Quant à ce pas de chahut, ce mouvement de la jambe tendue, violemment projetée en avant à la hauteur des yeux, mouvement que les dancing-girls anglaises, bataillons d’anges pervers, ont emprunté aux quadrilles français, aux Grille d’Égout et aux Nini Patte-en-l’air, ne se retrouve-t-il pas identique, mais transfiguré par je ne sais quelle hiératique grandeur dans les bas-reliefs mortuaires des tombeaux royaux de Sakkarah ?
« Les jetés battus, la royale, l’entrechat coupé sans frottement, tous ces temps si difficiles, lit-on dans les Lettres sur les arts imitateurs, elle les enlevait avec une facilité merveilleuse. […] Débarrassée de son mari, que le comte de Maurepas chassa de l’Académie royale sous prétexte que le sacrement n’était pas fait pour des gens de cette espèce, rien ne manquait à ses plaisirs. […] — Ce petit ver à soie devrait être plus gras ; il ronge une si bonne feuille, dit un jour Sophie Arnould en faisant allusion à la feuille des bénéfices que l’évêque d’Orléans, monseigneur de Jarente, avait mise à la disposition de la danseuee, qui possédait en outre, par le prince de Soubise, la capitainerie des chasses, pour lesquelles elle délivrait les permis, dans les forêts royales, sous sa propre signature.
En juin 1840, Léon Pillet, attaché depuis plusieurs années à l’Opéra en qualité de commissaire royal, prit la succession de Duponchel qui alla faire de l’orfèvrerie d’art, ou plutôt ce fut sa favorite, Mme Stoltz, la cantatrice, qui tint le gouvernail d’une main autoritaire et capricieuse. Voici, d’après une plaidoirie prononcée le 24 août 1842 par Me Dupin, devant la Cour royale de Paris, les faits qui obligèrent Léon Pillet à traduire en justice Fanny Elssler : « La durée de l’engagement contracté en décembre 1836 par Mlle Fanny Elssler avec le théâtre de l’Opéra, en qualité de premier sujet de la danse et de la pantomime, fut fixée à compter du 1er septembre 1837 au 31 mai 1841, et les appointements s’élevaient à 10 000 francs, payables de mois en mois ; plus 250 francs de feux par chaque représentation, le directeur s’obligeant à lui fournir l’occasion de danser cinquante-quatre fois pendant les neuf mois qu’elle resterait à Paris ; plus encore trois mois de congé par an rachetables par 8 000 francs, plus enfin une représentation à bénéfice à l’expiration de l’engagement. […] Le Tribunal considérant : « Que dans la cause Duponchel et Léon Pillet agissaient comme directeurs-entrepreneurs de l’Académie royale de Musique ; « Que d’après l’art. 634 les tribunaux de commerce ont qualité pour connaître des actions contre les facteurs, commis des marchands ou leurs serviteurs… ; « Que chacun des acteurs ou artistes engagés à l’administration d’un théâtre concourt en ce qui le concerne à l’exploitation d’une entreprise commerciale…, etc., etc. » ; se déclara compétent, ordonna, malgré les observations de Me Châle, que l’affaire fût plaidée au fond, débouta Fanny de son opposition à un jugement précédent et la condamna par corps à payer le dédit de 60 000 francs. […] Le procès fut repris devant la Cour royale de Paris, sous la présidence de M. […] La Cour royale confirma purement et simplement la décision des premiers juges.
Académie royale de Musique. […] En 1669, l’abbé Perrin ayant obtenu des lettres-patentes pour l’établissement d’une académie royale de musique, s’associa, pour la musique, avec le sieur Chabert, et pour les machines, avec M. le marquis de Soudiac. […] Beauchamps, directeur de l’Académie royale de Danse, compositeur et sur-intendant des ballets du Roi Louis xiv, en 1661, et maître des ballets de l’Académie royale de Musique, en 1671 : mort en 1705. […] Le premier fut exécuté au palais Cardinal, présentement le palais Royal, le 26 février 1651, et le dernier était le ballet de Flore, dansé à Saint-Germain le 13 février 1669. […] L’Académie Royale de Danse, établie par Louis xiv au mois de mars 1661, en vertu de lettres-patentes qui furent enregistrées au parlement le 30 mars 1662.
Ils habitent un château à Juvisy à l’endroit même où Louis XIII conçut d’abord le projet de bâtir une demeure royale.
Telle la scène finale du premier acte où les courtisans prosternés montent en une vague vermeille nuancée d’émeraude vers le berceau de la princesse et le couple royal, velours bleu et hermine, avec un groupe de nègres noir et or pour repoussoir.
La décoration représente la salle Royale du palais de Créon.
Alceste se saisit du poignard, elle le présente alternativement a ceux qu’elle croit le plus terdrement attachés à son époux ; mais ses amis fuient et l’abandonnent, alors elle prend la noble résolution de se dévouer ; elle ordonne à ses femmes de lui ôter son manteau royal, son diadême, et de lui amener ses enfans.
Après s’être produit comme ténor sur plusieurs scènes d’Allemagne, Jean Elssler s’établit professeur de chant à Berlin et devint, dans cette ville, directeur des chœurs à l’Opéra Royal. […] Les deux mois passés à l’Opéra Royal lui furent surtout utiles, parce qu’ils furent une période de travail acharné. […] Après avoir donné, le 15 février 1833, à l’Opéra Royal sa représentation d’adieux, elle se dirigea lentement vers l’Angleterre, en s’arrêtant à Weimar et à Dusseldorf.
On craignit un jour, dit-on, qu’ayant enlevé un cœur royal à la pointe d’une cachucha, la reine des Grâces du lieu ne conservât assez longtemps sa conquête pour entraver d’augustes alliances62. » La dangereuse beauté fut priée d’aller passer quelque temps à Londres. La cassette royale, qui pourtant ne s’ouvrait qu’avec peine, paya généreusement les frais du voyage.
Tous les chanteurs et chanteuses qui composent l’académie royale de Musique sont dans cette position. […] Tel est le but de son établissement, et le motif de son érection en académie royale de Musique.