Mais comme ces mouvemens demandent un éclaircissement net, & que les Figures démonstratives dont je me suis servi dans tout le cours de ce Livre m’ont paru aussi necessaires que le discours ; c’est ce qui m’oblige de repeter cette seconde répresentation des bras, afin de ne rien omettre pour faire tous ces mouvements à propos.
Pylade, qui arrive avec les siens et qui poignarde Thoas, au moment que le Tyran lève le bras pour frapper Oreste, fait renaître le calme et la joie ; et par une transition subite et naturelle, on se livre aux expressions délicieuses de l’amitié et de la reconnoissance. […] Iphigénie, le cœur déchiré par les fonctions barbares de son ministère, se livre à sa douleur ; d’un autre côté, elle ignore le sort de sa famille ; un rêve affreux lui a peint Oreste immolé de sa propre main, Oreste, l’unique objet de ses espérances, le seul qui puisse l’arracher du temple de sang qu’elle habite ; Iphigénie en pleurs veut consulter la Déesse et effacer par ses larmes le sang dont l’autel est souillé. […] Cette résolution produit un double effet ; Oreste se livre à la douleur, et Pylade à la joie ; Oreste embrasse les genoux d’Iphigénie, pour la conjurer de revoquer un arrêt qui lui perce l’ame ; il veut être immolé ; Pylade à son tour se jette aux pieds de la Prêtresse en la suppliant d’être infléxible aux prières d’Oreste, et de ne rien changer à l’heureux choix qu’elle a daigné faire. […] Thoas se livre à toute sa fureur ; son rêve se retrace à son imagination ; il veut lui même immoler Oreste et s’élance sur lui. […] On apporte la statue de Diane sur un riche Pavoi ; on lui rend hommage et on se livre à l’expression de la reconnoissance par des danses adaptées à cet heureux événement ; on transporte ensuite la statue sur le vaisseau ; Iphigénie, Ismène, Pylade, Oreste et les Prêtresses se rangent autour d’elle.
C’est un Philosophe qui n’est sérieux qu’avec ses livres.
Imiter, contrefaire, tout en dansant, les pas, les attitudes, les manières ingénues, badines, et parfois grossières de l’habitant des campagnes qui, au son de ses instruments rustiques, se livre sans nulle retenue aux plaisirs de la danse et à des jeux que partage, avec une gaieté franche, sa compagne chérie ou son amante, c’est offrir le tableau du genre pastoral. […] Je ne connais qu’un danseur capable de se montrer avec avantage dans cette danse : mais qu’il ne se livre pas, par trop de complaisance, à plaire à d’ignorants spectateurs.
Les Juifs, à en juger par les Livres Saints, ont regardé leur danse Sacrée comme un don de Dieu, au culte duquel ils l’ont employée, quoique suivant les sentimens des Peres de l’Eglise, leur danse devant le veau d’or ait passé pour le même culte que les Egyptiens rendoient au Dieu Apis. […] Après la mort de Bacchus, les Bacchantes en qualité de ses Prêtresses, sous prétexte de rendre à ce Dieu des honneurs convenables, instituerent, à ce que dit Hérodote, Livre second, les Bacchanales, qui étoient des Fêtes où les Danses Lascives prirent leur origine.
On trouve dans le second Livre des Rois, chap. 6, que David se fit un honneur d’accompagner l’Arche d’alliance, en dansant avec la troupe des Lévites depuis la maison d’Obédédom où l’Arche étoit en dépôt, jusqu’à Jérusalem ; cette marche se fit avec sept corps de Danseurs au son des harpes & de tous les instrumens de Musique qui étoient en usage chez les Juifs, & dont on trouve la description & les figures dans le premier tome des Commentaires de la Bible du P. […] Sacrement, de la Vierge, de l’Ascension, Circoncision, Epiphanie, Dimanches, & Fête du Patron, à peine de cent livres d’amende, tant contre chacun des contrevenans, que les Seigneurs qui les auront souffert, & les Officiers qui ne les auront empêchez ; & si aucunes Foires & Marchez écheent èsdits jours, seront remises à autres subsequens : Et à cet effet sera le présent Arrest lû & publié aux Prônes des Messes Paroissiales de chacune Eglise du ressort de la Cour : Enjoint à tous Curez d’en faire les publications, & aux Substituts du Procureur Géneral des lieux d’y tenir la main, & d’en certifier la Cour dans le mois. […] La danse Sacrée étoit encore admise dans les funérailles des Payens, comme on le voit dans Platon, Livre 12 de ses Loix, en parlant de la pompe funébre des Gouverneurs d’Athenes : il dit que ceux qui formoient le convoi étoient vétus de blanc ; il y avoit autour du cerceuil deux rangs de quinze filles qui dansoient, & une autre troupe de jeunes garçons qui précedoient le corps, en dansant au son des flutes & d’autres instrumens à l’usage des pompes funébres ; les Prêtres chantoient alternativement des Hymnes & des Cantiques en l’honneur du défunt : il y avoit dans ces convois des femmes d’une extrême vieillesse & vétues lugubrement, qui faisoient les pleureuses ; elles étoient payées à proportion des larmes qu’elles répandoient. […] Ils jouissoient d’un revenu très-considérable, au rapport de Titelive, Livre premier.
