À sa voix, accourent alors les différents personnages que cette Muse introduit sur la Scène. […] Ce n’est plus une figure triste, fâcheuse, dégoûtante : c’est un personnage vif, gai, amusant, dont la parure et les discours sont désormais l’ouvrage aimable des grâces.
Après avoir avancé qu’on pouvoit traiter les plus grands sujets avec quatre principaux personnages, je n’ai pas prétendu exclure les rôles secondaires, tels que ceux de confidens ; je n’ai pas voulû non plus bannir les choeurs agissants et expressifs ; à l’exemple des Grecs, ils peuvent être employés dans quelques circonstances, soit pour perpétuer l’action, soit pour participer à celle qui se passe devant eux ; ces choeurs produiront sans doute un grand effet, s’ils sont confiés aux seconds acteurs et aux Coriphées ; mais ces acteurs et ces Coriphées gâteront tout s’ils ne sont exercés à la pantomime et à l’art expressif des gestes. […] Les ombres heureuses offrent tous les âges et toutes les conditions ; les héros, les héroïnes, les poètes, les philosophes et les orateurs agiront, l’adolescence et l’enfance danseront ; c’est à l’imagination du peintre à tracer un vaste tableau ; s’il se contente de faire une allée d’arbres, terminée comme il est d’usage par une petite montagne, le maître de ballets se trouvera dans l’impossibilité de distribuer tous ces personnages sur un fond aussi étroitement combiné ; car il lui faut des berceaux, des allées, de petites collines, des bancs placés par la nature, des eaux tombant de terreins inégaux. […] On ne peut se dispenser de varier le costume, puisque les personnages le sont à l’infini. […] Mais ce ballet ne peut être bienfait, si le maître n a pas a toutes ses répétitions les terreins, les plate-formes et les colines ; il ne s’agit pas d’en marquer les places avec du blanc ou du noir ; il faut pour qu’il opère juste, que tout soit en place, de manière à ce qu’il puisse former ses groupes, distribuer ses personnages et imprimer à chacun d’eux, le caractères, les attitudes et les mouvemens qui leur conviennent(1). […] Si Agamemnon, Clitemnestre, Achille et Iphigenie se trouvent en scène, voilà quatre rôles à enseigner ; chacun des acteurs à un intétêt séparé, des sentimens opposés, des vues différentes ; chacun d’eux doit avoir le caractère de la passion qui l’agite ; il faut donc que le maître de ballets se pénétre de la situation intérieure de ces quatre personnages ; il faut qu’il les représente tous, qu’il fasse les gestes qu’ils doivent imiter, que sa physionomie s’enflamme au dégré juste des sensations que chacun d’eux éprouve ; il doit prendre le maintien, saisir l’âge et le sexe de ces quatre acteurs ; les emportemens d’Achille, la fierté d’Agamemnon, le trouble la douleur et les éclats de l’amour maternel ; l’obéissance ; et la candeur d’Iphigénie prête à être sacrifiée.
MAROTTE y fait le Personnage De la Princesse SÉMÉLÉ, Dont maint Amant avec elle est brûlé, Car cette aimable Actrice en vérité fait rage.
La Gravette de Mayolas, lettre du 8 août 1666 Il ne faut pas que notre Plume Omette la bonne coutume Qu’en ce temps elle a chacun an ; Écrivons donc comme GUSMAN, Tragédie en tout achevée, Fut représentée ou jouée Dans le Collège de Clermont, Où de grands Personnages sont Enseignants, instruisant sans cesse La plus florissante jeunesse.
Pylade ne représentoit que des sujets héroïques ; il se pénétroit si puissament des grands personnages, qu il avoit à peindre, qu’il en prenoit dans sa vie privée la hauteur, la rudesse et la fierté ; il étoit dur et insolent avec ses camarades, ne faisoit point sa cour aux grands, et insultoit même étant en scène au goût, et aux decisions du public. […] Auguste n’approuva ni l’insulte, ni la harangue de Pylade ; une cabale excitée par Batyle et Ilylas, fortifiée par le mécontentement du public, à la têète de la quelle se trouvoit un grand personnage, se forma contre Pylade ; il fut hué et sifflé : le pantomine outré d’une humiliation qu’il n’avoit pas méritée ce jour là, s’en vengea le lendemain en jouant le héros de cette cabale. Pylade l’imita si parfaitement dans son geste, dans son maintien, dans sa marche, ses manières, son air important, et saisit si bien les traits de sa physionomie, que le public reconnut le grand personnage ; et sans égard pour les titres, les emplois, et la naissance il applaudit Pylade avec transport, et se retournant ensuite vers l’illustre personnage qu’on jouoit, il le contraignit par ses applaudissemens offensans, et ses risées indécentes a quitter le théatre, Ce sénateur irrité menaça de se venger en faisant mettre le feu au théatre, et en faisant assassiner l’acteur, qui l’ayant insulté publiquement, l’avoit couvert de ridicule.
