Cette Princesse paroît avec son vainqueur ; ils sont entourés par un cortège enchanté et voluptueux ; es jeux, les plaisirs, les graces, l’amour et une foule d’amans fortunés composent leur suite et peignent par leurs attitudes et leurs jeux la félicité dont ils jouissent. […] Ils quittent ainsi que leur suite le lieu de la scène, pour parcourir tous les endroits délicieux du jardin enchanté(1).
Il n’est pas étonnant que l’Auteur de ce Manuscrit, après avoir rapporté tant de choses singulieres & très-curieuses, ait aussi déploré l’abus qui s’est glissé dans la suite.
Le peu de fréquentation entre les Citoyens, était une suite nécessaire de leur puissance domestique.
De même que lorsque l’on vous vient prier pour danser, il faut vous transporter à l’endroit où l’on commence, & faire les reverences que l’on fait avant de danser ; mais si vous ne sçavez pas danser, il faut faire vos excuses, soit sur le peu d’usage que vous en faites, ou sur le peu de tems qu’il y a que vous apprenez : ainsi vos reverences finies vous reconduisez cette Dame à sa place, & du même tems vous allez faire une reverence à une autre Demoiselle, pour la convier de venir faire la reverence avec vous, afin de ne point déranger l’ordre du Bal ; mais si l’on vous pressoit de danser, quelque instance que l’on vous fit, ayant refusé une fois, il ne faut pas danser dans tout le Bal, parce que ce seroit offenser la personne qui vous a prié d’abord, ce qui se doit observer d’un sexe comme de l’autre : comme aussi ceux qui ont la conduite d’un Bal, d’être attentif que chacun danse à son tour, afin d’éviter la confusion & le mécontentement ; comme aussi lorsqu’il arrive des Masques, de les faire danser des premiers, afin qu’ils prennent ceux de leur compagnie de suite.
Ruhlmann conduisait la suite de Namouna.
Si je formais une école de Danse, je mettrais de suite en pratique ce moyen que j’ai imaginé, que je crois essentiellement utile, et que tout professeur, sans être obligé de savoir dessiner, peut employer, c’est-à-dire, que je formerais pour les élèves une espèce d’abécédaire composé de lignes droites, pour toutes les positions de leurs membres, donnant à ces lignes et à leurs combinaisons respectives, les dénominations adoptées par les géomètres, savoir de perpendiculaires, d’horizontales, d’obliques, d’angles droits, aigus, obtus, etc. Langage que je crois même indispensable dans nos leçons, en traçant sur l’ardoise ces figures par des lignes droites, comme dans l’exemple donné ici : cent élèves à la fois, ayant les yeux fixés sur ce modèle, concevront de suite, ensemble, et très facilement, leurs positions, leurs attitudes, sans que le maître soit obligé de s’époumoner par des discours longs à chacun d’eux.
J’ai dit que les principaux personnages d’un ballet ne devoient pas faire oublier les subalternes ; je pense même, qu’il est moins difficile de faire jouer des rôles transcendans à Hercule et Omphale, à Ariane et Bacchus, à Ajax et Ulisse, etc. qu’à vingt quatre personnes qui seront de leur suite. […] Diane, suivant la fable, ne voyoit Endimion, que lorsque la nuit faisoit son cours, et dans le tems où les mortels sont livrés au sommeil : cela ne doit-il pas exclure toute suite ?
J’ai dit que les principaux personnages d’un Ballet devoient être oubliés pour quelques instants ; j’imagine en effet qu’il est moins difficile de faire jouer des rôles transcendants à Hercule & Omphale, à Ariane & Bachus, à Ajax & Ulisse, &c. qu’à vingt-quatre personnes qui seront de leur suite. […] Diane, suivant la fable, ne voyoit Endimion que lorsque la nuit faisoit son cours, & dans le temps où les mortels sont livrés au sommeil ; cela ne doit-il pas exclure toute suite ?
Dans les suites, quelques Empereurs allèrent encore plus loin, et nous voyons, dans des Monuments anciens, que des Pantomimes furent élevés à la dignité de Prêtres d’Apollon, toujours briguée par les noms les plus illustres72.
