Une des intentions que l’Eglise a eues en instituant les fêtes en l’honneur des saints, a été qu’en nous réjouissant avec eux de ce que de cette terre pleine de misères ils sont passés dans le lieu du repos éternel, nous soyons en même temps excités, par le souvenir de leurs exemples, à prendre, pour arriver au bonheur dont ils jouissent, la route qu’ils ont prise.
La rage lui mord le cœur : elle exige du maître de ballets des modifications, des coupures, auxquelles celui-ci refuse de consentir, — car on se souvient qu’il n’est autre qu’Asmodée. […] Il évoque les souvenirs du bal, rappelle ce qui s’est passé la veille chez l’alchimiste, et la conversation prend un tour des plus tendres, lorsque la camériste de Florinde vient lui annoncer la visite du maître de ballets.
L’amour de la patrie ne ferme cependant pas son ame à la douleur qu’il éprouve d’avoir immolé Camille ; il ne peut se souvenir de l’atrocité de son crime, sans frémir d’horreur ; il compare ensuite avec une ame philosophique, ses trophées avec ses chaînes : il attend la mort avec autant de tranquillité que de résignation : il s’assied un instant ; il se retrace le passé ; il regarde avec plaisir ses couronnes et ses trophées, qui seront d’éternels monumens de sa valeur, de sa gloire, de ses malheurs et des services importans que le sang des Horaces a rendus à la patrie ; puis se retraçant tout à coup les imprécations que Camille à proférées contre les Romains, il s’applaudit d’avoir méconnu son sang, et d’avoir puni une ennemie de la patrie.
Silencieux d’ordinaire, il devenait bavard pour raconter des souvenirs de cette sereine existence d’artiste. […] Pénétrée encore de l’esprit du dix-septième siècle et du souvenir de Louis XIV dansant majestueusement le ballet, elle voulait que toute la personne eût un air de dignité et de noblesse.
L’armée conserve avec une pieuse admiration le souvenir du vainqueur d’Austerlitz. […] Dût-on n’y trouver qu’un prétexte à de doux souvenirs, qu’une pensée liée à tant d’espérances, si cruellement déçues, qu’une occasion (bien détournée sans doute) de témoigner les sentiments que gardent à d’illustres cendres les hommes sauvés du torrent de l’apostasie, on saisira cette occasion pour aller voir, applaudir et méditer. » Aux bons entendeurs ce demi-mot pouvait suffire.
Vous souvient-il, quand on montait sur le théâtre, du beau suisse vert et écarlate, tout brodé d’or, l’épée au côté, le chapeau en bataille, les armes de l’Empereur sur la poitrine ?
Je crains peu d’objections de la part de ceux que l’expérience peut avoir éclairés, sur le point que je traite ; mais ce tableau spirituel, cette opération rapide de la raison, cet accord mutuel entre l’âme et les sens duquel naît l’expression prompte des impressions qu’elle a reçues, paraîtront chimériques peut-être à ces esprits froids, qui se souviennent toujours, et qui ne créeront jamais.
Je me souviens que je me hazardai jadis de crayonner, dans mes lettres sur la danse, les talents immortels de Garrick.
Partout, dans les premiers plaisirs des hommes réunis, dans leurs premières fêtes, dans leurs premières solennités agrestes, militaires ou religieuses destinées à implorer la divinité ou bien à lui rendre grâce, à célébrer une joie ou un triomphe, à se consoler d’un malheur ou d’une défaite, à perpétuer un souvenir funeste ou favorable, glorieux ou accablant ; partout, dans les sociétés primitives, le drame préside aux principaux actes de l’association. […] Les ballets, au contraire, se montraient triomphans : ce fut dans l’opéra de la Lampe Merveilleuse, que défila cette armée d’Aladin, dont le gracieux souvenir est encore présent à tous les habitués de l’orchestre ; Cendrillon, le Carnaval de Venise, les Pages du duc de Vendôme, la Somnambule, Mars et Vénus, la Belle au bois dormant, semblaient chargés d’y entretenir la tradition féerique. […] La représentation, avec ses habillemens de démons et d’anges, avec des ailes et des cornes, m’a fait regretter ces souvenirs.
Heureusement la patronne des Lorettes me vint en aide, elle me ramena au souvenir des hymnes que l’église nomme les O de Noël. […] La fin du travail donnait pour résultat la nouvelle que la Vendômoise venait d’épouser un boïard ou un hospodar moscovite, et qu’avant de partir elle déposait chez un notaire de Paris 100,000 francs, monnaie de France, que le parrain de la pupille avait le droit de venir réclamer, et qu’elle lui laissait comme souvenir des temps heureux où elle était si malheureuse. […] Les hommes en place ont une peur atroce des souvenirs de jeunesse.
Remarque très profonde… Mon philosophe en est là : hésitant sur le seuil redoutable qui sépare une question d’une réponse, obsédé par le souvenir de saint Augustin, rêvant dans sa pénombre à l’embarras de ce grand saint : « Qu’est-ce que le Temps ?
D’autres souvenirs étaient des oiseaux des îles aux plumages diaprés dont Fanny rapporta toute une volière en Europe. […] Le bois provenait du cercueil du grand Washington. « Singulier souvenir, remarque Catherine Prinster, mais combien précieux !
Ce qui me fait souvenir d’une avanture qui arriva il y a environ quarante ans, chez Madame la Présidente ***, qui donnoit un bal au mariage de sa fille.
Exhortons néanmoins ledit curé de détourner, autant qu’il pourra, ses paroissiens d’un divertissement si périlleux et si peu convenable à des chrétiens, qui ne sont en ce monde que pour faire pénitence ; et se souvenir que ceux à qui la danse est en particulier une occasion d’offenser Dieu mortellement et de se damner, sont incapables d’absolution et de communion, s’ils ne promettent tout de bon de la quitter, et ne la quittent effectivement, après avoir manqué à leurs promesses. » Dans une lettre du 9 octobre 1645, adressée à tous les doyens, promoteurs, curés et vicaires de son diocèse, pour empêcher la profanation des jours de dimanches et de fêtes, M.