Psyché exprime sa surprise et son dépit ; mais animée par le sentiment de la curiosité, elle se retire doucement, et reparoît bientôt tenant une lampe à la main ; elle approche en tremblant, elle examine avec admiration les traits enchanteurs de l’Amour, une éteincelle de la lampe tombe sur sa cuisse, le brûle et l’éveille ; il se lève en fureur, il fuit Psyché ; c’est vainement qu’elle le presse, qu’elle le prie, qu’elle tombe à ses genoux ; l’Amour est inéxorable ; il sait dailleurs, que la curiosité de Psyché la livre à toute la vengeance de Vénus ; que dans cet instant, sa puissance est subordonnée à celle de sa mère ; il court et s’éloigne de ce qu’il adore, en exprimant tout à la fois et son courroux et l’intérêt le plus tendre. […] L’Amour et Psyché paroissent ; et leur présence inattendue suspend les jeux ; à l’aspect de Psyché Vénus se livre à son courroux ; elle ne peut lui pardonner d’être la plus belle des mortelles, de lui avoir enlevé par ses charmes une foule d’adorateurs et d’avoir ravi l’Amour à son empire. […] Il se livre à son tour à tous les emportemens de la fureur et de la vengeance ; il menace sa mère, il jette loin de lui ses flèches et son carquois.
Où il doit bien s’ennuyer, le malheureux, surtout lorsqu’il se souvient de son ancienne existence… C…, puisse ce livre t’apporter quelques distractions et le faire croire pour quelques instants que tu n’as pas encore quitté Paris, la ville de joie ! […] Enfermée dans ma chambre, je compulsais tous les livres qui parlaient du cancan.
Ici, Polixène se livre à sa passion avec moins de contrainte, et Pyrrhus, au comble de ses vœux, exprime que rien n’est comparable à sa félicité. […] Ce Prince au comble du désespoir veut lui-même s’arracher la vie ; dans ce moment Polixène se jette à ses genoux ; le coup est suspendu par les regards, et les larmes de cette Princesse ; il se laisse aller dans ses bras, et il se livre aux divers sentimens qui déchirent son âme.
Orphée exprime sa reconnoissance, et la cour du Dieu des Enfers se livre à des danses que les chants d’Orphée animent. […] La présence de ce Dieu charmant ranime bientôt Orphée ; il ouvre ses yeux mourants, il se relève ; mais qu’elle est sa surprise lorsqu’il s’apperçoit qu’Euridice lui est rendue par les mains de l’Amour ; transporté de joye, il rend hommage à l’enfant de Cythère, et il partage sa reconnoissance entre l’Amour et Bacchus ; puis se retournant vers son épouse, il se livre à tous les transports de la tendresse ; les faunes, les Silvains et les Satyres s’unissent aux Bacchantes par des danses vives et voluptueuses.
Ce Négociant en refusa 150 mille livres du Milord Malbouroug, sitôt qu’il fut arrivé à Roterdam, voulant les vendre 200 mille livres. […] Ce n’est que par la perte de ces mêmes figures, que les Livres de Vitruve & d’Héron l’ancien, qui a traité des machines, nous paroissent si obscurs. De quelle utilité n’est-elle pas dans les Livres de Voyages, & y a-t-il quelque science à laquelle son secours ne soit pas nécessaire pour sa parfaite intelligence ? La Topographie, les Médailles, les Devises, les Emblêmes, les Livres de Plantes & ceux des animaux, peuvent-ils se passer de l’utilité que la Peinture est toujours prête à leur donner ? […] Les bas-reliefs des colonnes Trajane & Antonine sont des Livres muets, où l’on ne trouve pas à la vérité les noms des choses, mais les choses mêmes qui servoient dans le commerce de la vie, du tems au moins des Empereurs dont les colonnes portent le nom.
Bonnet n’en parle qu’en Historien ; il n’entre point dans cette discution, il la laisse aux Casuistes Etant obligé de rendre mon jugement sur son Livre, j’ai eu la même attention.
Le fils d’un Ambassadeur, que François I avait été déterrer comme un homme rare, qui pendant les loisirs de son emploi avait composé des livres estimés, qui à sa mort n’avait rien laissé qu’une bonne renommée.
Il n’y a pas de livre allemand sur la danse — sauf celui du charmant Oscar Bie — qui ne lui consacre mainte page enthousiaste et qui ne donne la reproduction de ses costumes et de ses attitudes.
Et, pour plaisir, plutôt que tard, Allez voir chez le Sieur BALARD, Qui de tout cela vend le Livre, Que presque pour rien il délivre, Si je vous mens ni peu ni prou ; Et, si vous ne saviez pas où, C’est à l’enseigne du Parnasse ; Allez-y donc vite, de grâce.