Les Nations intéressées aux différentes parties de son action, les triomphes de ses héros, les fêtes générales introduites avec goût dans ses dénouements, offraient alors les moyens fréquents de varier, d’embellir, de peindre les mouvements de joie populaire, dont chacun des instants peut fournir à la Danse une suite animée des plus grands tableaux.
Le danseur osera-t-il, à la suite, tourner à terre ses huit ou douze pirouettes ?
Ce Prince avide de gloire et de triomphes vole à de nouvelles victoires il bat et met en fuite l’armée des Perses, composée d’environ 800,000 hommes ; et les suites de la bataille d’Arbelles, sont la mort de Darius, massacré par le perfide Bessus, et la destruction totale de son empire, qui devient la conquête d’Alexandre.
Et pour se mettre dans l’habitude de les faire avec facilité, c’est de les faire alternativement après un pas de Menuet, en continuant d’en faire plusieurs de suite ; outre que cela vous facilitera, c’est qu’il vous donnera de la legereté, par consequent il faut dans les commencemens les bien marquer, d’autant que vous serez toûjours le maître, lorsque vous les executerez bien, de les adoucir.
La Danse étoit si recommandable dans les premiers tems, que Lucien dit qu’elle ne fut point admise dans les jeux Olympiques, parce que les Grecs ne crurent pas avoir des prix dignes d’elles ; mais que dans la suite des tems, les habitans de la Colchide l’ajouterent à leurs jeux publics : ce qui passa en usage chez les Grecs, chez les Romains, & presque dans toutes les villes du monde. […] Par la suite des tems les plus honnêtes gens cultiverent la simple Danse en Crete, convenable à la société civile : il se forma des Maîtres pour l’instruction de cet Art ; desorte que la Danse devint le passe-tems non seulement des personnes de condition, mais aussi du peuple. […] Ce n’étoit pas seulement à bien danser que les Anciens faisoient consister l’art de la Danse, mais en ce que l’Oracle de la Pythie avoit prononcé, qu’il falloit qu’un bon Danseur ou qu’un bon Pantomime se fît entendre aux spectateurs par ses mouvemens, de même que si le Comédien parloit : ce qui fut prouvé devant Démétrius Philosophe Cynique, qui disoit que ce n’étoit qu’une suite de la Musique, à laquelle on avoit ajoûté des gestes & des postures, pour faire entendre ce qu’elle jouoit ; mais qu’elles étoient le plus souvent vaines & ridicules, & qu’on se laissoit tromper à la mine & à l’habit, aidé des gestes & de l’harmonie. […] La suite nous fera voir que les Auteurs qui ont parlé de l’art de la Danse, n’ont point porté leur imagination au-delà de l’étendue de son excellence, à la considerer dans toutes ses parties ; ce qui paroîtra fort opposé à l’opinion du vulgaire.
Leur première raison pour les condamner, « c’est qu’elles ont toujours été les effets, les suites et les dépendances de très-grands vices, comme d’intempérance, d’impudicité. Là où la sobriété sera plus étroite, les danses ne seront point ; mais à la suite des grandes chères et des banquets… Qu’il n’y avoit point de danses en la compagnie de Jésus-Christ et de saint Jean-Baptiste, mais en la cour d’Hérode où toute souillure régnoit, jusqu’aux incestes ». […] Pour détruire cette idée, ils font remarquer que, selon l’idée juste qu’on en doit avoir, « elles ont leur origine dans de très-grands vices, et que la forme et les fins sont contraires à beaucoup de vertus et de devoirs chrétiens, étant allèchement de péché ; bref, les danses mènent avec elles une suite de beaucoup d’inconvéniens ». […] Pour détruire ce vain prétexte, les ministres, auteurs de ce traité, font voir que des mariages qui ne se feroient que par une suite des passions excitées par les danses, sont bien plus propres à en montrer le danger et le mal, qu’à les justifier, et que de tels mariages ayant un aussi mauvais principe, ne peuvent guère être chrétiens ; mais que quand même de pareils mariages produiroient de très-grands avantages temporels, les danses qui auroient été le moyen d’y parvenir, n’en seroient pas plus légitimes.