Tout ce peuple d’Artistes, qui ne vit dans Quinault qu’un Poète peu considérable, était encore à cent ans loin de lui pour la connaissance de l’art.
vous devez prendre garde à ne point donner témérairement le nom de danseur à un consul du peuple romain ; mais pour donner quelque fondement à votre accusation, vous devez auparavant considérer et faire voir à quels vices il faut que celui contre qui vous l’intentez ait été sujet, pour rendre croyable ce que vous lui reprochez ; car on ne peut guère trouver quelqu’un qui danse, étant sobre, à moins qu’il ne soit fou : Nemo ferè saltat sobrius, nisi insanus . » Le fondement de cette maxime est qu’en effet les mouvemens, les gestes et les sauts des personnes qui dansent, sont absolument contraires à ceux d’une personne qui se possède, et semblent marquer que celles en qui on les voit, sont comme en fureur et ne sont pas maîtresses d’elles-mêmes.
Le ballet passa des Grecs chez les Romains, et il y servit aux mêmes usages ; les Italiens et tous les peuples de l’Europe en embellirent successivement leurs théâtres, et on l’employa enfin pour célébrer dans les cours les plus galantes et les plus magnifiques, les mariages des rois, les naissances des princes, et tous les événements heureux qui intéressaient la gloire et le repos des nations. […] Ce sont à la vérité des peuples différents qu’on y voit paraître : mais leurs habits plutôt que leurs pas annoncent leurs divers caractères ; aucune action particulière ne lie la danse avec le reste de l’acte. […] On lit dans Pline, que c’est aux Sybarites que l’on doit l’invention de la danse des chevaux : le plaisir était le seul objet de ce peuple voluptueux ; il était l’âme de tous ses mouvements, et de tous ses exercices. Athénée, d’après Aristote, rapporte que les Crotoniates, qui faisaient la guerre à ce peuple, s’étant aperçu du soin avec lequel on y élevait les chevaux, firent secrètement apprendre à leurs trompettes les airs de ballet que les Sybarites faisaient danser à ces animaux dociles. […] Les Bisaltes, peuples de Macédoine, se servirent du même artifice contre les Cardiens, au rapport de Charon de Lampsaque.
J’arrivai à Rome, et je déscendis dans les voûtes souterraines, où reposent les restes des hommes, qui fixèrent par leurs talens l’admiration d’un peuple enthousiaste, et ami des arts ; ces tristes monuments n’étoient éclairés que par une ouverture étroite le propre à laisser passer un foible rayon de lumière. […] Les pantomimes n’étoient point des danseurs ; mais simplement des gesticulateurs : tous les Romains les entendoient parfaitement, parcequ’il y avoit. plusieurs écoles, où l’on enseignoit l’art de la saltation, qui n’est autre chose que l’art du geste ; ces écoles étoient fréquentées par les nobles, par les orateurs, et par le peuple.
Il veut que cette alliance console les peuples des malheurs inséparables de la guerre ; il veut enfin que les mêmes murs, témoins de sa naissance, voient allumer pour elle les flambeaux de l’Hyménée.
Le pourtour de la barrière de l’Hôtel-de-ville était fermé de cloisons de planches peintes en pierres, pour empêcher le peuple d’entrer dans l’intérieur du perron. […] Jamais monarque n’a gouverné ses peuples avec autant de douceur ; jamais peuples aussi n’ont été si tendrement attachés à leur roi. […] Il y avait sur celle que M. de Genevois reçut de madame de Guise un Arion avec ces paroles : populi superat prudentia fluctus ; Le peuple en vain s’émeut, la prudence l’apaise. […] Toutes les dispositions de cette grande fête ont été conservées dans leur état parfait pendant huit jours, pour donner au peuple la liberté de les voir. […] offrent aux peuples dans les occasions solennelles : ils m’ont paru dans ce cas tenir et devoir être soumis à des lois générales, qui furent toujours la règle de tous les Arts.
