Il y paraît le Dieu de l’Onde, Et le Dieu de Mont Parnassus, Avec tant d’éclat que rien plus, Qui fait que tout chacun admire, Ce redoutable, et charmant Sire : Qui, sans contrefaire ces Dieux, Est, par ma foi, bien plus Dieu qu’eux.
L’horison se divise et se partage en grouppes de nuages, qui se replient et se roulent les uns sur les autres en s’élevant vers le ciel : pendant ce mouvement ascendant, des nuages plus lumineux descendent les cieux ; et l’on voit bientôt tous les Dieux de l’Olympe ; par un mouvement contraire le char de Neptune attelé de cheveaux marins sort du sein de la mer ; Amphitrite est placée à côté de ce Dieu ; ce char, ou cette conque marine, est environnée de Tritons, qui fôlatrent dans les eaux, en jouant avec leurs trompes, tandis que les rochers de la droite se garnissent des Divinités terrestres, ceux de la gauche sont bientôt occupés par les Divinités des eaux ; de leurs urnes sortent avec abondance des sources limpides, qui tombent en cascades sur les rochers et se précipitent ensuite dans la mer. […] Les Prêtresses de ce Dieu font brûler des parfums. […] Ce Dieu fatigué et sachant bien que toutes les Déesses ainsi que les mortelles, ont des prétentions à la beauté, enlève la pomme et la présente à Jupiter. Ce Dieu voulant faire cesser une querelle qui trouble une union à la quelle il s’intéresse, ordonne à Mercure de la porter à Paris ; il abandonne cette cause délicate au jugement de ce Berger.
Robinet, lettre du 28 avril 1668 Depuis toute cette semaine, Notre belle COUR se promène Dans ce terrestre Paradis, Où, comme en celui de jadis, Tout rit aux sens et les enchante, Mais où pas un Serpent d’Amour, Dieu, comme on sait, suivant la Cour, Et qui ne tente pas, en somme, Pour un simple morceau de Pomme, Ains pour d’autres plus délicats, Dont je fais beaucoup plus de cas.
Ainsi, donc, le Dieu des Jardins, Ne pousse que des soupirs vains Auprès de ladite Déesse Dont il fait chois, pour sa Maîtresse, Ainsi Faune, sans aucun Fruit, Aussi, de sa flamme, l’instruit : Et quand, pour tâcher de lui plaire, Ces deux sots Amans ont fait faire Merveille, l’un à ses Bouviers, Et cet autre, à ses Jardiniers, Par des Chansons, & par des Danses, Ils en ont, pour leurs Récompenses, Des Guirlandes, ô quels Guerdons ! […] Ensuite, le Dieu, se patronne En la Nourrice de Pomone, Qui, sur Elle, avait plein pouvoir, Afin de la mieux décevoir, Or, cette Vieille dépitée De voir sa figure empruntée Par Vertumne qu’elle aime, aussi, Et qui, d’elle, n’a nul souci, Veut découvrir le Pot aux Roses : Mais quittant ses métamorphoses, Il reprend, lors, son natureau De jeune & charmant Damoiseau, Et fait offre à cette Déesse, De son cœur, avec tant d’adresse, Qua, par un Sort assez plaisant, Elle en accepte le Présent, Et qui paressait n’aguiére, Envers Monsieur Amour son frère.
Définition, et Division de la Danse sacrée La Danse sacrée est celle que le Peuple Juif pratiquait dans les fêtes solennelles établies par la Loi, ou dans les occasions de réjouissances publiques, pour rendre grâces à Dieu, l’honorer, et publier ses louanges.
Les Juifs, à en juger par les Livres Saints, ont regardé leur danse Sacrée comme un don de Dieu, au culte duquel ils l’ont employée, quoique suivant les sentimens des Peres de l’Eglise, leur danse devant le veau d’or ait passé pour le même culte que les Egyptiens rendoient au Dieu Apis. […] On peut juger du pouvoir qu’elles avoient sur l’esprit des Payens, par l’effet des danses des Bacchantes, dont Bacchus employa les charmes plutôt que la force pour subjuguer les Indiens : il établit à son retour en Egypte la Danse des Festins, qui a rapport à nos Bals de cérémonie pour les réjouissances publiques ; quoique Philostrate en attribue l’invention à Comus, comme Dieu des Festins, desquels le Bal faisoit l’accomplissement de la fête chez les Grecs Diodore l’attribue aussi à Terpsicore, la premiere Danseuse des Muses. […] Après la mort de Bacchus, les Bacchantes en qualité de ses Prêtresses, sous prétexte de rendre à ce Dieu des honneurs convenables, instituerent, à ce que dit Hérodote, Livre second, les Bacchanales, qui étoient des Fêtes où les Danses Lascives prirent leur origine.
