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47. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XII. » pp. 315-361

Le Palatinat, le Wirtemberg, la Saxe, le Brandebourg, l’Autriche & la Boheme fournissent aux Orchestres des Princes Allemands une quantité d’excellents Musiciens & de grands Compositeurs. […] Chacun chante sa partie & compte ses temps avec exactitude ; ces Concerts dictés par la simple nature & exécutés par les gens les plus vils ont un ensemble que nous avons de la peine à faire saisir à nos Musiciens François, malgré le bâton de mesure & les contorsions de celui qui en est muni. […] L’Orchestre de l’Opéra, est sans contredit le centre & la réunion des Musiciens habiles ; il n’est plus nécessaire de les avertir comme autrefois qu’il y a deux dieses à la Clef. […] Il en est de la Danse, comme de la Musique, & des Danseurs comme des Musiciens ; notre Art n’est pas plus riche en pas fondamentaux que la Musique l’est en notes ; mais nous avons des Octaves, des Rondes, des Blanches, des Noires, des Croches, des doubles Croches & des triples Croches ; des temps à compter & une mesure à suivre ; ce mêlange d’un petit nombre de pas & d’une petite quantité de notes offre une multitude d’enchaînements & de traits variés ; le goût & le génie trouvent toujours une source de nouveautés, en arrangeant & en retournant cette petite portion de notes & de pas de mille sens & de mille manieres différentes ; ce sont donc ces pas lents & soutenus, ces pas vifs & précipités, & ces temps plus ou moins ouverts qui forment cette diversité continuelle.

48. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre IX. Du Ballet Moderne »

Cependant, à force de réflexions et de complaisance, on souffrit enfin, au Théâtre Lyrique, deux sortes de plaisir ; mais ce genre trouvé par la Motte, dont on n’attribua le succès, suivant l’usage, qu’au Musicien qu’il avait instruit et guidé, nous débarrassa du mauvais genre que Quinault avait introduit sous le titre de Ballet.

49. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre premier. De la Danse en général, suivant l’opinion des Anciens. » pp. 1-32

Pausanias a crû que les Musiciens, les Pantomines & les Danseurs ont été les premiers Comédiens chez les Grecs : il y a aussi eu des femmes excellentes Pantomimes, entre autres Thymele à Rome, du tems de Domitien. […] Ces peuples avoient encore des danses particulieres en certaines fêtes, & d’autres solemnitez instituées par des Législateurs, qui étoient d’excellens Danseurs & Musiciens, comme Orphée, Linus, Musée, Licurgue. […] Il y a, dit-il, un Traité curieux fait par Thoinet Arbeau, imprimé à Langres en 1588, intitulé Orchesographie : c’est le premier ou peut-être le seul qui a noté & figuré les pas de la Danse de son tems par des caracteres, de la même maniere qu’un Musicien note le chant & les airs ; on ne le trouve plus, ou du moins il est devenu fort rare ; à plus forte raison ceux qui ont été faits sur cette matiere depuis trois ou quatre mille ans par les Egyptiens, les Grecs & les Latins : mais j’ose dire qu’il est surprenant que M. de Furetiere qui a lû les œuvres de Platon, n’ait pas fait mention de ce qu’il rapporte au sujet des caracteres hiéroglifiques inventez par les Egyptiens pour la description de la Danse, comme on les trouve dans la Corographie de Feuillet, dont je parlerai plus amplement.

50. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 5 mars. Pour le ballet français. Ballets russes ; ballets français. — Une variation de « Sylvia ». — « Fox-Péri ». — Juliette Péri. »

Mais si chez le musicien ce dialogue se revêt de toutes les splendeurs de l’invention harmonique, s’amplifie par les timbres éclatants des instruments à vent, le débit du maître de ballet apparaît monotone et mesquin.

51. (1797) Essai ou principes élémentaires de l'art de la danse, utiles aux personnes destinées à l'éducation de la jeunesse « [Conclusion] »

L’histoire nous a transmis les prodiges des Protées, des Empuses, des Pilades et des Bathiles ; ils ne se bornaient pas à des pas légèrement exécutés, à des attitudes régulières, si l’on veut, mais sans âme et sans vie : inspirés par le génie de leur art, ils exécutaient par son secours ce que le poète produit avec des paroles, le musicien avec des sons, le peintre avec des couleurs, le statuaire avec du marbre, c’est-à-dire qu’avec des pas et des gestes ils formaient de grands tableaux et représentaient des fables théâtrales, des véritables drames qui avaient leur exposition, leur nœud et leur dénouement.

52. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre première. » pp. 8-13

Les Italiens sont à cet égard bien plus sages que les Français ; mais à défaut de graveurs il y a un grand nombre de copistes, tous musiciens ; et comme il paroît toutes les années soixante opéras nouveaux, les copistes voyagent, correspondent entre eux, font des échanges, et n’écrivent que les Ariettes, les Duo, les grands Récitatifs avec accompagnemens, les Cavatines, les Trio, les Quatuors, les Finales, c’est à dire, tous les morceaux qui ont été vivement applaudis par le public, et qui portent avec le caractère de la nouveauté, l’empreinte du goût et le cachet brulant du génie.

53. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XXIV, comment m. claretie m’a décidée à écrire ce livre » pp. 272-285

Je n’avais pas très bien compris ce qu’il avait dit, toutefois comme je sentais que c’était une inconvenance, j’essayai de le défendre, en alléguant qu’il avait répété toute la journée, que la moitié des musiciens étaient allés jouer à l’Opéra et ne lui avaient envoyé que des doublures. […] Claretie sût que nous avions de très bons musiciens à l’orchestre, malgré qu’ils ne fussent pas au théâtre ce soir-là.

54. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Préface. » pp. -

On regarde encore les Egyptiens comme les premiers inventeurs de l’Orchesographie, ou art de décrire par divers caracteres toutes sortes de danses sur le papier, comme les Musiciens ont fait les airs par des notes de différentes valeurs.

55. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 8 janvier. Esquisse pour un portrait de Mlle Camille Bos. — les Ballets Léonidoff. — « l’automne » et les « chansons arabes ». »

Le choix des matières musicales est fort honorable — si toutefois il est honorable d’utiliser l’ascendant de grands musiciens défunts pour corser l’intérêt de cette chorégraphie « second hand », comme dit l’Anglais.

56. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre XIII. » pp. 181-196

La Chorégraphie 1 dont vous voulez que je vous entretienne, Monsieur, est l’art d’écrire la danse à l’aide de différens signes, comme on écrit la musique à l’aide de figures ou de caractères désignés par la dénomination des notes, avec cette différence qu’un bon musicien lira deux cens mesures dans un instant, et qu’un excellent chorégraphe ne dêchiffrera pas deux cens mesures de danse en deux heures. […] Il réunissoit aux charmes de la voix, un goût et une expression admirables, il étoit aussi habile musicien qu’il étoit excellent acteur ; talent rare chez nos chanteurs François.

57. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XIII. » pp. 362-395

La Chorégraphie 7 dont vous voulez que je vous entretienne, Monsieur, est l’Art d’écrire la Danse à l’aide de différents signes, comme on écrit la Musique à l’aide de figures ou de caracteres désignes par la dénomination de Notes, avec cette différence qu’un bon Musicien lira deux cents mesures dans un instant, & qu’un excellent Chorégraphe ne déchiffrera pas deux cents mesures de Danse en deux heures. […] Il réunit aux charmes de la voix un goût & une expression admirable ; il est aussi habile Musicien qu’il étoit excellent Acteur, talent rare chez nos Chanteurs François.

58. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre deuxième — Chapitre II. Des Fêtes de la Cour de France, depuis 1560 jusqu’en l’année 1610 »

Le Mardi 18 Octobre, le Cardinal de Bourbon fit son Festin de Noces en l’Hôtel de son Abbaye Saint-Germain des Prés, et fit faire à grands frais, sur la rivière de Seine, un grand et superbe appareil d’un grand Bac accommodé en forme de Char triomphant, dans lequel le Roi, Princes, Princesses et les Mariés devaient passer du Louvre aux Pré-aux-Clercs, en pompe moult solennelles, car ce beau Char triomphant, devait être tiré par-dessus l’eau, par d’autres bateaux déguisés en Chevaux Marins, Tritons, Dauphins, baleines et autres monstres Marins en nombre de vingt-quatre, en aucuns desquels étaient portés à couvert au ventre desdits monstres, Trompettes, Clairons, Cornets, Violons, Hautbois, et plusieurs Musiciens d’excellence, même quelques de feux artificiels, qui pendant le trajet devaient donner maints passe-temps, tant au Roi qu’à 50 000 personnes qui étaient sur le rivage ; mais le mystère ne fut pas bien joué, et ne put-on faire marcher les Animaux ainsi qu’on l’avait projeté, de façon que le Roi ayant attendu depuis quatre heures du soir jusqu’à sept aux Tuileries, le mouvement et acheminement de ces animaux, sans en apercevoir aucun effet ; dépité, dit, qu’il voyait bien que c’étaient des bêtes qui commandaient à d’autres bêtes ; et étant monté en Coche s’en alla avec les Reines et toute la suite, au Festin qui fut le plus magnifique de tous ; nommément en ce que ledit Cardinal fit représenter un Jardin artificiel garni de fleurs et de fruits, comme si c’eût été en Mai, ou en Juillet et Août.

59. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Préface. » pp. -

Ses premiers essais furent des coups de Maître, & il partagea toûjours legitimement les suffrages que le Musicien s’attiroit de plus en plus.

60. (1845) Notice sur La Sylphide pp. 3-23

Il y faut mettre bien de la malice et de la grâce : un peu de jeunesse et de beauté n’y saurait nuire ; que le décorateur soit habile à la façon de Ciceri ou de Feuchères, que le musicien s’abandonne à ses inspirations les plus charmantes ; le musicien de la Sylphide s’appelle d’un nom terrible et difficile à prononcer : Schneitzhoffer.

61. (1910) Dialogue sur la danse pp. 7-17

Ingres parce que j’ai un vif sentiment de l’égalité entre les arts et, malgré la liberté de mes opinions sur l’avenir de la chorégraphie, je vous admire, mademoiselle, plus que la plupart des poètes ou des musiciens vivants.

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