Il est donc très vraisemblable que les hommes chantèrent d’abord les bienfaits de Dieu, et ils dansèrent, quoique sans doute assez mal, pour exprimer leur respect et leur gratitude.
Ces deux Filles qui par leurs voix Ont charmé la Cour tant de fois, Savoir Mademoiselle Hilaire, Qui ne saurait chanter sans plaire, Et La Barre, qui pleinement Dompte les coeurs à tout moment, Par le rare et double avantage De son chant et de son visage, Jouèrent si bien leur rôlet Dans la Pièce et dans le Ballet, Remplis d’agréables mélanges, Que, certainement, leurs voix d’Anges Furent dans ces contentements Un des plus doux ravissements.
Ils chantent, ils dansent Ballets, Tantôt graves, tantôt follets ; Leurs femmes ne sont pas fort belles, Mais paraissent spirituelles, Leurs sarabandes et leurs pas Ont de la grâce et des appâts, Comme nouveau ils divertissent, Et de leurs castagnettes ravissent : Enfin, je puisse être cocu, Si je leur plaignis mon écu ; Et je crois que tout honnête Homme Leur doit porter pareille somme Pour subvenir à leur besoin, Puisqu’il sont venus, de si loin, Avecque Comédie et danse, Donner du plaisir à la France.
La Gravette de Mayolas, lettre du 17 janvier 1666 Le commencement et le cours Et la fin des tendres Amours De Jupiter et de Sémelle Font d’une manière si belle Partout chanter et publier Le savoir de Monsieur BOYER Qu’il est bien juste que je die Que cette Tragicomédie Est pleine d’Actes surprenants, De Vers et de pensers charmants.
La DÉESSE de la MÉMOIRE,60 Qui de l’OUBLI sauve la Gloire Et le Nom des fameux HÉROS, Pour chanter du NÔTRE le LOS, Ouvre la SCÈNE, des plus belles, Par un Dialogue avec Elles ;61 Toutes s’expliquant par des VOIX Qui charment ce plus grand des ROIS. […] Mais, comme dedans cet Orage, Jupin ne paraît qu’en Image,67 Ce Changement semblablement Ainsi qu’un SATYRE et bon Drôle Qui, faisant après eux son Rôle, Chante un Air des plus à propos, Et tout aussi bien que le GROS.
Une, de Masques non follets,91 Mais sérieux et des mieux faits, Pleins de Bravoure et Braverie, Conduits par la GALANTERIE,92 Merveilleusement aussi plût,93 Et chacun volontiers dit chût Lorsque cette aimable Déesse, Avec une voix charmeresse, Ses dignes Maximes chanta, Par qui l’Oreille elle enchanta Tant de Mâles que des Femelles, Qui, certe, les trouvèrent belles.
Je conviens avec vous qu’on n’écoute point l’opéra en Italie, avec une attention scrupuleuse ; que ce spectacle est trop long, le récitatif d’une monotonie fatigante ; que les acteurs n’ont point d’action, point de décence ; mais ils chantent bien. […] Ce ministre fit venir, à trois reprises differentes, des musiciens d’Italie, pour chanter dignement le mariage du Roi, et nous n’étions que des bambins dans cet art, lorsque les Italiens les Flamands et les Allemands avaient déjà acquis un degré de perfection que nous admirons aujourd’hui avec autant d’humeur que de jalousie.
Mais un des Faunes qui l’oyait, Quand de la sorte, elle chantait, En vient, tout seul, ensuite, rire : Et se mêle de lui prédire Qu’un jour, les Mystères d’Amour Pourront bien lui plaire à leur tour. […] Enfin, viennent des Fagoteurs, Lesquels, en habiles Sauteurs ; Amassant leur bois, en cadence, Forment, encore, une Danse : Et le Faune qui met son nez, Aux affaires, de tous côtés, Aussi, parmi-eux, se présente, Et, les raillant, derechef, chante, Puis le beau Goguenard s’enfuit, Et, par là, cet Acte finit.
