Loret, lettre du 11 août 1663 Dans Clermont, où par excellent28 On montre aux Enfants la science, Plus de cinquante Scolares Bien vêtus, et disant flores Jouèrent, l’autre jour, Thésée, Pièce en Vers Latin composée Selon la beauté du Sujet, Par le docte Père Bouchet, Qui par des grâces non pareilles L’a, dit-on, traitée à merveilles.
Loret, lettre du 7 juin 1664 […] À propos de ce noble Enfant, Pour qui de zèle je me pique, Sur ma foi, sa Troupe Comique, (Qui ne sont pourtant que Ragots) Avec leurs surprenants échos, Leurs danses et leurs mélodies, Pastorales et Comédies, Se font (foi d’Écrivain loyal) Admirer au Palais Royal, Où le plus petit de la Troupe, Et guères plus haut qu’une coupe, Dansant, récitant, annonçant, Est si rare et si ravissant, Qu’on le pourrait, entre autre chose, Nommer le petit Bellerose.
Le Petit Dieu veut se venger de la plus jeune d’entre elles ; il lui donne un baiser ; celle-ci d’accord avec ses compagnes se saisit de l’enfant ailé ; elles l’enchaînent à un arbre avec des fleurs. […] Venus, Mars et l’Amour s’assoient sur un gazon : dans le moment Vulcain paroît, et ces amans ainsi que l’enfant de Cythère se trouvent enveloppés dans des filets fabriqués par Vulcain même.
Loret, lettre du 21 août 1660 Au Collège des Jésuites, Religieux pleins de mérites, Et qui, surtout, sont triomphants À bien enseigner les Enfants, Jeudi, leurs Écoliers jouèrent, Ou, pour mieux dire, ils récitèrent Un beau Sujet Latin, en Vers, Tout rempli d’incidents divers, Et, par-ci, par-là, de tendresse, Que cette agréable Jeunesse Excellemment représenta, Et dignement s’en acquitta : Sujet bien plus saint que profane, Que le savant Père Dozane De Falaise, au Pays Normand, A fait d’un style tout charmant, Pièce sans faute et sans macule, Pièce, enfin, que l’on intitule Clementia Christiana, Et dont, certainement, on a Fort loué la sage conduite En l’honneur de ce Jésuite.
[NdA] L’usage d’une boîte d’une invention très simple m’a mis à même de redresser parfaitement les genoux d’un enfant, âgé de huit à neuf ans, qui était tellement bancroche qu’étant debout, les deux jarrets bien tendus, ses deux genoux se touchaient, et il y avait treize pouces de distance d’un pied à l’autre.
De jeunes enfants les suivaient : ils imitaient leurs pas, répétaient leurs mouvements, se modelaient sur leurs attitudes. […] La troisième, des enfants venait après, qui disait : Et nous un jour le serons, Qui bien vous surpasserons. » 44.
Et quarante figurantes, sans compter les enfants. […] Il y avait, en outre, des marcheuses et des enfants : les enfants étaient réglés au cachet ; les marcheuses recevaient de trente à cinquante francs par mois.
Nous n’avons fait que bégayer comme les enfants, sans pouvoir mettre deux phrases ensemble. […] Et cependant quelle distance encore entre ces portraits isolés et l’ensemble d’une grande histoire, telle que le Sacrifice d’Iphigénie, l’Entrevue de Coriolan avec sa Mère ; Médée qui déchire ses enfants ; ou Clytemnestre qui fait assassiner Agamemnon !
