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60. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la poétique du ballet et de l’opéra »

Il était faible quand il marchait sur les pas d’autrui, et presque toujours parfait, quelquefois même sublime, lorsqu’il suivait le feu de ses propres idées. […] Quinault a coupé tous ses poèmes pour la grande déclamation : il ne pouvait pas alors avoir une autre méthode, parce qu’il n’avait que des sujets propres à la déclamation ; que d’ailleurs on connaissait à peine la danse de son temps, et qu’elle n’occupait qu’une très petite partie de la représentation. […] En France, lorsque Corneille et Molière créèrent la tragédie et la comédie, ils profitèrent des fautes des Romains pour les éviter ; et ils eurent assez de génie et de goût pour se rendre propres les grandes beautés des Grecs, et pour en produire de nouvelles, que les Sophocles et les Aristophanes n’auraient pas laissé échapper, s’ils avaient vécu deux mille ans plus tard. […] De nos jours le fond de la féerie, dont nous nous sommes formés une idée vive, légère et riante, a paru propre à produire une illusion agréable, et des actions aussi intéressantes que merveilleuses.

61. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre troisième — Chapitre II. De la Danse théâtrale des Grecs »

Chacun est son propre oracle, et regarde, comme une entreprise sur ses droits, les soins charitables que quelques Citoyens plus éclairés et mieux instruits, prennent quelquefois de l’éclairer et de l’instruire.

62. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Médée. Ballet tragique. » pp. 65-74

Elle éloigne ses enfans, elle évoque les élémens, les enfers et les dieux ; elle change le sallon en une grotte épouvantable ; la haine, la jalousie et la vengeance accourent à sa voix ; elle leur commande de servir sa fureur, et ces filles de l’enfer lui présentent le feu, le fer et le poison ; elle ordonne au feu de renfermer dans un coffret qu’elle destine à Créon les matières les plus combustibles, et les flammes les plus actives ; elle commande au poison de répandre ses venins mortels et ses vapeurs empestées sur un bouquet de diamans, que sa cruauté réserve à Créuse ; elle demande au fer un instrument propre à assouvir sa rage ; il tire de son sein un poignard, que la jalousie, la haine et la vengeance présentent à Médée. […] Créon, après avoir uni Jason à sa fille, le couronne de sa propre main, et le conduit au trône ; le peuple tombe aux pieds du nouveau Roi ; les cris d’allégresse éclatent de toutes parts ; le bruit des timballes et des trompettes retentit dans les airs ; le peuple applaudit au choix de Créon.

63. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Discours préliminaire. » pp. -

Ce qui plaît aux sens et flatte cette cupidité, est ce qui, pour l’ordinaire, les détermine ; et ils ont tant d’amour pour leurs propres foiblesses, qu’il n’est rien qu’ils ne fassent pour les défendre et les soutenir. […] La victoire de la vérité en nous et sur nous est notre propre victoire, puisqu’elle ne peut vaincre en nous, qu’en nous rendant nous-mêmes victorieux du démon, du monde et de notre propre concupiscence. […] Il viendra un temps que les hommes ne pourront plus souffrir la saine doctrine, et qu’ayant une extrême démangeaison d’entendre ce qui les flatte, ils auront recours à une foule de docteurs propres à satisfaire leurs désirs ; et fermant l’oreille à la vérité, ils l’ouvriront à des fables. […] Je vous dirai donc, pour toute réponse, que vous n’avez qu’à consulter votre propre conscience ; car je suis assuré qu’elle est assez éclairée pour vous répondre très-justement.

64. (1881) Albine Fiori « Albine. Le dernier roman de George Sand — Sixième lettre. Juste Odoard à Mlle de Nesmes, à Lyon. » pp. 433-445

Derrière elle son père, une espèce de petit Polichinelle blême et crasseux, s’était fait une sorte de cache-nez du maigre châle de sa fille à laquelle il avait donné son propre vêtement pour la mieux préserver. […] c’est juste le commencement de ma propre histoire ! […] D’abord j’eus, pour la tenue décente du voyage, une robe propre et deux chemises, avec des bas et un chapeau de paille à rubans. […] De tendresse et d’indulgence, il ne fallait pas lui en demander ; j’étais sa chose, et pourvu que je fusse toujours propre, reluisante et fonctionnant bien, comme sa montre, il était content de lui et de moi.

