Assortir à une page musicale quelques attitudes censées en interpréter l’émotion intime, marquer la mesure en frappant du pied, faire flotter un corps inerte sur l’onde rythmique, cela ne pourrait suffire.
On en fait encore de côté, comme je les ai marqué dans ma premiere Partie, desquels il y a deux Figures qui en expriment les mouvemens ; à ce pas il suffit d’avoir les bras étendus : par exemple, si vous le prenez en revenant du côté gauche, la jambe droite doit se lever pour chasser la gauche : c’est pourquoi le bras & l’épaule droite doivent être levez plus que le bras & l’épaule gauche, quoique étendus les uns & les autres ; parce que les bras ne servent dans ce pas que de balancier.
La joie sainte des solennités, qui, en passant de l’âme jusqu’au sens, devint bientôt moins pure, les deux sexes qu’elles rassemblaient, la nuit, si propice à la séduction, qui était le temps marqué pour la célébration de presque toutes les grandes Fêtes, plus que tout cela, peut-être le refroidissement de la ferveur, qui ne fut plus capable dès lors d’étouffer les autres mouvements, voilà quels furent les principes d’un débordement intolérable, qui dégrada des pratiques autrefois dignes de louanges.
Representation des mouvements des poignets Coudes et de l’épaule [Légende intérieure] 5 de haut en bas [+ à gauche] Rond du poignet Rond du coude [+ à droite] Rond du coude Rond du poignet 6 plie des bras 8 [+ à gauche deux fois] de bas en haut [+ à droite deux fois] de bas en haut Comment les bras doivent Rester [+ à gauche] Relevé tombé [+ à droite] tombé Relevé Ainsi pour les mouvoir de haut en bas, les bras étant placez comme ils sont representez 5. il faut plier le coude & le poignet, de même que ces mots rond du Coude, rond du Poignet, vous le marquent ; & lorsque les bras sont pliez 6. vous achevez de l’étendre 7.
Chacun d’eux, avec des traits marqués qui le distinguent, en a cependant qui lui sont communs avec les autres.
Jésus-Christ nous a marqué non-seulement le danger, mais le mal qu’il y a dans les regards qu’on fait volontairement et avec attention sur les personnes d’un sexe différent, lorsqu’il a dit : (Matth. c. 5, v. 28.) […] C. a voulu marquer quelque chose qui nous seroit aussi cher et aussi nécessaire que l’œil et la main droite. Il veut alors qu’on arrache cet œil, qu’on coupe cette main, ce qui ne pourroit se faire sans une très-grande douleur ; pour marquer que quoi qu’il en puisse coûter pour se séparer des occasions de péché, il faut s’y résoudre et le faire.
L’Histoire naturelle des Isles Antiltes de l’Amérique, ch. 19, nous apprend que l’on trouve dans la mer de grandes coquilles que l’on appelle Musicales, parce qu’elles portent sur leur dos des lignes noirâtres, sur lesquelles les notes de Musique sont marquées ; & l’on voit une espece de clef comme pour mettre en chant ; desorte que l’on diroit qu’il ne manque que la lettre à cette tablature : ce qui est encore plus surprenant, c’est que chaque coquille est chargée de notes différentes, suivant les remarques que nos Curieux en ont faites à Paris sur celles qu’ils ont dans leurs cabinets : j’en ai vû deux chez M. […] On trouve encore dans les Antiquitez de Fauchet, Liv. 8, chap. 7, que près la Ville d’Autun, environ la saint Jean, il se fit un orage si prodigieux, qu’il tomba des nuées un glaçon de vingt à vingt-cinq pieds de longueur, de sept pieds de large, & de deux pieds d’épaisseur, sur lequel, disent quelques anciennes Chroniques, l’on vit des raies & des caracteres comme des notes, qui sembloient marquer l’impression des sons du tonnerre, comme sur un papier de Musique ; ce qui a été regardé comme un prodige, mais qui peut faire croire que la Musique naturelle réside & produit ses effets dans tous les élémens.
Cette époque étoit bien différente de celle qui fut marquée par la main ensanglantée de Robespierre. […] Ce n’est donc pas dans des circonstances marquées par la douleur et l’infortune générale, que les législateurs doivent s’amuser à donner des fêtes qui n’amusent personne.
L’instant où le voile de Zulmire est enlevé, est marqué par l’action variée des femmes du Sérail, on voit la douleur impérieuse des unes ; l’affliction muette, mais plus douloureuse des autres ; la consolation maligne de celles qui n’espèrent plus rien et l’ambition irritée de celles qui espèrent encore. […] Elle veut que le jour de son bonheur soit marqué par celui de sa clémence.
Pour cet effet, en frappant la mesure, il doublera les coups ; ce qui marquera quatre tems, deux levés et deux frappés pour chaque mesure, et par conséquent seize tems pour les quatre mesures d’un trait de contredanse.
En cest aueuglement il a presenté comme sienne ceste rare piece de rapport, à Monseigneur le Marquis de Buckingham, donnant par là subject à toute la Cour, (qui cognoist la fourbe) de s’entretenir pour vn temps sur ceste gentille inuention de gloire, & à moy qui suis interessé de te marquer icy en suitte des ressentimens que ie doibs à ceste iniure, la honte que merite celuy à qui il a fié son affaire : Car i’aduoüe franchement qu’il a trop de suffisance en sa profession, & n’ay pas son esprit en si mauuaise estime pour m’imaginer qu’il se soit peu luy mesme embarasser dans de si lourdes impertinences, que celles qui se voyent en la confrontation de son liure & du mien, & desquelles son second ne se sçauroit excuser, qui me pardonnera si ie dis, qu’il a esté en cela peu fidelle ou peu iudicieux.
À le voir marquer la mesure d’un pied, en faisant glisser l’autre, inerte, paralysé, on est pris d’une gaîté irrésistible ; puis, par des écarts inattendus et des chutes feintes et évitées au dernier moment, il brise le rythme uniforme du « step » qu’il renouera l’instant après avec une parfaite désinvolture.
vous devez prendre garde à ne point donner témérairement le nom de danseur à un consul du peuple romain ; mais pour donner quelque fondement à votre accusation, vous devez auparavant considérer et faire voir à quels vices il faut que celui contre qui vous l’intentez ait été sujet, pour rendre croyable ce que vous lui reprochez ; car on ne peut guère trouver quelqu’un qui danse, étant sobre, à moins qu’il ne soit fou : Nemo ferè saltat sobrius, nisi insanus . » Le fondement de cette maxime est qu’en effet les mouvemens, les gestes et les sauts des personnes qui dansent, sont absolument contraires à ceux d’une personne qui se possède, et semblent marquer que celles en qui on les voit, sont comme en fureur et ne sont pas maîtresses d’elles-mêmes.
Il faut dans les Tableaux de la Danse des traits marqués, de grandes parties, des caracteres vigoureux, des masses hardies, des oppositions & des contrastes aussi frappants qu’artistement ménagés. […] Si l’uniformité regne dans un Ballet, si l’on ne découvre pas cette diversité d’expression, de forme, d’attitude & de caractere que l’on rencontre dans la nature ; si ces nuances légeres, mais imperceptibles, qui peignent les mêmes passions avec des traits plus ou moins marqués, & des couleurs plus ou moins vives, ne sont point ménagées avec Art & distribuées avec goût & délicatesse, alors le Tableau est à peine une copie médiocre d’un excellent Original, & comme il ne présente aucune vérité, il n’a ni la force, ni le droit d’émouvoir ni d’affecter.