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115. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre neuvième. Le maître » pp. 96-103

Je connais un maître qui jouit à Paris d’une grande réputation, et qui a le défaut de faire danser les hommes de la même manière que dansent les femmes, de sorte que tous ses élèves sont maniérés et affectent une sorte de grâce qui a quelque chose de répugnant.

116. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre VII. Des Spectacles des Danseurs de corde, & de l’Art Gymnastique, & des sauts périlleux. » pp. 161-182

Boulanger, dans son Traité du Théâtre, dit que les Danseurs de corde étoient connus chez les Grecs sous le nom de Scocnobates, & chez les Latins sous celui de Hinambulus ; ce qui renfermoit chez les Anciens quatre sortes de ces danseurs. […] L’art Gymnastique dont Tuccaro faisoit profession, étoit selon lui le plus noble exercice des Héros de l’Antiquité, & le plus célébre aux Jeux Olimpiques ; ses fonctions consistoient dans la danse grave & sérieuse, à voltiger sur le cheval de bois, faire des armes, le saut, la lute, tirer de l’arc, lancer le dard, le javelot, jetter le palet, la course & la longue Paume : les Cubistes étoient ceux qui s’attachoient à faire les sauts périlleux ; mais de tous ces exercices, ceux qui convenoient à l’art de la Guerre, étoient les plus estimez : c’étoit aussi ces sortes d’éxercices qui composoient les Jeux Olimpiques.

117. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la danse moderne »

Le bon goût semblait avoir banni des spectacles de France ces sortes de caractères, qui y étaient autrefois en usage, L’Opéra Comique les y avait fait revivre. […] Pas de Bourrée ouvert ; si on prend ce pas du pied droit, l’ayant en l’air à la première position, on plie sur le gauche, et l’on porte le droit à la seconde position, ou l’on s’élève sur ce pied, en faisant ce pas de la sorte : la jambe gauche suit la droite, en s’approchant à la première position, et dans le même temps le droit se pose entièrement, et de suite le gauche se pose à côté à la seconde position, en laissant tomber le talon le premier : lorsque le corps se pose sur ce pied, on s’élève sur la pointe ; par cette opération on attire la jambe droite, dont le pied se glisse derrière le gauche jusqu’à la troisième position, et le pas est terminé.

118. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XXI, choses d’amérique » pp. 232-249

— C’est ce qu’on raconte à Paris, mais ces sortes de maisons sont tout à fait rares. […] Cela mit fin aux hésitations des commerçants, qui depuis lors, au contraire, m’inondèrent de propositions de toutes sortes.

119. (1623) Apologie de la danse et la parfaite méthode de l’enseigner tant aux cavaliers qu’aux dames [graphies originales] « Apologie de la danse. » pp. 11-24

Ie m’estonne de ces gens qui font deux sortes de scandale (le pris & le donné,) & en condamnent l’obiect sans distinction : i’auouë que l’on doit prendre garde à l’vn, car ie n’approuue point ce qui est impudique, mais qui se peut empescher de l’autre, puis que l’ennemi des hommes se seruira des plus innocentes franchises pour trahir les ames susceptibles de ses tentations ; certes l’intention est le plus veritable iuge de nos actions, si elle n’est point alteree, peche qui voudra, il est luy mesme autheur de son offence. […] Icy il importe que ie gauchisse encores vn peu mon chemin, pour faire veoir que cest abus est suiui d’vn autre bien plus insupportable : C’est que comme en toutes sortes de sciences il se rencontre des personnes qui pour y estre montees seulement par la fenestre, n’esperent rien moins que les mesmes priuileges de ceux qui en ont recherché l’entree par les voyes legitimes, l’on voit de mesmes en celle cy vn tas de Maistres dont les vns s’imaginent que pour rendre leurs imperfections inuisibles, c’est assez de se mettre à couuert soubs les aisles de ceste belle qualité, qu’ils font le sejour de leur reputation, aussi plaisant que celuy qui couuroit son Asne de la peau du Lyon, croyant luy faire changer de nature.

120. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre huitième. Danseur sérieux, danseur demi-caractère. Danseur comique » pp. 88-95

Les anciens cultivaient et aimaient beaucoup ces sortes de récréations ; nous les dédaignons parce que nous sommes fort éloignés de la perfection à laquelle les Grecs, et surtout les Romains, étaient parvenus.

121. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 6 novembre. Classicisme et exotisme. Une étoile parnassienne : Mlle Schwarz. — Djemil. — Un maître français. — Reprise de « Roméo ». »

Dans une sorte de pantomime mesurée, elle fait jouer ses bras, balance son torse ; elle marche et court ses danses sur la plante ou la demi-pointe, vire sur elle-même et, surtout, pose.

122. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XXVIII. Des pas de Bourée & des Fleurets. » pp. 122-132

On place ce pas dans toute sorte d’airs, & vous en faites toutes les figures des danses avec facilité, parce que ce pas est aisé & coulant on le fait en tournant de la même façon que les précedens ; mais c’est aux Maîtres de conduire leurs Ecoliers dans la regularité des danses qu’ils leur enseignent, je me contenterai seulement de donner une explication de la maniere de faire tous ces differens pas.

123. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre VIII. » pp. 65-96

Les airs de danse sont toujours ceux qui lui coutent le moins à composer ; il suit à cet égard les vieux modèles ; ses prédécesseurs sont ses guides ; il ne fait aucun effort pour répandre de la variété dans ces sortes de morceaux, et pour leur donner un caractère neuf ; ce chant monotone dont il devroit se défier, qui assoupit la danse et qui endort le spectateur, est celui qui le séduit, parce qu’il lui coûte moins de peine à saisir, et que l’imitation servile des airs anciens n’exige ni un goût, ni un talent, ni un génie supérieur. […] Le premier instant me disposoit à céder à l’impression qui devoit résulter des objets qui m’étoient offerts : Le second détruit totalement ce premier effet, et la nouvelle sensation qu’il produit sur moi est si différente et si distante de celle à la quelle je m’étois d’abord livré, que je ne saurois y revenir sans une peine extrême ; surtoût lorsque mes fibres ont naturellement plus de propension et plus de tendance à se déployer dans le dernier sens ou elles viennent d’être mues ; en un mot, Monsieur, cette chûte soudaine, ce brusque passage du pathétique à l’enjoué, du diatonique enharmonique, ou du chromatique enharmonique à une gavotte, ou à une sorte de Pont-neuf, ne me semble par moins discordant, qu’un air qui commenceroit dans un ton et qui finiroit dans un autre(1). […] Pourrons-nous donner le titre de monologues à ces sortes d’entrées dépourvües d’intérêt et d’expression ? […] Le cœur et l’esprit ne sont jamais la dupe de ce spectacle ; il est rare, pour ne pas dire impossible, que l’on sorte de l’opéra avec ce trouble, cette émotion et ce désordre enchanteur que l’on éprouve à une tragédie ou à une comédie touchante.

124. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE VIII. » pp. 129-194

Les airs de Danse sont toujours ceux qui lui coûtent le moins à composer ; il suit à cet égard les vieux modeles ; ses prédécesseurs sont ses guides ; il ne fait aucun effort pour répandre de la variété dans ces sortes de morceaux & pour leur donner un caractere neuf ; ce chant monotone dont il devroit se défier, qui assoupit la Danse & qui endort le Spectateur, est celui qui le séduit, parce qu’il lui coûte moins de peine à saisir, & que l’imitation servile des airs anciens n’exige ni un goût, ni un talent, ni un génie supérieurs. […] Le second détruit totalement ce premier effet, & la nouvelle sensation qu’il produit sur moi est si différente & si distante de celle à laquelle je m’étois d’abord livré, que je ne saurois y revenir sans une peine extrême, sur-tout lorsque mes fibres ont naturellement plus de propension & plus de tendance à se déployer dans le dernier sens où elles viennent d’être mues ; en un mot, Monsieur, cette chûte soudaine, ce brusque passage du pathétique à l’enjoué, du diatonique enharmonique,5 ou du chromatique enharmonique à une Gavotte, ou à une sorte de Pont-neuf, ne me semblent pas moins discordant, qu’un air qui commenceroit dans un ton & qui finiroit dans un autre. […] Pourrons-nous donner le titre de monologue à ces sortes d’entrées dépourvues d’intérêt & d’expression ? […] Le cœur & l’esprit ne sont jamais la dupe de ce Spectacle ; il est rare, pour ne pas dire impossible, que l’on sorte de l’Opéra avec ce trouble, cette émotion & ce désordre enchanteur que l’on éprouve à une Tragédie ou à une Comédie comme Cénie ; la situation où elles nous jettent, nous suivroit long-temps, si les images gaies de nos petites Pieces ne calmoient notre sensibilité & n’essuyoient nos larmes.

125. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « VI. Ballade des dames du temps jadis. » pp. 88-

… Le soleil a des taches… L’amalgame de perfections dont se composait mademoiselle Mafleuroy avait — lui aussi — son défaut… Ce défaut, — qu’Henri IV, dans sa rudesse béarnaise, n’aurait pas hésité à qualifier comme il convient, — Clotilde essayait, mais en vain, sinon de le corriger, du moins de l’atténuer, par toutes sortes de parfums, d’eaux de senteur et d’onguents… A un bal des Tuileries, la maréchale de M… répondait, en zézayant, suivant son habitude, à un cavalier qui sollicitait d’elle la faveur d’un quadrille : — Ze vous remercie, monsieur. […] Elle céda à Fanny Elssler Fenella, de la Muette, qu’elle avait créée, et lui prit en échange el Jaleo de Jérès, las Boleros de Cadix, la Madrilena et toutes sortes d’autres cachuchas et fandangos. […] Mademoiselle Duvernay jouait le principal rôle de cette diablerie, celui de Miranda, une sorte de lutin femelle, produit par l’enfer en goguette pour séduire la perruque de M. […] Madame Alexis Dupont C’était la sœur de Lise Noblet et la femme du chanteur à la voix blanche que vous savez… Le soir, madame Alexis Dupont se trémoussait fort agréablement, à l’Opéra, dans la Muette, dans le Lac des Fées, dans le Dieu et la Bayadère, dans l’Orgie et dans ce pas de cinq du deuxième acte de Robert qui fut supprimé depuis… Dans la journée, elle enseignait les danses de caractère et le maintien à toute sorte de jeunes demoiselles des meilleures maisons.

126. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — IX, alexandre dumas » pp. 98-

Alors je demandai : — Qu’est-ce qui les pousse à courir de la sorte ?

127. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XVIII. » pp. 185-200

J’oserai dire qu’il avoit autant de sortes de voix que de physionomies différentes, qu’il avoit l’art d’adapter, sans charge et sans rivialité, à la foule immense des caractères, qu’il avoit à rendre. […] La nature lui avoit fait, un don bien précieux, en prêtant à tous ses traits, et aux muscles de son visage la plus parfaite mobilité, de telle sorte que sa physionomie étoit le miroir de son âme, qu’elle se ployoit, cl se déploiyoit avec une heureuse facilité aux sentimens et aux passions qu’elle éprouvoit.

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