Théophraste, dans son Traité de la Musique, a dit qu’il y a en nous trois principes des mouvemens de la danse ; le plaisir, la douleur, & un instinct divin. […] Mais l’on peut avouer que les principes de la danse des Anciens ont beaucoup servi à perfectionner la nôtre ; desorte qu’il n’est point de nation qui puisse se vanter aujourd’hui de l’emporter sur les François pour le caractere de toutes fortes de danses, tant pour la composition que pour l’exécution.
L’inaptitude des élèves et la lenteur de leurs progrès peuvent être primordialement attribuées à la routine des maîtres et au peu de clarté qu’ils jettent dans la démonstration des principes ; eu renoncant aux anciennes rubriques, ils abrégeraient les longueurs et jetteroient infiniment plus de précision dans leurs leçons. […] Je sais que le principe n’est qu’un, mais je n’ignore pas que la manière de le démontrer est susceptible d’une foule de modifications.
Ses grands talens, son expérience, la richesse de ses moyens, donnent lieu de penser qu’il s’occupe dans ce moment de se créer un genre, basé sur les principes communs à tous les arts imitateurs ; principes qu’il ne doit point avoir oubliés, et que lui seul est en état de faire revivre.
Ces mouvemens doivent être exécutés environ quarante mesures à la minute, dérogeant aux principes de la musique qui veut que l’on presse ou ralentise selon la qualité du chant et du mouvement de la mesure.
Sa conception du ballet rentrait dans son esthétique générale dont Henri Heine a si joliment défini les fameux principes. […] L’habitude de couper un opéra par des danses avait été érigée en principe. […] Jamais les principes de la chorégraphie classique n’eurent un champion plus obstiné. […] Théophile Gautier lui-même, qui par principe bannissait la férocité de la critique, fut dur pour ce paquet d’os mal enveloppés de peau. […] La personne avait des manières d’une grande distinction et des principes d’une austérité intraitable.
Que si on veut pénétrer les principes de leur morale, quelle sévère condamnation n’y trouvera-t-on pas de l’esprit qui mène aux spectacles, où, pour ne pas reconnoître tous les autres maux qui les accompagnent, on ne cherche qu’à s’étourdir soi-même, pour calmer la persécution de cet inexorable ennui qui fait le fonds de la vie humaine, depuis que l’homme a perdu le goût de Dieu ? […] Vossius, théologien protestant, que j’ai déjà cité, établit à ce sujet un principe fondé sur le bon sens, comme sur la bonne morale.
Mais tous ces titres n’auraient été qu’une vaine fumée sans la considération publique, qui est le premier des honneurs et le seul réel peut-être, parce qu’il n’a presque jamais pour principe que le talent supérieur ou les vertus éminentes.
Et c’est dans le principe même de notre art prétendu périmé que cet homme d’aujourd’hui a pu trouver la confirmation de ses plus téméraires espoirs.
On parle dans l’objection comme s’il y avoit à choisir entre deux maux, en laissant celui qui est plus grand, pour se porter à celui qui l’est moins ; mais n’est-ce pas un principe de conduite incontestable, qu’il faut éviter tout mal et n’en approuver aucun, quelque petit qu’il soit ? […] Je réponds encore une fois, qu’il ne s’agit pas de choisir entre un mal et un autre mal ; c’est un principe dont il ne faut jamais se départir.
Outre les lois du Théâtre qui deviennent communes à la Danse, dès qu’elle y est portée, elle y est assujettie encore à des règles particulières qui dérivent des principes primitifs de l’Art.
En voilà bien assez, Monsieur, sur un art dont j’ignore absolument les principes, mais dont j’ai éprouvé le charme et les effets séducteurs.
L’Opéra fut enlevé à la maison du roi et l’on adopta le principe de l’exploitation par un directeur-entrepreneur qui le gérerait à ses risques et périls. […] Il nous communique, dans ses Mémoires, les réflexions qu’il se fit : « La révolution de Juillet, se disait-il, est le triomphe de la bourgeoisie ; cette bourgeoisie victorieuse tiendra à trôner, à s’amuser ; l’Opéra deviendra son Versailles, elle y accourra en foule prendre la place des grands seigneurs et de la cour exilés32. » Partant de ce principe que l’Opéra devait être un lieu de plaisir où la bourgeoisie riche, vaniteuse, avide de distractions mondaines se donnerait rendez-vous dans une atmosphère de luxe sous prétexte d’entendre de la musique, Véron s’efforça de parer de toutes les élégances et de toutes les splendeurs ce « Versailles » des nouvelles classes dirigeantes. […] Henri Heine en fit la remarque dans une page où il raillait agréablement ce qu’il appelait les principes de Véron : « Je dis « principes », car en effet, M. Véron avait des principes, résultats de ses méditations en matière d’art et de sciences, et, de même que, comme pharmacien, il avait inventé une excellente drogue contre la toux, de même, comme directeur de l’Opéra, il inventa un remède contre la musique.
Ce genre d’écriture particulier à notre art, et que les anciens ont peut-être ignoré, pouvoit être nécessaire dans les premiers momens où la danse a été asservie à des principes. […] Les jeunes gens qui se livrent à la danse machinalement et sans principes, s’instruiroient encore infailliblement ; ils apprendroient à connoitre les difficultés, ils s’efforceroient de les surmonter ; et la vüe des routes sûres les empêcheroit de se perdre et de s’égarer. […] Ce danseur, disent-ils, a reçu primitivement de mauvais principes ; s’il a des défauts, ce n’est pas ma faute ; j’ai tenté l’impossible.