On se souvenait bien d’avoir vu, il y a quelques années, à la Renaissance, une charmante enfant qui jouait un rôle dans une pièce intitulée Zingaro ; mais l’on ne savait pas si c’était une danseuse ou une chanteuse, car elle était l’une et l’autre. […] On l’appelait dès lors la petite Héberlé, comme l’on dirait aujourd’hui la petite Grisi, d’un enfant qui montrerait des dispositions merveilleuses ; car, en ce temps-là. […] Giselle se rassure, le nuage de tristesse qui voilait son front se dissipe ; le rire, cette fleur rose de l’âme, s’épanouit de nouveau sur la bouche fraîche de la belle enfant, qui part pour la vendange avec ses compagnes, à la grande satisfaction de la mère Berthe. […] » À ces sages remontrances maternelles, Giselle répond ce que toute fille répond à sa mère qui lui rappelle que l’heure est bien avancée : « Je ne suis pas lasse, encore une petite contredanse, rien qu’une. » Au fond, l’incorrigible enfant n’est pas très alarmée de cette menace. […] La pauvre enfant, toute rose de honte et de plaisir, se laisse embrasser par Bathilde, sans se douter qu’elle est la rivale d’une si fière personne, inondée de velours et ruisselante de pierreries.
L’enfant avait raison : elle se sentait destinée à de plus vastes scènes, et peu lui importaient les petites misères du présent. […] L’année suivante, le père et l’enfant débarquaient à Paris, hôtel de Saragosse, rue Lafayette. […] Dans ce ménage à trois naquirent trois enfants, dont deux filles. […] *** Quand ils ont tant d’esprit, les enfants arrivent vite. […] Son pied fin, que la rampe lèche, Pique le sol comme une flèche, Et ses mains sont pleines de jeu, Elle est enfant, mais elle est fée, De neige vêtue et coiffée De clair de lune, comme il sied.
On donne le même nom et on divise de la même manière les voix des enfants avant la mue. […] Il est rare que les enfants ne parlent pas gras, il est rare aussi qu’avec des soins on ne vienne pas à-bout de les guérir d’un défaut de prononciation aussi désagréable. […] Il est rare que dans les premiers ans on ne puisse pas corriger les enfants de ce vice de prononciation, qui ne vient presque jamais du défaut de l’organe : celui de r, par exemple, n’est formé que par un mouvement d’habitude qu’on donne aux cartilages de la gorge, et qui est poussé du dedans au-dehors. […] Ce défaut est laissé aux enfants, surtout aux jeunes filles lorsqu’elles paraissent devoir être jolies, comme une espèce d’agrément qui leur devient cher, parce que la flatterie sait tout gâter. On a un grand soin d’arrêter le grasseyement sur le c, le d et le double l, qui est le tic de presque tous les enfants, parce qu’il donne un ton pesant et un air bête.
— Il a sans doute des enfants ? […] — Je suis, me dit-elle, une enfant trouvée abandonnée par des parents inconnus. […] Mais Fiori était un parfait honnête homme. « Je ne sais pas, me répondit-il, si tu me rapporteras ce que tu vas me coûter, mais ce que je sais, et ce que tu ne sais pas, toi, c’est que : qui prend un enfant au théâtre, prend un devoir que tout le monde n’est pas capable de remplir. » Ce fut là toute la préoccupation de sa vie. […] On me trouvait trop maigre, trop enfant, pas assez jolie. […] Sa main d’enfant me réchauffe, et son bon regard qui me remercie m’empêche de faire de mauvais rêves. » Alors le médecin m’ordonna de rester et mon père fut obligé de se retirer.
Suivez ces tendres enfants, depuis leur entrée dans le monde, jusqu’au moment où leur raison se développe c’est la Nature primitive qui se peint dans les sons de leur voix, dans les traits de leur visage, dans leurs regards, dans tous leurs mouvements.
