L’année suivante, il composait pour ce théâtre son premier ballet Raoul, tiré d’une comédie de Manuel et peut-être imité d’un ballet de Dauberval. […] Au cours des années suivantes, Viganò fit représenter Gli Spagnuoli all’ isola Cristina dont le tableau de la rébellion demeura longtemps célèbre, Sammete e Tamiri, enfin à Padoue en 1809 Ippotoo et à Venise I Strelitzi. […] Le premier ballet en lequel Viganò semble avoir donné sa mesure fut Prométhée représenté au printemps de l’année 1813. […] L’âme emportée par le plaisir de la nouveauté a des transports pendant cinq quarts d’heure de suite, et quoique ces transports soient impossibles à exprimer par écrit, de peur du ridicule, on s’en souvient après de longues années… Chaque imagination émue par la musique prend son vol et fait discourir à sa manière ces personnages qui ne parlent jamais. […] Il vivait séparé de sa femme depuis de longues années ; il en avait eu plusieurs enfants, mais un seul avait survécu : Elena Viganò, chanteuse et pianiste de talent chez qui fréquentait assidûment Stendhal durant son séjour à Milan24.
Quelques années plus tard je revins, danseuse, dans cette même ville et à l’hôtel où je descendis, un des grands hôtels de la ville, on refusa de me recevoir.
Le fait est que la tradition de la danse masculine, après un monopole de plusieurs années, suivi d’une suprématie décisive qui se maintint deux siècles, s’était étiolée, rompue, perdue dans tout l’Occident.
Vous me parlez, dans votre lettre, de fêtes publiques ; vous êtes bien bon, Monsieur, d’honorer de ce nom ce que l’on a fait et ce que l’on a imaginé depuis quelques années.
Si bien que, pendant ces quarante années, l’Opéra a la vie, la splendeur et le mouvement d’où naissent les beaux dividendes, avec cette fascination qui, à certaines époques, ramène les hommes distingués dans un endroit où ils trouvent de quoi alimenter leur esprit, leur cœur, leur sociabilité, et même leurs défauts. […] Sa danse avait parfois quelque chose d’involontaire, d’enivré, de fatal, elle dansait comme la destinée… » Les danses russes depuis une dizaine d’années, les danses orientales à l’Exposition universelle de 1900, n’ont pas laissé de nous révéler d’autres incarnations de la chorégraphie, incarnations qui traduisent à leur façon certains états d’âmes des pays où elles fleurissent. […] Le comte Gilbert de Voisins épousa Taglioni contre vent et marée, s’en repentit, se souvint alors de la prédiction de son avocat qui, ne pouvant refuser de faire des sommations à la famille, avertissait l’imprudent : « Je consens volontiers à vous assister dans cette affaire, mais à une condition, c’est que vous me continuerez votre confiance quand il s’agira de plaider pour vous en séparation. » Celle-ci eut lieu en 1844, après neuf années de mariage mouvementé.
« Mme Loïe Fuller, que j’admire depuis tant d’années, est, pour moi, une femme de génie, avec toutes les ressources du talent, écrivait le 19 janvier 1908, le maître de Meudon.
Nous connoissions le premier par ses belles Symphonies ; mais nous ignorions que ce rare compositeur, attaché depuis longtems au Prince Esterhazy, le plus riche et le plus magnifique Seigneur de la Hongrie, eût composé des opéras pour les spectacles de ce Prince, des messes pour sa chapelle, et d’autres morceaux précieux pour ses concerts, dans des genres diamétralement opposés ; que tous ces chefs-d’œuvre n’ont point été gravés et qu’ils sont renfermés dans la bibliothèque du Prince ; imitant à cet égard le Duc de Wurtemberg, qui, jaloux de conserver tous les ouvrages que le célébré Jomelli composa pour lui pendant seize années, en serroit avec soin les partitions et les parties détachées.
j’en suis là : graces à la main pesante du temps et au poids des années, j’ai retourné sur mes pas, et j’ai tellement rétrogradé, que me voilà arrivé à l’age de cinq ans ; même foiblesse d’organes, même insouciance, même absence de raison, enfin même confusion et même disparate dans mes idées.
Comme, dans les trois premières années de son engagement, Fanny dansa juste cent fois, les feux lui rapportèrent 12 500 francs, c’est-à-dire un peu plus de 4 000 francs par an. […] La première de ces représentations eut lieu le 5 mai 1838 ; la recette que les deux bénéficiaires eurent à se partager fut de 18 467 francs ; la part de chacune, répartie sur trois ans, augmentait donc ses appointements d’environ 3 000 francs par année. […] Ce total pouvait être augmenté par le produit des tournées entreprises soit en province, soit à l’étranger, pendant les trois mois de congé que l’engagement accordait chaque année aux deux sœurs, ou encore par un rachat de congé, c’est-à-dire par une indemnité que l’Opéra leur payait, lorsqu’elles renonçaient en sa faveur à leur liberté. […] Un autre spectacle où les deux sœurs parurent ensemble à la fin de l’année 1834 fut le Don Juan de Mozart, donné pour la première fois avec elles le 8 octobre.