Il demandoit, un jour, en parlant du peuple, chante-t-il et danse-t-il encore. […] On tremble, et l’on ne danse pas ; on pleure et l’on ne chante pas. […] Lorsque le peuple auroit vu passer cette marche pompeuse et triomphale, qu’il auroit examiné la forme et le goût des accessoires, considéré l’elégance, la richesse, et le bel ordre de cette marche ; que lui resteroit-il de mieux à faire, que d’aller manger, boire, chanter et danser ?
On visita la Grotte après, Dans lequel lieu, si beau, si frais, On ouit une belle Églogue, Où des Bergers, par Dialogue, Mille tendres choses chantaient Dessus les Flammes qu’ils sentaiet, Secondés d’une Symphonie Exempte de cacophonie.
Loret, lettre du 11 février 1662 Le sept du mois, Mardi passé, Le Ballet du Roi fut dansé, Mêlé d’un Poème tragique, Chanté, tout du long en musique, Par des Gens Toscans et Romains, La plupart légers de deux grains ; Et, même, par l’illustre Hilaire, Qui ne saurait chanter sans plaire, Et la Barre pareillement, Dont la voix plaît infiniment, Et dont la personne excellente La Beauté même représente (Assez convenable rôlet) Dans ce beau Poème, ou Ballet ; Lequel Poème s’intitule En Français, Les Amours d’Hercule, Et dans sa naturalité Se nomme Ercole Amante.
On fut ravi des belles Voix Qui chantaient ses divines Loix.
L’Opéra chante son retour. […] Dès sa première enfance, Carlotta Grisi chantait et dansait. […] Elle chantait pour se reposer. […] Quand elle ne chante pas, quand elle ne danse pas, elle exécute un de ces mille ouvrages à l’aiguille dans lesquels elle excelle. […] Carlotta chanta et dansa devant lui, et, aussitôt, ravi, émerveillé, cet esprit aventureux décida qu’elle chanterait, qu’elle danserait devant tout Paris.
Cet Académicien convient d’abord que jusqu’à lui, on avait cru tout bonnement que les Anciens chantaient et dansaient sur leurs théâtres de la manière à peu près que l’on chante et danse sur le nôtre ; mais comme les chants et les danses de son temps ne lui paraissaient avoir qu’un rapport très éloigné avec les prodiges que le Chant et la Danse ont opérés autrefois à Rome et dans Athènes ; que d’ailleurs il était intimement persuadé, que les hommes ne pouvaient avoir chanté ni dansé mieux qu’ils dansaient et chantaient à notre Opéra, il en a conclu, 1°.
La colère chez eux devient fureur ; la crainte, poltronnerie ; l’amour, une faiblesse pusillanime, ou un emportement ridicule : enfin ils sont quelquefois aussi éloigné du ton de leurs rôles, qu’un chanteur est hors de mesure lorsqu’il chante faux. […] S’il se présentait un Acteur, sur quelque Théâtre que ce fût, qui eût un bel organe, & s’exprimât avec grâce, mais qui parût gêné dans son maintien, ainsi que cela n’arrive que trop souvent ; de temps en temps il serait le maître de déclamer ou de chanter ses rôles, tandis qu’un autre Acteur placé à côté de lui, ferait tous ses gestes : méthode sagement pratiquée par les Anciens. […] « Mais (insistent mes nombreux Critiques) n’est-il pas absurde de vouloir nous priver du plaisir d’entendre chanter les divines ariettes de l’Opéra-comique, & les airs sublimes du Chevalier Gluck ? […] Mais n’est-il pas prouvé qu’on n’entend presque jamais les paroles chantées ?
Caruso chantait. […] Il avait connue la Loïe Fuller dont on m’avait entretenu à l’hôtel et qui chantait dans les chœurs de Jack Sheppard, cette pièce dont j’avais joué, de mon côté, naguère, le rôle principal.