C’est pour le punir de cette mauvaise disposition que Dieu permit au démon d’être un esprit menteur dans la bouche de ces quatre cents prophètes, pour qu’ils le trompassent en lui cachant la vérité qu’il craignoit de voir. N’est-ce pas là encore aujourd’hui la disposition de beaucoup de mauvais chrétiens qui, aimant leurs vices et les erreurs qui les favorisent, sont secrètement ennemis de la vérité, et ne peuvent souffrir ceux qui la leur représentent ?
Dans mon autre dernière Lettre L’Imprimeur oublia de mettre (Dont je lui sus fort mauvais gré) Des Vers pour la jeune Verpré, Et dont, sans flatter, on peut dire Qu’elle capriola des mieux, Et qu’elle charma bien des yeux.
On ne saurait trop se persuader combien ce petit exercice, qui ne parait rien signifier, contribue cependant à rendre la flexibilité aux jarrets et procure une démarche aisée et agréable, corrige les mauvaises habitudes contractées, ou qu’on pourrait contracter par la suite1 : il n’y a donc pas de doute que cet exercice ne soit un point essentiel, et qu’il ne doive être répété tous les jours pendant longtemps pour faciliter les progrès dans cet art.
Souple, complaisant, adroit, il faisait dans le même temps une révérence profonde, disait un bon mot, et riait d’une plaisanterie qu’on lui adressait ; quoiqu’il sût très bien qu’elle était mauvaise. […] La multitude écoute, répète, applaudit ; elle s’échauffe par degrés jusqu’à trouver bon ce que peu de jours auparavant elle ne jugeait que mauvais, ou tout au plus médiocre.
L’on marchera selon que nous l’avons démontré, modérant le pas, le corps dans une bonne contenance ; si c’est un cavalier, qu’il laisse tomber les bras ; il les soutiendra dans le mouvement naturel de la marche, lequel oppose toujours le bras à la jambe du même côté ; il ne balancera point les épaules en marchant ; cela est d’un mauvais genre. […] Si c’est une dame que l’on accompagne, on ne doit point lui offrir le bras, cela est familier, et ne pourrait être au plus que dans un cas urgent, comme la main dans un mauvais pas. […] Il ne faut point se promener autour du salon pour regarder fixement les personnes qui y sont placées ; cela est indécent et d’un mauvais genre. […] Il en est, en effet, pour le ton et les manières, comme pour la danse : dès que les principes sont méconnus, l’ignorance, le mauvais goût et le mauvais ton créent toutes sortes de défauts, qui se propagent chaque jour par une aveugle imitation. […] Tous ces défauts qui naissent de l’ignorance et du mauvais ton, je ne les aurais pas encore signalés s’ils étaient restés où ils ont pris naissance : mais je les combats ici dans l’intérêt de la bonne société, qui les voit avec peine s’introduire chaque jour dans son sein ; c’est pour mettre les jeunes gens qui la fréquentent à portée de s’en garantir, que j’en ai tracé un long et fidèle tableau.
C’est cet aveuglement, c’est cette ignorance dans la quelle nous sommes de nous-mêmes, qui produit la foule immense de mauvais poètes, de peintres médiocres, de plats comédiens, de musiciens bruyans, de danseurs et de baladins détestables, que sais-je, Monsieur, d’hommes insupportables dans tous les genres. […] Nous pouvons, sans les offenser, et en leur rendant la justice, qui leur est duë, les nommer mauvais danseurs. […] Il ne s’agit pas à cet effet de posséder seulement les connoissances les plus exactes de l’art ; il faut encore se déffendre soigneusement de ce vain orgueil qui persuade à chacun que sa manière d’exécuter est l’unique, et la seule qui puisse plaire ; car un maître qui se propose toujours comme un modèle de perfection, et qui ne s’attache à faire de ses écoliers qu’une copie dont il est le bon ou mauvais original, ne réussira à en former de passables que lorsqu’il en rencontrera qui seront doués des mêmes dispositions que lui, et qui auront la même taille, la même conformation et la même intelligence enfin la même aptitude. […] Grace à cette mauvaise habitude et aux jupes, elles paroissent plus brillantes que les hommes, parce que, comme je l’ai dit, ne battant que du bas de la jambe, elles passent leurs temps avec plus de vitesse que nous, qui ne dérobant rien au spectateur, sommes obligés de le battre tendus, et de les faire partir primordialement de la hanche ; et vous comprenez qu’il faut plus de tems pour remuer un tout qu’une partie.
