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26. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Histoire generale de la danse sacrée et prophane : son origine, ses progrès & ses révolutions. — Chapitre VI. De l’origine des Bals masquez. » pp. 146-160

Cependant les Romains ne voulant pas perdre entierement l’usage de leurs plaisirs, pendant ce tems de réjouissance, s’aviserent d’inventer des mascarades nocturnes ; chacun alloit déguisé chez ses amis, où il y avoit festin ou assemblée, y portoient des Momons, comme je l’ai vû pratiquer il y a trente ou quarante ans, dans Paris ; d’autres couroient les rues la nuit & le jour, ainsi qu’il est rapporté dans Pétrone, au sujet de Néron, qui se plaisoit d’insulter les passans. […] L’usage que les grands Seigneurs ont pris depuis quelque tems, de ne laisser entrer les masques que par billets, est très-contraire à la liberté publique & à l’institution des bals masquez, parce que le plaisir du déguisement consiste à n’être point connu, & d’y entrer aussi librement qu’aux bals magnifiques que feu Monsieur donnoit au Palais Royal, où tout Paris se faisoit un plaisir d’aller superbement masqué, outre que les rafraîchissemens y étoient en abondance ; il y avoit cinq ou six bandes de Violons distribuez dans les appartemens, Je me souviens, à propos de la liberté de l’entrée du bal pendant le Carnaval, d’un incident qui arriva au Roi chez M. le Président de N.… qui donnoit un bal dans le cul-de-sac de la rue des Blancs-Manteaux, au sujet du mariage d’un de ses fils, il y a près de cinquante ans. […] Les Parisiens, dit Mezeray, en voulurent un mal mortel au Duc d’Orleans, comme si c’eût été un coup prémédité, si bien qu’il n’osa paroître dans Paris de plusieurs jours. […] M. le Duc de Baviere en a donné aussi plusieurs à Surennes, qui n’ont pas été moins magnifiques : la somptuosité de ces bals masquez, & la dureté des tems, sont cause que les Particuliers n’ont plus osé se hazarder d’en donner à Paris ; l’on n’en vit pas une douzaine pendant le cours du Carnaval de 1714. Mais comme depuis la mort de Louis XIV. toute la Cour s’est renfermée dans Paris, S.A.R.

27. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre VII. Principes Physiques du vice de l’Exécution primitive de l’Opéra Français. »

De là Paris, la Littérature, les Provinces, les Étrangers se formèrent une idée fausse du genre, qui s’est conservée jusqu’à nos jours, et que je ne me flatte pas de pouvoir détruire. […] Racine d’autre part tout à fait indifférent sur les succès heureux ou malheureux de Quinault, n’aurait plus vu des Tragédies autres que les siennes occuper Paris.

28. (1881) Albine Fiori « Albine. Le dernier roman de George Sand — Deuxième lettre. A monsieur le duc d’Autremont, au château d’Autremont. » p. 82

Lyon, le … Monsieur le duc, J’ai quitté Paris, comptant arriver chez vous après-demain, car je devais m’arrêter en route pour faire mes adieux à ma mère et rester un jour auprès d’elle.

29. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre première. » pp. 8-13

J’ignore, Monsieur, comment les filles d’artisans sont élevées dans votre quartier ; mais je puis vous assurer que dans le mien, qui passe pour le plus beau de Paris, je connois très-peu de filles et même de garçons qui sachent lire la musique, l’écrire et chanter, ou jouer d’un instrument quelconque. […] Personne assurément ne s’avisera de citer comme une preuve de goût de notre nation pour le chant, ces insipides rapsodies dont les Troubadours modernes assourdissent tous les jours nos oreilles, et qui pourtant font les délices de la majeure partie du peuple : mais si vous aviez parcouru comme moi les principales villes d’Italie, vous auriez entendu à Vénise de simples gondoliers chanter en ramant les beaux vers du Tasse, de l’Orlande Furioso, de Métastase, avec plus de grace et de justesse que l’on ne chante à l’opéra de Paris ; vous eussiez été surpris de rencontrer le soir dans les rues des ouvriers de toutes les classes, formant entre eux des concerts plus mélodieux et plus touchans que le Sabbat musical dont retentissent nos Cafés des Boulevards et nos catacombres du Palais Royal. Alors vous auriez été convaincu, Monsieur, qu’en Italie, les personnes riches ne sont pas les seules qui cultivent la musique ; que le goût de cet art y est généralement plus pur, plus répandu, plus éclairé qu’à Paris ; et que les paroles n’y sont pas plus négligées qu’en France, ou le plus bel opéra ne se soutient que par la perfection du poëme, l’empire de la musique, des décorations et des ballets : quant aux paroles, on ne les entend point et la plupart de nos chanteurs et de nos chanteuses se sauvent par les cinq voyelles.

30. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre X. le coucher de l’astre  » pp. 365-413

Le procès fut repris devant la Cour royale de Paris, sous la présidence de M. […] Il fit saisir le mobilier que Fanny avait laissé à Paris. […] La rupture avec Paris était consommée. Elle était regrettable pour Paris, qui perdait une danseuse excellente. […] Son attitude lui aliénait les sympathies éclairées qui avaient fait pour elle de Paris un séjour de délices.

31. (1908) L’École de danse de Grünewald « L’école de danse du Grünewald » pp. 261-268

Les Américains ont même inventé une danse libre et vivante, qui détrônera un jour ou l’autre le morne ballet, à moins que l’Allemagne ne prenne les devants… Car, à part sa propreté et ses nouvelles maisons, il est une chose que j’envie à Berlin pour Paris : c’est l’École de danse du Grünewald. […] J’avais vu son nom sur des affiches lorsqu’elle était venue à Paris, mais je m’étais refusé à l’aller voir danser. […] A cette heure où, avec des gestes de panathénée, Isadora Duncan se meut, libre et forte, gracieuse et variée, les jolies ballerines de Milan, de Paris, de Saint-Pétersbourg, de Berlin et de Londres me font l’effet de moniteurs de l’École de gymnastique militaire de Joinville, s’exerçant en robes de gaze, à devenir des almées ! […] J’apprends que miss Duncan, actuellement en tournée en Amérique où son succès est prodigieux, n’est pas décidée à continuer son École du Grünewald, et qu’elle songerait à la faire émigrer en France, à Paris.

32. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1661 — 23 juillet : Le Ballet des Saisons — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 6 août 1661 »

Loret, lettre du 6 août 1661 […] Le Ballet de Fontainebleau Comme il est admirable et beau, Et tout brillant de divers lustres, À cause des Danseurs illustres, Et des Objets de rare prix Que dans iceluy sont compris, À ce qu’on dit, se danse encore : Mais mon esprit se remémore, Qu’étant à Paris de retour, Lors que je parlai, l’autre-jour, De ce Ballet que tant on prise, J’oubliai Monseigneur de Guise, Dont je suis très-humble valet, Et l’un des Grands dudit Ballet.

33. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1670 — 6 janvier : Divertissement royal — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 11 janvier 1670 »

Robinet, lettre du 11 janvier 1670129 Toujours la Cour, nombreuse et gaie, Gîte en son Saint Germain en Laye, Dont à Paris, il déplaît fort, Ne pouvant avoir un doux Sort, Sans voir son Grand, et charmant Sire.

34. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre premier. les années d’apprentissage  » pp. 1-36

Cette belle Toulousaine avait débuté en 1801 à l’Opéra de Paris. […] Comme à Paris, les fables mythologiques furent recherchées. […] Pourquoi n’atteindrait-elle point Paris, ce Paris qui apparaissait alors à tous les artistes d’Europe comme une Mecque sainte, but de toutes les ambitions, ce Paris dont le nom flamboyait en lettres de feu à l’horizon lointain ? […] Paris. 1830, p. 131. […] Alphonse Royer, Histoire de l’Opéra, Paris, 1875, p. 174.

35. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1661 — 17 août : Les Fâcheux — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 18 août 1668 »

Robinet, lettre du 18 août 1668 Comme chacun, à leur exemple (Que toute la Ville contemple), De se signaler est ravi, C’est ce qu’on a fait à l’envi, Et j’en fis en mon autre Épître Un assez spacieux Chapitre ; Mais, vraiment, les COMÉDIENS, Tant les Français qu’Italiens, Ont, depuis, témoigné leur zèle De façon si noble et si belle, Et sans aucun égard aux frais, (Car on en fait, je vous promets, Dedans une Rencontre telle, Tant en violons qu’en chandelle) ; Ils ont, dis-je, d’un si bel air Leur affection fait briller, Donnant GRATIS la Comédie À quiconque en avait envie, Et c’est-à-dire à tout Paris, Qui la voulut voir à ce prix, Qu’ils méritent bien que l’Histoire En conserve aussi la mémoire.

36. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1664 — 5 juin : Ballet et comédie au Palais-royal par la troupe du Dauphin — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 7 juin 1664 »

À n’en point mentir, sans les voir, On ne saurait bien concevoir Comme ces Ragotins s’acquittent Des jolis endroits qu’il débitent, Et (sans à faux en discourir) Tout Paris y devrait courir, Car je ne crois pas que personne Plaignît l’argent que l’on leur donne.

37. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1671 — 3 mars : Pomone — Lettres en vers à Monsieur de Robinet — Robinet, lettre du 11 avril 1671 »

Paris

38. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 12 février. Pylade chez Roscius. »

Ainsi le talent de Taïroff et de sa jeune compagnie, n’a sur la place de Paris ni cours ni change. […] Et l’audacieuse création de Phèdre à Paris est bien l’offrande du jongleur russe à Notre-Dame de France.

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