Mais si notre goût corrompu ne peut s’accommoder des choses si simples, et qu’il faille réveiller les hommes gâtés par quelques objets d’un mouvement plus extraordinaire, en laissant à d’autres la discussion du particulier qui n’est point de ce sujet, je ne craindrai point de prononcer, qu’en tous cas il faudroit trouver des relâchemens plus modestes et des divertissemens moins emportés. » Le prélat rapporte à ce sujet l’exemple du peuple juif. […] Gens simples et naturels par leur institution primitive, ils n’avoient jamais connu ces inventions de la Grèce… Le peuple innocent et simple trouvoit un assez agréable divertissement dans sa famille, parmi ses enfans : c’est où il venoit se délasser, à l’exemple de ses patriarches, après avoir cultivé ses terres ou ramené ses troupeaux, et après les autres soins domestiques qui ont succédé à ces travaux ; et il n’avoit pas besoin de tant de dépenses, ni de si grands efforts pour se relâcher. » L’endroit de saint Jean Chrysostôme que M.
Un grand Spectacle qu’il venait de donner au Peuple de Rome, où il n’avait épargné ni soins, ni dépense, et qui avait encore manqué l’effet qu’il s’en était promis, avait achevé de le décourager.
Le général des Spectateurs, tous les Danseurs subalternes, le peuple de l’Opéra n’ont de la Danse qu’ils appellent noble que cette idée que je rapporte.
Ce peuple est toujours rebelle : Ce sont des enfans menteurs, des enfans qui ne veulent pas écouter la loi de Dieu ; qui disent aux voyans : Ne voyez point, et à ceux qui ont des visions : N’ayez point de visions d’une justice si sévère.
[Seconde partie] 30Par l’exposé que je viens de faire, on voit que ce Ballet forme une Action complète ; qu’elle y est vive, intéressante, et marche toujours à sa fin, sans être retardée par des épisodes, qui ne saurait que la refroidir ; que sur ce plan on pourrait en faire une Tragédie comme celle des Grecs, en faisant parler mes personnages, et en substituant des Cœurs de Mages, de Satrapes, de peuple, de femmes au corps de Ballet que j’ai employé ; et je répète ici avec cette satisfaction qu’on ressent lorsqu’on fait part au Public de ses découvertes, que je crois que le théâtre des Grecs doit uniquement nous guider pour nos plans, et qu’il n’y a aucune Tragédie de ce Théâtre, qui ne puisse être traitée avec succès en Ballet Pantomime. […] Leurs Danses roulent communément sur des aventures entre des Paysans, des Pâtres, et d’autres gens de la lie du peuple.
Non seulement le Roi et son grand Ministre qui ont tant veillé et travaillé pour l’agrandissement de l’État, et tous ces vaillants Guerriers qui ont si valeureusement exécuté ses nobles desseins doivent prendre du repos et des divertissements ; mais encore tout le Peuple doit se réjouir, qui, après ses inquiétudes dans l’attente des grands succès, ressent un plaisir aussi grand des avantages de son Prince, que ceux-même qui ont le plus contribué pour son service et pour sa gloire ». […] Il est composé de plusieurs Entrées de Néréides et de Tritons, après lesquelles l’Amérique paraît suivie de ses Peuples.
Le peuple avait appelé ce dernier enthousiasme, fureur prophétique ; et les pédants de l’antiquité (autre partie du peuple peut-être encore plus bornée que la première) donnèrent à leur tour à la verve des poètes, dont il n’est pas donné aux esprits froids de pénétrer la cause, le nom superbe de fureur poétique. […] Le style figuré chez des peuples instruits, tels que le nôtre, devient insensiblement le style ordinaire ; et c’est par cette raison que le mot génie, qui ne désigne que l’instrument indispensable pour produire, a été successivement employé pour exprimer la cause qui produit.