Mon discours n’était qu’un mauvais pastiche de ce que M. […] Je causais avec lui en ce mauvais français dont je suis coutumière, et sans savoir qui il était.
Mais il m’est permis de vous dire que la solitude est mauvaise, surtout à une âme passionnée comme la vôtre, et pourtant je ne vous vois pas sans quelque appréhension disposé à traiter Juste Odoard comme un compagnon et un ami. […] Juste Odoard ne s’y ennuiera pas, parce qu’il sera occupé et qu’il aime le travail avec passion ; mais il gardera, de la contention d’esprit de ses laborieuses journées, une certaine animation, bonne ou mauvaise, qui cadrera peut-être fort mal avec le calme de vos habitudes de recueillement.
« Oubliant, dit ce saint docteur, la crainte de Dieu, et méprisant le feu de l’enfer, au lieu qu’elles devroient regarder leur maison, et le souvenir de ce jour terrible où les cieux s’ouvriront, et où le Juge souverain des vivans et des morts descendra pour rendre à chacun selon ses œuvres ; au lieu qu’elles devroient s’appliquer à purifier leur cœur de toute mauvaise pensée, et effacer, par leurs larmes, les péchés qu’elles ont commis, et se préparer ainsi au grand jour de l’avénement du Seigneur, elles secouent le joug de Jésus-Christ ; et, ôtant de dessus leur tête le voile dont l’honnêteté demanderoit qu’elles fussent couvertes, elles s’exposent ainsi sans pudeur aux yeux des hommes, elles ont elles-mêmes un regard hardi, elles se livrent à des ris immodérés, et s’agitent dans leurs danses comme des personnes qui sont dans des transports de frénésie et de fureur, ad saltandum quasi quodam furore concitæ ; elles allument ainsi la passion des jeunes gens pour elles, omnem juvenum libidinem in se ipsis provocantes ; enfin, faisant ces danses hors des murs de la ville où les saints martyrs sont honorés, elles font par là de ces lieux saints, comme une boutique de leurs obscénités : In martyrum basilicis prœ mœnibus civitatis choros constituentes, loca sancta officinam obscenitatis suæ effecerunt. […] C’est, dit-il, par le chant des psaumes, et non par des divertissemens ridicules : c’est par le chant, non des cantiques du diable, qui sont les mauvaises chansons, mais des cantiques du Seigneur. » Venez, continue David, (v. 6.) […] En une seule heure ces pieds dont vous faites un si mauvais usage, peuvent être sans mouvement. […] Dans les instructions que saint Charles a faites pour les prédicateurs, parlant des mauvaises coutumes qu’ils ne doivent cesser de reprendre dans leurs instructions, et qu’ils doivent s’efforcer d’abolir, comme donnant lieu à beaucoup de péchés, il marque en particulier les danses, lesquelles, dit-il, excitent dans les ames des inclinations et des passions qui leur donnent la mort : « Choreas, saltationes et tripudia è quibus mortiferœ cupiditates excitantur, de suggestu sæpè graviter reprehendet atque inseclabitur. […] Et si le silence des prédicateurs ou des confesseurs à cet égard, suffit seul pour les rendre très-criminels devant Dieu, combien plus le sont ceux qui ne rougissent pas d’avancer, qu’il n’y a rien de mauvais dans ces sortes de divertissemens, et qu’on peut se les procurer innocemment, pourvu qu’on n’ait point de mauvaises intentions en les recherchant !
