La mort d’Auguste, et celle de Mécènes présagèrent la chûte des beaux arts ; les Batyle, et les Pylade disparurent. […] Enfin ces Mimes fûrent rappellés encore à la mort de Domitien, et se soutinrent jusqu’au règne de Trajau, mais cet Empereur envisageant les spectacles pantomines comme une école ouverte à l’indécence, et au libertinage, les chassa sans retour. […] Les arts prirent encore le fuite pour se dérober à la fureur des peuples barbares, qui ravageoient l’empire, et y répandoient la terreur et la mort ; ils errèrent de climats en climats, et ne trouvèrrent dans leur course ni asile, ni protection, ni secours. Les grands hommes finissent, je le repète encore ; mais la mort, en exerçant son empire, ne peut détruire leurs chefs-d’oeuvre.
« Je pleurais, dit-il, sur le Mont Apennin la mort de la tendre Eurydice. […] Elle fut terminée par la mort du Sanglier de Calydon, qu’ils offrirent au jeune duc, en exécutant des Ballets de Triomphe.
Le squelette armé de la faux évoque la mort.
Les Horaces partent ; leur père et Procule les suivent, Fulvie fait mille tendres vœux pour leur victoire ; mais s’appercevant que Camille change de visage, et que les signes de la mort s’impriment sur ses traits, elle vole à elle. […] Le dernier des Curiaces qui, déjà blessé ne peut opposer qu’une foible défense, reçoit la mort ; Horace, en le privant du jour l’immole aux mânes de ses frères, et à la liberté des Romains, qui poussent vers le ciel des cris d’allégresse et de reconnoissance. Les Albains quittent leur camp, enlèvent leurs morts, et expriment leur désespoir. […] L’amour de la patrie ne ferme cependant pas son ame à la douleur qu’il éprouve d’avoir immolé Camille ; il ne peut se souvenir de l’atrocité de son crime, sans frémir d’horreur ; il compare ensuite avec une ame philosophique, ses trophées avec ses chaînes : il attend la mort avec autant de tranquillité que de résignation : il s’assied un instant ; il se retrace le passé ; il regarde avec plaisir ses couronnes et ses trophées, qui seront d’éternels monumens de sa valeur, de sa gloire, de ses malheurs et des services importans que le sang des Horaces a rendus à la patrie ; puis se retraçant tout à coup les imprécations que Camille à proférées contre les Romains, il s’applaudit d’avoir méconnu son sang, et d’avoir puni une ennemie de la patrie. […] Fulvie croyant que c’est l’arrêt de la mort d’Horace, se livre au desespoir : mais quelle n’est pas sa satisfaction, lorsque lisant avec l’avidité de la crainte et de l’espérance sur les traits de son amant, elle y apperçoit les signes du bonheur et de la reconnoissance : C’est sa grace que Tullus lui envoyé, et qu’il doit autant à l’estime de son Roi qu’à l’amour du peuple.
Alors Sémiramis paraît, pâle, échevelée, la mort peinte sur son visage, et se traînant à peine. […] Il lui présente le poignard teint encore de son sang, la suppliant de lui donner la mort.
C’est ce que le sieur Beauchamps a sort bien observé dans la composition des Balets qu’il nous a donnez depuis l’établissement de l’Opéra en France, & que le sieur Pecourt son éleve a continué avec succès depuis sa mort. […] Les Anciens aimoient si fort ces représentations & ces démonstrations dans les spectacles du Théâtre, que quand il faloit représenter le supplice ou la mort violente de quelqu’un, ils prenoient des criminels, pour se faire le plaisir cruel de voir naturellement représenter ces violences. […] Tertulien parle encore de ceux que l’on condamnoit à paroître avec une chemise brûlante, pour représenter la mort d’Hercule : & au Traité qu’il adresse aux Martyrs, il parle de ceux qui se louoient aux Pantomimes pour porter durant quelque tems cette chemise brûlante sur le Théâtre.
Pyrrhus, profitant de la brèche que les Troyens viennent de faire à leur ville, pour y donner l’entrée à l’enorme cheval qui renfermoit des hommes armés, et que les Grecs avoient fait construire et feint d’abandonner ensuite, pour surprendre la crédulité des ennemis ; Pyrrhus tombe sur les Troyens ; il fonce dans leur ville ; il y répand le carnage et la mort et la fait incendier par ses troupes. […] Il se sauve avec un petit nombre des siens vers le temple de Jupiter, et s’efforce en vain de chercher un azile contre la mort. […] Ce Roi prosterné aux pieds de la statue de Jupiter, semble lui rendre graces de la conservation de ses jours ; mais Pyrrhus, avide d’un sang qu’il déteste, égorge Priam sur les marches de ce temple ; il l’entraîne mourant et ensanglanté au milieu de ses soldats, et ce sang, que les Grecs prennent plaisir à voir couler, est le signal de la clémence ; Pyrrhus ordonne à ses troupes de n’en plus répandre ; mais de charger de fers tous ceux qui ont évité la mort, à ce saccagement général succède la destruction et la ruine totale de la ville et du palais de Priam consumé par les flammes.
