la grand mère y courent et se groupent autour d’elle en fondant en larmes ; le petit garçon pleure, mais voyant que sa mère ouvre les yeux et que ses premiers regards le cherchent, il se jette en pleurant et en criant tout à la fois sur son sein.

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