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11. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre troisième — Chapitre II. De la Danse théâtrale des Grecs »

De la Danse théâtrale des Grecs La Pythie déclara par un Oracle, qu’un bon Danseur devait se faire entendre par le seul secours des gestes, comme un excellent Acteur par le moyen de la parole et un grand Chanteur par les différentes inflexions de la voix. […] Les Grecs qui avaient la vue déliée et l’oreille fine, entendirent l’Oracle, et en conséquence, ils regardèrent toujours la Danse, comme une imitation par les gestes, des actions et des passions des hommes. […] Les Grecs eurent toujours l’imagination féconde et l’exécution facile.

12. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Iphigenie en Tauride. Ballet tragique » pp. 235-256

Thoas, chef cruel et sanguinaire avoit conçu une haine si implacable contre les Grecs, qu’il n’en échappoit aucun à sa rage ; il les faisoit immoler aux autels de Diane, dont Iphigénie, sœur d’Oreste, étoit grande prêtresse. […] Diane paroît dans un nuage avec les attributs de sa divinité ; si c’est une licence, elle m’est d’autant plus permise, que le poëte Grec termine son Iphigénie par l’arrivée céleste de Minerve. […] Les Grecs ont donné à ces rochers le nom de Sympléoades ; ils sont sur le Pont-Euxin, l’un du côté de l’Europe, l’antre du côté de l’Asie ; ces rochers arides qui s’élèvent dans les nues, forment des grottes et des antres obscurs. […] Thoas, ébranlé promet à Isménie d’appaiser les Dieux par des sacrifices moins barbares ; mais Oreste et Pylade, qu’on lui amène enchaînés, renouvellent bientôt la soif qu’ il a de répandre le sang des Grecs. […] Thoas, commande à ses guerriers de se livrer à la joie et d’exécuter les jeux institués pour célébrer l’arrivée de tous les Grecs que le hazard conduit dans ses états.

13. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la danse et le ballet »

Les Grecs dans leurs tragédies introduisirent des danses, et suivirent les notions des Égyptiens. […] Thésée changea ce premier objet de la danse des Grecs ; leurs chœurs ne furent plus que l’image des évolutions et des détours du fameux labyrinthe de Crète. […] en parlent avec éloge, et le premier est entré, dans sa Poétique, dans un très grand détail au sujet de cette brillante partie des spectacles des Grecs. […] Eriphanis, jeune Grecque, qui aimait passionnément un chasseur nommé Ménalque, composa des chansons par lesquelles elle se plaignait tendrement de la dureté de son amant. […] La danse de Terpsichore, du prologue des Fêtes Grecques et Romaines, doit être rangée aussi dans cette classe.

14. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre second — Chapitre IX. Opposition singulière des Mœurs des Grecs avec les nôtres »

Opposition singulière des Mœurs des Grecs avec les nôtres Lorsque Agamemnon partit pour le siège de Troie, il laissa auprès de Clytemnestre qu’il aimait, et dont il était aimé, un Danseur célèbre40, qu’il établit l’écuyer de la jeune reine. […] La grande réputation que ses talents lui avaient acquise, et l’estime singulière que les Grecs avaient pour son Art, lui avaient procuré une distinction aussi honorable.

15. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur la musique ancienne »

) chant des anciens chœurs des Grecs, qu’ils exécutaient sans se mouvoir, pour représenter l’immobilité de la terre qu’ils croyaient fixe.

16. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Approbation. De M. l’Abbé Richard, Doyen des Chanoines de l’Eglise Royale & Collégiale de Ste Opportune à Paris, Prieur-Seigneur de l’Hôpital, &c. Censeur Royal. » pp. -

L’usage en a passé dans la Loi de grace ; l’on a dansé dans les Fêtes des Agapes & dans l’Eglise Grecque & Latine, jusqu’au XIII siécle qu’il fut aboli à cause des abus qui s’y glisserent. […] Comme il n’a oublié aucune notable particularité, il a crû qu’après avoir donné l’histoire de la Danse Sacrée des Egyptiens, des Grecs, des Juifs & de l’Eglise Latine, il devoit bien donner aussi l’Histoire de la Danse prophane, de la Danse Théâtrale, des Fêtes Baladoires, & généralement de tous les différens artifices que les Pantomimes & autres gens de cette profession ont inventez pour avoir de l’argent.

17. (1908) L’École de danse de Grünewald « L’école de danse du Grünewald » pp. 261-268

Car elle a beau passer sa vie à décomposer les gestes des statues grecques, des estampes japonaises, des figures creusées dans les pylônes égyptiens, la seule imitation ne suffirait pas à produire les milliers d’attitudes différentes qu’en une seule danse elle fait vivre aux yeux ravis. […] ce sont les danses des statues grecques que nous voyons sur toutes les scènes de l’Europe ! […] Elle a loué en pleine forêt du Grünewald, à une demi-heure de Berlin, une grande villa avec un jardin, a installé des dortoirs, des réfectoires, une salle de danse et de gymnastique, une salle d’hydrothérapie, et chaque jour les enfants font des exercices d’assouplissement, selon la méthode suédoise, apprennent à courir, à marcher dans la pleine liberté de mouvement des enfants grecs, tels qu’on les voit sur des bas-reliefs qui demeurent. […] Vêtues d’une sorte de tunique à la grecque, courte et lâche, les jambes nues, les cheveux libres sous un béret souple, ce sont vraiment de petits anges, car la plupart sont jolies, angéliquement jolies.

18. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre second — Chapitre II. Des Danses des Anciens dans les Fêtes publiques »

Le nombre des Danses se multiplia34, le goût leur assigna leurs divers caractères, la Musique si expressive chez les Grecs, suivit les idées primitives dans les airs qu’elle composa, et chacune des Fêtes qu’on célébrait, devint un spectacle animé, dont tous les Citoyens étaient Acteurs et Spectateurs tour à tour. […] On voyait au commencement de l’Automne la jeunesse Grecque couronnée de Pampres et de Lierre, former des pas mesurés au son des fifres et des tambours ; elle ne respirait dans ses Chants, dans ses mouvements, dans ses attitudes que la liberté, le plaisir et la joie : ses danses étaient l’image vive de la gaieté, des transports de Bacchus.

19. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Errata du tome I. » pp. 241-242

71. 28. c’et pour lors, lisés : c’est pour lors 83. 14. entré des grecs, lisés : entrée des grecs.

20. (1765) Dissertation sur les Ballets Pantomimes des Anciens, pour servir de programme au Ballet Pantomime Tragique de Sémiramis « [Première partie] »

L’étonnement augmente encore lorsqu’on considère que ceux qui en ont écrit avec tant d’enthousiasme, étaient l’élite des Grecs, et des Romains, Peuples les plus délicats, et les plus difficiles qu’il y ait jamais eu sur les Beaux Arts, et surtout, sur les Représentations théâtrales. […] 9Je n’ignore pas qu’il y a eu des Auteurs modernes qui ont avancé que la Danse des Anciens appelée Saltatio par les Romains, et Orchesis par les Grecs, n’était que l’art de jouer par les gestes une Action Dramatique quelconque, soit qu’elle eût été déjà composée par des Poètes célèbres pour être déclamée, ou chantée, soit qu’elle eût été imaginée expressément pour être donnée en Pantomime, de manière que la Saltation (qu’on me passe ce terme) n’était à la bien prendre, que cette même Pantomime dans laquelle les Anglais s’exercent de nos jours. […] C’est-là un préjugé bien favorable pour notre Art, et si surtout on fait réflexion à la magnificence avec laquelle les Grecs en général, et principalement les Athéniens faisaient jouer les Pièces Dramatiques de leurs grands Poètes. […] 12Mais si les Danseurs Pantomimes représentaient des sujets tragiques ; si leurs Spectacles étaient préférés à la Tragédie simplement récitée ; si à côté des grands noms de Roscius, d’Andronicus, et d’Esope Comédiens, on trouve placés ceux de Pylade, de Bathylle, de Dyonisia, et de tant d’autres Pantomimes célèbres ; si la passion extrême que les Romains avaient pour leurs représentations alla jusqu’à partager le peuple en deux factions, les verts et les bleus, qui ont subsisté même après la décadence de l’Empire ; il est hors de doute que ces Danses faisaient alors sur les Spectacles des impressions beaucoup plus vives que le simple jeu des Comédiens ; et il me paraît démontré, ce que Lucien assure, et que j’ai rapporté plus haut, que des Peuples tels que les Grecs et les Romains pleuraient aux Danses Pantomimes tragiques, tout de même qu’aux Tragédies déclamées. […] Le corps des Ballets joue dans nos Pièces le rôle que jouait le Chœur dans les Tragédies Grecques.

21. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Avant-propos »

L’abbé Du Bos [Dubos], à la suite de ses réflexions sur la Poésie et la Peinture, a fait un volume entier pour établir un système tout à fait nouveau sur la Musique et la Danse des Grecs et des Romains. […] Premièrement les parties mécaniques de la Musique, du Chant et de la Danse des Grecs et des Romains étaient évidemment pour le fond, pour les principes, et à plusieurs égards, pour la forme les mêmes que les nôtres. […] Homère nous retrace dans l’Iliade les exercices de Danse des héros grecs. […] Or il est évident que si la Danse théâtrale ancienne n’avait pas été formée des pas, des attitudes, des mouvements de la Danse simple, si elle avait eu un autre fond, en un mot si elle n’avait pas été une vraie danse, les Grecs et les Romains, les plus exacts de tous les hommes dans la dénomination des Arts qui leur furent connus, ne se seraient pas servis d’un seul mot générique pour les désigner l’une et l’autre. […] Troisièmement, la diversité des effets de la Danse théâtrale ancienne et de la nôtre, qui a induit l’Abbé Du Bos dans la plus grande erreur, se concilie fort aisément avec la certitude dans laquelle il aurait dû être, lui qui connaissait si bien l’antiquité, que les Grecs et surtout les Romains, ont porté cet Art infiniment plus loin que nous ; et c’est ce qu’on verra sans obscurité par le détail des faits que j’ai recueillis, pour former la suite historique de cet Ouvrage.

22. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 29 mai. Pétrouchka. L’Après-midi d’un faune. Soleil de nuit. »

Et ce ne sont pas là des danses grecques reconstituées ; c’est plutôt le procédé conventionnel du peintre-potier qu’évoquent les pas et les poses des artistes. Mais si l’on reproduit grandeur nature, — me dis-je, — les figurines d’un vase grec, pourquoi ne pas reproduire sur la même échelle le vase même et ses savantes rondeurs, en faisant courir le long de ses flancs cette guirlande de femmes ?

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