/ 149
46. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre III. Objections tirées des Docteurs de l’Eglise. » pp. 167-174

Que si on veut pénétrer les principes de leur morale, quelle sévère condamnation n’y trouvera-t-on pas de l’esprit qui mène aux spectacles, où, pour ne pas reconnoître tous les autres maux qui les accompagnent, on ne cherche qu’à s’étourdir soi-même, pour calmer la persécution de cet inexorable ennui qui fait le fonds de la vie humaine, depuis que l’homme a perdu le goût de Dieu ? […] François de Sales, et l’on verra que cet aimable saint envisageoit la danse comme un simple mouvement du corps, abstraction faite de toutes les circonstances qui les accompagnent, comme la réunion des deux sexes.

47. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 5 février. Les périls du music-hall. »

Elle tourne, bercée par la valse du Danube ; ses beaux bras accompagnent le tournoiement du corps et quand tout à coup elle laisse aller le poignet en ouvrant la main, elle n’est plus que la petite vague fraîche qui vient se briser au rivage de la rampe.

48. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Plan. du ballet d’alexandre. » pp. 219-222

Le vainqueur s’empressa d’aller visiter ces augustes victimes do la guerre ; il était accompagné d’Epheslion et suivi d’une garde nombreuse, et d’esclaves chargés de riches présens.

49. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre IV. De la Danse des Balets des Anciens & des Modernes, avec quelques descriptions des plus singulieres, & de l’origine de la danse Théâtrale. » pp. 70-111

L’Opéra est une sorte de Comédie composée de cinq actes en musique, accompagnez de danses convenables au sujet, qu’on nomme divertissemens, & dont nous sommes redevables aux Italiens pour l’invention ; Perrin en 1659 la mit en usage en France : mais l’on sçait aussi que les Italiens n’ont imaginé l’Opéra que sur les représentations des Balets des Grecs, & que l’invention de ceux d’Italie n’est trouvée que depuis deux ou trois siécles. […] Le premier acte fut joué devant la porte de l’Eglise de Notre-Dame de Lorette, où il parut d’abord une machine de bois d’une grandeur prodigieuse, qui représentoit le cheval de Troie : ce cheval commença dès lors à se mouvoir par des ressorts secrets, tandis qu’autour de ce cheval se représentoient en Balets des actions considérables de la guerre de Troie, accompagnées d’une simphonie très-nombreuse ; après quoi on alla avec cette machine mouvante, à la place de S. […] Toutes les Galeres & tous les Vaisseaux du port saluerent ces Brigantins par une d’Artilerie, en arrivant à la Place de la Marine : les Ambassadeurs descendirent, & monterent en même tems sur un char superbement orné, & accompagnez de trois cens Cavaliers vétus à la Grecque, s’avancerent vers le College, précédez de plusieurs trompettes & timbales ; après quoi des peuples de divers nations, chacun vétu à la maniere de son pays, danserent un Balet très-agréable, composant quatre troupes ou quadrilles pour les quatre parties du monde. […] Ayant fini son récit, il s’aprocha du Globe, qui étoit aussi accompagné de trois Muses seulement, qui étoient Uranie, Clio, & Terpsicore, qui chanterent encore ces Vers. […] L’Afrique sortit aussi-tôt accompagnée de quatre Princesses, la Numidie, la Barbarie, la Lybie, & l’Ethiopie ; l’Ocean Atlantique & l’Ethiopique les escortoient, avec le Nil, le Zambre, le Niger l’Agaise : les Pages étoient du Brésil de Madagascar, de la Guinée, de Thunis, de Fez, d’Alger, de la Moravie, & du Mozambique, vétus à la maniere de leurs pays ; chaque Nation fit autant d’Entrées de Balet, & chaque mer, chaque fleuve apporta des présens à la Déesse de la verité, pour orner son temple ; ce qui finit ce beau spectacle.

