On y retraçait par les mouvements, les positions et les figures, toutes les évolutions militaires.
Je souhaite seulement que les jeunes Demoiselles fassent attention à la methode facile que je trace ici, afin qu’elles ne tombent point dans les défauts que je viens de citer, c’est ce qui m’a engagé de mettre cette Figure qui leur represente le maintien qu’elles doivent avoir en marchant.
Mais comme ces mouvemens demandent un éclaircissement net, & que les Figures démonstratives dont je me suis servi dans tout le cours de ce Livre m’ont paru aussi necessaires que le discours ; c’est ce qui m’oblige de repeter cette seconde répresentation des bras, afin de ne rien omettre pour faire tous ces mouvements à propos.
La décoration représente le Cabinet le Danaüs : un grouppe de figures de marbre eu décore la fond ; une couchette, surmontée d’un riche baldaquin est placée à la gauche de la scène. […] La décoration représente une grotte de verdure des jardins de Danaüs, enrichie de vases et de figures de marbre représentant le silence et le mystère ; un autel est placé dans le fond de cette grotte, et il s’élève derrière lui un grouppe de figures dérobé par un voile ; les Danaïdes croyent d’aprés l’aveu de leur père, que ces statues sont celles de l’Hymen et de l’Amour.
Telles de ses critiques sur le ballet ont pour nous la valeur documentaire, le charme animé et précis de portraits peints avec toutes les délicatesses du modelé, toute la finesse harmonieuse du contour ; ces portraits rendent vivantes et inaltérables les figures quasi légendaires d’une Taglioni, d’une Carlotta. […] Fanny Elssler est une danseuse tout à fait païenne… Quand elle se cambre hardiment sur ses reins et qu’elle jette en arrière ses bras enivrés et morts de volupté, on croit voir une de ces belles figures d’Herculanum ou de Pompéi qui se détachent blanches sur un fond noir et accompagnent leurs pas avec les crotales sonores… « … Sans doute, le spiritualisme est chose respectable ; mais, en fait de danse, on peut bien faire quelques concessions au matérialisme. […] Elle est Allemande par le sourire, par la blancheur de la peau, la coupe de la figure, la placidité du front. […] « Taglioni, dit-il, c’était la danse, comme Malibran c’était la musique. » Taglioni commençait à devenir pour les gens dont la vie avait pris une autre pente, qui s’étaient fait d’autres enthousiasmes et d’autres amours une figure idéale, une personnification poétique. […] « Madame Carlotta Grisi seconde admirablement Perrot ; elle sait danser, ce qui est rare ; elle a du feu, mais pas assez d’originalité ; elle manque de cachet à elle ; c’est bien, mais ce n’est pas mieux… Quant à sa figure, elle n’est pas fort italienne, et répond peu aux idées brunes qu’éveille le nom de Grisi dont elle est parente.
Que veulent dire en effet huit ou dix figures placées isolément sur chaque panneau d’un sallon, figures bizares qui ne reposent sur rien, qui n’ont aucune base solide, ou qui sont en l’air, sans avoir des ailes ? on répond : ce sont des figures antiques trouvées dans les fouilles d’Herculanum. […] mais ces figures étoient placées sur des bas reliefs et pouvoient être supportables.
Mais comment admettre au Théâtre144, comment croire agréable, comment supposer possible un genre de Danse, que les grands Maîtres n’ont point pratiquée, qu’ils ont peut-être dédaignée, et qui sans doute leur a paru, au moins, un obstacle au développement des grâces, à la précision des mouvements, à la perfection des figures ?
[2] Io mi sono del tutto persuaso che chiunque saprà le positure de’ piedi, gl’equilibri ed i movimenti del corpo, e chi nel misurato tempo dell’armonia saprà formare ed incatenare assieme i passi di sopra dimostri, e muovere le braccia così ritonde che d’opposizione, ed ultimamente chi avrà l’intelligenza delle figure regolari ed irregolari prodotte dalle quattro linee, cioè dalla retta, dalla diametrale, dall’obliqua e dalla circolare, sarà non solamente abile a ballare ogni danza, ma eziandio ad inventarne e comporne da sé medesimo delle altre: per la qual cagione io non sono in obbligo di trattare delle danze in particolare.
Je me figure le dernier !
