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115. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « Paralele. DE. LA PEINTURE. ET DE. LA POESIE. » pp. 213-269

Quelque inclination que j’aye à suivre leur avis, je suis bien-aise d’éxaminer cette matiere avec toute l’application dont je serai capable : car si je suis obligé de me rendre à leur opinion, ils ne désaprouveront pas que je ne le fasse qu’après m’être désabusé moi-même. […] C’est aussi dans ce sens-là que Charles-Quint faisoit gloire, non seulement de s’être rendu des Provinces tributaires, mais d’avoir obtenu trois fois l’immortalité par les mains du Titien. […] Mais si nous voulons remonter au-delà du tems d’Aléxandre, nous trouverons que Dieu même rendit cet art honorable, en faisant part de son intelligence, de son esprit & de sa sagesse à Beseleel & Ooliab, qui devoient embellir le Temple de Salomon, & le rendre respectable par leurs ouvrages. […] Ovide, tout Poëte qu’il est, dit que Vénus, cette Déesse que la plume des Auteurs a rendue si célébre, seroit encore dans le fond des eaux, si le pinceau d’Appellès ne l’avoit fait connoître ; desorte qu’à cet égard si la Poésie a publié les beautez de Vénus, la Peinture en avoit tracé la figure & le caractere. […] J’aurois pû me prévaloir ici d’une infinité d’autoritez des Auteurs les plus célébres pour soutenir le mérite de la Peinture, si je n’avois appréhendé de rendre cette Dissertation trop longue.

116. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur les machines de théâtre » p. 458

L’effet serait de la plus grande beauté, si on y faisait servir la lumière à rendre aux yeux du spectateur les diverses teintes du jour naturel. […] Ces exemples seraient sans doute suffisants pour prouver qu’un poète lyrique ne peut acquérir trop de lumières sur les arts qui doivent concourir à rendre parfaite l’exécution de ses ouvrages. […] et le goût lui-même est-il autre chose qu’un sentiment exquis, que la connaissance des matières auxquelles il s’applique, la comparaison, l’expérience peuvent seules rendre sûr ? […] Une multitude de petites parties de cette espèce trop négligées, diminuent beaucoup le charme du spectacle ; mieux soignées, elles le rendraient infiniment plus agréable.

117. (1761) Le Festin de Pierre. Ballet Pantomime « [Plan du ballet] »

Il nous serait presque impossible de nous faire entendre sans la Musique, et plus elle est appropriée à ce que nous voulons exprimer, plus nous nous rendons intelligibles.

118. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre premier — Chapitre XI. Des danses Baladoires, des Brandons, etc. »

Alors, les solennités des Chrétiens devinrent des rendez-vous de libertinage, et ne furent que les prétextes d’une infâme dissolution.

119. (1779) Trattato teorico-prattico di ballo « Trattato teorico-prattico di ballo —  Parte prima — Capitolo XLVIII. De’ Tempi di Coscia, de Temps de Cuisse »

Altri pretendono, e con più di ragione, che facendosi col ginocchio piegato abbia altro merito e si rende più preggevole, ed infatti i Francesi l’usano così, in qual maniera fa più vaga mostra.

120. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XL. Des Saillies ou Pas échapez des deux pieds. » pp. 183-186

Etant élevez sur la pointe des pieds ainsi que je viens de le dire, les pieds à la quatriéme position, le corps également posé ; je suppose que le pied droit soit devant, de-là vous laissez échaper vos deux jambes, comme si les forces vous manquoient, en laissant glisser le pied droit derriere, & le pied gauche revient devant en partant tous deux à la fois, & en tombant les deux genoux pliez, & du même instant vous relever en remettant le pied droit devant, & le pied gauche revient derriere, ce qui vous remet à la même position que vous estiez en commençant ; mais vous estes encore plié, & vous vous relevez du même tems en rejettant le corps sur le pied gauche, & assemblant par ce mouvement sauté, le pied droit auprès du gauche en se posant à la premiere position, puis vous faites un pas du pied gauche ; ce qui s’appelle dégager le pied, & c’est aussi ce qui vous met dans la liberté de faire les pas qui suivent, mais cet enchaînement de pas se fait dans l’étenduë de deux mesures à deux tems legers, j’ay taché de le circonstancier dans toutes ces parties, afin d’en rendre l’execution plus facile.

121. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1664 — 29 janvier : Le Mariage forcé — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 2 février 1664 »

Je ne dis rien des huit Entrées, Qui méritent d’être admirées, Où Princes et Grands de la Cour, Et nôtre Roi digne d’amour, En comblant nos cœurs d’allégresse, Font éclater leur noble adresse ; Je laisse les Concerts galants, Et les habits beaux et brillants, J’omets les deux Egyptiennes Ou, si l’on veut, Bohémiennes,30 Qui jouèrent audit Ballet Admirablement leur rolet, Et parurent assez charmantes Avec leurs atours et leurs mantes : De la Du-Parc, rien je ne dis, Qui rendait les Gens ébaudis Par ses appas, par sa prestance, Et par ses beaux pas et sa danse ; Enfin, je ne décide rien De ce Ballet qui me plût bien : Cette Pièce assez singulière Est un In-promptu de Molière ; Et comme les Bourgeois, un jour, Verront ce spectacle à leur tour, Où l’on a des plaisirs extrêmes, Ils en pourront juger eux-mêmes : Mais présentement écrivons Autres choses, si nous pouvons.

122. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1665 — 25 septembre : Ballet dansé par le roi à Villers-Cotterêts — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 4 octobre 1665 »

C’étaient NYMPHES, BERGERS, BERGÈRES, Que l’on voit peu sur les fougères ; Des GENTILHOMMES DU PAYS, Dont l’un rend les Yeux éblouis ; Un certain OUVRIER d’ARMÉE, De très illustre renommée ; La Femme, d’aspect assez beau, Du Capitaine du Château, Et (faisant son Éloge en somme) Qui gouverne aussi bien qu’un homme ; Des COURTISANS les plus Galants, Les plus coquets, les plus brillants ; Des BOHÉMIENS nés dans la FRANCE, Et vraiment tous Gens d’apparence, Et des BOHÉMIENNES aussi, Qui ne sont pas de loin d’Ici Et qui ne coupent pas les bourses, Mais volent les Cœurs sans ressources.

123. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 25 novembre. L’école du critique. Une leçon de Zambelli. — Divagation sur quelques monstres. »

. — Je me rends compte que je suis en retard avec les comptes rendus de nombreuses manifestations de danse, « récitals », interprétations de musique dont je me suis rendu complice en y assistant.

124. (1765) Dissertation sur les Ballets Pantomimes des Anciens, pour servir de programme au Ballet Pantomime Tragique de Sémiramis « [Seconde partie] »

Me serait-il permis de débrouiller en peu de mots ce chaos d’idées, et d’assigner à chacun sa part sans intérêt, sans préjugé : peut-être qu’en faisant comparaison des Maîtres de Ballets, et des Danseurs différents avec les différents genres de Poésie Dramatique et les différents talents des Poètes, je me rendrai d’abord intelligible à mes lecteurs. […] Il faut qu’il soit lui-même fortement affecté de tout ce qu’il veut représenter, qu’il éprouve enfin et qu’il fasse sentir aux Spectateurs ces frémissements intérieurs, qui sont le langage avec lequel l’horreur, la pitié, la terreur parlent au-dedans de nous, et nous secouent au point de pâlir, de soupirer, de tressaillir, et de verser des larmes ; malgré la persuasion où nous sommes que ce qui nous rend si sensibles, n’est qu’un être artificiel, une imitation dénuée de cette force, et de cette vérité éloquente qu’emploie la nature dans ses spectacles réels. […] 42Mais je serais injuste si je quittais la plume sans rendre à M.

125. (1921) Quelques lettres inédites de célébrités chorégraphiques pp. 222-226

  Le Comité de Sûreté Générale de la Convention Nationale arrête que le Citoyen Gardel, directeur du grand Opéra, se rendra sur-le-champ au lieu ordinaire de ses séances, pour lui donner des renseignements qui lui deviennent nécessaires dans l’intérêt de la chose publique. […] Elle s’est fait le plus grand tort en se séparant de son mari qui, à ce qu’il paraît, s’était très bien conduit pour elle ; cela rend le public froid et tout le succès retombe sur la Persiani. […] Nous n’avons pas de neige, par conséquent pas de traînage, ce qui rend tout fort cher et il n’y a que peu de jours qu’il fait un bon froid.

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