50. (1623) Apologie de la danse et la parfaite méthode de l’enseigner tant aux cavaliers qu’aux dames [graphies originales] « Methode povr les cavaliers. » pp. 25-51

Apres lesquels s’arrestant sur la pointe du pied droict, luy faire porter l’autre en l’air, la iambe fort tenduë pour faire vn temps en rond, qui sera porté à costé, dont le mouuement doit proceder de la hanche, pour bien former lequel, il faut vn peu plier sur l’autre iambe, & se releuer sur la pointe du pied ; apres lequel temps faut faire vn chassé hors terre du mesme costé, puis sautant sur le pied gauche, faire porter l’autre, la iambe bien tenduë, non en auant, comme plusieurs font, qui par ce moyen incommodent vne femme : mais à costé, en l’air, pour le porter d’vn mesme temps à terre, la iambe croisee, en sorte que les molets se touchent, Ceste retirade doit estre suiuie d’vne autre qu’on fera tout de mesme de l’autre pied, & par ce que sur ceste action, le pied droict se trouue deuant, il le faut porter à costé, sur lequel ayant chassé, faut faire deux pas deuant soy, apres lesquels le pied gauche se doit porter en l’air, pour d’iceluy sans plier le genoüil faire du mesme costé vn temps en rond comme le susdit, qui doit estre accompagné d’vne feinte, de tourner sur la main droicte en pliant le genoüil qui se trouue du mesme costé, & chasser sur l’autre, en tournant pour remettre le corps à son naturel, puis auancer trois pas, & chasser deuant soy sans tourner les espaules de costé ny d’autre, & ainsi continuer encore deux pas, & au troisiesme, la iambe bien tenduë, faire vn temps en rond semblable au premier, & apres l’auoir chassé, faire deux retirades de mesmes les deux precedentes, & vne troisiesme du pied droict sans croiser, sur laquelle au lieu d’vn chassé on peut releuer vn temps de la iambe gauche sans sauter, en s’esleuant sur la pointe du pied droict, que le corps tout d’vne piece penchant vers la main droicte doit suiure lentement, & en mesme temps qu’on aura passé le pied gauche par dessus l’autre, faut desgager le droict, & le porter encore vne fois à costé à fin de glisser à l’instant le gauche derriere, puis faire vne retirade croisee, qui doit estre suiuie d’vne autre sans croiser, mais portee plustost en arriere qu’à costé, sur laquelle pliant le genoüil droict, faut tourner vn peu le corps de ce mesme costé, à fin de mieux prendre son temps pour faire vn chassé, & deux pas en tournant de l’autre, apres lesquels passant vne demy capriolle du pied droict par dessus le gauche ou faisant le temps, d’icelle faut porter le gauche à costé en l’air, & d’vn mesme temps en s’esleuant sur la pointe de l’autre, le porter par dessus, la iambe bien tenduë, en sorte qu’elle croise, si bien qu’apres auoir desgagé la gauche qui se trouue derriere, & d’icelle faict vn temps, en tournant le corps du costé qu’on aura commencé & chassé sur iceluy, il ne faut que passer vne demy capriole en tournant deuant la femme, ou du moins en faire le temps pour finir vne reuerence. […] Au contraire suiuant l’ordre que i’ay icy establi, on pourra mener aisément en peu de temps vn Escolier, au contentement qu’il en auroit imaginé : & lors que l’Escolier aura bien compris ceste courante, où telle autre qui luy sera monstree, ensemble les mouuements susdits, à fin que rien ne luy defaille, il luy faut faire obseruer aux pas chassez, qui se font en auançant ou reculant, à porter le pied qui chasse au costé du chassé, non derriere, comme il y en a qui font, qui en ce faisant auancent le ventre ; & aux chassez qui se font de costé, faut que le pied qui chasse prenne la place du chassé, & que le portant le premier à terre sur le mouuement, l’autre soit assis d’abort sur le talon, & faire en sorte qu’il y tienne le corps droict, depuis le busque iusques aux yeux, & la veuë