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11. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1666 — Première moitié d’octobre : Divertissement pour la reine — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 17 octobre 1666 »

Robinet, lettre du 17 octobre 1666 L’autre Jour, notre belle REINE, Dans le PETIT PARC de VINCENNE Ayant assemblé les BEAUTÉS Qui sont toujours à ses côtés, Les fit danser sur les Fleurettes, Au Concert des douces Musettes, Et la charmante de TOUSSI, (XXX.)

12. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1664 — 13 février : Le Ballet des Amours déguisés — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 1er mars 1664 »

Loret, lettre du 1er mars 1664 Ce Ballet si bien ordonné, De divers agréments orné, Et d’invention singulière, Avec l’ordinaire lumière, Fut vers le soir, Jeudi passé, Pour la dernière fois dansé ; Et comme il est très véritable Que j’aime fort le délectable, J’allai dans cet aimable Lieu, Le revoir, et lui dire adieu Et d’autant que par bon rencontre J’étais placé presque tout contre, Le considérant de plus près, J’en remarquai les beaux attraits, De la Reine, et de chaque Belle, Qui faisaient Entrée avec Elle.

13. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1670 — Janvier : Ballet royal — Lettres en vers au Roi de la Gravette de Mayolas — La Gravette de Mayolas, 2ème lettre du mois de janvier »

La Gravette de Mayolas, 2ème lettre du mois de janvier130 La REINE, qu’un chacun contemple Comme un parfait et rare exemple, Aux yeux de toute notre Cour, Au Château neuf fut l’autre jour, Avec encor Mademoiselle,131 Qui l’aime, et la suit avec zèle, Pour ouïr un concert charmant, Qu’on ajuste Royalement, Pour le Ballet que l’on prépare D’un air aussi pompeux que rare, Enfin pour le Ballet Royal, Qu’on dansera ce Carnaval.

14. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La mort d’agamemnon. ballet tragique. en cinq actes.  » pp. 141-169

Un Messager envoyé par Agamemnon se prosterne aux pieds de la Reine, et lui remet une lettre de la part de ce Prince. […] Les principaux officiers d’Agamemmon portent les riches présens destinés à la Reine et à ses enfans. […] Cette Reine et Egisthe saisissent tous les in-*stans, où ils ne sont pas appercus, pour faire éclater les sentimens cruels qui les agitent. […] Agamemnon et Cassandre entrent dans le salon de la Reine, sans appercevoir Egisthe. […] Electre furieuse et hors d’elle-même, fait peu d’attention aux menaces de la Reine.

15. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1664 — 13 février : Le Ballet des Amours déguisés — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 16 février 1664 »

La jeune Reine mêmement, De la Cour le cher Ornement, De mille grâces assortie, Voulut être de la partie, Avec cette douce fierté, Naturelle à Sa Majesté, Qui marque sa naissance Auguste, Y dansa fort bien et fort juste. […] Primo, cette aimable Princesse, Qui de Soissons est la Comtesse, Un des beaux Esprits de la Cour, Digne d’honneur, digne d’amour, Et (ce qui vaut mieux qu’on Domaine) Surintendante chez la Reine. […] Cologon, la belle inhumaine, Qu’on estime fort chez la Reine, Et qui par ses charmes vainqueurs Se peut asservir bien des cœurs.

16. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur les fêtes modernes »

Les appartements destinés pour le Roi, pour la Reine, pour Monseigneur le Dauphin, pour Mesdames, étaient décorés avec la plus grande magnificence ; mais la Reine et Mesdames ne vinrent point à l’Hôtel-de-ville. […] La Reine y était aussi. […] Les filles d’honneur des deux reines, vêtues élégamment partie en nymphes, partie en naïades, servirent la table du roi. […] S. mademoiselle de Clermont, surintendante de la maison de la Reine. […] Cette troupe précéda la Reine en dansant, et l’engagea à venir à la fontaine qu’on trouve avant le grand berceau des oiseaux.

17. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1668 — 18 juillet : Le Grand Divertissement royal ou les Fêtes de Versailles — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 7 juillet 1668 »

Robinet, lettre du 7 juillet 166899 Mais, avant que l’on en soit là (Et toute la Cour dit cela), La REINE pourra, sans obstacle, Voir l’incomparable Spectacle Que notre susdit SOUVERAIN ; De qui le Sort est surhumain, Fait préparer en son VERSAILLE, Où, nuit et jour, fort on travaille.

18. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1669 — 13 février : Le Ballet de Flore — Lettre en vers et en prose au Roi de la Gravette de Mayolas — La Gravette de Mayolas, lettre du 21 février 1669 »

La REINE, aussi sage que belle, Digne d’une gloire immortelle, Était présente constamment À ce beau divertissement.

19. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1662 — 7 février : Ercole Amante — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 11 février 1662 »

Au premier rang, il est bien juste De mettre notre Reine auguste, Dont l’agréable Majesté Est un modèle de Beauté. […] Des-Autels, Fille de la Reine, Fort aimable, mais inhumaine, Qui tient en Cour fort bien son rang, Et qui vient d’un fort noble Sang.

20. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1665 — 13 juin : Le Favori — Lettres en vers à Madame la Duchesse de Nemours de la Gravette de Mayolas — La Gravette de Mayolas, lettre du 21 juin 1665 »

La Gravette de Mayolas, lettre du 21 juin 1665 Le ROI, dont la magnificence Égale la haute puissance, Désirant agréablement Donner un divertissement À la REINE, que son coeur aime Aussi tendrement que lui-même, Choisissant le plus bel endroit, Dit qu’à Versailles on irait.

21. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre V. De l’usage de la Danse grave & sérieuse, convenable aux Bals de cérémonie. » pp. 112-145

Outre que cette Reine avoit beaucoup de goût pour les fêtes de réjouissance, elle sçavoit encore s’en servir pour parvenir à ses fins, suivant sa politique, comme les Historiens l’ont rapporté, au sujet du voyage qu’elle fit à Bayonne, avec toute la Cour : ce fait est confirmé par les Mémoires de la Reine de Navarre, qui disent qu’elle avoit ménagé l’entrevûe de sa fille Reine d’Espagne & femme de Philippe II. […] Quoi qu’il en soit, la Cour se trouva très-florissante à Bayonne, par l’arrivée des Ducs de Savoie & de Lorraine, & de quantité de Princes & de Princesses étrangers ; desorte que la Régente ne songeoit qu’à les engager dans ses interests, par des divertissemens continuels, qui consistoient en festins, en bals deux fois le jour, & en spectacles ; elle leur donna entre autres une superbe fête, dans une petite Isle située sur le bord de la Riviere de Bayonne, où il sembloit que la nature avoit formé un Salon exprès dans le milieu d’un beau Bois de Futaye, pour la célébrité de cette fête : la Reine y fit couper & étayer des arbres, pour former treize berceaux qui étoient illuminez par des lustres suspendus aux branches des arbres, & sous lesquels il y avoit des tables de douze couverts chacune : celle du Roi, des Reines, des Princes & des Princesses du Sang, étoit disposée de maniere, qu’elle répondoit à toutes les autres tables, afin qu’ils pussent voir d’un coup d’œil toute l’assemblée pendant le repas. Les filles d’honneur des Reines vêtues très également, partie en Nymphes, partie en Naïades ; elles avoient le soin de ranger les plats sur les tables, de donner à boire à la table Royale : des Satyres sortant du Bois, leur apportoient tout ce qui convenoit pour le service ; desorte qu’il sembloit que la fête étoit ordonnée par quelque Divinité champêtre, & que Comus y présidoit. […] Le Roi fit partager en trois la Galerie de Versailles, par deux balustrades de quatre pieds de hauteur ; la partie du milieu faisoit le centre du bal : il y avoit une esttrade de deux marches, couverte des plus beaux tapis des Gobelins, sur laquelle on rangea dans le fond, des fauteuils de velours cramoisi, garnis de grandes crépines d’or, pour placer les Rois de France & d’Angleterre, avec la Reine, Madame de Bourgogne, tous les Princes & les Princesses du Sang ; les trois autres côtez étoient bordez au premier rang, de fauteuils fort riches, pour placer les Ambassadeurs, les Princes, les Princesses Etrangeres, les Ducs, les Duchesses, & les autres grands Officiers de la Couronne ; d’autres rangs de chaises derriere ces fauteuils, pour les personnes de considération de la Cour & de la Ville ; à droite & à gauche du centre du bal, étoient des amphithéâtres pour placer les spectateurs. […] Il y avoit dans une autre chambre deux grands buffets garnis, l’un de toutes sortes de vins, & l’autre de toutes sortes de liqueurs & d’eaux rafraichissantes : les buffets étoient séparez par des balustrades, & en dedans une infinité d’Officiers du Gobelet avoient le soin de donner à qui en vouloit tout ce qu’on leur demandoit pour rafraichissemens, pendant tout le tems du bal qui dura toute la nuit, quoique le Roi en sortît à onze heures, avec le Roi d’Angleterre, la Reine, & tous les Princes du Sang, pour aller souper ; mais pendant que le Roi y fut, on n’y dansa que des danses graves & sérieuses, où la bonne grace & la noblesse de la danse parut dans tout son lustre.

22. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1661 — 19 février : Ballet de l’Impatience — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 19 février 1661 »

Maintenant que j’écris ceci (J’en ai, de deuil, le cœur transi) Devant le Roi, devant les Reines, Qui sont de retour de Vincennes, On s’en fait, en perfection, L’ultime répétition, Avec tous les tons harmoniques, Avec les habits magnifiques, Les Machines, et cetera.

23. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1664 — 29 janvier : Le Mariage forcé — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 2 février 1664 »

J’ m’y coulai, non pas sans peine, Un peu devant qu’entrât la Reine : Mais n’ayant pas été placé Aussi bien que j’avais pensé, Je n’ouïs point la mélodie, Je n’y vis point la Comédie, Ni le Ballet entremêlé, Ni ce qu’on en avait moulé : C’est pourquoi j’en sortis, belle-erre, Et quoi qu’on ne vît Ciel, ni Terre, Je revins chez-moi, promptement, Sans voir ce divertissement.

24. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1663 — 8 janvier : Ballet des Arts — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 24 février 1663 »

Nos Reines, pleines d’un bon sens, Mais qui des plaisirs innocents, (Comme sages et débonnaires) Ne sont nullement adversaires, Malgré l’âpre et rude saison, Quittant Chambre, Alcove et tison, Furent, non seulement, icelles, Mais Monsieur et Mesdemoiselles,27 Assez volontiers sur le lieu, Pour audit Ballet dire adieu ; Ayant illec, pour assistance, Plusieurs Personnes d’importance, Princes, Ducs, Comtes et Marquis, Et quantité d’Objets exquis, C’est-à-dire de beaux Visages Bien dignes de vœux et d’hommages, Que je lorgnais par-ci, par-là, Étant en lieu propre à cela.

25. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1668 — 17 janvier : Mascarade — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 21 janvier 1668 »

La REINE, en Sarmate charmante, En avait une autre éclatante, Avec des Parements exquis De Martres d’élite et de prix : Et six Paysannes gentilles, Toutes des meilleures Familles,88 Avec des Habits de brocart, La suivaient d’un pas frétillard.

26. (1845) Notice sur Giselle pp. 3-24

Giselle est proclamée la reine de la vendange, couronnée de pampres et portée en triomphe. […] le gazon tressaille, le cœur d’une belle de nuit s’entrouvre ; il en jaillit une blanche vapeur qui se condense bientôt en une belle jeune fille pâle et froide comme un clair de lune sur la neige : c’est la reine des wilis. […] Quand l’assemblée est complète, la reine propose l’admission de Giselle, une nouvelle morte qui ne peut que faire honneur au corps de ballet fantastique. […] La voici qui va d’un air soumis s’agenouiller devant la reine des wilis. […] Cette croix, c’est le refuge, c’est le salut ; la baguette de Myrtha se briserait à la toucher. — Ma baguette perd son pouvoir devant cette croix, c’est vrai, dit la reine avec un geste d’autorité ; mais toi, Giselle, tu es soumise à ma volonté, et je t’ordonne de danser la danse la plus pudique et la plus voluptueuse, de le regarder de ton œil le plus tendre, de lui faire ton plus aimable sourire de trépassée.

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