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15. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre IV » pp. 44-59

— Ma mère me forçait à mettre un corset : chez moi, au moins, je puis n’en pas mettre. […] Un jour qu’il pleuvait, que le ciel était gris, que j’étais seule chez moi, je me mis à penser à notre sort actuel et à celui qui nous attendait. […] A la fin du bal, il est prié de mettre le comble à son obligeance en reprenant le châle, ce à quoi il obtempère avec enthousiasme. […] ce que tu peux ne suffit pas. — On m’a saisie hier ; si je ne paye pas demain, je serai mise à la porte de ma pauvre maison.

16. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Adèle de Ponthieu. Ballet tragi-héroïque, en quatre actes. » pp. 109-120

Elle l’engage à se déclarer à son père ; elle lui promet de mettre tout en usage pour le fléchir, et pour le déterminer à rompre l’hymen malheureux qui doit l’arracher pour toujours à ce qu’elle aime. […] Il oublie le poids de ses ans, il met l’épée à la main, et s’élance sur son ennemi, pour laver dans son sang le déshonneur dont il vient de le couvrir. […] Raymond se met à genoux ; Renaud lui présente une épée nue, sur la quelle il lui fait prêter le serment usité, et après l’en avoir frappé de deux ou trois coups sur l’épaule, il lui donne l’accolade. […] Ils se mettent à genoux ; ils jurent d’observer les loix sacrées de l’honneur et de se pardonner mutuellement leur mort. […] Après des coups portés avec vigueur et pâtés avec adresse, ils parviennent à se couper mutuellement les courroies de leurs cuirasses : elles tombent à-demi : ils les arrachent avec fureur : ils jettent loin d’eux leurs haches et leurs boucliers, et mettent l’épée à la main.

17. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre IV. Sur le même sujet. » pp. 24-29

Il est des mets succulents que les estomachs débiles et paresseux, ne peuvent digérer, comme il est de trop grandes lumières qui blessent et offensent des vues foibles et délicates. […] Si j’ajoute à ces inconvéniens l’effet révoltant que produisit sur le public l’impôt arbitraire que le directeur mit indistinctement sur toutes les places ; on jugera que son ressentiment fut préjudiciable au chef-d’œuvre d’Hayden, et qu’il en éprouva le contre-coup. […] Il fallut traduire, et cette tâche présenta des obstacles ; on les surmonta en changeant la marche du poëme ; et l’on mit sur les airs les paroles qui convenoient au chant ; on en supprima et on en ajouta qui n’avoient point été composées pour cet ouvrage. […] Cet opéra cependant a eu du succès, mais non pas celui qu’il méritoit, quoiqu’il ait été mis avec pompe et magnificence.

18. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre III. l’opéra de paris sous la direction véron  » pp. 97-128

La Révolution de Juillet mit fin à cet état de choses. […] Celui-ci l’étudia, mit la main… à la pâte et s’entendit avec un ancien pharmacien de l’armée, du nom de Frère, pour mettre en vente le nouveau produit. […] Il modernisa la mise en scène et l’imprégna de romantisme. […] Il savait mettre les rieurs de son côté. […] L’administration annonçait qu’elle mettait en loterie une jeune fille.

19. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XL. Des Saillies ou Pas échapez des deux pieds. » pp. 183-186

Etant élevez sur la pointe des pieds ainsi que je viens de le dire, les pieds à la quatriéme position, le corps également posé ; je suppose que le pied droit soit devant, de-là vous laissez échaper vos deux jambes, comme si les forces vous manquoient, en laissant glisser le pied droit derriere, & le pied gauche revient devant en partant tous deux à la fois, & en tombant les deux genoux pliez, & du même instant vous relever en remettant le pied droit devant, & le pied gauche revient derriere, ce qui vous remet à la même position que vous estiez en commençant ; mais vous estes encore plié, & vous vous relevez du même tems en rejettant le corps sur le pied gauche, & assemblant par ce mouvement sauté, le pied droit auprès du gauche en se posant à la premiere position, puis vous faites un pas du pied gauche ; ce qui s’appelle dégager le pied, & c’est aussi ce qui vous met dans la liberté de faire les pas qui suivent, mais cet enchaînement de pas se fait dans l’étenduë de deux mesures à deux tems legers, j’ay taché de le circonstancier dans toutes ces parties, afin d’en rendre l’execution plus facile. […] Mais pour donner une intelligence plus facile de comprendre ce pas dans tous ces differens mouvemens ; j’ay mis ces trois figures de suite qui en démontrent tous les tems ; Savoir, la premiere lorsque vous êtes élevé sur la pointe des pieds, comme je viens de le dire, le pied droit devant en laissant échaper les deux jambes à la fois, le pied droit qui étoit devant se trouve derriere, & les genoux pliez de même que le represente cette premiere Figure ; la seconde fait voir le changement au second mouvement, puis que le pied droit revient devant & les genoux sont pliez, comme au premier ; & la troisiéme represente le dernier mouvement qui se termine par un assemblé, ce qui finit l’étenduë de ce pas.

