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78. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 10 décembre « Le Festin de l’araignée ». »

On dirait un mousse qui grimpe dans les cordages tandis que la musique, sur le pont, joue pour les autres.

79. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1662 — 7 février : Ercole Amante — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 25 février 1662 »

Les seules Danses des Planètes Pourraient remplir douze Gazettes Si l’on les voulait débiter : Mars, Apollon et Jupiter, La Lune, Vénus et Mercure, Dieux de différente nature, Jouèrent chacun leur Rollet En cet admirable Ballet, Avec tant de magnficences, Eux, et toutes leurs Influences Que leur seule déduction, (C’est-à-dire description) Est digne qu’une belle Plume Les consacrât dans un Volume.

80. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 20 mai. Le retour des « Ballets russes ». »

Le Renard, de Strawinsky, étant, selon le programme, une « histoire jouée et chantée », je me récuse moi-même en m’en remettant pour l’appréciation à qui de droit.

81. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1665 — 26 janvier : Ballet de la Naissance de Vénus — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 7 février 1665 »

Madame, de tous admirée, Qui représentait Citérée, Et pour régner sur tous les Dieux, S’élevait de la Mer aux Cieux, Étant indisposée, ou lasse, A cédé sa brillante place À certaines aimable Beauté41 Dont tu vois le nom à côté,42 Qui, comme jeune, belle et sage, Joue assez bien ce Personnage.

82. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre premier. Justes idées sur les Danses contre lesquelles on écrit. » pp. 2-10

Si en chantant on n’articule aucune parole, les airs qui se jouent sur les instrumens rappellent souvent à l’esprit des chansons très-mauvaises qu’on a eu le malheur d’apprendre, et qu’on n’a pas oubliées ; et, supposé que, dans ce temps même de la danse, ni les chansons, ni le son des instrumens et des airs qu’on y joue, n’aient pas fait d’impression, peut-on nier que cela n’ait jeté dans le cœur une mauvaise semence qui, étant demeurée cachée pendant un temps, y germe, paroît au moment qu’on s’y attend le moins, et produit enfin des fruits de mort ?

83. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre deuxième — Chapitre VII. Des Bals publics »

Les deux côtés de la salle sont occupés par quelques Masques obscurs, qui suivent les airs que l’Orchestre joue.

84. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 29 mai. Pétrouchka. L’Après-midi d’un faune. Soleil de nuit. »

Mlle Nijinska joue la ballerine en accentuant à outrance le côté grotesque, avec cette fougue qu’elle met en tout.

85. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « VI. Ballade des dames du temps jadis. » pp. 88-

Elle était née à Toulouse, en 1777, d’un père italien qui avait joué la comédie. […] Mademoiselle Bigottini, qui était devenue millionnaire, donna, le 18 décembre 1823, sa représentation d’adieux, où elle joua, — pour la première et dernière fois, — à côté de mademoiselle Mars, le rôle du page dans la Jeunesse de Henri V. […] Mademoiselle Duvernay jouait le principal rôle de cette diablerie, celui de Miranda, une sorte de lutin femelle, produit par l’enfer en goguette pour séduire la perruque de M. […] Le père Dumilâtre, — qui avait été tragédien, — venait, les soirs où ses filles jouaient, s’asseoir au parterre de l’Opéra. […] Delphine, — la blonde, — déserta la rue Le Peletier pour aller, en 1847, jouer la comédie aux Variétés, où elle eut d’heureuses créations ; puis, au Vaudeville ; puis, au Gymnase ; puis, aux Français, où la mort vint la surprendre, voici tantôt cinq ou six ans.