65. (1623) Apologie de la danse et la parfaite méthode de l’enseigner tant aux cavaliers qu’aux dames [graphies originales] « Methode povr les dames. » pp. 53-69

Et d’autant que les danses les plus vsitees sont les plus nobles & necessaires, & par consequent plus sortables à mon dessein, & que pour s’acquitter dignement d’icelles, les pas & les démarches plus naturelles sont non seulement les plus requises aux Dames, mais sans comparaison les plus propres pour leur acquerir vn port naïf, & vne action bien plus belle, qu’vn meslange confus de diuerses decoupeures & agitation de corps esloigné de toute bien seance, & que les bransles qui sont tous plains de grauité & de modestie, sont aussi plus propres pour leur asseurer la grace & adoucir l’air : ce n’est pas sans raison que ie veux commencer par là. […] Car celles-là sont fort blasmables qui par timidité ou par desdain, desobligent (par vn ie ne sçay pas danser) ceux qui leur font l’honneur de les en prier, & quoy qu’elles croyent en estre honnestement quittes par telles ou semblables paroles, qui sans doute auroient bonne grace, si elles estoient priees de quelque autre danse, ne laissent pas pourtant en celle-cy où la qualité de leur excuse se change en pur refus d’offenser la courtoisie d’vn Caualier que la honte de se veoir refusé feroit volontiers rougir, s’il n’auoit la grace assez asseuree, ou n’estoit d’humeur propre pour tourner le tout en raillerie.

66. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre premier — Chapitre VIII. De la Danse sacrée des Égyptiens »

Leurs Prêtres qui l’avaient formée des notions primitives et de celles que le voisinage des Hébreux leur avait données, enveloppèrent d’un voile sombre une croyance et des superstitions qui n’étaient pas moins obscures à leurs propres yeux, qu’aux regards mêmes des Peuples qu’ils feignaient d’instruire.

67. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 12 juin. « Shéhérazade ». — Le pas de deux de la « Belle ». »

Puis, quand Vladimiroff enlève la ballerine dans les airs ce n’est pas un poids mort qu’il porte : car nous voyons Tréfilova plier avec cette grâce parfaite et un peu absente qui lui est propre et croiser les chevilles.

68. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre VI. Objection : Il faut se récréer quelquefois. » pp. 179-187

Bossuet propose un moyen qui seroit bien propre à dégoûter des dangereux ou criminels plaisirs de ce monde, quels qu’ils soient, des chrétiens sur qui les grands objets de la Religion feroient les impressions qu’ils doivent y faire. […] C’est pourquoi je les propose d’après cet illustre évêque, et en employant ses propres paroles.

69. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre IX [X] » pp. 97-106

Je vous ai déjà prouvé que les anciens avoient confondu les mots propres à désigner les choses. […] Quant a la déclamation, on me permettra de dire que la nôtre est plus sage, plus vraie et bien plus naturelle que celle des Grecs et des Romains et que le costume adopté par notre scène Française, s’avoisine de la vérité, autant que celui des anciens s’en éloignoit ; tout étoit contre nature dans l’accoutrement de leurs acteurs ; 1’homme disparoissoit : un art bizarre lui enlevoit sa forme et ses proportions ; sa tête enveloppée dans une seconde tête monstrueuse ; sa voix métamorphosée en voix de Stentor ; ses bras paralisés pas l’établissement d’un gésticulateur ; tout cet attirail, dis-je, le privoit des moyens propres à fortifier ]‘éxpréssion du discours, et à y ajouter de l’énergie.

70. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Euthyme et Eucharis. Ballet héroï-pantomime. » pp. 51-63

Il vient présenter d’autres victimes aux Témessiens en échange d’Eucharis, et il est disposé, en cas de refus, d’offrir sa propre vie, pour sauver celle de l’objet qu’il adore. […] Elle lui exprime les sentimens les plus tendres, elle veut le couronner de ses propres mains.

71. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 17 avril. « En bateau ». — Le préjugé du rythme. »

Autonome, elle se suffit à elle-même ; pour exprimer avec plus de plénitude son rythme propre, rythme corporel, elle demande sa collaboration à la musique.

72. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre VI. Sur le même sujet. » pp. 35-39

a-t-elle placé avec justesse les accens propres à l’expression des paroles ?

73. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre XIII. » pp. 73-76

Elles furent plus vastes et plus grandioses; L’orchestre et les chœurs chantans furent augmentés, et ces changemens, heureux donnèrent à l’opéra le caractère de grandeur et de majesté qui lui est propre et qui lui manquoit.

74. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre II » pp. 10-20

La peinture et la sculpture enrichissoient ces pompeux édifices si propres à perpétuer la gloire des artistes, et à porter leurs noms au temple de l’immortalité. […] L’idée des trones d’arbres employés dans les cabanes lui donna celle des colonnes ; les feuilles de différentes espèces, les fleurs, les coquilles, les congélations, les animaux, enfin les thermes, les caryatides, les grouppes d’enfans, les statues ; mais toutes ces choses ne sont que des accéssoires propres à orner, et à enrichir l’architecture, l’exécution appartient à la sculpture.

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