tousiours esgale de sa hauteur, sans plier de la ceincture, ny iamais les genoux en dedans, pas mesmes bransler la teste, mais faire que le corps ferme & droict accompagne tousiours l’action des pieds aux retirades principalement, ou plusieurs balancent le corps, soit par affecterie ou mauuaise habitude. La susdite Courante bien executee, auec la mesure requise, & auec les actions telles qu’elles y sont depeintes, donnera vne grande facilité à toute autre sorte de danses, & dés l’heure l’Escolier commençant à y prendre plaisir, s’apperceura comme auec la patience, le temps luy amene insensiblement ceste familiere cognoissance, qui luy rend en fin doux tout ce qui luy sembloit auparauant impossible, & sans qu’il soit besoin de plus ample instruction, les Maistres pourront par le moyen de la Courante & actions susdites en composer tout autant d’autres qu’il leur plairra, pourueu qu’ils n’ignorent la valeur des temps, & autres pas, & mouuemens dont on les enrichit, & qu’on danse auiourd’huy, d’vne certaine negligence nullement affectee ; & n’aymerois point qu’ils meslassent parmy leurs compositions des pas qui sentissent son baladin, comme fleurets, frisoteries, ou branslemens de pieds, piroüetes (i’entens à plusieurs tours violens & forcez,) caprioles, pas mesmes des demy caprioles, si ce n’est en tournant ou finissant, & tout plain d’autres petites actions ennemies du vray air qu’on y doit obseruer, mais seulement des pas coupez, & entrecoupez, d’autres graues, ensemble des liaisons, & des beaux temps, parce que les mouuemens qui en procedent, peuuent auec assez d’air & de grace accompagner tels pas sans force ; que si quelques vns d’eux s’offencent de c’est aduis & que manque de se sçauoir cognoistre, la vanité leur face iuger vaine la peine que ie prends, qu’ils apprennent que la charité seule m’en a serui d’obiect : Ioint que la verité & la raison estans communes à vn chacun ne sont non plus à qui les a dictes premierement, qu’à celuy qui les dict apres, & ainsi sans s’en esloigner, qu’ils facent meux s’ils peuuent. […] Et d’autant que plusieurs, soit par contrainte, où par mauuaise habitude ne diuertissent quasi iamais leur veuë en dansant ce bransle, ains regardent tousiours fixement deuant eux vn mesme obiect, il m’a semblé à propos de faire obseruer, qu’en portant le premier pas, on face aussi porter modestement de ce costé la veuë de sa hauteur, & au trois & quatriesme, regarder en presence, & parce que le sixiesme se glisse derriere & oblige le corps à tourner tant soit peu du costé droict, il est bon que la veuë l’accompagne auec quelque negligence, sans mouuoir la teste, car telles actions ne peuuent qu’anoblir les autres parties de la danse. […] Apres qu’on pourra faire facilement ces cinq pas, il faudra apprendre (& non plustost,) de quelle sorte le mouuement des bras doit accompagner l’action des pieds, c’est qu’en sautant le premier pas il faut ouurir les bras esgalement chacun de son costé, & en mesme temps qu’on fera glisser le troisiesme pas derriere, faut les rapporter negligemment, iusqu’à ce que les mains sans plier le poignet viennent quasi à se ioindre, lors sans s’arrester sur ceste action il faudra descendre, à fin d’obseruer au quatriesme & cinquiesme les mesmes mouuemens, & ainsi les cadances se trouueront bien marquees : Pendant toutes lesquelles actions il faut auoir les pointes des pieds ouuertes & la veuë de sa hauteur, à fin que tenant le corps droict & ferme on regarde en face la compagnie, sans tourner la teste qu’auec le corps, & prendre garde à ne point chasser de la pointe du pied, ny en faisant les pas susdits, aller de l’vne à l’autre extremité du lieu : mais y tenir la droicte ligne le plus qu’il sera possible, ce qui sera fort aisé, si on faict porter les pas de costé, non deuant soy.

51. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La mort d’agamemnon. ballet tragique. en cinq actes.  » pp. 141-169

Ce peintre, en artiste habile, ne se fut pas arrêté à peindre de petites choses, ni toutes les circonstances froides et minutieuses qui accompagnent ordinairement la vie privée ; il eut, ainsi que moi, choisi tous les instans d’éclat et tous les momens où les grandes passions auroient été en mouvement ; ce sont elles qui fournissent les couleurs et les pinceaux, et qui, en faisant parler la toile, semblent encore faire mouvoir les personnages. […] Ce Prince fait des efforts inutiles pour éloigner des présages aussi tristes ; mais Cassandre, qui a l’art de lire dans l’avenir, voit le palais ensanglanté ; elle y voit les Euménides accompagnées de la haine, de la vengeance et du Crime ; la mort suit cette troupe infernale. […] C’est dans ce moment de trouble et d’irrésolution que Clytemnestre paroît ; on diroit à son action, qu’elle est accompagnée par les furies ; elle reproche à Egisthe sa foiblesse, son peu d’empressement à la servir et son parjure ; elle veut lui arracher le fer dont elle a armé son bras, pour s’en servir contre Agamemnon ; Egisthe ne pouvant plus supporter ses reproches, ses menaces et ses emportemens s’élance comme un furieux, et porte ses premiers coups sur Agamemnon ; il vole ensuite vers Cassandre, qui, dévouée à la mort, marche au devant de lui ; sa fermeté et son courage arrêtent le bras d’Egisthe, mais Clytemnestre, qui lui crie ; frappe, achève ! […] Une marche triste et lugubre annonce l’arrivée de la pompe funèbre ; des Gardes portent des flambeaux ; la Reine, les Princesses et leur suite sont couvertes de crêpes noirs, et tiennent dans leurs mains des branches de cyprès ; Egisthe a ses armes et son bouclier couverts de crêpe, ainsi que les Officiers et les troupes qui l’accompagnent. […] Scène iii, Le tombeau s’ouvre ; on y voit Oreste accompagné des Euménides.

52. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — III, comment je créai la danse serpentine » pp. 22-

La fille de Mme Hoffman m’accompagnait. […] Pas de loge pour mon changement, pas de piano pour m’accompagner… Mais l’occasion restait précieuse quand même. […] De nombreuses illustrations de mes danses accompagnaient les articles.

53. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Le jugement de Pâris. Ballet héroïque. » pp. 171-182

Les Colombes et les Cygnes volent en avant ; et les quatre Heures du jour accompagnent Vénus, pour marquer l’instant de ses plaisirs et celui de son triomphe. […] Pendant ces jeux, l’Amour s’est esquivé ; il est allé chercher Pâris pour le séduire et l’enflammer ; et il l’amène au moment où Vénus déploye toutes ses Graces ; une Volupté douce accompagne ses pas et embellit toutes ses attitudes ; le Plaisir et une mollesse voluptueuse s’impriment dans tous ses mouvemens ; Pâris est dans l’enchantement.

54. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — I, mes débuts sur la scène de la vie » pp. 10-

Mais ceux-ci insistèrent pour que ma mère les accompagnât également Que ferait-elle du bébé ?

55. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre V. Sur le même sujet. » pp. 30-34

La guerre étant terminée, les vainqueurs et les vaincus qui avoient souffert également de toutes les calamités qu’elle entraîne, ont dû célébrer le retour de la paix, et accompagner de leur musique guerrière les hymnes qu’ils adressoient aux dieux protecteurs de leur pays.

56. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre I. Des Fêtes dont la Danse a été le fond à la Cour de France, depuis l’année 1610 jusqu’en l’année 1643 »

Mercure, Apollon, Bacchus et Momus accompagnés de leur cortège ordinaire dansent les premières Entrées. […] Il touche l’Aigle et les Lions, pour leur ôter la fureur que les Euménides leur avaient inspirée ; il remet la massue sur l’épaule d’Hercule, comme pour le prier de se contenter de ses exploits, et il danse ensuite la dernière Entrée avec toutes les Divinités du Ciel qui l’accompagnaient.

57. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Les Danaïdes, ou. Hypermnestre. Ballet tragique. en cinq actes. » pp. 183-195

La décoration représente l’intérieur du Temple d’Isis ; tout y est préparé pour l’union des Danaïdes et des fils d’Egyptus ; un autel consacré à l’Hymen et à l’Amour est élevé au milieu de cet édifice ; les prêtres, les prêtresses et les sacrificateurs entourent cet autel ; les nouveaux époux sont rangés près d’eux ; Hypermnestre et Lincée forment le couple le plus distingué ; Danaüs accompagné d’une suite nombreuse est placé à la droite ; une foule de peuple, témoin de celle cérémonie, est dispersé dans les différentes parties de cet édifice. […] Les Danaïdes restent immobiles à la vue de leur cruel attentat ; ici sortent du lieu du massacre des spectres horribles ; Tisiphone, Alecto, Mégère les accompagnent ; le Crime, la Trahison, la Perfidie et le Remords les suivent ; cette troupe infernale s’empresse à présenter aux Danaïdes les tableaux effrayans de leurs crimes ; les images, qui leur sont retracées par les enfers, leur déchirent l’ame, et leur causent à chaque instant de nouvelles épouvantes ; elles veulent fuir ; mais elles sont sans cesse arrêtées dans leur fuite par les grouppes horribles, qui les dévancent ou qui les poursuivent ; le Crime, le Remord, la Trahison et la Perfidie, conduits par les Furies, les enchaînent, pour ne les plus abandonner ; en vain veulent-elles échapper à la punition, qui les attend ; la terre s’entr’ouvre, il s’en exhale une vapeur épaisse mêlée de flammes ; un bruit sourd et confus ajoute à cette horreur ; un spectre hideux armé d’une faulx, sort à pas lents du souterrain ; son apparition glace d’épouvante l’ame des Danaïdes ; la pâleur de la mort se répand sur leurs traits ; le spectre leur montrant d’une main menaçante la route qu’il vient de leur frayer, leur ordonne d’y descendre ; c’est inutilement qu’elles tentent de se soustraire à sa puissance ; elles sont entrainées par la troupe infernale et les spectres armés de torches funéraires et lugubres les précipitent dans l’empire des morts.

58. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XX et dernière. » pp. 213-241

Ce seigneur accompagné de son épouse, touché d’une tendresse si rare et d’un spectacle si touchant refuse d’accepter l’argent et les joyaux qui lui sont offerts ; il ordonne à sa troupe de restituer tout. […] La première accompagnée d’une suite nombreuse de guerriers et d’héroïnes descend d’un char brillant attelé de superbes coursiers ; les guerriers et les guerrières au son des instrumens consacrés à la guerre, exécutent des danses caractéristiques ; ils forment en dansant plusieurs figures militaires, et mêlent à leurs jeux tantôt l’image des combats avec les sabres et les boucliers, tantôt celle de la lutte ; ils accompagnent ces exercices de voltes, d’évolutions ; les vainqueurs sont couronnés des mains de la gloire ; on les porte en triomphe ; on danse autour d’eux ; on célèbre leur victoire ; les arbres de la forêt sont chargés de trophées ; tout est martial, tout peint la valeur, tout exprime le courage ; tout parle enfin en faveur de la gloire, qui embellit elle-même cette fête. Du côté opposé, la Déesse des Plaisirs entourée d’Amours et de Zéphirs, est accompagnée par les Jeux, les Ris et les Plaisirs. […] Bradamante et Roger accompagnés d’une foule de chevaliers chrétiens et d’héroïnes entroient dans un vaste peristile qui conduisoit au temple de l’immortalité ; les chevaliers et les dames exprimoient par des danses héroïques la joye que cette union leur inspiroit ; Roger et Bradamante s’associoient à cette fête noble et peignoient dans un pas de deux en action, leur amour et leur félicité.

/ 149