20. (1841) Physiologie de la lorette pp. -127

La voilà conquise mon initiale privilégiée, je la mets en saillie comme pierre d’attente de l’édifice. […] Cette poudre jouit du double avantage d’être très-rafraîchissante et de servir à mettre les bottes. […] Au spectacle elle envahit la place de celui qui sort et met dans sa poche le gant qu’il a laissé comme signe de son retour. […]  — La Lorette intelligente peut mettre 0 à ce chapitre de dépense. […] Elle se met en chasse de bureaux de tabacs, de bureaux de papiers timbrés, de bureaux de poste aux lettres.

21. (1775) La littérature renversée, ou l’art de faire des pièces de théâtre sans paroles [graphies originales] « Lettre, d'un grand sauteur. A M. de Voltaire, sur les pantomimes . » pp. 17-37

Hâtez-vous, Monsieur, de mettre la main à la plume. […] J’ai pensé mettre ici une phrase pompeuse ; je l’aurais fait, si je ne savais que le style épistolaire doit être simple & sans ornement. […] Enfin, celui qui pourra m’imiter, qui mettra du saillant, du neuf, dans ses Pantomimes , est sûr de jouïr d’une réputation immortelle. […] Ils sont encore loin d’y mettre l’action, le jeu nécessaires, & cette peinture des mœurs, sans laquelle un Ouvrage est dénué de sel & d’agrément. […] Mettons le Public dans ma confidence.

22. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre IX. » pp. 88-96

Juvenal apostrophant Néron a dit, « qu’il falloit mettre aux pieds de sa statue des masques, des thyrses, et la robe d’Antigone, comme trophées de ses exploits » ce qui prouve que cet empereur a joué le role de la fille d’Oedipe. […] Ovide, en répondant à un ami qui lui annonce le succès de sa Médée, s’éxprime ainsi : « Lorsque vous m’écrivez que le théâtre est plein, qu’on y danse ma pièce, et qu’on applaudit à mes vers etc. » Voilà donc le mot danser mis à la place de déclamer. […] On voit encore ici le mot danse, et saltation mis à la place du mot geste ; les écoles de saltation n’enseignoient donc que les gestes d’imitation ou de convention, et les auteurs anciens employoient indifféremment le mot de saltation, tantôt pour le geste, tantôt pour la danse. […] Dans l’anthologie Grecque, on blâme un acteur qui avoit dansé le rôle de Niobé, de ne s’être pas plus remué que le rocher dans le quel il avoit été métamorphosé ; cela veut dire que cet acteur ne dansoit point ; mais qu’il n’avoit mis dans son rôle aucune action, aucun intérêt, et que sa déclamation étoit froide et monotone. […] Cyprien s’exprime ainsi : « Le pantomime est un monstre, qui n’est ni homme ni femme, dont toutes les manières sont plus lascives que celles d’aucune Courtisanne, et dont l’art consiste à prononcer avec des gestes : cependant, continue-t-il, toute la ville se met en mouvement pour lui voir réprésenter les iniquité, et les infamies de l’antiquité fabuleuse. » En écrivant à Donat sur les horreurs de l’amphithéatre, il dit en parlant des pantomimes « qu’on dégrade les mâles de leur sexe, pour les rendre plus propre à faire un métier déshonnête ; et que le maître qui a su faire ressembler davantage un homme à une femme, est celui qui passe pour avoir fait le meilleur disciple ; sa réussite fait sa fortune. » D’après cette assertion, il est à présumer que les hommes, qui éxercoient la profession du théatre, étoient esclaves.

23. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur la musique] — Réponse à la question proposée. — Lettre III. Sur le même sujet. » pp. 19-23

Ne voulant point resserrer les limites du goût, ni mettre des bornes aux élans du génie, je citerai quelques hommes célébrés. […] Après la mise d’Armide, et le nouveau triomphe que Gluck obtint dans cet opéra, qui n’est point une tragédie, ce célèbre compositeur fut sollicité par le Baron de Thoudy, auteur des paroles d’Echo et Narcisse, d’en faire la musique ; il céda aux instances des amis de l’auteur : cette nouvelle circule dans tout Paris, ou ceux qui aiment le mieux la musique répandirent le dégoût dans les sociétés, en annonçant que cette nouvelle production seroit médiocre ; tous ces propos retentirent même dans les cafés, avant que Gluck eût mis la main à la plume pour écrire la première scène de ce nouvel ouvrage ; il rioit de la prédiction de tous ces petits prophètes : il donna son opéra ; mais l’esprit de parti triompha du charme, de la beauté et de la grace qui règnoient dans cette production ; elle n’eût qu’un foible succès.

24. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XVIII. De la maniere de faire les Reverences avant de danser. » pp. 60-66

Mais en vous relevant le corps se pose sur le pied gauche ; & vous quittez la main de la Demoiselle : en glissant le pied droit devant en le croisant un peu plus que la cinquiéme position ; mais en faisant ce pas le corps se porte differemment des autres pas ordinaires, parce qu’il se tourne du côté gauche, & c’est le même bras & le même pied qui se passe devant dans le même tems, & lorsque vous glissez le pied droit le genoüil gauche se plie, qui renvoye par son mouvement le corps sur le pied droit, & l’on tourne un demi tour dessus en se tournant du côté droit, ce qui vous met en présence de la Demoiselle, & de suite l’on porte le pied gauche à côté à la deuxiéme position, & vous regardez la Demoiselle pour lui adresser votre reverence, puis se plier la ceinture & s’incliner la tête, de même qu’à la premiere : & en se relevant tirer le pied droit derriere, & lorsque c’est le menuet que vous devez danser, il faut en vous relevant laisser le corps sur le pied gauche, afin de partir du pied droit pour votre pas de menuet ; mais si c’est une autre danse, en finissant de tirer le pied droit derriere, on doit y laisser poser le corps dessus afin de glisser du même tems le gauche devant, en remontant à la place que l’on a fait sa premiere reverence, & on tourne un demi tour à la gauche, ensuite on fait un autre pas du pied droit en se retournant du côté droit, ce qui vous remet en présence de la compagnie ; & là attendre que l’air de votre danse commence pour commencer votre danse. Quant à la Demoiselle, ayant le pied gauche devant à la quatriéme position, elle le porte à côté à la deuxiéme, & tout de suite elle tire le droit tout auprès à la premiere position, puis plier les deux genoux également, comme je l’ai expliqué cy-devant ; & la premiere reverence finie, il faut laisser le corps posé sur le pied droit, & glisser le gauche devant un peu plus que la cinquiéme position, pour tourner dessus un demi tour à la gauche, & porter du même tems le pied droit à côté, ce qui vous met en présence l’un de l’autre, & en se regardant tirer le pied gauche auprès du droit & plier doucement, & se relever de même, & laisser le corps poser sur le pied gauche afin de partir du droit pour votre menuet ; mais si c’est une autre danse, il faut glisser le pied droit devant en remontant un peu plus que la cinquiéme position, & en revenant à l’endroit où l’on a commencé la premiere, & se tourner un demi tour du côté droit en faisant un pas du pied gauche à la deuxiéme position, ce qui vous met en présence de la compagnie, & attendre que l’air commence pour partir.

25. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — III, comment je créai la danse serpentine » pp. 22-

Nous demandâmes à l’électricien du théâtre de mettre des lampes vertes à la rampe, et au chef d’orchestre de jouer un air en sourdine. La grande question fut ensuite de savoir quelle robe je mettrais. […] Lorsque j’eus fini l’étude de mes danses, je me mis en quête d’un impresario. […] Puis je fredonnai un air et me mis à danser très doucement dans la pénombre. […] Il me reconnut et cria mon nom de façon que tout le monde pût l’entendre, car on avait négligé de le mettre sur le programme !

26. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre XII. Ceux qui ont quelque autorité doivent, autant qu’ils le peuvent, s’opposer aux Danses, et empêcher d’y aller ceux et celles qui dépendent d’eux. » pp. 132-147

On ne répondit à son zèle que par des injures et des outrages, et l’on ne parloit que de le massacrer, quoiqu’il ne se trouvât personne qui voulût mettre la main sur l’oint du Seigneur, à cause de la vénération générale qu’on avoit pour lui. […] C., ceux qui ont une obligation plus particulière de s’opposer aux danses, ce sont les pères et mères à l’égard de leurs enfans, et les maîtres et maîtresses à l’égard de leurs domestiques ; ils doivent mettre en usage tous les moyens qu’ils peuvent prendre pour les en détourner. […] Il est tiré d’un sermon de ce père sur l’endroit de saint Mathieu, c. 25, où il est parlé du serviteur paresseux, qui fut condamné pour n’avoir pas mis à profit le talent qui lui avoit été confié. […] Vous venez de voir que tout le crime de ce serviteur réprouvé, et si sévèrement puni, est de n’avoir pas voulu mettre à profit le talent qui lui avoit été confié. […] L’apôtre saint Paul met le maître au-dessus du serviteur, et soumet le serviteur au maître ; mais Jésus-Christ a payé pour tous les deux un même prix.

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