Si l’on ajoute à ce nombre celui des premiers sujets qui reparaissent ordinairement pour terminer la finale du ballet, ou concevra qu’il est plus que suffisant à l’exécution de tous les dessins possibles. […] Tout alors seroit fidèlement exécuté, tout marcheroit d’un pas égal, tout offriroit les tableaux intéressans qui résultent d’une entente parfaite et d’une exécution régulière. […] Ils ne peuvent ni l’un ni l’autre se livrer à l’arbitraire et à la fantasie : ils doivent avoir une exécution mâle et nerveuse, observer toutes les nuances et le clair-obscur propres à augmenter le charme de l’exécution, sans toutefois ajouter ou diminuer au noté du compositeur ni au tracé du maître de ballets. Depuis 45 ans la danse est riche en temps et en pas ; mais elle a été économe et n’a point prodigué sa richesse dans l’exécution méchaniqne du corps de ballet : elle a senti que ce seroit employer ses moyens en pure perte. […] A quoi faut-il attribuer ce changement destructeur de l’ordre, de l’ensemble et de la précision qui doivent régner dans l’exécution du corps de ballet ?
Rien de tout cela n’existe dans l’exécution. […] À la place des idées grandes et nobles qui étaient essentiellement du plan de Quinault, on a substitué une exécution maigre, de petites figures mal dessinées, un coloris misérable, et par malheur, cette exécution, malgré sa faiblesse, a paru suffisante dans les premiers temps à des Spectateurs que l’habitude n’avait pas encore instruits. […] Que résulte-t-il cependant dans l’exécution, de l’idée admirable de Quinault ? […] Tous les inconvénients de l’exécution ancienne et actuelle dérivent de ce déplacement. […] Qu’on infère de là quel eût été le juste enthousiasme qu’aurait causé l’exécution complète du plan de Quinault.
Principes Physiques du vice de l’Exécution primitive de l’Opéra Français. En examinant les vues de Quinault, le plan de son Spectacle, les belles combinaisons qui y sont répandues, la connaissance profonde des différents Arts qu’il y a rassemblés, qu’elles supposent dans ce beau génie ; je me suis demandé mille fois, pourquoi au Théâtre, la plus grande partie de ce qu’il m’est démontré que Quinault a voulu faire, semble s’évaporer, se perdre, s’anéantir, et j’ai cru en voir évidemment la cause dans l’exécution primitive. Mais pourquoi cette exécution a-t-elle été si défectueuse ? […] Or, je crois apercevoir dans la faiblesse de tous les sujets employés pour l’exécution du plan de Quinault les principes physiques des défauts sans nombre qui l’ont énervée.
Ces défauts, insultans pour la personne devant qui l’on danse, ne peuvent être soutenus et vantés que par des gens tout-à-fait étrangers aux convenances et au ton de la bonne compagnie, qui voudraient nous faire admirer leurs prétendues innovations, et qui ne peuvent cependant se défendre d’admirer eux-mêmes une belle exécution. On doit aussi s’abstenir autant qu’il est possible de trop danser dans un bal : cette habitude est nuisible à une bonne exécution ; elle peut rompre un bon maintien et en faire prendre un mauvais. […] On ne saurait croire combien cela peut nuire à une bonne exécution, par le trop d’écartement des tems auxquels l’oreille n’est pas accoutumée. […] la danse qui ne trouve, pour ainsi dire, que chez les demoiselles bien nées en qui elle puisse répandre ses dons, serait poursuivie jusque chez elles par la barbarie de l’exécution moderne. […] Il est cependant un moyen bien simple de mettre un frein à ce genre barbare d’exécution.
L’inspiration de ce ballet comique est si foncièrement heureuse, l’exécution si homogène et si désinvolte, le tout est si bien venu que je me suis abandonné sans réserves à la douceur de vivre cette heure d’oubli exquis. […] Et l’on constate quelle source de surprises comiques peut jaillir de l’exécution en mesure des mouvements triviaux et réalistes de la vie familière. […] L’exécution est pleine d’entrain : l’on voit les artistes qui hier encore « sabotaient » inconsciemment le Sacre, heureux de danser Les Femmes de bonne humeur ; ils s’y amusent avec nous.
L’exécution actuelle des diverses pirouettes est vraiment extraordinaire, en ce qu’on est parvenu à faire l’aplomb le mieux conservé, et à maintenir le corps dans l’équilibre le plus parfait. […] On ne saurait trop vous recommander de filer délicatement la pirouette sur la pointe ; ce qui présente la plus agréable exécution, et en même temps la plus parfaite ; car rien n’est plus rebutant à voir qu’un mauvais danseur, qui tournaille tantôt sur la pointe, et tantôt sur le talon, et qui sautille par secousses à chacun des tours de la pirouette. […] L’exécution vigoureuse et brillante, la multiplicité des pas, la variété des enchaînements, les différentes pirouettes, n’embellissaient pas encore l’art naissant ; et l’exécution de l’artiste était bornée par la plus grande simplicité (b). […] Il est vrai que ces danseurs n’avaient pas une exécution variée, et qu’ils n’étaient pas féconds en pas, mais ils étaient parfaits dans le peu qu’ils faisaient. […] L’exécution parfaite de cette pirouette est d’un effet très agréable et très gracieux.