Infini ou absolu, Amour enfin, Dieu sensible au cœur, voilà ce que l’art des sons propose à l’homme.
Après, BACCHUS, le Dieu des Brindes, Se fit voir Triomphant aux Indes, Dans un Ballet fort enjoué, Et qui fut aussi fort loué, Où, pour au Grand MONARQUE plaire, La charmante Sirène HILAIRE, Fit merveille avec d’ESTIVAL.
Après quoi, ce même Dieu chante, D’une manière bien charmante, Ainsi qu’avec lui le Destin, Un Air, de louanges tout plein Pour le MONARQUE et pour MADAME, Ces Dieux, empruntant lors la Gamme De deux modernes Amphions Dont on admire les fredons. […] Le Dieu des Divertissements et de la Galanterie, représenté par le Duc de S.
D’abord, au fonds d’une Spelunque, Se voit Endimion qui dort, Jouissant d’un tranquil Sort : Mais l’Amour qui veut qu’il soupire, Vient, et l’un de ses Traits lui tire, Et, par d’autres petits Amours, Lesquels volent à son secours, Ce Dieu des plaisirs, et des peines, Le fait, encor, charger de chaînes, Afin de s’assurer mieux : Mais, en voulant couronner ses feux, Il va, soudain, à la Déesse, Inspirer la même tendresse. Six des Amours, en ce miment, Tout-à-fait, agréablement, Dansent de joie, une Bourrée, Laquelle, grandement, agrée : Et le Berger, lors, éveillé, Qui, de la sorte, est enrôlé, Dessous le Dieu, par qui l’on aime, S’en plaint comme d’un mal extrême.
Et de quoi peut servir d’être pur aux yeux des hommes, si on ne l’est pas aux yeux de Dieu qui sonde les reins et les cœurs , (Ps. 7, v. 10.) et devant qui l’on n’est réellement que ce qu’on est dans le cœur ?
On s’y promena dans le Parc, Où l’Amour vint jouer de l’Arc Parmi nos charmantes Chrétiennes, Avec qui ce Dieu fait des siennes.
Il représentait en sa danse, En l’une, la Maison de France ; Puis Pluton, Mars et le Soleil, Le dernier dans un appareil Assez conforme à la manière Que l’on peint ce Dieu de lumière : Mais, surtout, furent admirés De son chef les cheveux dorés, Agencés d’une main habile, Et d’une façon si subtile, Que jusqu’à présent nul Mortel N’avait admiré rien de tel ; Notre cher Porte Diadème Le prisa fort, dit-on, lui-même, Et tous les Gens de qualité Etant près de Sa Majesté. […] En ce Ballet que nul n’égale, Dont la dépense est si Royale, Monsieur que Dieu conserve, amen, Représente, en dansant, l’Hymen.
On n’admira les Baladins, Plus souples que Cerfs ni que Daims ; On fut charmé des Dialogues, Où, comme dedans les Églogues, On s’entendait sur les douceurs Que produit le beau Dieu des Cœurs : Concluons que, sans lui, la Vie N’est pas un Bien digne d’envie.
Ici, ce Dieu devient suppliant, Psyché s’humilie et sollicite sa grace ; Vénus n’écoute rien, elle repousse Psyché avec colère et dédaigne les prières de l’Amour ; c’est vainement que les Graces, les jeux et les plaisirs sollicitent en faveur de Psyché ; c’est tout aussi vainement qu’Adonis tombe aux pieds de Vénus pour fléchir son courroux ; elle est inéxorable. […] Le Dieu d’Hymen paroît, et loin d’appaiser le dépit de Vénus, sa présence ne fait que l’irriter d’avantage, elle reçoit l’hommage de ce Dieu avec le Dédain offensant du mépris, cependant la belle Psyché tente un dernier effort ; elle embrasse les pieds de Vénus et la supplie humblement de vouloir lui pardonner une faute bien involontaire. […] Un éclair perce la nue et est suivi d’un coup de tonnère ; les nuages brillans qui enveloppaient le palais de Vénus, disparoissent et sont remplacés par l’Olympe : Jupiter y paroît dans toute sa gloire ; non seulement il veut être témoin de l’union d’un Dieu qui lui est cher, mais il veut encore donner l’immortalité à colle qui à su lui plaire et le fixer. […] Elle embrasse l’autel de l’Hymen ; elle y fait serment de n’aimer que l’Amour ; et ce Dieu, qui jure imprudemment de lui être fidèle, lui présente la main.