C’était ce menu fretin du corps de ballet que Roqueplan avait baptisé du nom de rats, — ce qui faisait dire à madame de Girardin : — Des rats, ces demoiselles qui n’ont déjà plus de cheveux ! […] On tint conseil, et il fut décidé que chacune de ces demoiselles aurait son compte de chaussons ouvert au magasin ; que chaque paire de chaussures, quelle que fût sa couleur, porterait un numéro d’ordre à l’intérieur, et qu’il n’en serait délivré de neuves que contre la remise des vieilles ; que cet échange, enfin, serait soigneusement consigné dans un registre spécial, sur lequel toute danseuse apposerait son nom — ou sa croix — en regard du numéro des chaussons rapportés et emportés… Je me rappelle avoir rencontré un jour mademoiselle Malo toute éplorée… On venait de lui infliger une forte amende : — Pourquoi cela ?
Ils inscrivirent le nom de Fanny Elssler en caractères gigantesques sur leurs affiches. […] Le nom de Fanny Elssler fut donné à l’une des chaloupes du Great Western. Les chemins de fer imitèrent cet exemple ; une compagnie baptisa du même nom sacré une de ses locomotives. […] Toutes sortes de marchandises portaient son nom. […] Le nom de l’artiste retentissait comme une fanfare de victoire, même avant que la bataille ne fût engagée.
Dans les suites, quelques Empereurs allèrent encore plus loin, et nous voyons, dans des Monuments anciens, que des Pantomimes furent élevés à la dignité de Prêtres d’Apollon, toujours briguée par les noms les plus illustres72.
Mlle d’Etchessary a exécuté avec plusieurs élèves (pourquoi une éducatrice fait-elle parader les noms de ses élèves sur un programme ?)
Sa danseuse s’appelle Iris Rowe ; il y a un an ou deux c’était là le nom ignoré d’une petite dancing-girl ; dans un an ou deux ce sera celui éclatant, d’une étoile.
» Alors, ému jusqu’aux larmes et tremblant de tout mon corps, je lui présentai le bouquet en bégayant : « Mademoiselle, au nom des jeunes gens de la ville… — C’est bien, c’est bien, messieurs, dit le père en saisissant le bouquet qu’il remit à sa fille. » Et, parlant avec un accent italien exagéré : « Nous sommes étrangers et ma fille ne parle pas assez le français pour vous répondre. […] Puis elle me demanda mon nom et, comme je lui remettais ma carte, elle me regarda comme si, n’ayant pas encore observé ma figure, elle voulait en garder le souvenir. […] Elle me serra encore la main et ajouta à voix basse : — Ne prononcez pas mon nom. […] — Le château d’Autremont, on m’a dit ce nom-là ; et qu’allez-vous faire dans ce château ?
(B) Brandons Brandons, danse des brandons ; on exécutait cette danse dans plusieurs villes de France, le premier dimanche de carême, autour des feux qu’on allumait dans les places publiques ; et c’est de là qu’on leur avait donné le nom de brandons. […] Il n’y a guère de nom de province qu’on n’ait donné à quelqu’un des branles Français ; il y a des branles de Bourgogne, du Barrois, et de Bretagne. […] Il se fait de face, en tournant, et de côté ; et on lui donne alors ces noms différents.
*** On aurait tort, du reste, de croire que ce foyer de la danse, — dont le nom seul sème d’étranges picotements le long des notaires de province et des « bons jeunes gens » de Paris, — soit un lieu où l’on « fasse des mots » comme dans une pièce de Dumas ou de Gondinet. […] Les noms de Vienne, Londres, Naples, Milan, Turin, lui sont connus et familiers, parce que l’on danse à Vienne, Londres, Naples, Milan, Turin ; parce qu’elle espère y danser elle-même le jour où elle quittera l’Opéra de Paris. […] Leur attitude gauche et embarrassée excita les rires, tout d’abord ; puis, quelques-uns de leurs clients les reconnurent, et se mirent à les appeler par leur nom.