Par un Dialogue vif, ou par quelque événement adroitement amené, on fait connaître au Spectateur le sujet qu’on va retracer à ses yeux, le caractère, la qualité, les mœurs des personnages qu’on va faire agir : c’est ce qu’on a nommé, l’Exposition. […] Il se forme une sorte d’embarras dans le jeu des personnages qui intrigue la curiosité du Spectateur, à qui la manière dont on pourra le débrouiller est inconnue : c’est cet embarras qu’on appelle le Nœud.
Qu’elle se nomme proprement, Vous assurant avec serment, Que l’Actrice au joli visage,38 Qui joue icelui Personnage, Le représente, au gré de tous, D’un air si charmant et si doux, Que la feue aimable Baronne, Actrice si belle et si bonne, Et qui plaisait tant à nos yeux, Jadis, ne l’aurait pas fait mieux.
Les personnes, bien préparées À faire toutes leurs Entrées, Y jouèrent dans ce moment Leur personnage galamment.
Le Fils d’un Duc et Maréchal La Ferté, d’un air sans égal, Fut un des premiers Personnages Avec de très grands avantages.
C’est le propre de la Peinture & du Balet d’imiter & de représenter toutes sortes de sujets : mais le Balet a cet avantage sur la Peinture qui n’a jamais qu’un mouvement, toutes ces figures demeurant toujours dans la même situation ; au lieu que le Balet est une suite de mouvemens successifs : tous les personnages d’un tableau sont immobiles ; & s’ils semblent se mouvoir par les charmes de la Peinture, néanmoins ils n’ont qu’une seule action. […] Radere Jésuite, qui a travaillé sur les épigrammes de ce Poëte, dit qu’on vit sur le Théâtre des Romains les personnages de Dédale, de Laureolus & d’Orphée, dont l’un étoit mangé par un ours, l’autre attaché à une croix pour être déchiré par des vautour, & le dernier mis en piéces par les Bacchantes. […] Depuis que les Balets ont été rétablis en France, nos Rois, nos Reines & les grands Seigneurs n’ont pris que des personnages illustres de Divinitez, de Héros ou d’Héroïnes, convenables à leur dignité.
. — Des personnages éminents aux Délassements. — Montaubry le ténor. — La cause de ses fréquents enrouements. — M. […] Chaque pièce nouvelle amène un ou deux personnages éminents.
Enfin, maints autres Personnages Firent là rire les plus sages, Tout de même que les plus Fous, Et leur Sagesse eut du dessous.
C’était Mademoiselle Béjart, Qui, toute flatterie à part, Faisait très bien son personnage, Et que ladite anthropophage Occit de son trait meurtrier, À la fin, mercredi dernier : Ayant paru bonne chrétienne, Autant que bonne Comédienne, Et rempli, ce dit-on, du mieux Ce rôle des plus sérieux Que, bien ou mal, tout mortel joue Quand la Parque lu fait la moue.
Personnages. […] Cette pomme fut présentée à Pâris, et ce personnage seroit devenu fort inutile à l’action sans cette pomme et sans les ordres qu’il reçut de Jupiter par le Messager des Dieux. […] Les principaux personnages se placent sur le vaisseau ; les Jeux, les Ris et les Plaisirs les suivent successivement ; et lorsque cette troupe enjouée est embarquée, elle forme un grouppe général, distribué sur plusieurs plans.
On formait deux ou trois Quadrilles qui s’arrangeaient sur les caractères ou sujet choisis, et qui dansaient sous ce déguisement les airs qui étaient relatifs à leur personnage.