86. (1845) Notice sur Le Diable boiteux pp. 3-31

Dorotea joue de son côté l’indignation, et sort accompagnée du capitaine, sans vouloir écouter les explications de don Gil, qui la suit en suppliant. […] On entend l’orchestre jouer l’ouverture, puis la toile du fond se lève, montrant une salle garnie de spectateurs et splendidement illuminée. — Le corps de ballet envahit la scène, et, le dos tourné vers le public, exécute un divertissement auquel succède le pas de deux que nous avons vu répéter. […] Elles trouvent toujours moyen de se justifier, surtout lorsqu’elles sont coupables. — Florinde joue la surprise, la colère, et, malgré les dénégations de l’écolier, elle fait accroire à don Gil que ce jeune homme est l’amant de sa camériste. […] C’est mieux que la grisette de Bordeaux, mieux que la modiste de Paris ; c’est la vivacité du serpent, la grâce de l’oiseau : un costume de soie et de satin, luisant sous le soleil, faisant valoir les formes les plus élégantes, et un minois qui n’est ni fripon ni futé comme celui des bergères de Watteau, ni douceâtre ni sentimental comme celui des bergères de Gessner ; mais spirituel, ardent, taquin ; — du feu, de la flamme, — la passion du moment, la fantaisie reine, le caprice flamboyant, le rayon méridional qui se joue et glisse dans les ombres de la forêt. […] Engagé dans une partie où l’amour-propre le retient plus encore que l’espoir de prendre sa revanche, Cléofas se voit réduit à jouer sur parole, lorsque, fort heureusement, Dorotea propose à la compagnie de se rendre à une foire dont l’inauguration doit avoir lieu ce jour-là.

87. (1921) Quelques lettres inédites de célébrités chorégraphiques pp. 222-226

Mademoiselle Dupont, des Français, qui est engagée au Théâtre Français d’ici pour jouer les mères nobles, la pauvre femme a eu bien des déboires ; Mademoiselle Damoreau qui donne des concerts ne la trouve plus assez jeune. […] Mademoiselle Valérie Miro est aussi venue ; la pauvre femme a débuté, a eu assez de succès dans les Jeux de l’Amour mais elle n’a pas réussi dans l’École des Vieillards et ce jour-là elle jouait devant la cour.

88. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XV. » pp. 150-159

Le jeu mâle, précis et correct qui règne dans l’exécution de l’orchestre de l’opéra ; l’ensemble parfait qui résulte de la manière vigoureuse que cet orchestre emploie pour produire de grands effets, ne peut être assimilé au jeu brillant et souvent fantastique des violons qui ne jouent que des sonnates et des concertos : il leur est libre d’orner et d’embellir leur ouvrage, de démancher jusqu’au chevalet, de se perdre dans des variations, d’entreprendre toutes les difficultés possibles, et de les vaincre ; voilà le grand violon comparé au premier danseur ; mais l’orchestre a son thême écrit, comme le corps de ballet a le sien dicté. […] Gardel, maître des ballets de l’opéra est musicien, il joue fort bien du violon ; c’est un mérite de plus.

89. (1765) Dissertation sur les Ballets Pantomimes des Anciens, pour servir de programme au Ballet Pantomime Tragique de Sémiramis « Plan du Ballet »

C’est l’ombre de Ninus qui joue un grand rôle dans mon Ballet.

90. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 15 mai. Peut-on reconstituer une danse antique. »

Le poignet joue librement, mais on ne voit pas cette fluctuation, ce serpentement intérieur des muscles sous l’épiderme qu’on observe chez d’autres orientales ou gitanes.

91. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 5 juin. Les deux Sacres. »

Mlle Nijinska est dramatique dès le premier moment : immobile, le coude gauche appuyé sur la paume droite, la joue penchée sur l’autre paume dans un mouvement familier à la femme slave, elle est l’image même de l’angoisse.

92. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 25 septembre. Raden Mas Jodjana, danseur classique. »

Il commence un mouvement en s’appuyant sur la jambe gauche pliée et en tendant l’autre ; il porte son torse à gauche et imprime au bras un mouvement qui, tantôt se réduit à faire jouer le poignet, très souple, tantôt se détend dans une courbe pathétique.

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