On s’est plaint de n’en voir sortir aucun écrit ni bon, ni mauvais, ni médiocre, ni satisfaisant, ni ennuyeux ; on lui reproche de s’être entièrement écartée de sa première institution, de ne s’assembler que rarement, ou par hazard, de ne s’occuper en aucune manière des progrès de l’art qui en est l’objet, ni du soin d’instruire les danseurs et de former des elèves. […] Ce danseur, disent-ils, a reçu primitivement de mauvais principes ; s’il a des défauts, ce n’est pas ma faute ; j’ai tenté l’impossible. […] Il ne s’agit que de débiter d’abord que l’éléve a été indignement enseigné, que le maître l’a totalement perdu, que l’on a eu une peine inconcevable à détruire cette mauvaise danse de campagne, et à remédier à des défauts étonnants. […] Oui, répond celui-ci, il étoit insoutenable et du dernier mauvais. […] Monsieur, le public pourroit-il savoir mauvais gré à Jéliote 1, s’il eût formé un homme qui l’egalât ?
On s’est plaint de n’en voir sortir aucun Ecrit ni bon, ni mauvais, ni médiocre, ni satisfaisant, ni ennuyeux ; on lui reproche de s’être entiérement écartée de sa premiere institution ; de ne s’assembler que rarement ou par hazard, de ne s’occuper en aucune maniere des progrès de l’Art qui en est l’objet, ni du soin d’instruire les Danseurs & de former des Eleves. […] Ce Danseur, disent-ils, a reçu primitivement de mauvais principes ; s’il a des défauts, ce n’est pas ma faute, j’ai tenté l’impossible ; toutes les perfections que vous lui connoissez m’appartiennent, elles sont mon ouvrage. […] Il ne s’agit que de débiter d’abord que l’Eleve a été indignement enseigné ; que le Maître l’a totalement perdu ; que l’on a une peine inconcevable à détruire cette mauvaise Danse de Campagne & à remédier à des défauts étonnants : il faut ensuite ajouter que l’Eleve a du zele ; qu’il répond aux soins qu’on se donne ; qu’il travaille nuit & jour ; & le faire débuter un mois après. […] Oui, répond celui-ci, il étoit insoutenable, & du dernier mauvais. […] Monsieur, le Public pourroit-il savoir mauvais gré à Mr.
Tel est le Carnaval mauvais Opéra formé des entrées de la Mascarade du même nom, composée par Benserade en 1668 que Lully augmenta de récits en 1675 et qui réussit à son théâtre, parce que tout ce qu’il donnait alors au public était reçu avec enthousiasme.
Quant à marcher, si l’on croise les pieds, cela fait aller de travers & dérange le corps, c’est à quoi on ne peut trop prendre garde : il est vrai que cela dépend aussi des soins du Maître ; car dans les commencemens on contracte quelquefois de mauvaises habitudes, dont par la suite on a toutes les peines du monde de s’en défaire ; & quelque bon cependant que soit le Maître, si l’Ecolier ne travaille de son côté à s’en corriger, il ne peut y réüssir.
D’autres encore sont dispersés à tous les mauvais vents de l’exil.
Il faut observer que chaque plié s’achève les jarrets tendus ; on aura l’attention de corriger les défauts des positions, et de prévenir les mauvaises habitudes que pourrait contracter l’écolier dans les différents mouvements qu’on lui fait exécuter.
Livrez vous à un métier, où les mouvemens de l’âme soient inutiles, où le génie n’a rien à faire, et ou il ne faut que des bras et des mains. » Ces avis donnés et suivis, Monsieur, délivreroient la scène d’une quantité innombrable de mauvais danseurs, de mauvais maîtres de ballets, et enrichiroient les forges et les boutiques des artisans d’un très grand nombre d’ouvriers plus utiles aux besoins de la société, qu’ils ne l’étoient à ses amusemens et à ses plaisirs.