Le maître [1] Il faut qu’un danseur, élevé à la meilleure école, parvienne au premier rang par son exécution. […] [4] L’homme doit avoir une manière de danser qui diffère de celle de la femme ; les temps de vigueur, de force et l’exécution hardie, majestueuse du premier, ne siéraient point à la seconde, qui ne doit plaire et briller, que par des mouvements gracieux et souples, par de jolis pas terre-à-terre, et par une décente volupté dans ses attitudes75. […] Il faut qu’il lui démontre bien sa différence qu’il y a d’un genre de danse à l’autre, qu’il en fixe bien précisément l’exécution et qu’enfin il apprenne à l’écolier quelles sont les diverses manières de danser qu’exigeront l’habit et les costumes dont il devra se revêtir selon l’occurrence77. […] Cependant après que l’élève sera parvenu à bien danser la leçon, il n’a pas encore atteint le but qu’il doit s’être proposé ; il faut, pour qu’il soit un danseur fini, qu’il cherche à perdre cet air d’écolier, qu’il aura nécessairement, en se livrant avec sûreté dans son exécution, et qu’il montre qu’il est passé maître ; il faut aussi qu’il cherche à plaire le plus qu’il pourra ; qu’il charme par la grâce, par un aimable abandon, par une danse toujours animée, expressive, qui entraîne le spectateur, et le ravisse délicieusement. […] À l’âge où je suis, c’est-à-dire de vingt-trois à vingt-quatre ans, le danseur doit avoir acquis tout le mécanisme de son art, et il doit posséder l’exécution la plus brillante dont ses moyens seront susceptibles.
Des temps, des pas, des enchaînements et de l’entrechat [1] * Attachez-vous à la correction et à la précision dans votre danse ; que tous vos temps soient réglés d’après les meilleurs principes que vous avez reçus, et que l’exécution de vos pas soit toujours élégante et gracieuse. […] Dans les temps terre-à-terre, vous ne sauriez assez faire jouer le ressort des cous-de-pied, pour en rendre l’exécution plus agréable et plus gracieuse, et renforcer et baisser les pointes pour la rendre vive et brillante. [3] L’artiste doit s’attacher à nuancer ses pas le plus qu’il lui sera possible, et il faut que son exécution correcte en marque la diversité ; c’est-à-dire, que dans les pas d’aplomb et d’attitude il montre de la souplesse et se dessine scrupuleusement dans toutes les règles de l’art ; il faut que dans les pas d’élévations il déploie sans cesse une mâle vigueur et que ses pas terre-à-terre viennent faire opposition à ces derniers, par l’agilité qu’il aura dans les jambes. […] Travaillez pour acquérir une élévation facile ; c’est une belle qualité chez le danseur qui lui est nécessaire pour l’exécution des temps de force et de vigueur57. […] Cependant le danseur qui s’élèverait et « qui pendant sa danse ferait mouvoir le corps par secousses, qui hausserait ses épaules par le contrecoup des jambes, qui plierait ou lâcherait les reins, pour faciliter l’exécution des temps d’élévation, serait blâmable ( chap.
[5] Dans l’exécution des pas, il faut que le corps soit tranquille, inébranlable, ferme, sans roideur, mais flexible suivant tous les mouvements des jambes et des bras. Celui qui pendant sa danse ferait mouvoir le corps par secousses, qui hausserait ses épaules par le contrecoup des jambes, qui plierait ou lâcherait les reins, pour faciliter l’exécution des temps, et qui, par les grimaces de sa figure, nous démontrerait toute la peine que lui coûte son travail, serait un objet absolument ridicule ; le nom de grotesque lui siérait mieux que celui de danseur41. […] Nous voyons journellement des danseurs fort vigoureux, qui n’ont ni aplomb, ni fermeté, et dont l’exécution est déhanchée.
[2] Un danseur qui n’est pas en dehors dans toutes ces parties, et qui est serré des hanches, n’est pas beaucoup estimé, et l’exécution de sa danse perd de son prix. […] [5] (a)32 *Dans vos exercices, dans la leçon, soignez également vos jambes, de sorte que l’une dans son exécution ne se cède point à l’autre. […] Attachez-vous surtout à gagner de l’aplomb, et soyez inébranlable dans l’exécution générale de votre danse. […] Un danseur jarreté sera en général beaucoup plus adroit que le danseur arqué ; il aura plus d’aisance, plus de grâce dans l’exécution ; ses mouvements seront faciles et délicats ; mais il n’aura pas toute cette force qui dégénère parfois en roideur, et que l’on trouve presque toujours chez le second36. […] Pour regagner le temps que la flexion lente et outrée a fait perdre, et pour le rattraper, il faut que l’extension soit prompte ; et c’est ce passage subit et soudain de la flexion à l’extension, qui donne à l’exécution une sécheresse et une dureté tout aussi choquantes et aussi désagréables, que celles qui résultent de la roideur.
Les grands battements vous tourneront entièrement et donneront de la facilité aux mouvements des hanches pour les développements et pour l’exécution des grands temps78. […] Par cette manière de s’exercer on gagne de la force et les moyens de réussir dans l’exécution de tous les pas. Le danseur doit répéter tous les jours ces exercices et ne jamais les négliger, crainte d’affaiblir son exécution. […] C’est un grand défaut au théâtre, et qui choque les spectateurs ; car il leur fait perdre la charmante illusion de la danse, par la manière désagréable dont on marche dans les moments de repos ou dans l’instant que l’on se présente au public, pour l’exécution du pas.
La plante du pied est la vraie base sur laquelle porte tout le poids du corps ; mais c’est la ceinture qui renferme réellement l’aplomb et facilite l’exécution de la danse. […] Ce tems n’a rapport à la marche que par l’exécution du plié ; car pour sauter il faut plier les deux genoux à la fois, et forcer ce mouvement. […] On prétendait aussi qu’une chaussure lourde préparait une grande légèreté à l’exécution de la danse. […] Vous continuerez cette exécution alternativement des deux jambes. […] C’est de quoi il faut se garantir, en les maintenant dans leur exécution par la sienne.