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7. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — VII, un voyage en russie. — un contrat rompu » pp. 72-81

J’étais couchée dans le sleeping et il faisait aussi froid qu’il peut faire froid en Russie. […] Pendant longtemps, très longtemps, grelottant de froid, de douleur et d’angoisse, je me promenai, comme une bête en cage, sur le quai solitaire de la petite gare, dans la nuit.

8. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE III. » pp. 30-46

Il ne faut point d’inutilité au Théatre, conséquemment on doit bannir de la Sœne ce qui peut y jeter du froid, & n’y introduire que le nombre exact d’Acteurs nécessaires à l’exécution du Drame. […] Mais par un malheureux effet de l’habitude ou de l’ignorance, il est peu de Ballets raisonnés ; on danse pour danser ; on s’imagine que le tout consiste dans l’action des jambes, dans les sauts élevés, & qu’on a rempli l’idée que les gens de goût se forment d’un Ballet, lorsqu’on le charge d’exécutants qui n’exécutent rien, qui se mêlent, qui se heurtent, qui n’offrent que des Tableaux froids & confus, dessinés sans goût, grouppés sans grace, privés de toute harmonie, & de cette expression, fille du sentiment, qui seule peut embellir l’Art, en lui donnant la vie. […] Si le Spectateur éclairé ne démêle point au premier coup d’œil, l’idée du Peintre ; si le trait d’Histoire dont il a fait choix, ne se retrace pas à l’imagination du connoisseur avec promptitude, la distribution est défectueuse, l’instant mal choisi, & la composition froide & de mauvais goût.

9. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre quatrième — Chapitre X. Des Actions principales en Danse »

Il n’y a que ces parties qui doivent entrer dans son dessein : toutes les autres sont défectueuses ou inutiles : elles ne feraient que l’embarrasser, le rendre confus, froid, et de mauvais goût.

10. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre VI. Défauts de l’exécution du Plan primitif de l’Opéra Français »

En admettant sur son Théâtre le même Art dont les Grecs et les Romains s’étaient si heureusement servis, n’aurait-il eu pour objet que de réduire son emploi à quelques froids agréments plus nuisibles qu’utiles au cours de l’action théâtrale ? […] Dans les derniers siècles[,] froide et languissante, elle ne fut qu’un divertissement peu varié et sans âme. […] On ne me donne, à la place de ce que je pouvais attendre, qu’une froide symphonie, des cartons mal peints, quelques poignées d’étoupes enflammées, et un escamotage grossier, qui ne sert qu’à me faire apercevoir, combien j’aurais pu être satisfait, si le jeu de la Danse et le mouvement des machines s’étaient adroitement concertés, pour rendre à mes yeux et à mon oreille l’intention ingénieuse du poète.

11. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre XI. » pp. 67-69

Vous voyez, Madame, que ce récit n’est point amusant et qu’il est aussi froid que l’opéra d’alors.

12. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre VIII. » pp. 65-96

Tant que les ballets de l’opéra ne seront pas étroitement unis au drame, et qu’ils ne concourront pas à son exposition, à son nœud et à son dénouement, ils seront froids et dèsagréables. […]   J’ai dit que la plupart des ballets de ce spectacle étoient froids, quoique bien dessinés et bien exécutés, est-ce uniquement la faute du compositeur ? […] Voilà donc de froides copies qui multiplient de cent manières différentes l’original, et qui le défigurent continuellement. […] que signifient tous ces corps sans âme, qui se promènent sans graces, qui se déploient sans goût, qui pirouettent sans à plomb, sans fermeté, et qui se succèdent d’acte en acte avec le même froid ? […] Je bannirois tout arrangement symétrique dans les habits ; arrangement froid qui désigne l’art sans goût et qui n’a nul grace.

13. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE VIII. » pp. 129-194

Tant que les Ballets de l’Opéra ne seront pas unis étroitement au Drame, & qu’ils ne concourront pas à son exposition, à son nœud & à son dénouement, ils seront froids & désagréables. […] Faire des pas hardis & brillants ; parcourir le Théatre avec autant de vîtesse que de légéreté sur un air froid & monotone, voilà ce que j’appelle une Danse sans musique ? […] Voilà donc de froides copies qui multiplient de cent manieres différentes l’original, & qui le défigurent continuellement. […] Que signifient tous ces corps sans ame, qui se promenent sans graces, qui se déploient sans goût, qui pirouettent sans à-plomb, sans fermeté, & qui se succedent d’Acte en Acte avec le même froid ? […] Je bannirois tout arrangement symmétrique dans les habits ; arrangement froid qui désigne l’Art sans goût & qui n’a nulle grace.

14. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE IX. » pp. 195-260

Comment fera-t-il passer dans l’ame du Spectateur les mouvements qui agitent la sienne, s’il s’en ôte lui-même le moyen, & s’il se couvre d’un morceau de carton & d’un visage postiche, triste & uniforme, froid & immobile. […] car un masque de quelque genre qu’il soit est froid ou plaisant, sérieux ou comique, triste ou grotesque. […] il devient froid, ses moules sont de glace, ses masques sont sans caractere & sans vie ; il ne peut saisir les finesses des traits & toutes les nuances imperceptibles, qui grouppant, pour ainsi dire, la physionomie lui prêtent mille formes différentes. […] Je trouve, Monsieur, ce genre si froid & si ennuyeux, que je consentirai même que le Danseur en mette plusieurs, s’il imagine pouvoir amuser par ce moyen ceux qui les aiment. […] il seroit toujours froid & maussade en dépit des bons avis.