Le but de toutes les fêtes qui fûrent données en France, depuis la mort de Louis XIV, fut toujours manqué, parce qu’on ne s’attacha qu’aux accessoires, et qu’on leur sacrifia le fond du sujet. […] Il faut que les talens qui embellissent la France, y déployent à l’envi tous les trésors des arts qu’ils cultivent ; il faut enfin, prouver à l’Europe étonnée, que les flots ensanglantés de la révolution, les guerres intestines et étrangères, la stagnation du commerce et de l’industrie, les calculs multipliés de la malveillance, les ravages de l’usure, l’anarchie des opinions, la disette et la mort, enfin que les calamités les plus effrayantes n’ont pu, enlever à la France cette troupe d’artistes célèbres, qui, dans les beaux jours de la paix, consacreront leurs plumes, leurs ciseaux, leurs burins et leurs pinceaux à immortaliser tous les grands traits de courage et de bravoure qui ont illustré nos armées. […] Il est tems de mettre un terme à ces affreuses calamités ; il est tems d’arrêter l’effusion du sang, et de cesser d’envoyer à la mort, ceux qui assurent notre subsistance et notre vie, ceux qui, font fleurir et prospérer l’agriculture, première richesse de la France, source intarissable du bonheur, de la sécurité et de la grandeur de la nation.
danser après sa mort, cela est bien effrayant ! […] D’ailleurs, quand on est jolie, jeune, amoureuse, est-ce qu’on croit à la mort ! […] Cette mort, mêlée de danse, doit vous inquiéter pour le repos de Giselle. […] Voilà minuit qui sonne, une heure inquiétante où les vivants rentrent, où les morts sortent. […] Les hommes sont trop lourds, trop grossiers, trop stupides, trop amoureux de leur vilaine peau pour mourir d’une si jolie mort.
J’ai su d’un Ami cordial, Qu’il n’est rien de plus jovial, Et que ladite Mascarade Pourrait faire rire un malade, Avec ses drôles d’incidents, Eut-il la mort entre les dents.
Qu’OLARIA, Magicienne, Qui provoque à venger sa mort, Par ses manières me plaît fort, Et que très volontiers mes Carmes Préconisent ici ses charmes !
Avec Trilby, le conte charmant de Nodier, un autre artiste, un malheureux artiste, mort d’une façon si tragique, Nourrit lui-même, a composé le ballet de la Sylphide pour le théâtre de l’Opéra, et du ballet de Nourrit, mademoiselle Taglioni a fait son chef-d’œuvre, le chef-d’œuvre de la légèreté et de la grâce ! […] — À la fin, l’horrible vieille obtient, de ses enchantements, un talisman de mort, — une écharpe rose à faire envie à toutes les filles de la terre. […] Il fait semblant de ne plus s’inquiéter de la nymphe fugitive ; il n’y pense plus ; il va de çà, de là, sans lever les yeux vers le nuage ; en même temps il tire de son sein l’écharpe vomie par l’enfer. — Fraîche écharpe d’un rose vif, frêle tissu printanier qui porte la mort. — En effet, le charme a réussi ; la Sylphide sera prise au piège. […] — Cette écharpe brillante, c’est la mort ! […] *** Il y a dans Shakspeare un passage qui exprime assez bien l’effet produit par une de ces belles représentations de la Sylphide, quand mademoiselle Taglioni dansait de toute son âme et de tout son cœur : « L’air est rempli de bruits, de sons et de doux airs qui donnent du plaisir sans jamais nuire. » Mais personne ne saurait dire combien de douleurs mademoiselle Taglioni savait mettre dans le dénouement de son drame ; on eût dit l’agonie d’un beau lis ; elle mourait peu à peu, lentement, d’une mort aérienne, l’horrible sorcière regardant d’un œil narquois cette mort funeste.
Combat entre les amis du mort & ceux d’Arlequin. […] Les Vainqueurs chargent les morts sur leurs épaules, & sortent. […] Le Théâtre représente l’Appartement du Sultan, Plusieurs Courtisans vêtus de noir & en longs manteaux, font entendre que le Sultan est mort de douleur.
Bientôt paroissent Mégère et Alecton suivies de deux démons : à la vue de Psyché, elles expriment leur joye barbare, elles se saisissent d’elle avec fureur, et ne pouvant l’arracher du palais de l’Amour, elles l’enlèvent pour la précipiter dans le séjour des morts. […] Psyché fuit avec les pas précipités de la frayeur, les monstres qui la poursuivent ; ils l’atteignent bientôt ; ils se livrent à toute leur rage, et ils accumulent tourment sur tourment ; on l’attache à un rocher, et les cruelles Euménides, armées de fouets et de serpens, lui ordonnent de le déplacer et de le traîner vers le milieu de la scène : la malheureuse Psyché, succombe en obéissant à la tâche qu’on lui impose ; elle tombe mourante sur le même rocher ; les habitans des enfers font éclater leur joye ; ils délivrent Psyché de ses chaînes ; afin de prolonger ses tourmens et sa mort. […] L’Amour exprime son désespoir ; il jure par le Styx qu’il triomphera des Enfers et qu’il arrachera Psyché à la mort qu’on lui prépare : il disparoît. […] Psyché sans mouvement et étendue sur la terre va recevoir la mort.
La science et la raison commune triomphent à peu de frais : elles sont les servantes du Seigneur, qui sont devenues ses maîtresses ; et elles comptent bien hériter du domaine, quand il sera mort du cœur.