Disons donc que les danses ne sont pas faites pour ceux qui savent se sanctifier dans le vrai esprit du christianisme, et assister sérieusement à l’office de l’Eglise. » Aussi, nos rois très-chrétiens, dans leurs ordonnances, et les parlemens dans leurs arrêts, se sont joints aux saints conciles pour défendre les danses publiques les saints jours de dimanches et de fêtes, et surtout les fêtes patronales. […] Après tant d’ordonnances et d’arrêts, soit du conseil d’état, soit des cours souveraines qui défendent les danses publiques les saints jours de dimanches et de fêtes, il ne reste plus qu’à désirer que tous ceux entre les mains de qui Dieu a mis son autorité, soit dans le for extérieur, soit dans le for intérieur, ne négligent rien de tout ce qui est en leur pouvoir, pour abolir une coutume qui ressent beaucoup plus le paganisme que la religion chrétienne. […] On voit bien que cette marque de la joie publique ne conviendroit pas avec le deuil solennel de toute l’Eglise ; loin de permettre les plaisirs et les réjouissances profanes, elle s’abstenoit des saintes réjouissances, et il étoit défendu d’y célébrer les nativités des saints, parce qu’on ne pouvoit les célébrer qu’avec une démonstration de la joie publique.
Le 14 mai 1840, Fanny Elssler parut pour la première fois devant le public de New-York dans la Tarentule. […] Mais le public idolâtre ne lâche point sa proie. […] Les affaires publiques souffrirent de l’engouement du monde politique pour la danseuse. […] Un autre service public eut des gracieusetés pour l’artiste : l’administration pénitentiaire. […] Quelle différence entre ces Béotiens du Nouveau-Monde et le public si fin, si cultivé, de Paris !
On vit pendant le Règne de Domitien, jusqu’à des Pères Conscrits, qui s’avilirent en public par cet indigne exercice.
Ce n’est pas que la Danse, d’abord inventée pour le plaisir, & ensuite employée à l’utilité publique, ne mérite de la consideration.
Les maisons des Particuliers devinrent les asiles des Acteurs ; on se rassembla dans toutes les familles, pour jouir des représentations secrètes qu’on ne pouvait plus voir sur des Théâtres publics. […] Il rouvrit les Théâtres publics des Pantomimes que Tibère avait fermés.
C’était vraiment une habile façon d’obliger le public à renoncer à ses habitudes. […] Le public nippon s’apprête à leur faire le meilleur accueil.
Il a été extrêmement à la mode pendant près de deux cents ans, on a surtout donné des Bals masqués magnifiques durant le règne de Louis XIV, mais les bals publics, dont je parlerai bientôt, firent tomber tous les autres pendant la Régence, et la mode des premiers n’est pas encore revenue.
La danse sacrée qui doit sa première origine, ainsi que nous l’avons vu, aux mouvements de joie et de reconnaissance qu’inspirèrent aux hommes les bienfaits récents du Créateur, donna dans les suites l’idée de celles que l’allégresse publique, les fêtes des particuliers, les mariages des rois, les victoires, etc. […] C’était une oraison funèbre muette, qui retraçait aux yeux du public toute la vie du citoyen qui n’était plus. […] Les hommes indignes de ce nom, et nés pour le malheur de l’espèce humaine, pouvaient être retenus par la crainte d’être un jour exposés sans ménagement à la haine publique, à la vengeance de leurs contemporains, au mépris de la postérité. Ces personnages futiles, dont plusieurs vices, l’ébauche de quelques vertus, l’orgueil extrême, et beaucoup de ridicules, composent le caractère, connaissaient d’avance le sort qui les attendait un jour, par la risée publique à laquelle ils voyaient exposés leurs semblables. […] L’empereur Domitien enfin, qui n’était rien moins que délicat sur les mœurs, fut forcé d’exclure du sénat, des pères conscrits qui s’étaient avilis jusqu’au point d’exécuter en public ces sortes de danses.
Chaque soir, le public attendait ce passage avec la plus vive impatience. […] Mais il fallait une satisfaction à la morale publique… Gruer perdit son privilège… Mademoiselle de Camargo n’avait plus rien à perdre. […] A cette occasion, dit Bachaumont, mademoiselle Allard déclara que pendant six semaines elle ne pourrait paraître en public. […] La danseuse et le danseur se réconcilièrent, le verre en main, pendant que le public attendait l’exécution de ses volontés. […] Aussi avait-elle contracté de nombreuses dettes auxquelles, dès 1769, elle ne pouvait faire face, si l’on en croit Bachaumont : « Le public craint de perdre la Guimard.
