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13. (1921) Danse et musique « Danse et musique, par André Suarès — X » p. 139

Dès qu’elle parle au sentiment, toute musique est lente. […] Il n’est bons chiffres que la somme des recettes au retour du marché. » Mais Shakespeare sourit, et fait parler Caliban.

14. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre VIII » pp. 106-119

. — Pourquoi je ne parle point de leur vie privée. — La vérité sur leur moralité. I Les Délassements-Comiques, ou plutôt les Délass’ Com’, pour parler correctement, sont aux autres théâtres parisiens ce qu’est le quartier Latin au faubourg du Roule. […] VI J’avoue que je suis un peu de l’avis d’Oscar, le crois que Sari les magnétise ; quand il se présente, quand il parle, la plus indomptée baisse la tête, devient douce comme un agneau et fait de la morale aux autres. […] — Ça me posera, disait-elle, j’ai besoin qu’on parle de moi, et puis toutes les jolies femmes doivent avoir dans leurs vie à se reprocher au moins la mort d’un homme. […] Quant à leur vie privée, je m’empresserai de n’en point parler.

15. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — IX, alexandre dumas » pp. 98-

Je découvris avec peine que toute conversation entre nous était impossible, car il ne parlait que le français, et nous ne parlions que l’anglais. […] Deux ans plus tard, lorsque je débutai aux Folies-Bergère et qu’un monsieur élégant demanda à me parler, avec son ami le ministre des Finances de Haïti, il se trouva que c’était notre compagnon de la Jamaïque. […] Dumas avait presque deux voix, deux manières de parler : celle qu’il employait pour les choses banales, les demandes quelconques, les ordres à donner, et celle qu’il prenait quand il discutait d’un sujet qui le passionnait. […] Poulle pour interprète, nous parlions de la Dame aux Camélias et du Demi-Monde et de l’immoralité des femmes qui le composent.

16. (1797) Essai ou principes élémentaires de l'art de la danse, utiles aux personnes destinées à l'éducation de la jeunesse « Des différents genres de la danse »

Je ne parlerai pas non plus des figures de la plupart des contredanses, telles que la main, les deux mains, le moulinet, le rond, le dos-à-dos, la poussette, le carré de Mahoni, la chaîne à quatre, la chaîne à huit, etc. et nombre d’autres figures qui se varient au gré des compositeurs. […] Je ne parlerai pas des danses étrangères, telles que la Monferine, les courantes, etc.

17. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur l’interprétation du chanteur »

On parle ici pour les chanteurs qui possèdent le mieux le débit. […] Mais comme l’actrice dont on parle était supposée débiter, en conséquence de cette prévention on la donnait pour modèle. […] Jamais dans ces automates fatiguant l’âme ne fait agir les mouvements ; elle reste ensevelie dans un assoupissement profond : la routine et la mémoire sont les chevilles ouvrières de la machine qui agit et qui parle. […] parler, chanter gras, défaut qui vient plus souvent de l’éducation que de l’organe. […] Lorsqu’il est question du chant, le grasseyement est encore plus vicieux que dans le parler.

18. (1761) Le Festin de Pierre. Ballet Pantomime « [Plan du ballet] »

La Musique est essentielle aux Pantomimes : c’est elle qui parle, nous ne faisons que les gestes ; semblables aux anciens Acteurs des Tragédies et des Comédies qui faisaient déclamer les vers de la Pièce, et se bornaient eux mêmes à la partie de la gesticulation. […] J’en parlerai plus amplement dans une autre occasion.

19. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre premier. Réponses aux objections qu’on fait pour affoiblir, et détruire même, s’il étoit possible, ce qui a été dit contre les Danses. » pp. 149-150

il en a en effet, comme Jésus-Christ a les siens ; mais avec cette grande et fâcheuse différence, que les prédicateurs du diable sont en bien plus grand nombre que ceux de Jésus-Christ, et qu’ils sont ordinairement bien mieux écoutés et plus suivis, parce qu’ils parlent conformément aux désirs déréglés et aux passions, que ne le font les prédicateurs de Jésus-Christ, dont le ministère est d’annoncer les vérités contraires aux sentimens et aux inclinations de la nature corrompue, et qui les combattent. En effet, s’agit-il de parler en faveur des passions ?