15. (1921) Quelques lettres inédites de célébrités chorégraphiques pp. 222-226

Le public était très froid surtout pour Grisi. Elle s’est fait le plus grand tort en se séparant de son mari qui, à ce qu’il paraît, s’était très bien conduit pour elle ; cela rend le public froid et tout le succès retombe sur la Persiani. […] Nous n’avons pas de neige, par conséquent pas de traînage, ce qui rend tout fort cher et il n’y a que peu de jours qu’il fait un bon froid.

16. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre IV. Vices du grand Ballet »

Tout ce qui s’en écarte, est froid, monotone, languissant.

17. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre IX. » pp. 97-129

comment fera-t-il passer dans l’ame du spectateur les mouvemens qui agitent la sienne, s’il s’en ôte lui-même les moyens, et s’il se couvre d’un morceau de carton et d’un visage postiche, triste et uniforme, froid et immobile. […] Car un masque, de quelque genre qu’il soit, est froid ou plaisant, sérieux ou comique, triste ou grotesque. […] il devient froid ; ses moules sont de glace ; ses masques sont sans caractère et sans vie ; il ne peut saisir les finesses des traits, et toutes les nuances imperceptibles, qui grouppant, pour ainsi dire, la physionomie, lui prêtent mille formes différentes, quel est le modeleur qui puisse entreprendre de rendre les passions dans toutes leurs dégradations ? […] Je trouve, Monsieur, ce genre si froid et si ennuyeux, que je consentirai même que le danseur en mette plusieurs, s’il imagine pouvoir amuser par ce moyen ceux qui les aiment. […] il seroit toujours froid et maussade en dépit des bons avis.

18. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — IX, alexandre dumas » pp. 98-

Par un froid matin d’hiver nous quittâmes le port de New-York, et à peine en mer nous devînmes la proie d’une épouvantable tempête. […] D’abord un peu froid, presque raide, il devint, dès la seconde phrase, d’une affabilité exquise, d’une galanterie évocatrice des belles manières du grand siècle.

19. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur l’artiste »

Le peuple avait appelé ce dernier enthousiasme, fureur prophétique ; et les pédants de l’antiquité (autre partie du peuple peut-être encore plus bornée que la première) donnèrent à leur tour à la verve des poètes, dont il n’est pas donné aux esprits froids de pénétrer la cause, le nom superbe de fureur poétique. […] Je parle enfin, dans la définition que je propose, d’un tableau nouveau ; car il ne s’agit point ici d’une opération froide et commune de la mémoire. […] Je crains peu d’objections de la part de ceux que l’expérience peut avoir éclairés, sur le point que je traite ; mais ce tableau spirituel, cette opération rapide de la raison, cet accord mutuel entre l’âme et les sens duquel naît l’expression prompte des impressions qu’elle a reçues, paraîtront chimériques peut-être à ces esprits froids, qui se souviennent toujours, et qui ne créeront jamais. […] Ce ne sont plus que de froides copies retournées de mille petites façons différentes : les hommes disparaissent ; on ne trouve plus à leur place que des singes et des perroquets.

20. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XVII, quelques philosophes » pp. 188-

Et puis c’est le froid, quand ce n’est pas la fatigue. […] … *** Au nord de l’Irlande, j’eus une fois l’occasion de voir des enfants pieds nus, en février, dans la neige, par un froid intense. […] Le père balayait la neige dans les rues, pour gagner quelques sous, car, par ce froid, le moulin où il travaillait ne fonctionnait pas.

21. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre IX. » pp. 88-96

Dans l’anthologie Grecque, on blâme un acteur qui avoit dansé le rôle de Niobé, de ne s’être pas plus remué que le rocher dans le quel il avoit été métamorphosé ; cela veut dire que cet acteur ne dansoit point ; mais qu’il n’avoit mis dans son rôle aucune action, aucun intérêt, et que sa déclamation étoit froide et monotone. […] Ces êtres chantants sont en général des machines quant au jeu et à l’action ; ils n’ont aucun mouvement, aucun geste expressif ; leur marche est gauche, leur maintien est délabré, la mal-adresse règne dans toutes les situations, ils sont froids, et sans énergie, et en général foibles, mous et mal-faits : ou ils sont maigres à 1’éxcès, ou ils sont d’une grosseur épouvantable.

22. (1845) Notice sur Giselle pp. 3-24

Tout le monde en profite, et surtout Giselle, dont les petits pieds ne peuvent demeurer en repos. « Mais, maudite enfant, tu te feras mourir, et quand tu seras morte, tu deviendras une wili ; tu iras au bal de minuit avec une robe de clair de lune et des bracelets de perles de rosée à tes bras blancs et froids ; tu entraîneras les voyageurs dans la ronde fatale, et tu les précipiteras dans l’eau glaciale du lac tout haletants et tout ruisselants de sueur. […] Un froid mortel saisit votre cœur dans votre blanche poitrine ; les grands seigneurs n’épousent guère, vous le savez ; et d’ailleurs Bathilde est là immobile de surprise, et vous ne pouvez vous empêcher de la trouver belle. […] C’est là que, sous la terre froide, est étendue la victime d’Hilarion, morte à quinze ans, à l’âge de Juliette et de toutes les belles amoureuses. — Mais à quoi pensent ces francs chasseurs ? […] le gazon tressaille, le cœur d’une belle de nuit s’entrouvre ; il en jaillit une blanche vapeur qui se condense bientôt en une belle jeune fille pâle et froide comme un clair de lune sur la neige : c’est la reine des wilis.

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