Creuse veut fuir ; il l’arrête en tremblant, et lui fait l’aveu de sa passion ; Créuse triomphe, elle oppose à des sentimens si tendres, le courroux de Médée, et 1’empire quelle a sur son âme ; Jason lui en promet le sacrifice, embrasse ses genoux, et dans l’instant où ces amants expriment leur mutuelle tendresse, Médée paroît. […] Les enfers expriment leur joye barbare ; le ciel s’obscurcit ; la terre tremble, une pluie de feu embrâse le palais ; il s’écroule : tout fuit, et l’exécrable Médée se frayant une route dans les airs, s’envole en s’applaudissant de l’énormité de ses forfaits.
Puis Mlle d’Etchessary a parlé de ses intentions qui sont plausibles ; celles avant tout d’exprimer sa sensibilité au moyen de la danse sans recourir à l’intermédiaire de la musique.
En Italie, quoiqu’on y aime le chant presqu’exclusivement, on n’y fait aucune attention aux paroles qu’il exprime ; les sons seuls suffisent pour le plaisir des auditeurs.
Un teint pâle et mourant peint toute l’horreur du trépas qui s’est présenté mille fois à eux et qu’ils redoutent encore ; mais quelle est leur surprise, lorsqu’ils se sentent étroitement embrassés, ils reconnoissent Dorval, ils se jettent dans ses bras ; leurs yeux croient à peine ce qu’ils voient ; tous trois ne peuvent se séparer ; l’excès de leur bonheur est exprimé par toutes les démonstrations de la joye la plus pure ; ils s’inondent de leurs larmes, et ces larmes sont des signes non équivoques des sentimens divers qui les agitent. […] Les instans du charme qui les rend immobiles, offrent une multitude de tableaux et de groupes qui différent tous par les positions, par la distribution, par la composition, mais qui expriment également ce que la fureur a de plus affreux. […] Fernand exprime cependant par ses gestes et ses régards combien ce sacrifice lui déchire le cœur ; c’est par un effort violent qu’il se défait d’un portrait qui lui est si cher ; il le laisse tomber, ou pour mieux dire il le laisse échapper avec peine de ses mains. […] il croit à peine ce qu’il voit ; il ne peut se persuader qu’Inès vive encore ; et doutant de son bonheur, il exprime tour à tour sa surprise, sa crainte, sa joye, sa tendresse et son ravissement ; il tombe aux genoux de sa maitresse, qui le reçoit dans ses bras avec les transports de l’amante la plus passionnée. […] Cette scène longue à la lecture est vive et animée à l’exécution ; car vous savez qu’il faut moins de temps pour exprimer un sentiment par le geste, qu’il n’en tant pour le peindre par le discours ; ainsi lorsque l’instant est bien choisi, l’action pantomime est plus chaude, plus animée et plus intéressante que celle qui résulte d’une scène dialoguée.
ils reconnoissent Dorval, ils se jettent dans ses bras, leurs yeux croient à peine ce qu’ils voient ; tous trois ne peuvent se séparer, l’excès de leur bonheur est exprimé par toutes les démonstrations de la joie la plus pure ; ils s’inondent de leurs larmes, & ces larmes sont des signes non équivoques des sentiments divers qui les agitent. […] Les instants du charme qui les rend immobiles, offrent une multitude de tableaux & de grouppes qui différent tous par les positions, par la distribution, par la composition, mais qui expriment également ce que la fureur a de plus affreux. […] Fernand exprime cependant par ses gestes & ses regards combien ce sacrifice lui déchire le cœur ; c’est par un effort violent qu’il se défait d’un portrait qui lui est si cher, il le laisse tomber, ou pour mieux dire, il le laisse échapper avec peine de ses mains. […] il croit à peine ce qu’il voit, il ne peut se persuader qu’Inès vive encore, & doutant de son bonheur il exprime tour-à-tour sa surprise, sa crainte, sa joie, sa tendresse & son ravissement ; il tombe aux genoux de sa maîtresse qui le reçoit dans ses bras avec les transports de l’amante la plus passionnée. […] S’ils reçoivent un coup, c’est pour parer celui que l’on porte à l’objet de leur tendresse ; cette Scene longue à la lecture est vive & animée à l’exécution ; car vous savez qu’il faut moins de temps pour exprimer un sentiment par le geste, qu’il n’en faut pour le peindre par le discours ; ainsi lorsque l’instant est bien choisi, l’action Pantomime est plus chaude, plus animée & plus intéressante que celle qui résulte d’une Scene dialoguée.
L’homme bien né lui en présente au contraire une multitude ; il exprime sa passion & son trouble de cent manieres différentes, & l’exprime toujours avec autant de feu que de noblesse. […] L’attention que doit avoir le Maître de Ballets, c’est de placer sur les parties obscures de la décoration les habits les plus clairs & les plus brillants, & de distribuer sur toutes les masses de clair les habits les plus sombres & les moins éclatants ; de ce bon arrangement naîtra l’harmonie ; la décoration servira, si j’ose m’exprimer ainsi, de repoussoir au Ballet ; celui-ci à son tour augmentera le charme de la Peinture, & lui prêtera toutes les forces capables de séduire, d’émouvoir & de faire illusion au Spectateur.
«Il faut que le Danseur Pantomime connaisse la Poésie, la Géométrie, la Musique, la Philosophie, l’Histoire, et la fable, qu’il sache exprimer les passions, et les mouvements de l’âme, que il emprunte de la Peinture, et de la Sculpture, les différentes postures et contenances, en sorte qu’il ne le cède à
On la réduisit dans les grands Ballets à la peinture momentanée de quelques caractères ; dans les Mascarades elle ne pouvait exprimer par des pas que le générique du personnage dont elle prenait les habits. […] En effet la Poésie, la Peinture, la Danse, la Mécanique n’y sont jamais que dans les lieux où elles doivent être, tout ce qu’elles y sont devait se faire ; il était indispensable qu’elles peignissent tout ce que Quinault a pensé qu’elles devaient exprimer.
On appelloit musique hypocritique, l’art du comédien ; d’où est venu le mot hypocrite, pour exprimer un mime qui contrefait l’homme de bien. […] De deux choses l’une ; ou le musicien jouoit le discours accentué selon le mouvement donné, ou il avoit sous les yeux une suite écrite de tous les accents du discours, des longues, des brèves, et des repos ; trois ou quatre demi-tons pouvoient donc guider, et trois ou quatre nuances, (telles que voix basse, voix naturelle, voix élevée, voix très-forte, suffisoient pour donner les inflexions convenables, ce que nous exprimons en musique par piano, crescendo, forté.
Ils portaient la fameuse Toison d’or, dont ils couvrirent la table, après avoir dansé une Entrée noble qui exprimait leur admiration à la vue d’une Princesse si belle, et d’un Prince si digne de la posséder.
Habituez votre âme à sentir, vos gestes seront bientôt d’accord avec elle pour exprimer.
Autonome, elle se suffit à elle-même ; pour exprimer avec plus de plénitude son rythme propre, rythme corporel, elle demande sa collaboration à la musique.