20. (1881) Albine Fiori « Albine. Le dernier roman de George Sand — Sixième lettre. Juste Odoard à Mlle de Nesmes, à Lyon. » pp. 433-445

Le vieux s’était arrêté à parler dans le couloir avec un employé. […] Puis-je vous parler sans qu’on nous écoute ? […] A la moindre distraction de ma part, il me parlait durement, ne m’épargnait pas les gros mots et me menaçait de tous les supplices. […] Il ne me parla pas, mais il ouvrit sa main comme cherchant la mienne que je lui donnai aussitôt, et il la garda en la pressant faiblement. […] Il ne fallait plus me parler d’aller danser le soir.

21. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur les fêtes nationales] — Lettre iii. sur le même sujet. » pp. 122-128

Lorsque cet art sublime ne borne pas ses effets aux éclats insignifians d’un vain bruit, mais qu’il parle la langue des passions, qu’il peint et qu’il exprime avec les accens du sentiment ; il a atteint son but, il est imitateur et divin. […] Les artistes ont oublié, dans la fête des victoires, que c’étoit à ces deux sens qu’ils devoient parler. […] mais j’ai oublié de vous parler des figures allégoriques de la liberté et des deux renommées, sans doute la bonne, et celle dont Voltaire a parlé.

22. (1765) Dissertation sur les Ballets Pantomimes des Anciens, pour servir de programme au Ballet Pantomime Tragique de Sémiramis « [Seconde partie] »

En s’écartant de ces règles, on pourra donner, je l’avoue, de grands, de magnifiques Spectacles ; mais c’est justement alors qu’on tombera dans le défaut dont parle Horace2 au commencement de l’Art poétique. « Vous vous amusez (dit-il) à nous décrire le Rhin, l’Arc en ciel, un Autel de Diane, un Bois sacré, ou les détours d’un ruisseau qui s’échappe avec un doux murmure au travers d’une Campagne délicieuse. […] Quand je parle d’êtres fantastiques, on voit bien que ce n’est pas de Spectres, d’Ombres, et de Fantômes que j’entends parler : « toute l’Antiquité a cru ces prodiges, et notre religion a consacré ces coups extraordinaires de la Providence » ; je me sers des paroles de M. de Voltaire. […] Autant la danse dont je viens de parler s’approche de la Grotesque, autant celle de demi-caractère s’avoisine de la belle, ou de la haute danse : les Bergeries, les Romans, la Pastorale, les Inventions Anacréontiques et agréables, tout ce qui est enfin du ressort de l’Opéra François fournit des sujets aux compositeurs de ces Danses. […] Il faut qu’il soit lui-même fortement affecté de tout ce qu’il veut représenter, qu’il éprouve enfin et qu’il fasse sentir aux Spectateurs ces frémissements intérieurs, qui sont le langage avec lequel l’horreur, la pitié, la terreur parlent au-dedans de nous, et nous secouent au point de pâlir, de soupirer, de tressaillir, et de verser des larmes ; malgré la persuasion où nous sommes que ce qui nous rend si sensibles, n’est qu’un être artificiel, une imitation dénuée de cette force, et de cette vérité éloquente qu’emploie la nature dans ses spectacles réels. […] 44Une pareille musique est aussi difficile à faire qu’il est difficile de versifier le plan d’une tragédie, tout doit parler dans cette musique : elle doit nous aider à nous faire entendre ; et elle est un de nos principaux ressorts pour émouvoir les passions ; d’après cette esquisse on peut juger de son mérite.

23. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre III » pp. 27-43

V Cependant je ne résiste pas au plaisir de parler de quelques-unes de ces dames. […] Finette, aux yeux de ses amants, passe pour une femme à double face : la femme qui parle et la femme qui écrit. […] Dans cette lettre, je parlais du ciel bleu, du lac d’azur, des étoiles et de la lune ; le tout signé Rigolboche. […] XIII Quittons Finette, si vous voulez bien : j’en ai déjà trop dit sur elle ; et parlons d’une autre camarade à moi plus digne de la publicité. […] — Ces femmes, disait-elle, pour faire parler d’elles, sont capables de tout, même de devenir des saintes Vincente de Paul.

24. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre VII. » pp. 72-80

Mais lorsque l’action pantomime se réunit à tous ces mouvemens machinaux, la danse acquiert un caractère de vie, qui la rend intéressante ; elle parle, elle exprime, elle peint les passions et mérite alors d’étre rangée dans la classe des arts imitateurs. […] En vous entretenant des beaux arts, je ne prétends pas, Monsieur, me donner un air scientifique ; je veux en parler par goût, par sentiment et comme un amant passionné et ébloui des charmes de sa maîtresse, parle d’elle avec enthousiasme. […] Il est tems de vous parler des deux obstacles, qui m’ont arrêté ; ils font mon déséspoir, et ils feront, je n’en doute point, celui des compositeurs capables de réléchir sur les possibilités et les impossibilités de leur art. […] Mais tous ces mouvemens si ingénieusement classés si expressifs, et si utiles à l’humanité ne pourroient convenir à aucun théatre ; ils seroient inintelligibles, à moins que l’on n’établit des écoles ; mais le public qui n’est ni sourd, ni muet, voudroit-il se soumettre à les fréquenter, à parler sans langue, et à entendre sans oreilles ?

25. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre X. » pp. 130-144

Tout doit peindre, tout doit parler chez le danseur ; chaque geste, chaque attitude, chaque port de bras doit avoir une expression différente. […] Que les danseurs qui commencent ne confondent pas cette pantomime noble dont je parle, avec cette expression basse et triviale que les Bouffons d’Italie ont apportée en France, et que le mauvais goût semble avoir adoptée. […] Les bras d’un danseur auront beau parler, si son visage ne joue point, si l’altération que les passions impriment sur les traits n’est pas sensible, si ses yeux ne déclament point et ne décèlent pas la situation de son cœur, son expression dèslors est fausse, son jeu est machinal, et l’effet qui en résulte pèche par le dèsagrément et par le défaut de vérité et de vraisemblance. […] Je regarde les difficultés multipliées de la musique et de la danse comme un jargon qui leur est absolument étranger : leurs voix doivent être touchantes ; c’est toujours au cœur qu’elles doivent parler ; le langage qui leur est propre est celui du sentiment ; il séduit universellement, parce qu’il est entendu universellement de toutes les nations. […] Il n’est pas possible d’imprimer cet intérêt en récitant machinalement de beaux vers, et en faisant tout simplement de beaux pas ; il faut que l’ame, la physionomie, le geste et les attitudes parlent toutes à-la-fois, et qu’elles parlent avec autant d’énergie que de vérité.

26. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE X. » pp. 261-289

Tout doit peindre, tout doit parler chez le Danseur ; chaque geste, chaque attitude, chaque port de bras doit avoir une expression différente ; la vraie Pantomime en tout genre, suit la nature dans toutes ses nuances. […] Que les Danseurs qui commencent ne confondent pas cette Pantomime noble, dont je parle, avec cette expression basse & triviale que les Bouffons d’Italie ont apporté en France & que le mauvais goût semble avoir adopté. […] Les mains d’un Danseur habile doivent, pour ainsi dire, parler ; si son visage ne joue point ; si l’altération que les passions impriment sur les traits n’est pas sensible ; si ses yeux ne déclament point & ne décélent pas la situation de son cœur, son expression dès-lors est fausse, son jeu est machinal, & l’effet qui en résulte péche par le désagrément & par le défaut de vérité & de vraisemblance. […] Je regarde les difficultés multipliées de la Musique & de la Danse comme un jargon qui leur est absolument étranger ; leurs voix doivent être touchantes, c’est toujours au cœur qu’elles doivent parler ; le langage qui leur est propre est celui du sentiment ; il séduit généralement, parce qu’il est entendu généralement de toutes les Nations. […] Il n’est pas possible d’imprimer cet intérêt en récitant machinalement de beaux vers, & en faisant tout simplement de beaux pas ; il faut que l’ame, la physionomie, le geste & les attitudes parlent toutes à la fois, & qu’elles parlent avec autant d’énergie que de vérité.

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