LA quantité de salles de spectacles détruites depuis 20 années par les incendies ; le nombre effrayant de victimes livrées à la fureur des flammes, et mille autres accidens aussi funestes, engagent tous les gouvernemens, à ne jamais permettre qu’un édifice (qui, dans une grande ville est le rendez vous des citoyens pour y jouir du spectacle des arts, et se délasser de leurs travaux) fut construit dans un espace resserré et entouré de maisons ou de palais qui finissent toujours par être incendiés. […] Elles me paroissent d’autant plus solides, qu’elles sont le fruit d’une expérience acquise sur presque tous les théâtres de l’Europe pendant soixante années. […] Je ne pardonnerai jamais aux artistes de vouloir faire briller leurs talens aux dépens des convenances et de subordonner les convenances à leurs fantaisies ; je ne voudrois pas non plus, que celui à qui le gouvernement donneroit la préférence, négligeât dans la construction de ce grand édifice des choses absolument essentielles, et qui, jusqu’à ce moment ont été oubliées : La commodité du public qui paye, et le droit qu’il a de voir et d’entendre, méritent des égards particuliers ; mais le parti que les architectes ont pris depuis quelques années, s’oppose au plaisir que l’on va chercher ; la forme ronde nouvellement adoptée, et de la qu’elle il seroit très avantageux de se passer, prive le spectateur des charmes de la scène, des effets des décorations et des tableaux variés que lui offre la danse, de sorte que le public qui donne son argent, ne voit que le profil des objets qu’il devroit voir en entier. […] Si tout ceci ne convenoit pas, on pourroit (et la circonstance de la paix le détermineroit) pratiquer des petites pièces en face des premières loges, qui seroient louées à l’année, et que les propriétaires orneroient à leur fantaisie : tous les architectes savent que cet usage est adopté dans tous les grands théâtres de l’Italie.
Quelques années s’écoulèrent, et je m’occupai, comme je l’ai raconté, d’une autre petite artiste japonaise, Hanako. […] Mme Hanako, que j’avais applaudie dans la Martyre au passage de l’Opéra, est venue me voir, conduite par miss Loïe Fuller, qui nous avait déjà révélé Sada Yacco, il y a quelques années.
XIV qui représentent le groupe principal d’une Bacchanale que je composai la première année que je fus engagé au théâtre de la Scala à Milan, théâtre fameux par la magnificence de ses spectacles, et par les grands talents qui s’y sont fait admirer.
Mon âge, soixante années de travaux et de recherches, m’ont acquis, peut être, le droit de parler, de juger et de prononcer sur un art que j’ai approfondi, et au quel j’ai ouvert une nouvelle carrière.
il étoit d’autant plus avantageux à peindre, qu’il ne présentoit, pour ainsi dire, qu’une masse, parce que les deux années n’étoient séparées que par un espace très étroit.
Cet ouvrage étant fait depuis plusieurs années, les noms des jeunes artistes qui excitent en ce moment, à l’Opéra, l’enthousiasme du public, ne peuvent s’y trouver. […] Nivelon fit, pendant nombre d’années, grand plaisir, dans le même genre. […] La Comédie Française y joua pendant plusieurs années. […] Elle fut pendant plusieurs années à la mode ; mais bientôt le mauvais goût et l’indécence la firent bannir de la bonne compagnie. […] Ballet de la Jérusalem délivrée, donné il y a plusieurs années au théâtre des Élèves de l’Opéra.
Ce qu’ils enfantent, brave les années, triomphe des siècles et marche à l’immortalité. […] Au reste, chaque jour à sa folie ; chaque mois offre ses ridicules ; chaque année étale son délire, et chaque siècle enfin ne présente au sage et à l’écrivain qu’un amas monstrueux de vices et de vertus.
Quant à leurs propriétaires, écoutez ce qu’en pensait, — voici déjà tantôt trente ans, — un de leurs plus spirituels historiographes : « La plus belle intelligence ne résiste pas à deux années de cabriolet. […] Que dirions-nous tous les deux si, dans un nombre égal d’années, nous ne pouvions, en nous regardant, penser à, ne fût-ce qu’une seconde, de fièvre amoureuse ?