Nicola Guerra, héritier d’un nom glorieux, sont d’un métier sûr ; le maître de ballet a délibérément renoncé à toute recherche de formes historiques à exploiter et à renouveler pour l’occasion ; il a préféré appliquer sans pédantisme et avec maintes trouvailles heureuses les procédés consacrés par l’école.
Et c’est Bronislava Nijinska, la sœur de Vatslav au nom glorieux, qui détient le commandement suprême des forces moscovites.
Madame, de tous admirée, Qui représentait Citérée, Et pour régner sur tous les Dieux, S’élevait de la Mer aux Cieux, Étant indisposée, ou lasse, A cédé sa brillante place À certaines aimable Beauté41 Dont tu vois le nom à côté,42 Qui, comme jeune, belle et sage, Joue assez bien ce Personnage.
Gentlewoman de nom et d’armes. — Madame mère. — Marconnay. — Noblesse de pif. […] *** C’étaient, enfin, les Brach, les Volter, les Villiers, les Ribe… Et puis, la bande des rats de l’époque : Nini, Salaba, Travers, Bélardel, Jousset, Accolas, Vauthier, Desvignes ; Gauguin, qui aimait tant Régnier, de l’Ambigu ; Guénia, que Faure protégeait ; Subra, la sœur aînée de celle d’aujourd’hui, qui allait jouer la tragédie dans la banlieue sous le pseudonyme de Constance Léger, et qui joue maintenant sous son nom la comédie à l’étranger ; Pourchet qui déclarait si volontiers : « L’Empereur a dit comme ça à mon beau-frère… » Travers, qui obtenait tant de succès dans une romance de sa composition : J’avais quinze ans et j’étais jeune fille… et la petite Paillier, qui, complimentée par un abonné sur son minois de bergerette à la mode du siècle dernier, s’écriait en s’adressant aux camarades : — Comprenez-vous c’ t’ animal-là qui vient me dire que je ressemble à un Boucher !
Je grossirai les Dictionnaires des Auteurs vivans : que j’aurai de plaisir à voir mon nom moulé dans un Livre où l’on ne met sans doute que celui des gens illustres !
Celui-ci l’étudia, mit la main… à la pâte et s’entendit avec un ancien pharmacien de l’armée, du nom de Frère, pour mettre en vente le nouveau produit. […] Le nom de Véron vivra éternellement dans les annales de la musique ; il a embelli le temple de la déesse, mais la déesse, elle-même, il l’a jetée à la porte. […] « Il égaye, écrivait Théophile Gautier, et rend vivantes les représentations, qui, sans lui, seraient mornes et froides ; il est la mèche du fouet qui fait bondir l’acteur et le précipite au succès ; il donne du cœur à la jeune première qui tremble, et desserre la gorge de la débutante qui ne pourrait, sans lui, laisser filtrer un son perceptible ; ses applaudissements sont un baume pour l’amour-propre blessé des auteurs, qui oublient aisément qu’ils ont été commandés le matin… « Le claqueur n’est, du reste, qu’une nature admirative un peu exagérée40. » A l’époque où Véron prit possession du fauteuil directorial, ces natures admiratives étaient commandées à l’Opéra par un chef habile et majestueux, Auguste, devenu tellement illustre sous ce prénom, qu’il eût été dérisoire d’y ajouter son nom de famille, Levasseur, de même qu’il eût été malséant de faire suivre le nom de Louis XIV de celui de Capet. […] On y voit les plus grands noms au bas des billets les plus humbles, les plus obséquieux.
On en vit même une grossière imitation sur des boîtes de plumes qui portaient le nom de Fanny Elssler. […] Les restaurants imaginèrent des plats à la cachucha ; on les faisait minuscules, sous prétexte qu’ils devaient être aussi légers que la danse dont ils portaient le nom. […] Ce nom qui lui était si cher n’est pas prononcé dans Emaux et Camées, où figure cependant une danseuse moins illustre, Mlle Forster. […] L’un d’eux, un commerçant du nom de Maillefer, prétendait que les claqueurs étaient ivres. […] On livra à l’indignation publique le nom d’Auguste, qui avait, dit le Bon Sens, « lancé contre les malheureux siffleurs sa meute de chiens enragés ».