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12. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Les Amours de Vénus, ou les Filets de Vulcain. Petit ballet en action. » pp. 169-175

Un officier annonce à Mars qu’on l’attend pour cueillir de nouveaux lauriers, avant d’abandonner l’Amour pour voler à la victoire, ce Dieu fait à Vénus les plus tendres adieux. […] Le Petit Dieu veut se venger de la plus jeune d’entre elles ; il lui donne un baiser ; celle-ci d’accord avec ses compagnes se saisit de l’enfant ailé ; elles l’enchaînent à un arbre avec des fleurs. […] Adonis devient l’objet des tendres inquiétudes de Vénus ; elle l’engage à fuir et à se dérober à la fureur jalouse de ce Dieu. Il disparoît, et il est remplacé par l’Amour qui tombe aux genoux de sa mère dans l’attirail du Dieu des combats. […] Mars, sans faire attention à ce Dieu, redouble ses empressemens pour Vénus ; Vulcain exprime sa rage et sort dans la résolution de se venger de Vénus, de Mars, et de l’Amour.

13. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre VI. Témoignage d’Auteurs et de Ministres protestans contre les Danses. » pp. 72-93

Reste-t-il parmi ces gaîtés aucunes traces de crainte de Dieu, de guerre contre la concupiscence, de mortification du vice ? […] Il n’y a rien de la volonté de Dieu en de telles insolences, qui sont autant de façons profanes du monde ; et Dieu ne sauroit avoir en aucune action, le cœur plongé plus avant dans les folles délices et les plaisirs de la terre, que là. […] Quelle espérance aura-t-on que Dieu l’approuve, et veuille mêler ses bénédictions parmi ce qui se passe de mauvais dans les danses ? […] Aux chrétiens bien sages, la crainte d’offenser Dieu, l’amour de la vertu, la garde de leur salut sont des choses plus chères que tout ce qui se pourroit nommer de plaisirs au monde… Que perdrons-nous en perdant les danses ? […] Laissons ce que Dieu condamne, soyons prudens pour obtenir les progrès de notre salut : fuyons les lieux de pécher et leurs attraits ; renonçons au monde, foulons aux pieds tous ses vains plaisirs.

14. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre II. De la Danse Sacrée des Hébreux, des Chrétiens dans la primitive Eglise, & des Payens, depuis son origine jusqu’à présent. » pp. 33-58

L’Histoire sainte nous fait voir combien la danse Sacrée étoit en véneration chez les Juifs ou les Hébreux, pour la célébration de leurs fêtes, suivant la loi qu’ils en avoient reçue de Dieu : elle consistoit parmi eux à danser des danses caractérisées aux chants des Cantiques, des Hymnes & des Pseaumes à la louange de Dieu, composez par le Sacerdoce. […] Grégoire de Nazianse, en parlant de la danse de David quand on porta l’Arche d’Alliance, qu’elle étoit un mistere qui nous exprimoit la joie & l’agilité avec laquelle nous devons aller, quand il s’agit de la gloire de Dieu. […] Moïse & sa sœur Marie formerent deux grands chœurs de Musique, l’un d’hommes & l’autre de femmes, & des troupes de Danseurs & de Danseuses, pour danser une maniere de Balet ou d’action de grace, sur l’air d’un Cantique contenu au 15 chapitre de l’Exode, pour remercier Dieu d’avoir délivré son peuple de la persécution des Egyptiens, & de la défaite de l’armée de Pharaon au passage de la mer rouge ; ce ne fut pas le premier miracle que Dieu eût fait en leur faveur. […] Grégoire que plus la danse faite pour l’adoration du Veau d’or, a été considérable parmi les Israélites, plus elle a passé pour être criminelle devant Dieu, parce qu’elle étoit faite à l’imitation de celle des idolâtres. […] La premiere étoit au mois de Mai, pour rendre graces à Dieu des fruits qu’il leur avoit donnez, dont ils lui offroient les prémices dès le lendemain de la fête de Pâques.

15. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre VIII. De la Musique naturelle attribuée à Dieu comme l’Auteur de la Nature. » pp. 183-194

De la Musique naturelle attribuée à Dieu comme l’Auteur de la Nature. […] Les Peres de l’Eglise & les plus profonds Philosophes de l’Antiquité prétendent que c’est sur les principes de cette Musique naturelle, que Dieu a créé l’Univers, & qu’il en a formé l’arrangement avec la premiere matiere : c’est ainsi sur ce fondement qu’ils le qualifient quelquefois de grand Musicien & d’Architecte du monde. […] Ce sont à la vérité des faits miraculeux, ausquels néanmoins nous devons soumettre notre jugement, par rapport aux effets de la voix & de la Musique céleste, qui passe pour être émanée de l’idée de Dieu, suivant le sentiment de S. […] Quelques Rabins ont prétendu que le flux & le reflux de la mer se faisoit sur les principes de la Musique naturelle, fondez sur ce que Dieu a dit qu’il avoit réglé ses bornes ; du moins peut-on croire que cette Musique existe dans tous les élémens. […] Ainsi il a été facile à Dieu de donner aux Planetes un mouvement harmonieux, sur les principes de cette Musique naturelle, comme l’a crû Pitagore.

16. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre V. Témoignages des Évêques dans leurs Instructions pastorales, des Catéchismes, et des Théologiens contre les Danses. » pp. 51-71

« Que l’on ne profane plus, dit-il, comme on faisoit auparavant, les jours dédiés à la gloire de Dieu, par des œuvres serviles, par des jeux et des danses dissolues. » Dans le recueil des lettres pastorales de M.  […] D’autres évêques de France, animés du même zèle que ce saint prélat, ont donné comme lui des instructions pastorales et des ordonnances contre les danses ; mais ce que je viens d’en rapporter suffit pour montrer à quoi le zèle pour la gloire de Dieu et pour le salut des ames, porte ceux qui en sont chargés par rapport aux danses, si contraires à l’une et à l’autre. […] Dieu envoya l’ange Gabriel en une ville de Galilée appelée Nazareth, à une vierge nommée Marie. […] Jean comme ayant des couronnes d’or et des cheveux de femme, et étant semblables à des chevaux préparés au combat, signifient que les démons se servent des personnes de l’autre sexe qui dansent, et qui, avant d’aller à la danse, ont plus de soin de se parer que dans toute occasion, pour attaquer et faire tomber les serviteurs de Dieu, qui sont les ennemis de ces esprits de malice. » Le même saint continuant à parler contre les danses, traite d’ennemis de Dieu ceux qui les aiment ; et il ajoute qu’il n’est pas étonnant qu’on les regarde comme tels, puisqu’ils agissent contre tous les commandemens de Dieu, et contre tous les sacremens. […] Enfin, contre le sacrement de l’extrême-onction, qu’on a peut-être déjà reçu dans quelque maladie, ou qu’on espère de recevoir avant de mourir, puisque par les danses on se sert pour offenser Dieu, de ses pieds qui ont été sanctifiés par les onctions qui y ont été faites, ou qu’on espère qui y seront faites un jour. » Si ceux qui aiment les danses se déclarent ainsi les ennemis de Dieu par les outrages qu’ils font par elles à tous les sacremens, ils se déclarent en même temps les ennemis des saints que Dieu glorifie dans le ciel, en profanant leurs fêtes par les danses qui se font en ces jours-là plutôt qu’en tout autre jour ; ils ne pourront donc avoir au jugement futur aucuns saints pour intercesseurs, puisqu’ils les auront tous offensés aux jours mêmes que l’Eglise a consacrés à leur culte : et coupables comme nous sommes de tant de péchés, que deviendrons-nous quand Dieu nous jugera, si ceux que nous pouvons avoir pour intercesseurs auprès de lui se rendent nos accusateurs, à cause des outrages que nous leur aurons faits ?

17. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre premier — Chapitre X. De la Danse sacrée des Chrétiens »

De la Danse sacrée des Chrétiens L’Église, en réunissant les fidèles, en leur inspirant un dégoût légitime des vains plaisirs du monde, en les attachant à l’amour seul des biens éternels, cherchait à les remplir, en même temps d’une joie pure dans la célébration des Fêtes qu’elle avait établies, pour leur rappeler les bienfaits d’un Dieu sauveur. […] C’est là, qu’à l’exemple des Prêtres et des Lévites, le Sacerdoce de la Loi nouvelle formait des Danses sacrées à l’honneur du Dieu des Chrétiens. […] Les Prêtres, les Laïcs, tous les Fidèles dansaient pour honorer Dieu. […] Saint Grégoire de Naziance prétend que celle que le Roi David exécuta devant l’Arche, était un Mystère, qui nous enseigne quelle est la joie et l’agilité avec lesquelles on doit aller à Dieu ; et lorsque ce Père reproche à l’Empereur Julien l’abus qu’il faisait de cet exercice, il lui dit avec la véhémence d’un Orateur et le zèle d’un Chrétien24 : Si vous vous livrez à la danse ; si votre penchant vous entraîne dans ces Fêtes que vous paraissez aimer avec fureur ; dansez : j’y consens ; mais pourquoi renouveler les Danses licencieuses de la barbare Hérodias, qui firent verser le sang d’un Saint ? […] On ne représentait à leur Foi, toute cette foule de Saints qui les avaient précédés, dans la carrière où ils couraient, que comme des chœurs différents29 dont la Danse triomphante célébrait dans le Ciel, la miséricorde, les bienfaits, et la gloire de Dieu.

18. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La Descente d’Orphée aux Enfers. Ballet héroï-pantomime. » pp. 215-224

Ce Dieu et Proserpine sont assis sur leur trône ; les Juges des Enfers et la cour infernale l’environnent. […] Il les supplie de lui rendre sa chère Euridice, et mêle à ses chants les accords enchanteurs de sa lyre : Pluton est ému et Proserpine attendrie ; le Dieu ordonne aux Juges de son empire de remettre Euridice à son époux ; mais il y joint une condition pénible et affligeante, celle de ne point jetter un regard sur Euridice tant qu’il sera dans son empire. Orphée exprime sa reconnoissance, et la cour du Dieu des Enfers se livre à des danses que les chants d’Orphée animent. […] Bacchus justement irrité, et s’intéressant aux jours d’un mortel qui fait le plus bel ornement de ses fêtes, paroît, et descend du Mont Rhodope : ce Dieu est dans un char traîné par des tigres ; une foule de Satyres et de Silvains le devance, et il est suivi par une troupe de jeunes Faunes : les Bacchantes, effrayées des regards de ce Dieu, reculent et n’osent plus lever les yeux. […] La présence de ce Dieu charmant ranime bientôt Orphée ; il ouvre ses yeux mourants, il se relève ; mais qu’elle est sa surprise lorsqu’il s’apperçoit qu’Euridice lui est rendue par les mains de l’Amour ; transporté de joye, il rend hommage à l’enfant de Cythère, et il partage sa reconnoissance entre l’Amour et Bacchus ; puis se retournant vers son épouse, il se livre à tous les transports de la tendresse ; les faunes, les Silvains et les Satyres s’unissent aux Bacchantes par des danses vives et voluptueuses.

19. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre VII. Objection : On a toujours dansé. » pp. 188-201

Et que deviendra en beaucoup d’occasions l’observation de la loi de Dieu, si la coutume (qui est très-souvent contraire) est une règle de conduite ? […] Or, Dieu disoit à son ancien peuple dans le livre de l’Exode : (c. 23, v. 2.) […] Tertullien, exhortant les chrétiens à ne pas suivre les coutumes contraires à la loi de Dieu, établit ce grand principe qu’il ne faudroit jamais perdre de vue : (traité du voile des vierges, c. 1.) […] ) Cette coutume, si contraire à la loi de Dieu, ne faisoit donc aucune impression sur l’esprit et le cœur du jeune Tobie : pourquoi en feroit-elle sur nous ? Ne devons-nous pas à Dieu la même fidélité que ce saint homme ?

20. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Hyménée et Cryséïs. Ballet anacréontique. » pp. 149-155

Il est écouté ; c’est l’Amour qui l’inspire ; c’est lui qui fait naître le courage ; c’est ce Dieu qui a suscité l’orage et soulevé les flots, c’est lui enfin, qui a résolu de faire le bonheur d’Hyménée et de la belle Cryséïs, en les unissant l’un à l’autre. […] Ce Dieu la console ; il ramasse la fleur échappée de la main de Cryséïs et l’attache à son sein. […] A l’aspect de ce Dieu, les barques des Corsaires s’engloutissent, et, par un nouveau prodige, elles sont remplacées par un superbe vaisseau1. […] Ce Dieu qui avoit disparu, se montre avec tous les attributs de sa divinité sous le portique de son temple ; il reçoit le couple heureux dont il va cimenter l’union.

21. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre IV. Jugement des Conciles contre les danses. » pp. 44-50

Le concile de Rouen, tenu l’an 1581, (Labbe, tom. 15, p. 825) s’exprime ainsi : « Nous connoissons et nous éprouvons combien sont grands les artifices du diable pour susbstituer son culte à celui de Dieu et des saints. » Il en donne pour preuves qu’aux fêtes solennelles des apôtres et des autres saints, « on tient des foires et des marchés publics, par lesquels non-seulement cet esprit de malice détourne le peuple de fréquenter les églises et d’assister à l’office divin et à la prédication de la parole de Dieu, mais où il a encore trouvé moyen d’introduire beaucoup de tromperies, de fraudes, de parjures, de blasphèmes, d’injures et d’outrages faits au prochain, et des jeux obscènes et impudiques : en sorte que les débauches ont en ces jours-là pris la place des aumônes, les danses, celle de la prière, et les bouffonneries, celle des prédications qu’on devroit aller entendre : Diabolus eleemosynas vertit in crapulas, orationem in choreas, et concionem in scurrilitatem  ». […] La raison qu’en donne le concile, « c’est qu’il est absurde, c’est-à-dire contre toute raison et contre tout ordre qu’en des jours qui sont destinés à apaiser la colère de Dieu, les fidèles se laissent détourner, par les artifices et les attraits du diable, des divins Offices et des prières par lesquelles ils doivent s’efforcer d’attirer sur eux le pardon de leurs péchés ». […] Le concile d’Aquilée, tenu en 1596, porte en termes formels : « Le temps des jours de fêtes doit être employé à écouter les prédications, et à assister à la sainte Messe et aux divins Offices, et non pas à des festins : beaucoup moins encore doit-on, après qu’on a dîné, employer aux danses et aux jeux un temps destiné â assister à l’office du soir, pour y louer Dieu d’un même cœur et d’une même bouche : Multò minùs peracto prandio ad saltationes et lusus déclinandum. […] C’est, dit-il, de peur que Dieu ne se plaigne de la manière dont nous célébrons les fêtes, comme il se plaignoit autrefois des Juifs au sujet des leurs, en disant par le prophète Isaïe : (c. 1, v. 13.)

22. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre premier — Chapitre VIII. De la Danse sacrée des Égyptiens »

C’est en se rappelant cette fête, que le Peuple de Dieu imagina dans le désert, la danse sacrilège autour du veau d’or. Saint Grégoire dit, que, plus cette danse fut nombreuse et solennelle, plus elle parut abominable aux yeux de Dieu, parce qu’elle était une imitation des danses impies des idolâtres. Comme les Prêtres d’Osiris avaient pris originairement des Prêtres du vrai Dieu, une partie de leurs cérémonies ; le Peuple juif, à son tour, entraîné par le penchant à l’imitation si puissant dans l’homme, se rappela, dans le désert, le culte du Peuple qu’il venait de quitter, et il l’imita.

23. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre XI. On doit non-seulement éviter les Danses, mais on doit même éviter, autant qu’on peut, d’être présent aux danses. » pp. 126-131

Quel doute qu’ils ne se rendent d’autant plus criminels devant Dieu, que leur exemple est plus capable de faire impression, et qu’on est plus porté à s’en prévaloir pour regarder comme permis un divertissement qu’on n’est déjà que trop porté à justifier, quelque mauvais qu’il soit ? […] C’est ce que saint Charles recommandoit aux curés de son diocèse : et tout curé qui néglige de le faire, ne doit-il pas prendre pour lui ces paroles de Dieu dans la prophétie d’Ezéchiel ? […] C’est là un langage figuré dont Dieu donne lui-même l’explication sur-le-champ, en ajoutant : (v. 7) Fils de l’homme, vous êtes donc celui que j’ai établi pour servir de sentinelle à la maison d’Israël : vous écouterez les paroles de ma bouche, et vous leur annoncerez ce que je vous aurai dit. […] Ce ne sera pas d’être présent à ces danses ; mais de parler souvent en chaire contre elles ; d’exhorter avec charité et avec douceur les personnes de la paroisse qui les aiment, à y renoncer ; d’être ferme et de ne point admettre aux sacremens ceux et celles qui refuseront de se rendre à ses avis ; de faire à Dieu de fréquentes et de ferventes prières pour obtenir de sa miséricorde qu’il ouvre le cœur de ses paroissiens à ses exhortations ; et, s’il ne peut, par tous les efforts et toute l’industrie de son zèle, arrêter un mal dont il sent toutes les funestes suites, il ne doit pas se décourager pour cela ; mais redoubler dans le secret ses gémissemens, espérant qu’ils ne seront pas entièrement sans fruit pour quelques-uns de ceux qui en auront été l’objet ; ou que s’ils ne leur servent pas, ils lui serviront à lui-même, en attirant sur lui, pour sa propre sanctification, les grâces qu’il n’aura pas obtenues pour la sanctification des autres.

24. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre II. Preuves contre les Danses, tirées des Saintes Ecritures. » pp. 11-22

Plusieurs ayant été surpris par la beauté d’une femme étrangère, ont été rejetés de Dieu ; car l’entretien de ces femmes brûle comme un feu. […] Dieu a permis que plusieurs justes s’y soient brisés, afin que la chute des forts fasse trembler les foibles ; et que tous apprennent que le plus sûr moyen d’éviter les plus grands désordres, est d’en fuir les occasions, et même les moindres apparences. […] Il ajoute qu’il faut jeter loin de soi cet œil et cette main qu’on a arrachés, parce qu’ils étoient une occasion de péché, pour nous apprendre que nous ne saurions mettre une trop grande distance entre nous et ce qui peut nous exposer au danger d’offenser Dieu, le péché étant le plus grand de tous les maux. […] N’est-ce pas aller directement contre ce précepte, que d’employer à la danse des pieds que Dieu ne nous a donnés que pour marcher décemment et avec modestie, et pour aller où le devoir et nos besoins nous appellent ? Ne pourroit-on pas même dire que Dieu est comme foulé aux pieds des personnes qui dansent ; parce qu’elles mettent, en quelque sorte, sous leurs pieds sa loi, en la violant en beaucoup de manières, et donnant à d’autres occasion de la violer ?

25. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la danse ancienne »

C’est à l’imitation de cette dernière, que le peuple de Dieu imagina dans le désert la danse sacrilège autour du veau d’or. Saint Grégoire dit que plus cette danse a été nombreuse, pompeuse, et solennelle, plus elle a été abominable devant Dieu, parce qu’elle était une imitation des danses impies des idolâtres. […] Les prêtres d’Osiris avaient d’abord pris des prêtres du vrai Dieu une partie de leurs cérémonies, qu’ils avaient ensuite déguisées et corrompues. Le peuple de Dieu à son tour entraîné par le penchant de l’imitation si naturel à l’homme, se rappela après sa sortie de l’Egypte les cérémonies du peuple qu’il venait de quitter, et il les imita. […] C’est là qu’à l’exemple des prêtres et des lévites de l’ancienne loi, le sacerdoce de la loi nouvelle formait des danses sacrées en l’honneur d’un Dieu mort sur une croix pour le salut de tous les hommes, d’un Dieu ressuscité le troisième jour pour consommer le mystère de la rédemption, etc.

26. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre III. Objections tirées des Docteurs de l’Eglise. » pp. 167-174

Ils y blâment les passions excitées, la vanité, la parure, les grands ornemens qu’ils mettent au rang des pompes que nous avons abjurées par le baptême ; le désir de voir et d’être vu ; la malheureuse rencontre des yeux qui se cherchent les uns les autres ; la trop grande occupation à des choses vaines ; les éclats de rire qui font oublier la présence de Dieu, et le compte qu’il faut rendre de ses moindres actions et de ses moindres paroles ; et enfin tout le sérieux de la vie chrétienne. Dites que les saints pères ne blâment pas toutes ces choses et tous ces amas de périls que les théâtres réunissent : dites qu’ils n’y blâment pas les choses honnêtes qui enveloppent le mal, et lui servent d’introducteur… Parmi ces commotions dont je parle, qui peut élever son cœur à Dieu ? […] Que si on veut pénétrer les principes de leur morale, quelle sévère condamnation n’y trouvera-t-on pas de l’esprit qui mène aux spectacles, où, pour ne pas reconnoître tous les autres maux qui les accompagnent, on ne cherche qu’à s’étourdir soi-même, pour calmer la persécution de cet inexorable ennui qui fait le fonds de la vie humaine, depuis que l’homme a perdu le goût de Dieu ? […] C’est, par exemple, dit-il, de penser, lorsqu’on étoit à prendre ce plaisir de la danse, que plusieurs réprouvés brûloient dans l’enfer pour les péchés commis à la danse et à cause des danses ; que plusieurs religieux et personnes de piété étoient à la même heure devant Dieu, chantant ses louanges, et contemplant ses divines perfections ; et que leur temps a été par là bien mieux employé que celui qu’on a mis à danser ; qu’on a fait pitié à la sainte Vierge, aux anges et aux saints, lorsqu’ils ont vu que le cœur s’arrêtoit à ce plaisir si ridicule ; qu’enfin à mesure qu’on y a donné plus de temps, on s’est aussi plus approché de la mort qui mettra fin à tous ces plaisirs. » Je demande maintenant s’il est bien facile et bien ordinaire de s’appliquer, au retour de la danse, à toutes ces considérations, que saint François de Sales croit néanmoins nécessaires pour empêcher les funestes impressions du plaisir qu’on y a cherché et goûté ?

27. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1662 — 7 février : Ercole Amante — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 25 février 1662 »

Quoi que ce ne fût qu’un ébat, Il s’y fit un fort beau combat, Avec diverses sortes d’armes, Qui pour nous étaient de doux charmes ; Dans ce Camp, le Roi secondé24 De l’Altesse du Grand Condé25 (Un des preux Héros de la Terre)26 Y parut en foudre de guerre, En Dieu triomphant et vainqueur ; Saint-Aignan, dont le brave cœur Eut toujours la Valeur pour guide, Et qui se porte en intrépide Dans les périls et les hasards, Faisait le premiers des Césars ; Rassan (qui sait l’art de combattre) L’illutre Amant de Cléopâtre, Et quantité d’autres Humains, De Chefs guerriers, Grecs et Romains. […] De grande et pompeuse entreprise, Dont était Chef Monsieur de Guise, Et qui dans ce splendide lieu, Représentait icelui Dieu.

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