C’est la fête de ce village ; le Bailli et sa femme, son fils, sa brû et leur enfant dans un Age très tendre sont les personnages nobles de ce ballet. […] Le fils du Bailly tenant son enfant dans ses bras, s’élance hors d’une fenêtre dans le moment qu’on tire un coup de fusil ; appercevant ensuite des échelles il monte avec précipitation, va chercher sa femme, lui confie son entant, les embrasse l’un et l’autre et remonte en furieux pour porter du secours a son père et à sa mère. La jeune femme pâle, échevelée et mourante ne sait de quel coté porter ses pas ; elle veut fuir ; la crainte l’arrête ; elle chancelle, ses jambes fléchissent, elle tombe évanouie ; son enfant qui se jette sur elle en l’embrassant semble lui crier en versant des larmes, ma mère, ma mère ! […] Le Dieu s’approche de plus près, il agite ses ailes ; l’air frais et délicieux qu’elles répandent autour de la bergère semble lui donner un nouvel être.Elle se retourne en soupirant et elle apperçoit l’Amour ; dans sa surprise, elle hésite, et ne sait si elle doit rester ou fuir ; un charme enchanteur la retient ; elle considère avec l’admiration du plaisir l’enfant dangereux ; il est le plus beau et le plus touchant qu’elle ait vu de sa vie ; ses cheveux bouclés d’où l’ambroisie s’exhale, ses ailes dorées qui couvrent ses épaules d’albâtre, son petit arc, ses flèches, son carquois, tout attache ses regards, tout fixe son attention, et la sensibilité succède bientôt à l’admiration : elle serre tendrement dans ses bras l’aimable enfant, et elle se sent animée par un sentiment qui lui est inconnu ; elle ne vent plus enfin quitter l’Amour, et la crainte qu’elle a qu’il ne lui échappe, lui fait naître l’idée de lui couper les ailes. […] L’Amour, pour se venger du mal que Philis vient de lui faire et pour servir en même tems Daphnis, tire malicieusement une flèche de son carquois ; Philis qui commence à devenir curieuse, qui veut tout apprendre et tout savoir, se saisit de la fléche ; elle en examine attentivement la forme, et en essayant indiscrètement si lele est aiguë, l’enfant malin qui la guette lui pousse le bras et la fait entrer dans le bout du doigt.
Glaucon, Créon, Bellérophon, la Chimère, Sthénobée, le combat du Soleil et de Neptune, les fureurs d’Athamas, le Bélier des enfants de Néphélé, l’accueil que reçurent Ino et Mélicerte dans les Gouffres des mers appartiennent à l’Histoire de Corinthe. […] Il doit s’instruire à fond du caractère des deux frères Danaüs et Égyptus, pour pouvoir représenter d’une manière frappante le mariage frauduleux de leurs Enfants, et de l’effroyable Tragédie qui en fut la suite.
Au lieu de prendre une de ses mains, je m’emparai des deux et proclamai avec emphase, et en appuyant sur chaque mot : « Je suis très contente de votre main serrée. » Je ne compris pas sa réponse, mais mon ami par la suite me dit que Dumas avait répliqué : — Ma main n’est pas serrée, mais je sais ce que vous voulez dire, mon enfant. […] Lorsque je pris congé de lui, il pressa un baiser sur mon front et me donna une grande photographie d’après un portrait de lui alors qu’il était enfant.
Les applaudissements sont les aliments des Arts, je le sais, mais ils cessent d’être salutaires, s’ils ne sont distribués à propos : une nourriture trop forte, loin de former le tempérament, le dérange & l’affoiblit ; les commençants au Théatre sont l’image des enfants qu’un amour trop aveugle & trop tendre perd sans ressource. […] S’il veut persuader, qu’il dessille les yeux trop fascinés des jeunes danseurs, & qu’il leur dise : « Enfants de Terpsichore, renoncez aux cabrioles, aux entrechats & aux pas trop compliqués ; abandonnez la minauderie pour vous livrer aux sentiments, aux graces naïves & à l’expression ; appliquez-vous à la Pantomime noble ; n’oubliez jamais quelle est l’ame de votre Art ; mettez de l’esprit & du raisonnement dans vos pas de deux ; que la volupté en caractérise la marche & que le génie en distribue toutes les situations ; quittez ces masques froids, copies imparfaites de la nature ; ils dérobent vos traits, ils éclipsent, pour ainsi dire, votre ame, & vous privent de la partie la plus nécessaire à l’expression ; défaites-vous de ces perruques énormes & de ces coëffures gigantesques, qui font perdre à la tête les justes proportions qu’elle doit avoir avec le corps ; secouez l’usage de ces paniers roides & guindés qui privent l’exécution de ses charmes, qui défigurent l’élégance des attitudes, & qui effacent la beauté des contours que le buste doit avoir dans ses différentes positions.