On doit aussi s’abstenir autant qu’il est possible de trop danser dans un bal : cette habitude est nuisible à une bonne exécution ; elle peut rompre un bon maintien et en faire prendre un mauvais. […] C’est aux parens qui souvent donnent des bals pour fournir à leurs enfans l’occasion de stimuler leur amour-propre ; c’est à eux seuls qu’il appartient de mettre un terme à ce désordre et à cette confusion. […] Il serait nécessaire, pour exécuter cette règle, que les personnes qui donnent des bals prissent, à cet effet, un homme initié dans la danse, tel qu’un répétiteur ou un musicien même, ou tout autre personne qui pût remplir cette fonction.
On peut juger du pouvoir qu’elles avoient sur l’esprit des Payens, par l’effet des danses des Bacchantes, dont Bacchus employa les charmes plutôt que la force pour subjuguer les Indiens : il établit à son retour en Egypte la Danse des Festins, qui a rapport à nos Bals de cérémonie pour les réjouissances publiques ; quoique Philostrate en attribue l’invention à Comus, comme Dieu des Festins, desquels le Bal faisoit l’accomplissement de la fête chez les Grecs Diodore l’attribue aussi à Terpsicore, la premiere Danseuse des Muses. […] Je fais voir que les Romains, pour se dédommager des suppressions de ces fêtes, inventerent sous l’empire de Néron, des Mascarades ou des Bals masquez, dont nous avons retenu l’usage pendant le Carnaval, & y avons ajouté des regles pour éviter les désordres qui peuvent arriver dans les assemblées nocturnes : je fais aussi quelques descriptions des Bals de céremonie donnez dans les Cours de l’Europe, avec des preceptes pour leur usage, comme je les ai vû observer en France & dans les Cours Etrangeres.
L’associé de mon directeur m’avait demandé, comme une véritable faveur, de venir à un bal donné par des amis à lui et d’ouvrir ce bal. […] Quelques jours après eut lieu le fameux bal que l’associé du directeur de Madison Square Theater m’avait prié d’ouvrir. […] Par un corridor j’atteignis l’estrade que l’on avait élevée au fond de la salle du bal.
Subligny, troisième semaine, lettre du 24 février 1667 Ballets, Bals, Mascarade, Courses, Et d’autres plaisirs infinis, Qui remplissent l’esprit en vidant bien des bourses, En ce temps-ci, SEIGNEUR, seront-ils bannis ?
Un Ballet à plusieurs Entrées, Agréablement préparées, Ne les divertirent pas mal, Non plus que la beauté du Bal.
On eut, encor, Chère semblable, Ce qui veut dire, incomparable, Et bref, on eut, encor, le Bal, Où tout le beau Congrès Royla, Composait une Mascarade Que l’illustre de Benserade Pourrait, seul, décrire en ses Vers Admirez de tout l’Univers.
Qvi desire scauoir les premiers Elemens, Et le bal mesuré d’une parfaite danse : Quil lise la Methode & les enseignemens, Dont Lauze a bien huré l’Angleterre & la France.
M. de Roquette, évêque d’Autun, pensant que s’il pouvoit alléguer contre les danses l’autorité de quelque homme du monde, en réputation par son esprit et ses écrits, son sentiment pourroit être plus capable de faire impression (comme n’étant pas suspect d’être trop sévère), que celui des ministres de l’Eglise, ou des personnes de piété, auxquelles, pour avoir un prétexte de ne se pas rendre à ce qu’ils disent de meilleur, on attribue une sévérité outrée ; M. d’Autun, dis-je, s’adressa à M. le comte de Bussi-Rabutin, pour savoir ce qu’il pensoit du bal. […] « J’ai toujours cru les bals dangereux ; ce n’a pas été seulement ma raison qui me l’a fait croire, ç’a encore été mon expérience ; et quoique le témoignage des pères de l’Église soit bien fort, je tiens que sur ce chapitre celui d’un courtisan doit être de plus grand poids. […] Les vieilles gens qui pourroient aller au bal sans intéresser leur conscience, seroient ridicules d’y aller ; et les jeunes gens auxquels la bienséance le permettroit, ne le pourroient pas sans s’exposer à de trop grands périls. Ainsi, je tiens qu’il ne faut point aller au bal quand on est chrétien ; et je crois que les directeurs feroient leur devoir, s’ils exigeoient de ceux dont ils gouvernent les consciences, qu’ils n’y allassent jamais. » Il est beau de voir un homme du monde et d’un si rare génie, donner ici des leçons aux directeurs de conscience sur la manière dont ils doivent se conduire à l’égard de leurs pénitens et pénitentes qui fréquentent les bals et autres assemblées de danses. […] La faculté de théologie de Paris, dans ses articles de doctrine, imprimés chez Estienne, parlant des comédies, des bals et des danses, s’exprime ainsi dans l’art. 73 de la première partie : « Les comédies et les autres spectacles sont justement défendus ; c’est un péché que d’y assister : il faut porter le même jugement des bals ; et généralement toutes sortes de danses doivent être regardées comme dangereuses : Comediæ aliaque ejusmodi spectacula vetita sunt, iisque interesse peccatum est ; idem judicandum de choreis quæ vulgò bals vocantur : cœtera verò saltationum genera periculosa.
Robinet, lettre du 9 mars 1669 […] Le Dimanche, au PALAIS ROYAL, Fut aussi le Bal général Dans l’Appartement de MADAME, Où tout alla de la grand’ gamme, Comme d’ordinaire tout va Chez cette belle ALTESSE-là, Où, porche d’elle se rassemble Ce qui plus aux Anges ressemble, Et c’est à dire ces Beautés Par qui les Cœurs sont si tentés.
Or, les beaux Concerts dans la Grotte, Afin que tout d’ordre je cotte, Les Bals et somptueux Festins Pour les Compères Intestins, Les Branles à l’Escarpolette, Où dans l’air on fait gambillette, La Promenade dans les Bois, Qui reverdissent en ce mois, Et la Françoise Comédie,94 Qu’accompagnait la Mélodie, Ont été les Plaisirs charmants Et les plaisants Ébatements De cette Cour brillante et leste, Dans cet Éden presque céleste, Où l’Air, le Ciel, la Terre et l’Eau, Lorsqu’on y fait royal Cadeau, Montrent, pour le rendre agréable, Tout ce qu’ils ont de plus aimable.
Le passe-temps du Carnaval, Masquarade, Ballet, ni Bal, N’empêchent point votre prudence Et votre juste vigilance De travailler avec éclat À ce qui regarde l’État, Et de bien régler les affaires, Glorieuses et nécessaires, Dont vous venez si bien à bout Que vous trouvez du temps pour tout.
Après avoir enseigné la maniere d’entrer dans un appartement, il nous reste pour suivre l’instruction necessaire à cette noble Jeunesse, à lui donner une idée du Bal & la maniere de s’y comporter avec politesse, soit que l’on vienne vous prendre pour danser, ou que vous alliez prendre quelqu’un, c’est ce qui sera expliqué dans les Chapitres suivans.
Enfin, par un aimable BAL, On finit la Réjouissance,
. — Mes succès dans les bals. — Mon envie d’entrer au théâtre. — Henri Delaage. — Arthur Delavigne. — Folichons et Folichonnettes. — Les Délassements-Comiques. […] Markouski fait tout ce qu’il est humainement possible pour rendre son bal aristocratique. […] — C’est samedi, votre nouveau bal ?