Nous lisons dans les commentateurs des Anciens, que les Égyptiens représentaient par des danses les mouvemens célestes et l’harmonie de l’univers ; ils dansaient en rond autour des autels consacrés au soleil, et cette figure, qu’ils décrivaient en se tenant par les mains, désignait le zodiaque, ou le cercle des signes. […] La méthode des anciens maîtres fut tournée en ridicule, et l’on alla jusqu’à introduire l’usage des ballets dans les maisons d’éducation. Mais, si les principes du vrai et du beau peuvent s’éclipser pendant quelque tems, ils ne reparaissent qu’avec plus d’éclat après des jours de trouble et de révolution : aujourd’hui, un maître habile et sage peut parvenir à former des élèves, qui uniront à la noblesse décente de la danse ancienne, l’aisance et la grâce de la danse moderne.
L’on peut présumer encore que l’usage en est aussi ancien que celui des festins, dont le bal termine ordinairement la fête : comme il est dit dans l’Exode, que le peuple s’assit pour boire & pour manger, & se leva pour se divertir, c’est-à-dire pour danser, comme nous le voyons encore pratiquer aujourd’hui. Le bal de cérémonie a ses régles & ses préceptes, que nous tenons des Anciens par la tradition, ce qu’ils en ont écrit n’étant pas venu jusqu’à nous. […] C’est ce que les Anciens ont attribué à Dédale, comme je l’ai dit ci-devant, & ce que les Danseurs modernes ignorent, comme bien d’autres choses qui concernent l’origine de la Danse. […] Le Passepied est encore une danse des plus anciennes, puisque Pline nous assure qu’elle tire son origine de la Pyrique, & que cette danse est fort convenable à la jeunesse pour dénouer le corps, & lui donner la bonne grace quand il se présente dans une assemblée. Je doute fort que l’on trouve dans les contre-danses d’aujourd’hui les mêmes préceptes qui sont renfermez dans nos anciennes danses, autant pour la perfection du corps, que pour la bonne grace.
Les Filles de Silo dansaient dans les champs, suivant l’ancien usage, lorsque les jeunes Garçons de la tribu de Benjamin, à qui on les avait refusées, les enlevèrent de force, sur l’avis des Vieillards d’Israël14. […] Dans presque tous les Psaumes, on trouve des traces de cette ancienne institution16, et les Interprètes de l’Écriture sont sur ce point d’un sentiment unanime.
C’est là qu’ils la bercent des prétendues perfections136 de l’exécution ancienne, et qu’ils l’endorment dans le sein de la médiocrité. […] Qu’on serait étonné, si l’on voyait ces anciens Danseurs, avec leur noblesse, leurs grâces, etc. à côté (je ne dis pas de Dupré ; son talent supérieur et trente ans de succès l’ont placé dans l’opinion des Français au-dessus de tout ce qui avait paru avant lui)[,] je ne parle que de nos jeunes Danseurs qu’on croit sans doute fort inférieurs aux Danseurs, tant vantés du dernier siècle.
Le ballet est un amusement très ancien. […] Les anciens avaient une grande quantité de ballets, dont les sujets sont rapportés dans Athénée ; mais on ne trouve point qu’ils s’en soient servis autrement que comme de simples intermèdes. […] Les ballets de l’ancienne cour furent pour la plupart imaginés par Benserade. […] Il sert pour l’ordinaire d’intermèdes aux actes de la tragédie ; en cela il rend assez l’idée des intermèdes des Anciens. […] On croit devoir donner cette dénomination aux danses différentes que les anciens et les modernes ont portées sur leurs théâtres.