Mais comme cette opposition demande une démonstration, pour la rendre plus sensible ; c’est pourquoi j’ai tracé cette figure à qui j’ai donné l’attitude convenable.
Par exemple, si c’est un pas tombé simple, tel que je l’ai deja dit dans la maniere de le faire, il faut que vous le commenciez par vous élever sur la pointe des pieds, les bras étant à la hauteur que le represente la Figure qui est au commencement de cette deuxiéme Partie : ainsi lorsque votre pied se tire derriere en tombant, les bras quoique étendus se baissent ; ce qui se fait par le mouvement de l’épaule qui se d’étend, en laissant baisser les bras & les relever dans le moment : vous voyez par là, la conformité des jambes avec les bras ; puisque dans le tems que vous tirez votre pied derriere, & que les genoux se plient, comme si les forces vous manquoient (ce qui fait votre pas tombé) les bras se baissent aussi & se relevent, lorsque vous faites votre second pas qui termine votre pas tombé, qui est un demi jetté : ainsi pour ce pas, les bras ne font que se baisser & se relever, ce qui est le mouvement de l’épaule, puisque ce n’est que par cette jointure que les bras s’émouvent.
S’il n’a aucune connoissance du tracé et du dessin, nécessaires à la formation des figures variées que le ballet doit offrir sans cesse, de qu’elle manière pourra-t-il rompre sans embarras, sans confusion et avec prestesse le prémier dessin formé pour en montrer d autres ? […] Cette harmonie intime de mouvemens de toute la machine ne peut être le résultat des principes de l’école ; l’élève est, si j’ose m’exprimer ainsi, un bloc que les principes dégrossissent ; ils l’ébauchent, mais le goût seul, je le répète, finit et donne à la figure les contours et la grace qu’elle doit avoir pour être vraiment belle.
Il se fait en arriere de même, & de tous côtez, ce n’est que les positions qui sont differentes, tant par la figure des danses qu’il faut observer, soit en tournant ou en allant de côté. […] On place ce pas dans toute sorte d’airs, & vous en faites toutes les figures des danses avec facilité, parce que ce pas est aisé & coulant on le fait en tournant de la même façon que les précedens ; mais c’est aux Maîtres de conduire leurs Ecoliers dans la regularité des danses qu’ils leur enseignent, je me contenterai seulement de donner une explication de la maniere de faire tous ces differens pas.
C’est une erreur généralement accréditée de croire qu’un maître de ballets peut les composer assis, et indiquer par l’écriture et le discours, les pas, les figures, les groupes, l’action, l’expression et les gestes. Il n’y a pas d’état plus fatiguant au moral et au physique que celui de maître de ballets ; ils doit régler et donner les pas ; il doit les faire, et si on ne les prend point au premier coup-d’oeil, il est obligé de les recommencer plusieurs fois ; lorsque le pas est saisi, il doit s’occuper d’un autre enchainement pour arriver au dessin ou à la figure qu’il imagine ; mais lorsqu’il quitte les formes symétriques, pour peindre celles que l’on nomme irrégulières, les combinaisons deviennent plus difficiles. […] Le maître de ballets veut-il régler un pas de vingt-quatre lutteurs, il faut qu’il renonce à toute espèce de simétrie de figures, de mouvemens, de positions, d’attitudes et de grouppes ; pour imprimer à cette action le caractère de la vérité, il doit composer séparément douze pas de deux différens ; ce travail pénible est l’ouvrage de plusieurs jours ; lorsque tous ces pas de deux sont composés et appris partiellement par les exécutans, on les réunit alors pour former un grand ensemble.
Figure-toi une petite créature informe, toute roulée dans un vieux paletot d’homme, avec un chiffon de tricot rouge autour de la tête. […] Un quinquet frappait d’une lueur jaune sa figure maigre, distinguée plutôt que jolie. […] Puis elle me demanda mon nom et, comme je lui remettais ma carte, elle me regarda comme si, n’ayant pas encore observé ma figure, elle voulait en garder le souvenir. […] Dans une vie nomade comme la mienne, on voit chaque jour tant de figures nouvelles qu’on les oublie vite, et souvent même on n’y fait pas plus d’attention qu’aux arbres qu’en voyage on voit filer aux bords des chemins. Sans doute, je ne reverrais plus cette belle figure pâle si tranquille, si noble et si douce.