Il est difficile de prouver précisément l’origine des Bals de cérémonie, qui se font à l’occasion des réjouissances publiques, ou des fêtes particulieres, si ce n’est à Bacchus pour celébrer ses conquêtes, à son retour en Egypte. […] Malchus assure que Pithagore se faisoit honneur de danser en public, & d’y passer pour bon danseur, s’étant perfectionné dans cet art pendant son séjour en Egipte, quoique le plus grave & le plus sérieux de tous les Philosophes. […] C’est un usage en France, qu’à toutes les occasions des réjouissances publiques, l’Hôtel de Ville de Paris donne une fête qui consiste en festins, en bals, & en grands feux d’artifice, dont la dépense est très-considérable. […] L’Hôtel de Ville avoit envie de les régaler avec grand appareil ; mais n’ayant pas de fonds dans ce tems-là pour survenir à cette dépense ; le Gouverneur de Paris, le Prevôt des Marchands & les Echevins s’aviserent de présenter un Mémoire au Roi, pour le prier de leur accorder un petit droit sur les Robinets des Fontaines publiques de la Ville, pour régaler les Cantons. […] Monsieur, & plusieurs Seigneurs & Dames de la Cour vinrent voir cet appareil, pour s’y rafraîchir pendant la pause du bal ; je les suivis aussi : ils prirent seulement quelques grenades, citrons, oranges, & quelques confitures séches ; mais sitôt qu’ils furent sortis, tout fut abandonné à la discrétion du public : tout ce grand appareil fut pillé en moins d’un demi-quart-d’heure, pour ne pas dire dans un moment.
Sur le septième commandement, pag. 336, il déclare que la profession de maître à danser, en tant que ceux qui l’exercent, apprennent autre chose qu’à se bien tenir et à marcher décemment, est une profession illégitime, comme celle des comédiens, et que les magistrats chrétiens ne doivent point souffrir qu’on donne des leçons publiques de danse. Dans le même endroit, Vossius rapporte les synodes des protestans qui ont décerné des censures contre ceux qui fréquentoient les danses, les jugeant indignes d’assister aux assemblées publiques de prières, et de faire la cène. […] Le second moyen est de reprendre en particulier, et même, s’il le faut, en public, ceux qu’on voit fréquenter les danses. […] Entre les moyens politiques qu’il propose à ceux qui ont l’autorité temporelle, le premier est de ne souffrir aucune école publique de danse ; le second, de condamner à des amendes ceux qui prêtent ou louent leur maison pour des assemblées de danses ; le troisième, de condamner à de pareilles amendes ceux et celles qu’on surprendra dansant dans les foires, dans les places publiques ou dans les rues, après que la défense en aura été faite. […] Les choses saintes se doivent traiter par des moyens saints et légitimes ; et celui qui veut faire une bonne œuvre, la doit commencer sur de meilleurs fondemens. » Tout le traité est terminé par une conclusion énergique et pressante, dont voici quelques traits : « Et c’est pour toutes ces raisons que nous exhortons nos églises à chasser et reléguer ces mauvaises coutumes aux enfers, dont elles sont venues, aux solennités des idoles, à une cour d’Hérode, enfin, aux lieux de débauches ; car, dans un si grand nombre de raisons de les juger toutes indignes de notre profession, il n’y en a pas une seule qui nous doive engager à les supporter comme choses indifférentes, et sous prétexte d’aucun profit public ou particulier.
Tout acteur qui triomphe par ses talens de la cabale comique, et qui s’attire sans bassesse les suffrages unanimes d’un public éclairé, doit être plus que dédommagé de la privation d’une place qu’il doit moins regretter lorsqu’il sait qu’il la mérite légitimement. […] Vous conviendrez cependant que la perfection de l’ouvrage dépend en partie de la beauté de l’ébauche ; mais un écolier que l’on présente au public est comme un tableau qu’un peintre expose au sallon ; tout le monde l’admire et l’applaudit ou tout le monde le blame et le censure. […] Monsieur, le public pourroit-il savoir mauvais gré à Jéliote 1, s’il eût formé un homme qui l’egalât ? […] Ils auroient éclairé le public et les danseurs ; et en illustrant l’art, ils se seroient illustrés eux-mêmes. […] Ne croyez pas au surplus qu’un maître de ballets, après avoir composé ceux d’un opéra à la satisfaction du public, soit obligé nécessairement d’en conserver l’idée précise, pour les remettre cinq ou six ans après.