Des pirouettes ; De la manière de les prendre ou préparer, de celle de les faire et de les filer ; des diverses positions ou attitudes que l’on peut avoir en tournant, et des différentes manières de les arrêter et de les terminer [1] C’est aux progrès étonnants de la danse moderne58 que nous devons les pirouettes ; nos anciens danseurs, ainsi que Noverre 59, ne les connaissaient point, et ils pensaient qu’il était impossible de surpasser les trois tours sur le cou-de-pied. […] Nos danseurs possèdent un goût plus épuré, leur danse est remplie de grâces et de charmes (qualités qui n’ont jamais existé chez nos anciens artistes), les plus beaux temps d’aplomb, d’équilibre, étaient ignorés ; les poses gracieuses, les belles attitudes, les séduisants arabesques, n’étaient pas en usage. […] Il faut avouer cependant, en faveur des anciens danseurs, de nos premiers maîtres, qu’ils se sont distingués dans le genre grave ou sérieux, beaucoup plus que nous et que les Dupré, et Vestris père, ont été les modèles les plus parfaits de ce genre si vanté, et qu’ils ont eu très peu de bons imitateurs (voyez la note (I), pag. 79). […] (b) Pour vous satisfaire pleinement, et pour vous donner des preuves certaines de ce que j’avance à l’égard des danseurs anciens et modernes, lisez dans l’Encyclopédie les articles sur la danse, rédigés par Noverre.
[Première partie] [1] Le Spectacle que je présente au Public est un Ballet Pantomime dans le goût des Anciens. […] [2] Le sublime de l’ancienne Danse était la Pantomime, et celle-ci était l’art d’imiter les mœurs, les passions, les actions des Dieux, des Héros, des hommes, par des mouvements et des attitudes du corps, par des gestes et des signes faits en cadence et propres à exprimer ce qu’on avait dessein de représenter. […] Quelle que puisse être la présomption que nous avons de nous mêmes, un sentiment intérieur nous forcera toujours d’avouer notre pauvreté actuelle et la richesse des anciens.
Bonnet, ancien Payeur des Gages du Parlement. […] Il ne lui restoit plus qu’à faire l’éloge de la piété & du zéle des Communautez Ecclesiastiques Séculieres & Régulieres, qui ne souffrent qu’avec peine l’ancien usage de louer des halles & des places publiques à des troupes de Danseurs de corde, Baladins, Saltinbanques, Farceurs, & autres Bouffons condamnez par les Conciles, par les Ordonnances de nos Rois, & par les Arrests des Cours ; parce que le Magistrat plus humain, toujours attentif au bien public, les tolere, seulement ad duritiam cordis, pour des raisons de politique nécessaires au gouvernement.
[Titre complet] Dissertation sur les Ballets Pantomimes des Anciens, pour servir de Programme au Ballet Pantomime Tragique de Sémiramis Composé par Mr.
Je trouvai dans l’immense bibliolhèque de Garrick tous les ouvrages anciens qui traitent de cet art ; j’appris à la danse muette ; à articuler ; à exprimer les passions et les affections de l’âme ; mes soins et mes succès la placèrent au rang des arts imitateurs ; mais après cinquante années d’études, de recherches, et de travaux ; je me suis apperçu que je n’avois fait que quelques pas dans la carrière, et que je m’étois arrêté là, où les obstacles me parurent insurmontables. […] J’eûs beaucoup de peine à retrouver l’éscalier de ces catacombes ; je me heurtois fortement la tête et les jambes ; mais je parvins enfin à sortir de ce lieu triste et ténébreux ; je traversai péniblement l’ancienne Rome ; j’étois entouré de décombres ; mais au milieu d’eux, je voyois encore de magnifiques colonnes, de superbes portiques, et de belles statues échappés à la main destructive des barbares, et. que le tems avoit respectés. […] Tout ce que les anciens ont écrit sur les mimes, prouve que leurs gestes étoient de convention : ceux de l’Abbé de l’Epée portent le même caractère ; ils sont et ne peuvent être également que des signes conventionnels, heureusement combinés, qui expliquent à ses éleves les idées les plus profondes, et les plus abstraites. […] Fatigué d’un voyage de six cens lieues, que j’ai faiL eu une heure je finis ma lettre, et vous entretiendrai dans la suivante des théatres des anciens.
Dès qu’Alexandre parût, Sysigambis, suivie de sa famille, alla se prosterner aux pieds de ce Prince, qui vivement touché de ses malheurs et de son hommage respectueux, la console, et lui ordonne de conserver toutes les marques de son ancienne splendeur. […] A la vue de la fille chérie de leur ancien maître, les Perses oubliant un moment leurs malheurs, font retentir les airs de leurs cris d’allégresse, mais ces cris portent au cœur de Roxane la rage et le désespoir.
Aussi la Danse sacrée est-elle la plus ancienne, et la source dans laquelle on a puisé dans les suites toutes les autres.